Réflexion sur le Vodou (suite)
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Réflexion sur le Vodou (suite)
Dieu chez le Vodouisant
L’idée de Dieu existe chez le vodouisant, mais de manière très vague. Le Dieu en question ne donne pas de loi aux hommes. Il s’agit purement et simplement d’un Dieu créateur de l’Univers ou du cosmos. La grande part religieuse est occupée par les loas(esprit) qui se servent d’intermédiaire entre Dieu et les hommes. l’esprit et la volonté des loas sont l’esprit et la volonté de Dieu. On doit passer par les lois pour être en communication avec Dieu.
L’Idée des loas
L’idée que le vodouisant se fait des loas reste encore très confuse. La déportation des noirs de différents pays de l’Afrique a favorisé un mélange désarticulé des rites africains reliés au vodou. Dans le Vodou on peut noter des loas tels que : Leba, Tijan trase tonm, Tijan dantò, Tijan Petwo, Ogou Feray, Ogou Badagri, Ogou chango, Èzili Freda, Èzili Dantò, Danbala Wèdo, Guede, Rada, manman brijit ….elatriye. Mais on ne sait pas exactement quel rite correspond à chaque loa.
Travail des médiateurs ou prophètes ou Hougan
Je fais la différence entre Bòkò étant quelqu’un qui pratique le mal et Hougan étant qui pratique le bien. Le Hougan met sa connaissance vodouesque au bien des membres de sa communauté.
Avec la phase écrite qu’a pris le vodou, le hougan mérite de plus en plus d’être éduqué pour pouvoir transmettre la vertu de sa connaissance par voie écrite. Un bon Hougan doit pouvoir adopter un loa qu’il invoque dans le nom de Dieu. Il doit être à même de savoir qu’il rite correspond à la volonté du loa qu’il sert. tout son travail doit refléter le rite de son choix. Il faut organiser le vodou. C’est le moment puisque le vodou assiste à sa phase écrite. On a besoin des textes cohérents pour léguer en héritage afin d’assurer la survie du Vodou. Il faut sortir le vodou de son stade d’anarchie pour lui fait passer au stade organisationnel. Cela prend des textes de valeurs, par des personnes compétentes en la matières, pour produire des textes en conformité avec l’esprit l’esprit de chaque loa selon un rite particulier.
Les loa du Vodou sont comme des saints de l’Église catholique. L’ordre des Saint-Charles Borromée travail avec les immigrant, l’ordre des Jésuistes oeuvrent surtout au niveau de l’éducation, l’ordre des dominicains travaillent surtout au niveau de l’évangélisation. Dans le voudou ce n’est pas une question de l’ordre comme dans l’église catholique, mais une question de rite. À mon sens chaque loas doit avoir son propre rite que le croyant vodouisant doit adopter pour manifester sa foi dans cette loi.
Liberté dans le vodou
Le vodou ne doit pas opter pour la dictature. C’est qu’il reconnaît sa seule existence sur le sol où il s’est planté. Le vodou doit être une religion qui opte pour la démocratie, c’est-à-dire qu’il reconaiat l’existence d’autres religion à son côté. La foi dans la démocratie c’est la foi dans la pluralité des tendances. Si le vodou reconnaît cette pluralité de tendances religieuse elle est dite alors démocratique. On doit combattre toute forme de fondamentalisme qui rejette l’existence de toute autre forme de religion.
Transcendance
Le vodou doit être une religion qui ne se limite pas à l’aspect matériel des choses, à l’aspect corporel des choses, ne doit pas se limiter à la couleur de la peau de l’homme pour en devenir membre. Il doit pouvoir transcender ces facteurs ou éléments pour mieux être en contact avec Dieu comme créateur de tous les humains indépendamment de leur couleur.
