Haïti / Post-séisme / Reloger les sans-abri : le nœud gordien de Preval-Belleriv
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Haïti / Post-séisme / Reloger les sans-abri : le nœud gordien de Preval-Belleriv
Actualités / Politique
Haïti / Post-séisme / Reloger les sans-abri : le nœud gordien
Le président de la République, M. René Préval, a souligné le relogement des sinistrés du violent séisme du 12 janvier comme une priorité à l’approche de la saison cyclonique. Mais la formule magique pour ce faire n’est toujours pas trouvée.
Reloger les sans-abri, voilà ce qui est devenu source de préoccupation pour le gouvernement haïtien et les organismes internationaux qui interviennent dans les activités post-désastres. Plusieurs stratégies sont passées en revue, mais aucune d’elles ne semble garantir les résultats souhaités, eu égard aux remous suscités par leur mise en application.
La stratégie actuellement mise en œuvre, et qui est acceptée par les organismes internationaux et le gouvernement haïtien, porte sur quatre éléments.
D’une part, les sinistrés qui le peuvent seront encouragés à revenir dans les foyers que les ingénieurs ont jugés sûrs. Environ 40% des quelque 25 000 maisons de Port-au-Prince inspectées depuis le séisme ont été jugées habitables. Cependant leurs occupants refusent d’y retourner et préfèrent vivre dans des camps de fortune pour, dit-on, pouvoir profiter des services offerts sur ses sites, notamment l’eau, les soins sanitaires, la nourriture.
D’autre part, ceux pour qui ce retour à la maison est impossible à cause des débris obstruant leur quartier seront aidés dans le déblayage de ces décombres.
D’autres devront compter sur de l’aide familiale.
En dernier recours, un nombre assez important de sans-abri sera installé dans des camps de réinstallation. Selon diverses estimations, 245 000 personnes font face à des risques d’inondation ou de glissement de terrain et près de 40 000 doivent être déplacés de toute urgence.
Dans cette perspective, près de 8 000 personnes, sur environ 50 000, qui vivaient sur un terrain de golf, ont été accompagnées, la semaine écoulée, dans un nouveau centre à 20 km au nord de la capitale avec l’assistance de l’Onu et des militaires américains sur place. Plusieurs centaines d’occupants de terrain de golf, volontaires au départ, devraient continuer à rejoindre le site, et ainsi de suite durant dix jours, a fait savoir un commandant brésilien Yvon Werneck, qui travaille sur ce projet depuis un mois.
Après des remous de toutes sortes, les autorités haïtiennes ont finalement évacué, avec l’assistance des forces de l’ordre, plus de 7000 personnes qui avaient dressé leurs tentes de fortune sur le gazon synthétique de l’unique stade haïtien de football (Sylvio Cator). Tout de suite après, les autorités ont notamment intimé l’ordre aux milliers de sans-abri installés sur la cour de l’institution Saint Louis de Gonzague à Delmas 31 de quitter les lieux rapidement.
C’est comme un calvaire qui n’en finit pas pour les sinistrés. « Il y a des camps installés dans des écoles, des marchés, sur des terrains privés, que les propriétaires vont vouloir récupérer dans les prochaines semaines », avait déclaré, la semaine écoulée, la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu, France Hurtubise, tout en soulignant que « dans une certaine mesure les propriétaires sont dans leurs droits ». « On ne peut pas se permettre de laisser ces gens seuls », avait soutenu Mme Hurtubise, indiquant que les Nations unies sont intervenues auprès du gouvernement « pour voir s’il n’y avait pas des moyens plus humanitaires pour le déplacement de ces personnes qui vont être à risque dans les prochains jours ».
Au moins sept sites qui hébergent des sans-abri sont considérés à hauts risques par l’Onu, la saison pluvieuse, susceptible de provoquer inondations et glissements de terrain ayant commencé en Haïti, mettant en danger la vie de plusieurs milliers de personnes qui vivent sous des tentes.
Selon des informations fournies par certains responsables de centres d’hébergement, des membres de l’équipe gouvernementale visitent régulièrement certains camps afin de convaincre leurs occupants de quitter les lieux. Ceci, sans vouloir assumer cette décision.
Lors d’une conférence de presse donnée le lundi 12 avril, le président haïtien René Préval a affirmé vouloir faire du relogement des déplacés sa principale priorité. « Reloger plus de 1,3 million de personnes qui dorment dans les rues prendra du temps et cela coûtera de l’argent. Nous avons commencé avec ceux qui sont les plus exposés aux intempéries », avait affirmé le chef de l’État, en soulignant que la reconstruction du pays prendrait « beaucoup de temps ».
