25 septembre 1991, Aristide à L'ONU : Liberté ou la mort !
Page 1 sur 1
25 septembre 1991, Aristide à L'ONU : Liberté ou la mort !
1. Premier jalon ou premier commandement démocratique :
Liberté ou la mort
Comme vous le savez, Haïti a été l’un des premiers phares de la liberté dans l’hémisphère ouest. En 1791, nous avons offert au monde la première révolution d’esclaves qui permit à des centaines de milliers de Noirs de se délivrer du joug de la répression. Les leaders de cette révolution victorieuse ont aidé à financer la croisade de libération de Simon Bolivar en Amérique du Sud. C’est en Haïti que, pour la première fois, l’esclavage fut aboli. Un pas de géant vers la libération de l’humanité. De la révolution haïtienne surgissent les racines de la Déclaration des Droits de l’Homme. L’Haïti de Boukman, de Dessalines, de Toussaint Louverture est et demeure la première République noire du monde.
Comme une étoile de liberté, Haïti a brillé aux yeux de tous. À travers notre Histoire, souvent glorieuse, parfois troublée, nous nous sommes toujours souvenus avec fierté des exploits inouïs de nos ancêtres. Les cris Liberté ou la Mort, Liberté ou la Mort, loin de s’étouffer dans un passé stérile, retentissent continuellement au cœur du peuple devenu à jamais une Nation libre.
Tout au long de notre marche vers 1991, malgré notre contribution au monde libre, Haïti n’a pas pu ouvrir toutes les portes de la communauté internationale. Les colons d’alors et leurs alliés ont eu peur de la liberté ; nos dirigeants et l’oligarchie traditionnelle aussi. Des colons blancs aux colons nègres il a fallu briser le joug des dictateurs nègres et de leurs alliés internationaux.
Heureusement en 1986, à la surprise du monde entier, le peuple haïtien a renversé un régime dictatorial de trente ans. Tel fut le début de la fin d’une dictature dont les empreintes sont indélébiles.
Plus ces empreintes nous interpellent, plus nous crions avec force :
Liberté ou la Mort, Liberté ou la Mort.
2. Deuxième jalon ou deuxième commandement démocratique :
Démocratie ou la Mort
Après avoir chassé le régime répressif et corrompu des Duvalier, le 7 février 1986, au terme de cette longue et courageuse lutte, le peuple de Charlemagne Péralte n’avait qu’un choix : instaurer définitivement un régime démocratique en Haïti. De ce fait, Liberté ou la Mort n’est autre que Démocratie ou la Mort. Aussi avons-nous livré une lutte acharnée pour la conquête de nos droits face aux groupes minoritaires qui ont eu le monopole du pouvoir après 1986. Lutte acharnée et légitime puisque le pouvoir n’a pas œuvré à changer la nature de l’État qui, pendant longtemps, a créé les conditions objectives pour maintenir le statu quo et le fonctionnement de la machine d’exploitation et de répression.
Enfin, le 16 décembre 1990, grâce au courage héroïque du peuple haïtien, grâce à votre contribution, nous avons réalisé pour la première fois des élections libres, honnêtes et démocratiques ! Honneur aux masses haïtiennes. Gloire à nos ancêtres qui avaient déjà mis en échec le colonialisme tout au début du XIXième siècle. Bravo à la communauté internationale ! Bravo et applaudissements aux Nations Unies !
Oui, il s’agit d’une grande première dans l’Histoire. Pour une fois, pour la première fois, un peuple dans un mouvement tactique génial a réalisé une révolution par les urnes. L’élection du Président de la République à plus de 70% dès le premier tour, symbolise à la fois :
La victoire du peuple.
Le pouvoir du peuple.
Les revendications du peuple.
Ces élections libres, honnêtes et démocratiques sont en somme la résultante d’une stratégie politique qui nous est propre, à savoir l’irruption historique de Lavalasse.
Nous avons lutté lavalassement.
Nous avons gagné lavalassement.
Nous avançons lavalassement.
D’une certaine manière, la stratégie Lavalasse rejoint la pensée du Pape qui, dans son encyclique Centessimus Annus, à laissé percevoir que les événements de l’Europe de l’Est et de l’Union Soviétique pavent la route vers la réaffirmation du « caractère positif d’une authentique théologie de la libération intégrale de l’homme ». En Haïti, cette approche théologique ne saurait se limiter à une simple analyse de la réalité, elle se veut davantage une méthode de pensée et d’action à l’école du pauvre, lieu privilégié de la Révélation de Dieu, sujet historique de cette lutte pour la libération intégrale de l’homme.