L’ÉGLISE ET L’ÉTAT EN HAITI
La question de l’église et de l’état relève d’une importance capitale. Depuis la naissance des grands états modernes on assiste à une nette distinction entre l’église et l’état. Les états dits démocratiques réclament la séparation de l’état et de l’église. Cette séparation est une conséquence directe des fonctions distinctes de l’état et de l’église. L’une des différences essentielles entre ces deux institutions séculaires réside dans la pratique de la violence. L’église se désarme au nom de la morale. Avec l’église c’est un refus catégorique de toute forme de pratique de la violence. Par contre, l’état a le monopole de la violence. Il s’en charge. Il gère la violence dans un souci de sécurité à l’ensemble des membres qui vivent sous la gouvernance de cet état. L’état doit garantir de tous les individus qui constituent les membres de cet état.
Avant que Aristide devint président de la république d’Haïti, certains membres de l’église exigeaient un retrait d’Aristide dans les affaires politiques du pays. Comme conséquence, on incendiait l’ancienne cathédrale de Port-au-Prince. Quand Aristide accéda effectivement à la présidence, un ordre venant du vatican ou l’église catholique romaine que Aristide soit excommunié. À cette époque beaucoup recevait cette nouvelle avec beaucoup de découragement parce que Aristide symbolisait le changement. On arrive même à traiter l’église catholique de réactionnaire vu qu’elle avait mobilisé un fort pourcentage de gens à la révolte contre le gouvernement de Jean Claude Duvalier. Même après le départ de Jean Claude Duvalier, certaines fractions de l’église catholique continuait de résister aux avancées des macoutes qui voulaient mettre le pays à feu et à sang.
À mon sens, la décision de l’église catholique de Rome d’excommunier Aristide a été une décision remplie de sagesse et de prudence. Dans le fait même pour un membre de l’église, d’être à la fois Prêtre et président il y a une contradiction. Un prêtre renonce à la violence dont se charge le président. Celui-ci par le biais de l’état a le monopole de la violence. Comment surmonter cette contradiction? En tout cas, l’excommunication d’Aristide a été une solution combien sage. On ne doit pas exercer la violence au nom de l’église qui renonce à la violence au nom de la morale.
Tout compte fait l’église comme l’état s’occupe de la sécurit, mais à un niveau différent. L’église se charge de la sécurité spirituelle des membres de sa collectivité alors que l’état se charge de la sécurité matérielle de ses membres. L’église se charge de la dimension spirituelle qui renvoie à tout ce qui relève de la morale. L’état se charge de la dimension temporelle renvoyant à tout ce qui touche aux biens matériels et physiques des membres de la collectivité. Enfin, toute église consciente de sa mission ne devrait jamais recourir à la violence et tout état éclairé ne devrait persécuter l’église. Notez bien que je ne parle pour une église soumise, mais pour une église consciente de sa mission en tant qu’une institution qui renonce à toute forme de violence, ce qui constitue le fondement même de toute église. Si l’église reste dans le cadre de sa mission, aucun état n’a aucun intérêt de la persécuter.
Le vodou et la violence
Au moment de la colonisation du noir par le colon blanc, le blanc jouissait de tous les droit et n’avait aucun devoir envers le noir. Le statut auquel l’esclave noir était réduit était dit infra-humain. Petit à petit, l’esclave noir découvre que son rapport au blanc était réduit à un simple rapport de violence au détriment de l’esclave. Comme il ne jouissait d’aucun droit, l’esclave noir s’imagine que seule la violence peut le mener à péter le joug infernal sous lequel il vit. La violence devient une condition sine qua non de la liberté des noirs. Ainsi il existe une surenchère ou bien une surestimation de la violence. L’esprit de sacrifice devient fondamental chez l’esclave noir, seule condition pour lui gagner sa liberté. Mackandal n’avait il pas utilisé du poison pour défaire les colons blancs ? Boukman n’avait il pas sacrifié un cochon dont il distribua le sang aux invités de la réunion de la nuit du 13 au 14 août 1791 ? Le vodou porte l’empreinte des séquelles de la colonisation dont le rapport(blanc-noir, maître-eslave) se fondait purement et simplement sur la violence. Ce rapport allait être généralisé comme étant un rapport au monde de l’individu.
Cependant puisque Haïti est devenu indépendant, on doit dépouiller notre rapport de toutes les empreintes colonisatrices faites de violence, afin que les haïtiens puissent nouer des rapports plus sains entre eux. Le vodou doit pouvoir se libérer des séquelles esclavagistes et magiques pour déboucher sur une religion qui renie toute forme de violence ; donc une vraie religion qui se charge de la dimension spirituelle des membres de sa collectivité.
Le vodou et le mal
La version du vodou concernant reste encore ambiguë. Parfois le vodou se prononce en faveur du mal. Cette tendance est encore présente dans le sein de la collectivité haïtienne voire en politique. Kou pou kou Bondye ri, je pou je dan pou dan, se fè ki koupe fè, bayonèt se fè, konstitisyon se papye. Mais cette évocation du mal a une origine historique liée à la colonisation ou à l’esclavage. À l’époque coloniale, la violence sous forme de réaction(Mackandal), sous forme de révolution(Boukman) sous forme de lutte armée (Dessalines) était une condition sine qua non à la liberté des noirs et à l’indépendance d’Haïti. Le bienfait de la violence réside dans la nécessité de la conquête de la liberté qui ne se donne pas.
Quand le vodou identifie, reconnaît et dénonce le mal, ce mal en question prend une couleur magique donc métaphysique. C’est que le vodouisant croit encore dans la puissance des entités cosmiques, capables de faire du mal à autrui. Si quelqu’un a fait quelque chose de mal à autrui c’est parce qu’il est guidé, poussé, possédé par un esprit malin, par un loa méchant. Ce sont les loas méchants qui agissent à travers l’individu considéré comme un simple opérant. Encore là en raison du caractère magique associé à l’acte nuisible, le vodou déresponsabilise l’individu de ses actes sous prétexte qu’il est possédé par un mauvais esprit ou par le démon.
À mon sens, une véritable prise de conscience du mal par le vodou, doit passer d’abord par la responsabilisation de l’individu par rapport à ses actes. Autrement dit le vodou doit apprendre au vodouisant qu’il est seule responsable de ses actes. Cela marquera une rupture certaine avec la pensée magique dont il s’affranchira pour devenir une véritable religion consciente de sa mission qui récuse toute forme de violence au nom de la morale. On finira avec l’explication magique qui cèdera la place à l’individu comme auteur et explication des actes qu’il pose envers autrui.
Chita pale : Fowòm ak sinòd
Fè ta genyen kèk chita pale ki fèt sou vodou an. Ta dwe genyen yon fowòm chak lane ki ta reyini gran dirijan yo ak kèk sinòd chak twa mwa ki ta reyini tout manm yo. Vodou merite genyen plas li tout bon kòm relijion. Nou konnen byen ke konstitisyon peyi ayiti rekonèt vodou kòm relijion. Sa vle di sou tè peyi ayiti vodou gen dwa pou pratike pròp kwyans pa li. Men anpil bagay poko vin klè nan vodou an. Zafè moral poko vin klè nèt nan vodou an. Nou konnen byen ke moral se yon eleman enpòtant li ye nan tout relijion. Moral se eleman santral, se potomitan yon relijion.
Dapre mwen menm fò ta genyen yon fowòm chak lane sou soudou ki ta reyini tout gran dirijan yo. Fowòm pou brase lide sous sa kap pase, sou sa kap pase nan vodou an, pou abòde tout gran tèm ki dwe sèvi limyè pou vodou an. Apre fowòm chak lane ya, fòk ta genyen suivi. Suivi sa yo ta kapab fèt nan sinòd vodou òganize chak twa mwa pou kontrandi sou kouman pratik gran tèm yo ap deroule nan vodou. Nan sinòd yo, yo kapab brase lide sou gran tèm yo, kouman sa ap deroule, kouman sa ap fonksyone, ak tout mezi ki dwe pran apre pou sa ta kapab vin fonksyone pi byen toujou.
kole vwa pou linite
Depi lè nou te tou piti
nou grandi nou jwenn yap di
Ayiti pran chimen move pa
paske anpil moun nan sèvi lwa
2
Lwa se yon zany, lwa se yon lespri
ki pa genyen fòm ni pwa ni mezi
Lwa rada yo se pa espri malfezan
yo pa manje moun, yo pa bwè san
3
Mizè peyi pa chita nan lwa
Se lèzòm ki renmen pouvwa
ki fè anpil ayisyen ap soufri
ki fè menm lannuit yo pa ka dòmi
4
Se vre anpil moun pèdi nan fè maji
se vre anpil moun ap limen bouji
pou rele vye djab move lespri
pou fè ekpedisyon lanmò zonbi
5
se vre Ayiti se peyi san jistis dwa
ki fè anpil moun ap viv san lespwa
Se vre anpil moun ap viv san sekou
anpil moun nan lapenn ap kagou
6
Nou te goumen pou gen lendepandans
nan monte gwo kalvè travèse penitans
Men yon endepandans ki menase
paske nou pa ka monte bourik ade
7
Se vre tout patriyòt dwe kole vwa yo
ansanm pou fè gwo manman flanbo
yon fason pou nou ka rete nan linite
pou chak jou solèy libète kapab klere
8
Tout moun kap goumen pou linite
tout moun kap lite pou libète
dwe rekonèt dwa lekzistans
tout lòt relijon ke gen prezans
9
Si nap goumen lite pou demokrasi
blayi sou tè tout peyi Dayiti
Chak reljion dwe rekonèt dwa lekzistans
tout lòt relijion ki genyen prezans
10
Se nan rekonesans dwa yon ak lòt
na va sispann koumen kon de matlòt
sispan voye kouto voye kalòt
tankou kannannan zonbi nèg sòt
11
Si nap goumen lite pou demokrasi
blayi sou tè tout peyi Dayiti
Chak reljion dwe rekonèt dwa lekzistans
tout lòt relijion ki genyen prezans
12
Si wou rekonèt lekzistans pa m
si mwen rekonèt lekzistans pa w
nou tout ap viv nan limyè lapè
pap gen ni zenglendo ni chimè
Wougano, Mwen ak Bòkino
La vi se yon lit kout kanno
ant Wougano ak Bòkino
Mwen sèvi medyatè mèt rezon
pou rezoud konfli nan tout sitiyasyon
Wougano chita sou règ jwèt lavi
pou Bòkino kapab satisfè bezwen li santi
Mwen pran konsyans tout reyalite konfli
pou jwenn solisyon san deranje règ jwèt lavi
Lavi Bòkino san lòd prensip Wougano
se zen dezòd briganday zenglendo
kote tout moun genyen plak lisans
pou komèt vyòl, vòl, krim tout sòt vyolans
Tout moun kap viv sans respekte prensip
Reprezante yon danje pou tout zòt kap viv
Li genyen andedan fon lespri tout sa ki reyini
pou chavire tètanba tout lwa lòd prensip ki etabli
desanm 2006
Le combat
La vie est un véritable combat
entre le surmoi et le ça
Le moi est là comme médiateur de la raison
pour dénouer le conflit dans la situation
Le surmoi nous rappelle les normes de la vie
pour satisfaire les besoins du ça ressentis
Le moi prend conscience de ce conflit
en vue d’une solution sans dévier les principes
La vie du ça sans le règne du surmoi
est une vie de chaos et de désarroi
où tout est permis de toute licence
crime, viol, vol, libre cours à la violence
Celui qui s’écarte des principes établis
est un être dangereux pour ses congénères
Il possède en lui tous les éléments réunis
pour chambarder l’ordre et ce qui s’y interfère
L’idée de Dieu existe chez le vodouisant, mais de manière très vague. Le Dieu en question ne donne pas de loi aux hommes. Il s’agit purement et simplement d’un Dieu créateur de l’Univers ou du cosmos. La grande part religieuse est occupée par les loas(esprit) qui se servent d’intermédiaire entre Dieu et les hommes. l’esprit et la volonté des loas sont l’esprit et la volonté de Dieu. On doit passer par les lois pour être en communication avec Dieu.
L’Idée des loas
L’idée que le vodouisant se fait des loas reste encore très confuse. La déportation des noirs de différents pays de l’Afrique a favorisé un mélange désarticulé des rites africains reliés au vodou. Dans le Vodou on peut noter des loas tels que : Leba, Tijan trase tonm, Tijan dantò, Tijan Petwo, Ogou Feray, Ogou Badagri, Ogou chango, Èzili Freda, Èzili Dantò, Danbala Wèdo, Guede, Rada, manman brijit ….elatriye. Mais on ne sait pas exactement quel rite correspond à chaque loa.
Travail des médiateurs ou prophètes ou Hougan
Je fais la différence entre Bòkò étant quelqu’un qui pratique le mal et Hougan étant qui pratique le bien. Le Hougan met sa connaissance vodouesque au bien des membres de sa communauté.
Avec la phase écrite qu’a pris le vodou, le hougan mérite de plus en plus d’être éduqué pour pouvoir transmettre la vertu de sa connaissance par voie écrite. Un bon Hougan doit pouvoir adopter un loa qu’il invoque dans le nom de Dieu. Il doit être à même de savoir qu’il rite correspond à la volonté du loa qu’il sert. tout son travail doit refléter le rite de son choix. Il faut organiser le vodou. C’est le moment puisque le vodou assiste à sa phase écrite. On a besoin des textes cohérents pour léguer en héritage afin d’assurer la survie du Vodou. Il faut sortir le vodou de son stade d’anarchie pour lui fait passer au stade organisationnel. Cela prend des textes de valeurs, par des personnes compétentes en la matières, pour produire des textes en conformité avec l’esprit l’esprit de chaque loa selon un rite particulier.
Les loa du Vodou sont comme des saints de l’Église catholique. L’ordre des Saint-Charles Borromée travail avec les immigrant, l’ordre des Jésuistes oeuvrent surtout au niveau de l’éducation, l’ordre des dominicains travaillent surtout au niveau de l’évangélisation. Dans le voudou ce n’est pas une question de l’ordre comme dans l’église catholique, mais une question de rite. À mon sens chaque loas doit avoir son propre rite que le croyant vodouisant doit adopter pour manifester sa foi dans cette loi.
Liberté dans le vodou
Le vodou ne doit pas opter pour la dictature. C’est qu’il reconnaît sa seule existence sur le sol où il s’est planté. Le vodou doit être une religion qui opte pour la démocratie, c’est-à-dire qu’il reconaiat l’existence d’autres religion à son côté. La foi dans la démocratie c’est la foi dans la pluralité des tendances. Si le vodou reconnaît cette pluralité de tendances religieuse elle est dite alors démocratique. On doit combattre toute forme de fondamentalisme qui rejette l’existence de toute autre forme de religion.
Transcendance
Le vodou doit être une religion qui ne se limite pas à l’aspect matériel des choses, à l’aspect corporel des choses, ne doit pas se limiter à la couleur de la peau de l’homme pour en devenir membre. Il doit pouvoir transcender ces facteurs ou éléments pour mieux être en contact avec Dieu comme créateur de tous les humains indépendamment de leur couleur.
L’ÉGLISE ET L’ÉTAT EN HAITI
La question de l’église et de l’état relève d’une importance capitale. Depuis la naissance des grands états modernes on assiste à une nette distinction entre l’église et l’état. Les états dits démocratiques réclament la séparation de l’état et de l’église. Cette séparation est une conséquence directe des fonctions distinctes de l’état et de l’église. L’une des différences essentielles entre ces deux institutions séculaires réside dans la pratique de la violence. L’église se désarme au nom de la morale. Avec l’église c’est un refus catégorique de toute forme de pratique de la violence. Par contre, l’état a le monopole de la violence. Il s’en charge. Il gère la violence dans un souci de sécurité à l’ensemble des membres qui vivent sous la gouvernance de cet état. L’état doit garantir de tous les individus qui constituent les membres de cet état.
Avant que Aristide devint président de la république d’Haïti, certains membres de l’église exigeaient un retrait d’Aristide dans les affaires politiques du pays. Comme conséquence, on incendiait l’ancienne cathédrale de Port-au-Prince. Quand Aristide accéda effectivement à la présidence, un ordre venant du vatican ou l’église catholique romaine que Aristide soit excommunié. À cette époque beaucoup recevait cette nouvelle avec beaucoup de découragement parce que Aristide symbolisait le changement. On arrive même à traiter l’église catholique de réactionnaire vu qu’elle avait mobilisé un fort pourcentage de gens à la révolte contre le gouvernement de Jean Claude Duvalier. Même après le départ de Jean Claude Duvalier, certaines fractions de l’église catholique continuait de résister aux avancées des macoutes qui voulaient mettre le pays à feu et à sang.
À mon sens, la décision de l’église catholique de Rome d’excommunier Aristide a été une décision remplie de sagesse et de prudence. Dans le fait même pour un membre de l’église, d’être à la fois Prêtre et président il y a une contradiction. Un prêtre renonce à la violence dont se charge le président. Celui-ci par le biais de l’état a le monopole de la violence. Comment surmonter cette contradiction? En tout cas, l’excommunication d’Aristide a été une solution combien sage. On ne doit pas exercer la violence au nom de l’église qui renonce à la violence au nom de la morale.
Tout compte fait l’église comme l’état s’occupe de la sécurit, mais à un niveau différent. L’église se charge de la sécurité spirituelle des membres de sa collectivité alors que l’état se charge de la sécurité matérielle de ses membres. L’église se charge de la dimension spirituelle qui renvoie à tout ce qui relève de la morale. L’état se charge de la dimension temporelle renvoyant à tout ce qui touche aux biens matériels et physiques des membres de la collectivité. Enfin, toute église consciente de sa mission ne devrait jamais recourir à la violence et tout état éclairé ne devrait persécuter l’église. Notez bien que je ne parle pour une église soumise, mais pour une église consciente de sa mission en tant qu’une institution qui renonce à toute forme de violence, ce qui constitue le fondement même de toute église. Si l’église reste dans le cadre de sa mission, aucun état n’a aucun intérêt de la persécuter.
Le vodou et la violence
Au moment de la colonisation du noir par le colon blanc, le blanc jouissait de tous les droit et n’avait aucun devoir envers le noir. Le statut auquel l’esclave noir était réduit était dit infra-humain. Petit à petit, l’esclave noir découvre que son rapport au blanc était réduit à un simple rapport de violence au détriment de l’esclave. Comme il ne jouissait d’aucun droit, l’esclave noir s’imagine que seule la violence peut le mener à péter le joug infernal sous lequel il vit. La violence devient une condition sine qua non de la liberté des noirs. Ainsi il existe une surenchère ou bien une surestimation de la violence. L’esprit de sacrifice devient fondamental chez l’esclave noir, seule condition pour lui gagner sa liberté. Mackandal n’avait il pas utilisé du poison pour défaire les colons blancs ? Boukman n’avait il pas sacrifié un cochon dont il distribua le sang aux invités de la réunion de la nuit du 13 au 14 août 1791 ? Le vodou porte l’empreinte des séquelles de la colonisation dont le rapport(blanc-noir, maître-eslave) se fondait purement et simplement sur la violence. Ce rapport allait être généralisé comme étant un rapport au monde de l’individu.
Cependant puisque Haïti est devenu indépendant, on doit dépouiller notre rapport de toutes les empreintes colonisatrices faites de violence, afin que les haïtiens puissent nouer des rapports plus sains entre eux. Le vodou doit pouvoir se libérer des séquelles esclavagistes et magiques pour déboucher sur une religion qui renie toute forme de violence ; donc une vraie religion qui se charge de la dimension spirituelle des membres de sa collectivité.
Le vodou et le mal
La version du vodou concernant reste encore ambiguë. Parfois le vodou se prononce en faveur du mal. Cette tendance est encore présente dans le sein de la collectivité haïtienne voire en politique. Kou pou kou Bondye ri, je pou je dan pou dan, se fè ki koupe fè, bayonèt se fè, konstitisyon se papye. Mais cette évocation du mal a une origine historique liée à la colonisation ou à l’esclavage. À l’époque coloniale, la violence sous forme de réaction(Mackandal), sous forme de révolution(Boukman) sous forme de lutte armée (Dessalines) était une condition sine qua non à la liberté des noirs et à l’indépendance d’Haïti. Le bienfait de la violence réside dans la nécessité de la conquête de la liberté qui ne se donne pas.
Quand le vodou identifie, reconnaît et dénonce le mal, ce mal en question prend une couleur magique donc métaphysique. C’est que le vodouisant croit encore dans la puissance des entités cosmiques, capables de faire du mal à autrui. Si quelqu’un a fait quelque chose de mal à autrui c’est parce qu’il est guidé, poussé, possédé par un esprit malin, par un loa méchant. Ce sont les loas méchants qui agissent à travers l’individu considéré comme un simple opérant. Encore là en raison du caractère magique associé à l’acte nuisible, le vodou déresponsabilise l’individu de ses actes sous prétexte qu’il est possédé par un mauvais esprit ou par le démon.
À mon sens, une véritable prise de conscience du mal par le vodou, doit passer d’abord par la responsabilisation de l’individu par rapport à ses actes. Autrement dit le vodou doit apprendre au vodouisant qu’il est seule responsable de ses actes. Cela marquera une rupture certaine avec la pensée magique dont il s’affranchira pour devenir une véritable religion consciente de sa mission qui récuse toute forme de violence au nom de la morale. On finira avec l’explication magique qui cèdera la place à l’individu comme auteur et explication des actes qu’il pose envers autrui.
Chita pale : Fowòm ak sinòd
Fè ta genyen kèk chita pale ki fèt sou vodou an. Ta dwe genyen yon fowòm chak lane ki ta reyini gran dirijan yo ak kèk sinòd chak twa mwa ki ta reyini tout manm yo. Vodou merite genyen plas li tout bon kòm relijion. Nou konnen byen ke konstitisyon peyi ayiti rekonèt vodou kòm relijion. Sa vle di sou tè peyi ayiti vodou gen dwa pou pratike pròp kwyans pa li. Men anpil bagay poko vin klè nan vodou an. Zafè moral poko vin klè nèt nan vodou an. Nou konnen byen ke moral se yon eleman enpòtant li ye nan tout relijion. Moral se eleman santral, se potomitan yon relijion.
Dapre mwen menm fò ta genyen yon fowòm chak lane sou soudou ki ta reyini tout gran dirijan yo. Fowòm pou brase lide sous sa kap pase, sou sa kap pase nan vodou an, pou abòde tout gran tèm ki dwe sèvi limyè pou vodou an. Apre fowòm chak lane ya, fòk ta genyen suivi. Suivi sa yo ta kapab fèt nan sinòd vodou òganize chak twa mwa pou kontrandi sou kouman pratik gran tèm yo ap deroule nan vodou. Nan sinòd yo, yo kapab brase lide sou gran tèm yo, kouman sa ap deroule, kouman sa ap fonksyone, ak tout mezi ki dwe pran apre pou sa ta kapab vin fonksyone pi byen toujou.
kole vwa pou linite
Depi lè nou te tou piti
nou grandi nou jwenn yap di
Ayiti pran chimen move pa
paske anpil moun nan sèvi lwa
2
Lwa se yon zany, lwa se yon lespri
ki pa genyen fòm ni pwa ni mezi
Lwa rada yo se pa espri malfezan
yo pa manje moun, yo pa bwè san
3
Mizè peyi pa chita nan lwa
Se lèzòm ki renmen pouvwa
ki fè anpil ayisyen ap soufri
ki fè menm lannuit yo pa ka dòmi
4
Se vre anpil moun pèdi nan fè maji
se vre anpil moun ap limen bouji
pou rele vye djab move lespri
pou fè ekpedisyon lanmò zonbi
5
se vre Ayiti se peyi san jistis dwa
ki fè anpil moun ap viv san lespwa
Se vre anpil moun ap viv san sekou
anpil moun nan lapenn ap kagou
6
Nou te goumen pou gen lendepandans
nan monte gwo kalvè travèse penitans
Men yon endepandans ki menase
paske nou pa ka monte bourik ade
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Se vre tout patriyòt dwe kole vwa yo
ansanm pou fè gwo manman flanbo
yon fason pou nou ka rete nan linite
pou chak jou solèy libète kapab klere
8
Tout moun kap goumen pou linite
tout moun kap lite pou libète
dwe rekonèt dwa lekzistans
tout lòt relijon ke gen prezans
9
Si nap goumen lite pou demokrasi
blayi sou tè tout peyi Dayiti
Chak reljion dwe rekonèt dwa lekzistans
tout lòt relijion ki genyen prezans
10
Se nan rekonesans dwa yon ak lòt
na va sispann koumen kon de matlòt
sispan voye kouto voye kalòt
tankou kannannan zonbi nèg sòt
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Si nap goumen lite pou demokrasi
blayi sou tè tout peyi Dayiti
Chak reljion dwe rekonèt dwa lekzistans
tout lòt relijion ki genyen prezans
12
Si wou rekonèt lekzistans pa m
si mwen rekonèt lekzistans pa w
nou tout ap viv nan limyè lapè
pap gen ni zenglendo ni chimè
Wougano, Mwen ak Bòkino
La vi se yon lit kout kanno
ant Wougano ak Bòkino
Mwen sèvi medyatè mèt rezon
pou rezoud konfli nan tout sitiyasyon
Wougano chita sou règ jwèt lavi
pou Bòkino kapab satisfè bezwen li santi
Mwen pran konsyans tout reyalite konfli
pou jwenn solisyon san deranje règ jwèt lavi
Lavi Bòkino san lòd prensip Wougano
se zen dezòd briganday zenglendo
kote tout moun genyen plak lisans
pou komèt vyòl, vòl, krim tout sòt vyolans
Tout moun kap viv sans respekte prensip
Reprezante yon danje pou tout zòt kap viv
Li genyen andedan fon lespri tout sa ki reyini
pou chavire tètanba tout lwa lòd prensip ki etabli
desanm 2006
Le combat
La vie est un véritable combat
entre le surmoi et le ça
Le moi est là comme médiateur de la raison
pour dénouer le conflit dans la situation
Le surmoi nous rappelle les normes de la vie
pour satisfaire les besoins du ça ressentis
Le moi prend conscience de ce conflit
en vue d’une solution sans dévier les principes
La vie du ça sans le règne du surmoi
est une vie de chaos et de désarroi
où tout est permis de toute licence
crime, viol, vol, libre cours à la violence
Celui qui s’écarte des principes établis
est un être dangereux pour ses congénères
Il possède en lui tous les éléments réunis
pour chambarder l’ordre et ce qui s’y interfère
Edpoete- Star
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Date d'inscription : 24/10/2006
Re: Réflexion sur le Vodou (suite)
Meilleur texte de la semaine ;récompensé pour la forme,certainement pas pour le fond:
La religion chrétienne n'est certainement pas en aucun cas supérieur au Vaudou.
Bon ,que pense Edpoète de cet article du GUARDIAN,s'il lirait l'Anglais:
http://www.guardian.co.uk/science/story/0,,1980978,00.html
La religion chrétienne n'est certainement pas en aucun cas supérieur au Vaudou.
Bon ,que pense Edpoète de cet article du GUARDIAN,s'il lirait l'Anglais:
http://www.guardian.co.uk/science/story/0,,1980978,00.html
Joel- Super Star
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Date d'inscription : 24/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le patriote
Re: Réflexion sur le Vodou (suite)
2 choses, cher poète :
- vous dîtes "Réflexion sur le Vodou (suite). Comment ça suite ?
- la réflexion que vous avez publiée est très incomplète et comporte nombre d'erreurs. Je dois en déduire que vous n'êtes initié. Pourquoi ne pas renommer votre essai en "première approche du Vodou" ?
- vous dîtes "Réflexion sur le Vodou (suite). Comment ça suite ?
- la réflexion que vous avez publiée est très incomplète et comporte nombre d'erreurs. Je dois en déduire que vous n'êtes initié. Pourquoi ne pas renommer votre essai en "première approche du Vodou" ?
Jude- Super Star
-
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Date d'inscription : 21/08/2006
Feuille de personnage
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