Le Matin
Par Patrick Réma
lundi 19 avril 2010
Haïti / Post-séisme / Reloger les sans-abri : le nœud gordien
Le président de la République, M. René Préval, a souligné le relogement des sinistrés du violent séisme du 12 janvier comme une priorité à l’approche de la saison cyclonique. Mais la formule magique pour ce faire n’est toujours pas trouvée.
Reloger les sans-abri, voilà ce qui est devenu source de préoccupation pour le gouvernement haïtien et les organismes internationaux qui interviennent dans les activités post-désastres. Plusieurs stratégies sont passées en revue, mais aucune d’elles ne semble garantir les résultats souhaités, eu égard aux remous suscités par leur mise en application.
La stratégie actuellement mise en œuvre, et qui est acceptée par les organismes internationaux et le gouvernement haïtien, porte sur quatre éléments.
D’une part, les sinistrés qui le peuvent seront encouragés à revenir dans les foyers que les ingénieurs ont jugés sûrs. Environ 40% des quelque 25 000 maisons de Port-au-Prince inspectées depuis le séisme ont été jugées habitables. Cependant leurs occupants refusent d’y retourner et préfèrent vivre dans des camps de fortune pour, dit-on, pouvoir profiter des services offerts sur ses sites, notamment l’eau, les soins sanitaires, la nourriture.
D’autre part, ceux pour qui ce retour à la maison est impossible à cause des débris obstruant leur quartier seront aidés dans le déblayage de ces décombres.
D’autres devront compter sur de l’aide familiale.
En dernier recours, un nombre assez important de sans-abri sera installé dans des camps de réinstallation. Selon diverses estimations, 245 000 personnes font face à des risques d’inondation ou de glissement de terrain et près de 40 000 doivent être déplacés de toute urgence.
Dans cette perspective, près de 8 000 personnes, sur environ 50 000, qui vivaient sur un terrain de golf, ont été accompagnées, la semaine écoulée, dans un nouveau centre à 20 km au nord de la capitale avec l’assistance de l’Onu et des militaires américains sur place. Plusieurs centaines d’occupants de terrain de golf, volontaires au départ, devraient continuer à rejoindre le site, et ainsi de suite durant dix jours, a fait savoir un commandant brésilien Yvon Werneck, qui travaille sur ce projet depuis un mois.
Après des remous de toutes sortes, les autorités haïtiennes ont finalement évacué, avec l’assistance des forces de l’ordre, plus de 7000 personnes qui avaient dressé leurs tentes de fortune sur le gazon synthétique de l’unique stade haïtien de football (Sylvio Cator). Tout de suite après, les autorités ont notamment intimé l’ordre aux milliers de sans-abri installés sur la cour de l’institution Saint Louis de Gonzague à Delmas 31 de quitter les lieux rapidement.
C’est comme un calvaire qui n’en finit pas pour les sinistrés. « Il y a des camps installés dans des écoles, des marchés, sur des terrains privés, que les propriétaires vont vouloir récupérer dans les prochaines semaines », avait déclaré, la semaine écoulée, la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu, France Hurtubise, tout en soulignant que « dans une certaine mesure les propriétaires sont dans leurs droits ». « On ne peut pas se permettre de laisser ces gens seuls », avait soutenu Mme Hurtubise, indiquant que les Nations unies sont intervenues auprès du gouvernement « pour voir s’il n’y avait pas des moyens plus humanitaires pour le déplacement de ces personnes qui vont être à risque dans les prochains jours ».
Au moins sept sites qui hébergent des sans-abri sont considérés à hauts risques par l’Onu, la saison pluvieuse, susceptible de provoquer inondations et glissements de terrain ayant commencé en Haïti, mettant en danger la vie de plusieurs milliers de personnes qui vivent sous des tentes.
Selon des informations fournies par certains responsables de centres d’hébergement, des membres de l’équipe gouvernementale visitent régulièrement certains camps afin de convaincre leurs occupants de quitter les lieux. Ceci, sans vouloir assumer cette décision.
Lors d’une conférence de presse donnée le lundi 12 avril, le président haïtien René Préval a affirmé vouloir faire du relogement des déplacés sa principale priorité. « Reloger plus de 1,3 million de personnes qui dorment dans les rues prendra du temps et cela coûtera de l’argent. Nous avons commencé avec ceux qui sont les plus exposés aux intempéries », avait affirmé le chef de l’État, en soulignant que la reconstruction du pays prendrait « beaucoup de temps ».
Le Matin
Par Patrick Réma
lundi 19 avril 2010
Rico- Super Star
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Loisirs : néant
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