C’est à partir du vécu des pauvres que s’articule la pédagogie de la praxis démocratique alimentée et illuminée certes par la théologie de la libération. La dialectique à établir entre théologie de libération et politique de libération traverse nécessairement le vécu du pauvre.
Quand Jean-Paul Sartre critiquant Hegel, affirme que ce dernier oublie que le vide est vide de quelque chose, il y a lieu pour nous théologiens de la libération de proclamer que le vide du pauvre est avide et non vide de l’essentiel.
Avide de libération, son vide insinue une attente légitime dont l’essence habite l’Esprit du pauvre.
Il vit en donnant vie à la démocratie. À nous, élu démocratiquement d’être fidèle à ses droits.
3. Troisième jalon ou troisième commandement démocratique :
Fidélité aux droits humains
Si l’être humain a des devoirs, il a certainement des droits. Droits à respecter et à faire respecter. Droits à garantir pour que s’instaure enfin un État de droit.
La Déclaration universelle des Droits de l ’Homme est et demeure sacrée. Il nous incombe la lourde responsabilité d’observer fidèlement la Constitution pour « garantir nos droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur » conformément à notre Acte d’Indépendance de 1804 et à la Déclaration universelle de Droits de l’Homme de 1948.
Respect de la Constitution pour établir le « pluralisme idéologique et l’alternance politique, fortifier l’unité nationale, éliminer les discriminations entre villes et campagnes, assurer la séparation et la répartition harmonieuse des Pouvoirs de l’Exécutif, du Judiciaire et du Parlement, ce, pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale par une décentralisation effective ».
La suite :
http://www.contact-canadahaiti.ca/fr/bill/annexe1.html
Liberté ou la mort
Comme vous le savez, Haïti a été l’un des premiers phares de la liberté dans l’hémisphère ouest. En 1791, nous avons offert au monde la première révolution d’esclaves qui permit à des centaines de milliers de Noirs de se délivrer du joug de la répression. Les leaders de cette révolution victorieuse ont aidé à financer la croisade de libération de Simon Bolivar en Amérique du Sud. C’est en Haïti que, pour la première fois, l’esclavage fut aboli. Un pas de géant vers la libération de l’humanité. De la révolution haïtienne surgissent les racines de la Déclaration des Droits de l’Homme. L’Haïti de Boukman, de Dessalines, de Toussaint Louverture est et demeure la première République noire du monde.
Comme une étoile de liberté, Haïti a brillé aux yeux de tous. À travers notre Histoire, souvent glorieuse, parfois troublée, nous nous sommes toujours souvenus avec fierté des exploits inouïs de nos ancêtres. Les cris Liberté ou la Mort, Liberté ou la Mort, loin de s’étouffer dans un passé stérile, retentissent continuellement au cœur du peuple devenu à jamais une Nation libre.
Tout au long de notre marche vers 1991, malgré notre contribution au monde libre, Haïti n’a pas pu ouvrir toutes les portes de la communauté internationale. Les colons d’alors et leurs alliés ont eu peur de la liberté ; nos dirigeants et l’oligarchie traditionnelle aussi. Des colons blancs aux colons nègres il a fallu briser le joug des dictateurs nègres et de leurs alliés internationaux.
Heureusement en 1986, à la surprise du monde entier, le peuple haïtien a renversé un régime dictatorial de trente ans. Tel fut le début de la fin d’une dictature dont les empreintes sont indélébiles.
Plus ces empreintes nous interpellent, plus nous crions avec force :
Liberté ou la Mort, Liberté ou la Mort.
2. Deuxième jalon ou deuxième commandement démocratique :
Démocratie ou la Mort
Après avoir chassé le régime répressif et corrompu des Duvalier, le 7 février 1986, au terme de cette longue et courageuse lutte, le peuple de Charlemagne Péralte n’avait qu’un choix : instaurer définitivement un régime démocratique en Haïti. De ce fait, Liberté ou la Mort n’est autre que Démocratie ou la Mort. Aussi avons-nous livré une lutte acharnée pour la conquête de nos droits face aux groupes minoritaires qui ont eu le monopole du pouvoir après 1986. Lutte acharnée et légitime puisque le pouvoir n’a pas œuvré à changer la nature de l’État qui, pendant longtemps, a créé les conditions objectives pour maintenir le statu quo et le fonctionnement de la machine d’exploitation et de répression.
Enfin, le 16 décembre 1990, grâce au courage héroïque du peuple haïtien, grâce à votre contribution, nous avons réalisé pour la première fois des élections libres, honnêtes et démocratiques ! Honneur aux masses haïtiennes. Gloire à nos ancêtres qui avaient déjà mis en échec le colonialisme tout au début du XIXième siècle. Bravo à la communauté internationale ! Bravo et applaudissements aux Nations Unies !
Oui, il s’agit d’une grande première dans l’Histoire. Pour une fois, pour la première fois, un peuple dans un mouvement tactique génial a réalisé une révolution par les urnes. L’élection du Président de la République à plus de 70% dès le premier tour, symbolise à la fois :
La victoire du peuple.
Le pouvoir du peuple.
Les revendications du peuple.
Ces élections libres, honnêtes et démocratiques sont en somme la résultante d’une stratégie politique qui nous est propre, à savoir l’irruption historique de Lavalasse.
Nous avons lutté lavalassement.
Nous avons gagné lavalassement.
Nous avançons lavalassement.
D’une certaine manière, la stratégie Lavalasse rejoint la pensée du Pape qui, dans son encyclique Centessimus Annus, à laissé percevoir que les événements de l’Europe de l’Est et de l’Union Soviétique pavent la route vers la réaffirmation du « caractère positif d’une authentique théologie de la libération intégrale de l’homme ». En Haïti, cette approche théologique ne saurait se limiter à une simple analyse de la réalité, elle se veut davantage une méthode de pensée et d’action à l’école du pauvre, lieu privilégié de la Révélation de Dieu, sujet historique de cette lutte pour la libération intégrale de l’homme.
C’est à partir du vécu des pauvres que s’articule la pédagogie de la praxis démocratique alimentée et illuminée certes par la théologie de la libération. La dialectique à établir entre théologie de libération et politique de libération traverse nécessairement le vécu du pauvre.
Quand Jean-Paul Sartre critiquant Hegel, affirme que ce dernier oublie que le vide est vide de quelque chose, il y a lieu pour nous théologiens de la libération de proclamer que le vide du pauvre est avide et non vide de l’essentiel.
Avide de libération, son vide insinue une attente légitime dont l’essence habite l’Esprit du pauvre.
Il vit en donnant vie à la démocratie. À nous, élu démocratiquement d’être fidèle à ses droits.
3. Troisième jalon ou troisième commandement démocratique :
Fidélité aux droits humains
Si l’être humain a des devoirs, il a certainement des droits. Droits à respecter et à faire respecter. Droits à garantir pour que s’instaure enfin un État de droit.
La Déclaration universelle des Droits de l ’Homme est et demeure sacrée. Il nous incombe la lourde responsabilité d’observer fidèlement la Constitution pour « garantir nos droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur » conformément à notre Acte d’Indépendance de 1804 et à la Déclaration universelle de Droits de l’Homme de 1948.
Respect de la Constitution pour établir le « pluralisme idéologique et l’alternance politique, fortifier l’unité nationale, éliminer les discriminations entre villes et campagnes, assurer la séparation et la répartition harmonieuse des Pouvoirs de l’Exécutif, du Judiciaire et du Parlement, ce, pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale par une décentralisation effective ».
La suite :
http://www.contact-canadahaiti.ca/fr/bill/annexe1.html
Marc H- Super Star
-
Nombre de messages : 10031
Localisation : Quebec
Opinion politique : Démocrate
Loisirs : soccer
Date d'inscription : 28/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le voyeur
Re: 25 septembre 1991, Aristide à L'ONU : Liberté ou la mort !
Nous avons lutté lavalassement.
Nous avons gagné lavalassement.
Nous avançons lavalassement.
Et 19 ans plus tard que dirions-nous lavalassement ?
Nous avons gagné lavalassement.
Nous avançons lavalassement.
Et 19 ans plus tard que dirions-nous lavalassement ?
Marc H- Super Star
-
Nombre de messages : 10031
Localisation : Quebec
Opinion politique : Démocrate
Loisirs : soccer
Date d'inscription : 28/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le voyeur
Sujets similaires
» ET SI ARISTIDE TE MOURI EN SEPTEMBRE 1991! jodia mwen ak joel tap pitit ak PAPA
» 30 septembre 1991 et le visage d'un putschiste
» l'autre discours du 27 septembre 1991
» 30 septembre 1991 était l'oeuvre de Cedras non de M Francois
» Le discours du 27 septembre 1991, un discours historique
» 30 septembre 1991 et le visage d'un putschiste
» l'autre discours du 27 septembre 1991
» 30 septembre 1991 était l'oeuvre de Cedras non de M Francois
» Le discours du 27 septembre 1991, un discours historique
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum