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Forum spécial : Quand je suis haitien

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Message  Invité Mer 16 Fév 2011 - 12:08

Rappel du premier message :

Pour que nul n’en ignore :

Le tremblement de terre ! Haiti est sous les décombres .Nous avons besoin d’aide .Et pourtant ceux qui profitent de nos malheurs –quelle que soit la couleur de leur peau – sont encore à l’œuvre :

Voici Mamahdi et Pierre, deux ressortissants de la Cote d’Ivoire .Voici Jofhua de Sierra Leone .Ils font tous partie du contingent des occupants dont la présence avilit le pays .Et voici Milord ,le français ,un Gaulois aux yeux bleus ,un homme au cœur d’or et qui vit avec eux dans le meme complexe .Ils sont tous chez nous , disent- ils , pour nous aider à nous comporter en civilisés .L’omniprésence du tremblement de terre et ses conséquences épouvantables !!Tout le monde est aux aguets .On ne sait plus où se terrer pour s’abriter du mauvais temps.

Le gaulois Milord ,l’arrogant, fit dresser une tente dans la grande cour du complexe pour recevoir les sinistres qui ne savent plus où donner la tête .Ils ont faim et ils sont sales et couverts de poussière .Bon nombre d’entre eux sont blessés et réclament des soins d’urgences .Le gaulois Milord se démene comme un beau diable pour leur venir en aide .Il y est arrivé en passant de porte en porte et en demandant du secours aux voisins haïtiens encore tout étonnés de l’ampleur du désastre , de la catastrophe .Paix relative dans un moment de desespoir atroce .Mais pas pour logtemps .

Une lettre arrive de toute urgence à la maison du propriétaire du complexe :

Monsieur,

« Nous n'avions payé nos loyers pour nous retrouver dans cette situation difficile .Je trouve injuste qu’un Français s’arroge le droit de planter dans votre cour une tente pour abriter des sinistres .Ce n’est pas cette mode de vie que nous envisagions quand nous entrâmes dans un contrat de loyer avec vous .Nous vous donnons acte de notre désapprobation de cet acte arrogant du Français qui pense que nous devons baisser notre standard de vie pour venir au secours de ces haïtiens .Nous exigeons que vous preniez immédiatement les mesures nécessaires pour faire déguerpir les sans –abris qui sont bien connus pour etre des voleurs et des bandits.

Recevez Monsieur, nos salutations distinguées.

Mamahdi et Pierre, de la cote d’ivoire.

Jofhua, de Sierra Leone.
-----------------------------------------------------------------
Reponse du propriétaire ,un haïtien Gaulois selon les partisans de la haine :

Messieurs,

J'ai l'honneur d'accuser la reception de votre lettre . Je comprends vos inquietudes . Nous vivons les heures d'une terrible tragédie que le pays n’a jamais vécues dans son histoire .Si vous insistez et s’il faut que j’ordonne le déguerpissement des sinistrés de la cour , je le ferai tantôt quand j’aurai trouvé une place convenable sur l’une de mes propriétés à Pétionville ou ils pourront prendre refuge de la compassion de ceux qui étaient venus pour les aider .Je vous donne-moi aussi acte de ma décision irrévocable :

Votre contrat ne sera pas renouvelé à la date de son expiration le mois prochain.

Recevez messiers mes salutations distinguées.
Le Gaulois des aigris.
-----------------------------------------------------------------------------------------
Merde et merde !

Ces gars-là sont chez nous .Imaginez ce qu’ils seraient capables de faire si nous étions chez eux .Trois africains et pas un seul n’avait trouvé dans son cœur un sentiment de pitié pour nos concitoyens face à leurs malheurs. Je ne doute pas qu’ils auraient eu la meme attitude chez eux .Allez messieurs ! Parlez-moi de l’Afrique .Des frères de la race .Allez-y .Et laissez, dans votre générosité panaméricaine, les sinistrés et les sans-abris à la merci des vents et du « goudoukouglou » pour porter secours à l'étranger car leur vie est bien plus précieuse que celle des haïtiens .Venez à leur aide parce que ça les dérange, la présence de tous ces sales haïtiens pauvres et sans-abri.

Mwin ta di nou sa Kassayol te di bef la wi, bann congo. Chita sou internet ap radote pale sa nou pa konen epi kontinye bay manti ak sa nou ranmasse lan liv pwopagann.Se pou ayisyen ke mwin santi'm blesse le yo blesse se pou ayisyen mwin soufri le yap soufri .Mwin pagin okenn kod lonbrit ki mare ak etranje poum paka di se le se fanmi lakay mwin ap soufri ke'm soufri tou . Kelkeswa koule po li ,a l'etranger, je dedie avec force et courage le mot de Cambronne !


Dernière édition par deza le Mer 16 Fév 2011 - 17:16, édité 2 fois

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Message  Thunder Jeu 10 Mar 2011 - 6:29

deza a écrit:

Notre ami Thunder ecrit :

Ayiti pou Ayisien !

Et je renchéris :

Le forumhaiti devrait servir au développement de la pensée haïtienne débarrassée des scories du multicuralisme condescendant de l’hypocrisie fraternelle entre nations et des larmoiements suggestifs d'un etat dégénératif de l'impuissance. Cette vision devrait etre un de ses nobles buts si vraiment le bicolore de la séparation historique et de l’affirmation identitaire flotte encore dans le sang des descendants des preux qui ont infusé le courage et la bravoure a l’âme collective au seuil de la formation existentielle de notre destinée de people.

Le sang de l’héritage sacré s qui coule dans nos veines est l’affirmation identitaire qui ne peut jamais etre diluée dans le bassin œcuménique de l’intellectualisme du doute qui afflige ceux qui n’ont pas compris le geste symbolique de l’Indépendance dans la ville de l’Arcahaie. Arracher le blanc du tricolore français est le refus d’une autorité ; la conséquence immédiate de cet abandon volontaire du symbolisme de l’autre devait assurer la légitimité révolutionnaire de notre naissance au monde.

N’est-ce pas un fait, qu’à travers la soumission intellectuelle et l’impasse co -séquentielle de la médiocrité, la nation a descendu de son piédestal régal pour s’égarer sur les chemins de la Providence ?

Elle a failli à sa tache grâce à la dysfonction émotionnelle et intellectuelle de ceux qui s’affublaient de titre de guides et de dirigeants alors qu’ils ne comprenaient meme pas l’utilité fonctionnelle d’un phare. Ils ont contribué aveuglément au sabotage de leur mission au niveau national .Ils se sont révélé de piètres artisans à redorer le blason de la nouvelle conscience identitaire. Les faibles de la philosophie de l’impuissance ont opté pour le renoncement aux attentes de notre avenir de peuple afin d’épouser un nivellement anti-histoire qui assure, dans le lointain d’une imagination perfide de l’aliénation, le confort et le triomphe de la médiocrité.

On ne se dit pas Independent et diffèrent pour adopter , dans la confusion , l’emblématique de croyances superstitieuses, la nostalgie pernicieuse d’un continentalisme incompétent à nourrir l’éclosion identitaire d’une nouvelle branche de l’évolution humaine.

Ayiti aux Ayisyens !

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Message  Thunder Jeu 10 Mar 2011 - 6:35

Alors ,citer MADIOU ou bien ARDOUIN dans une analyse sur DESSALINES;c'est comme citer THUNDER et co pour appuyer un argument d'une analyse sur ARISTIDE

Tout jwèt se jwèt, men kwòchèt pa ladann. Respekte non papa patri an, pa mete non Dessalines ak lòt gran zòm nan menm fraz ak yon kktwè tankou Aristide, eksepte lè se pou montre kouraj yo, e pou sinyale problèm kkrèl ke Aristide genyen an. Fè peyi an ti gras saa.
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Message  Thunder Jeu 10 Mar 2011 - 6:45

Eske se manti?

Eske Dessalines t ap janm:

Di blan an "vini vit vinn sove m?"

Oubyen ranje malèt li, pran madanm ak pitit li, paspò l, menm bòfrè l pou l ka sove; epi apre di ke se "kidnape" ke yo "kidnape" l?

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Message  Joel Jeu 10 Mar 2011 - 7:26

Ou pa menm respekte kontèks.

Sa m di an ;se konpare m ap konpare ARISTIDE ak DESSALINES?
Apre sasinaj DESSALINES lan ,te gen yon kanpay denigreman kont memwa l .Kanpay sa a te fini jis an 1943 apre ranvèsman BOYER an.
Menm non DESSALINES ou pa t ka nonmen ;sou pèn ke yo te ka disparèt ou.
Tankou lan sa tèks MAXIMO an di ;tankou DESSALINES ta pran 30 SUCRERIES pou li;e li site MADIOU pou sa.

Gen yon istoryen ameriken ki rele WELLS BROWN ki di ke DESSALINES te viv senp.Alòs misye ta pran ""sucreries"" sa yo ,pou l fè kisa?
Wi ,si w ap gade byen ,gen similarite wi .Nou di ke ARISTIDE te vòlò 800 milyon dola ;kote lajan an ?
An menm tan tou te genyen yon kanpay denigreman kont li.
Se oumenm ki vle konpare DESSALINES ak ARISTIDE.ARISTIDE pa DESSALINES ,men gen konparezon

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Message  Thunder Jeu 10 Mar 2011 - 23:34

Joel a écrit:Ou pa menm respekte kontèks.

Sa m di an ;se konpare m ap konpare ARISTIDE ak DESSALINES?
Apre sasinaj DESSALINES lan ,te gen yon kanpay denigreman kont memwa l .Kanpay sa a te fini jis an 1943 apre ranvèsman BOYER an.
Menm non DESSALINES ou pa t ka nonmen ;sou pèn ke yo te ka disparèt ou.
Tankou lan sa tèks MAXIMO an di ;tankou DESSALINES ta pran 30 SUCRERIES pou li;e li site MADIOU pou sa.

Gen yon istoryen ameriken ki rele WELLS BROWN ki di ke DESSALINES te viv senp.Alòs misye ta pran ""sucreries"" sa yo ,pou l fè kisa?
Wi ,si w ap gade byen ,gen similarite wi .Nou di ke ARISTIDE te vòlò 800 milyon dola ;kote lajan an ?
An menm tan tou te genyen yon kanpay denigreman kont li.
Se oumenm ki vle konpare DESSALINES ak ARISTIDE.ARISTIDE pa DESSALINES ,men gen konparezon

Poze w ti kòk!

2 mesye sa yo tèlman pa sanble, ke si w anplwaye non yo nan menm fraz, fòk wou fè yon jan pou w mete yo an kontradiksyon. Si w ap pale de Aristide, anvan ke w anplwaye non Dessalines, fòk wou mete: "men", "pakont", "okontrè"...elatriye.

Si se agiman 2 grenn gòch saa ke w anplwaye pou w montre ke genyen konparezon ant Dessalines ak yon nonm ki te mennen okipan vinn imilye Ayiti. Monchè, sanble pifò chèf deta ki pase yo genyen "konparezon" tou ak Dessalines. Paske nou tande non pifò nan koze konsa.
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Message  Joel Ven 11 Mar 2011 - 9:36

Agiman ke se ARISTIDE ki te mennen okipan an vin imilye kikeseswa,ou mèt pete ,ponpe ;se a ti gwoup parèy ou yo ke w ka fè l.

Se zanmi w yo ki te kòz okipan an vini.Nou te deja sou zòd yo ;nou te fè koudeta pou yo ;alòs ki diferans ke yo te la ou pa an pèsonn.
An 1806 ;omwens ,moun ki te sasinen DESSALINES yo ,se pa t zòd non yo te pran lan men etranje ;ou gen dwa ba yo sa.

VOLE ,PONPE ,PETE ,GRAJE ;an 1994 e an 2004 se noumenm ki te lakòz ke te gen twoup etranje sou teritwa ayisyen an

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Message  Maximo Ven 11 Mar 2011 - 9:43

Joel a écrit:Agiman ke se ARISTIDE ki te mennen okipan an vin imilye kikeseswa,ou mèt pete ,ponpe ;se a ti gwoup parèy ou yo ke w ka fè l.

Se zanmi w yo ki te kòz okipan an vini.Nou te deja sou zòd yo ;nou te fè koudeta pou yo ;alòs ki diferans ke yo te la ou pa an pèsonn.
An 1806 ;omwens ,moun ki te sasinen DESSALINES yo ,se pa t zòd non yo te pran lan men etranje ;ou gen dwa ba yo sa.

VOLE ,PONPE ,PETE ,GRAJE ;an 1994 e an 2004 se noumenm ki te lakòz ke te gen twoup etranje sou teritwa ayisyen an


E poutan Manigat te pwan kou deta, Venezuela te ofri'l menen'l tounen, li te refize, li pa te vle tounen prezidan Dayiti an ba bot lame etwanje. Komm se ameriken ou ye ou pa wè anyen nan sa. Blog sa se pou ayisyen li ye, se pa pou etwanje. On etwanje ap toujou ka dako ak jan de rezonnman'w lan, se pa peyi yo, se piyay yap vini pwan.
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Message  Invité Ven 11 Mar 2011 - 10:11

J'ai retrouve ce texte dans mes archives te j’en profite pour le partager avec vous.

Je ne sais si je me trompe mais je suis arrivé à ce constat qui me triture les méninges et trouble l’esprit. Il me semble qu’il y a un phénomène récent – nouveau parce que j’étais peut-être trop occupé pour payer attention aux activités du Virtuel haïtien - qui s’est inscrit subrepticement dans la lutte contre l’arbitraire et la corruption des dirigeants de chez nous .Les sites haïtiens en Diaspora se meurent petit à petit .D‘autres ont déjà connu le repos éternel parce que leur propagande n'est plus nécessaire aux manipulations de nos vies et de notre destin .Cependant, la crasse d’un intellect servile et l’ignorance politique superstitieuse sont plus vivantes que jamais .Elles sont comme un diadème déposé sur notre tète .

Est-ce bien nécessaire de dire que nous avions conclu après analyse que beaucoup de ces sites haïtiens qui prétendaient nous apporter un peu de lumière afin de mieux comprendre les difficultés de nos circonstances n’étaient que des agents de l’Imposture ambiante ? Je crois que le vieux proverbe qui propose dans sa sagesse quand l’argent qui graisse les rouages de la machine des vérités artificielles du mensonge s’en va ainsi que les étales aux produits desséchés des marchands du patriotisme de pacotille aux ambitions passionnées .Nous les entendons encore aujourd’hui qui hurlent aux quatre vents les accents insincères d’une légitimité citoyenne qui ne correspondaient pas au modèle historique . Ils sont vieux et laids et solitaires .Mais ils sont là avec la corruption et l’anti-haitianisme qui fait partie de leur serment d’allégeance à la bête.

Et le coupable n’est pas bien loin. Nous ouvrons toutes nos portes en sa présence pour recevoir la magie des révélations anecdotisées que contient la boite de Pandore qu’elle tient résolument sous le bras. L’aide étrangère, la diplomatie du conquérant à pied d’œuvre est le ver dans le fruit .Elle est pernicieuse et illusoire au niveau de ses résultats beaucoup plus néfastes que bénéfiques de la vie citoyenne. Ainsi triomphe l’usurpateur des rêves de nos destinées qui connait bien les sons diégétiques de tous les coins et racoins de notre espace psychique en dissonance avec nos réalités.

Elle nous assiège de l’hypnotisme de ses trompeuses promesses ; elle nous rend la proie de la paresse et de la mégalomanie. La folie de grandeur que l’on retrouve chez les pays du tiers-monde, mêmes les plus avancés, est une conséquence de la psychologie des individus qui se sentent lésés et incapables d’accepter les défis des décisions et actions des militaires des pays conquérants. Les habitants de ces pays sont forces à chercher refuge dans l’abstrait de droits proclamés universels mais qui sont l’apanage de la philosophie étroite du prédateur conquérant. Ce n’est pas sans raison que nous avions vu développer chez nos dirigeants parvenus- ils viennent de la classe des pauvres - le syndrome de la mendicité.

L’aide fraternelle, comme les nations fortes la distribuent parmi les nations faibles, est l’ennemie de la liberté des peuples pauvres .Elle corrompt les dirigeants et en font des mercenaires apatrides. Ce n’est ni le capitalisme ni le socialisme qui détruisent les nations faibles .C’est plutôt la politique étrangère des nations riches et l’importance de leurs armées qu’elles utilisent comme ultime force de persuasion quand les ordres reçus sous couvert de notes diplomatique ne réussissent pas à nous convaincre de notre infériorité dans la balance des stratégies hémisphériques ou confirmer à nos yeux notre position de faiblesse sur l’échiquier qui met en relief les rapports de force ..

Elle, nous a finalement convaincus, soldats bénévoles de l’intégration économique du pays et se son développement, champions de la souveraineté nationale en Diaspora, qu’il n’y a rien à faire pour tirer Haïti des griffes de nos démons locaux et des postures de la servilité. Elle nous impose l’image d’une Minusta qui ne peut vraiment pas contenir une révolte organisée à travers le pays haïtien mais qui manipule pour nous tenir coinces dans un coin de la peur. Elle nous a finalement réduits à l’impuissance qui a fait du chemin dans les méandres de notre psychè en butte aux principes d’intégration psychologique individuelle et collective. On dirait que nous ne méritons même pas le déshonneur d’une occupation comme ça se fait dans les pays ou des hommes existent encore pour défendre les souvenirs du sacré de leur patrie.

Tout ce qui nous reste semble être le discours répugnant de la mendicité qui essaie de trouver orgueil et fierté là où il n’y en a jamais eu .Oyez! .Le mythe est encore vivant parmi nous bien que vide substance. Nous sommes les descendants indignes et lâches des héros de 1803 .A l’impossible nous sommes tenus car il nous faut la peau d’un blanc pour écritoire son sang pour encre, une baïonnette pour plume pendant que nous trainons à genoux aux portes de ses maisons de charité, vieux chapeaux de paille en main à la recherche des miettes de nourritures qui doivent assurer notre survie d’être déchus.

Je me demande si nous sommes vraiment aveugles. La cécité politique dont nous nous servions pour expliquer nos ambitions sordides et nos incompétences est-elle devenu une condition permanente de notre état physique et intellectuel ?Il me semble que nous ne sommes pas aperçus , dans notre confusion et dans notre hâte de présenter le cul a ses bottes conquérantes , que l’étranger s’est servi de notre peau comme parchemin et de notre sang pour encre afin d’ écrire les actes de notre indignité qui font pâlir de honte et d’horreur la conscience citoyenne.

On ne nous offre pas des compromis afin de sauvegarder le semblant d’honneur qui pouvait mous resté. .On ne nous donne que des ordres sévères en coulisses et nous apparaissons en public comme des chiens bien nourris de l’opportunisme pour jurer que nous exécutons ces ordres perfides au nom de la patrie .Et si par hasard la fierté qui fait partie de l’humain se réveillait en nous ,en sursaut, sous les gifles sonores des occupants ,ils s’empressent de rappeler à tous les donateurs et agences de charité que nous sommes un état en faillite, une entité politique corrompue qui n’existe que sur du papier .

Ne vous illusionnez point mes frères et sœurs même si vous en avez toujours l’envie, cette disposition de l’esprit colonise assailli par toutes sortes de crise identitaire .Les élucubrations inutiles de nos tergiversations qui nous bernent nous ont bien conduit à accepter de vivre sous la coupe de diktats étrangers et son corolaire politique, le suicide des vœux de résurrection de la nation. L’actuelle gestion du pays n’est pas un compromis parce qu’elle ne fait que solidifier le plan de conquête élaborée dans les bureaux secrets des départements de l’Exécutif des pays a mis qui s’occupent de l’application de leur politique étrangère .

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Message  Maximo Dim 13 Mar 2011 - 8:06

TOUSSAINT LOUVERTURE
1803-2003
Fondements historiques


Les Gascons partis, aux Antilles servir le Roi de France ont tissé, dès le XVIIème siècle, des liens exceptionnels avec cette région du nouveau monde. C'est ainsi que les destin du Comte de Noé et de Toussaint Louverture vont se croiser et que la destinée hors du commun de cet ancien esclave va profondément marquer l'histoire.

Au commencement…
… étaient les militaires, et plus précisément des officiers de marine, partis servir le roi de France aux " Isles d'Amérique " alors disputées entre Espagnols, Anglais, Hollandais et Français. C'est ainsi qu'à la fin du XVIIème siècle le baron Pantaléon Guisbert de Bréda accoste " à la côte de Saint-Domingue " comme on disait alors, croisant sur son chemin boucaniers de la Tortue et premiers planteurs de canne à sucre. C'est ainsi également qu'au début du XVIIIème siècle le comte gascon Louis de Noé débarque au Cap-Français, tombe amoureux du pays… et de la fille du baron de Bréda, devenu un fort riche planteur. Dans la corbeille de mariage : une partie de la plantation (on disait aussi " habitation "), et les esclaves noirs qui la font prospérer.

Vous avez dit "Gascons Antillais" ?
Ils sont légion, les " Bordelais ", " Bayonnais ", "Béarnais" et "Gascons" à accoster aux Antilles - et notamment à Saint-Domingue, sinon à y naître. Comme le comte Louis-Pantaléon de Noé, qui vit le jour au Cap-Français en 1728. Il va embrasser la carrière des armes et, s'il sert pour l'essentiel en Europe, jamais il n'oublie son île : on trouve trace d'un don à la Maison de Providence du Cap, il a un domestique noir (Adrien Arbriquet) et des papiers retrouvés au château de l'Isle-de-Noé, sa résidence principale, montrent qu'il suivait l'évolution de l'économie sucrière de près. On possède, notamment, un descriptif et des comptes de la plantation Juchereau Saint-Denis (acquise par le comte de Noé) relatifs à la période 1770-1785…
Cependant, de cette société esclavagiste et brutale, va sortir un extraordinaire lien entre les hommes qui, deux siècles plus tard, résonne encore et reste une raison d'œuvrer et d'espérer en la fraternité humaine. D'autant plus que cela démarre douloureusement. C'est en effet sur la plantation Bréda appartenant au comte de Noé que naît un esclave appelé à un avenir retentissant : Toussaint Louverture.

Des liens symboliques et exceptionnels
" Sur un point appelé le Haut-du-Cap naquit, le 20 mai 1743, un enfant noir (…). Toussaint vit le jour sur une habitation appartenant au comte de Noé (…) il était ni plus ni moins qu'un cinquième fils du roi des Aradas, capturé sur la côte occidentale de l'Afrique, mais à qui le comte de Noé avait donné la liberté de savane " (Gragnon-Lacoste, la famille de Toussaint Louverture à Agen, in Revue de l'Agenais, 1883)
Le fils du roi d'Allada (ville de l'actuel Bénin), se distingue du lot des malheureux esclaves ; l'intendant du domaine, Baillon de Libertat, le remarque ; en 1776, le comte de Noé, propriétaire, l'affranchit. Jamais Toussaint ne l'oubliera. " Toussaint s'est formé de manière pragmatique et progressive à l'école de la colonisation, au contact, notamment, de Baillon de Libertat et aussi du comte de Noé et de sa famille qu'il ne reniera jamais malgré les événements - et réciproquement " (Pierre Pluchon, Toussaint Louverture, Fayard, 1989)

Durant la tourmente révolutionnaire, Toussaint Louverture sauve l'intendant de l'habitation Bréda et son épouse, en réussissant à les faire partir pour les Etats-Unis, selon une tradition orale bien ancrée. Toussaint veille aussi à faire envoyer au comte de Noé les revenus de ses domaines. Si bien que " M. de Noé fils, pair de France, professait le plus grand respect pour la mémoire de Toussaint Louverture " (Saint Anthoine, Notice sur Toussaint Louverture, 1842). Au point que Gragnon-Lacoste, exécuteur testamentaire d'Isaac Louverture (fils de Toussaint) mentionne que le dessinateur Cham (de son vrai nom Amédée de Noé, petit-fils du comte Louis-Pantaléon de Noé) " nous disait un jour que sa famille conservait pieusement, dans un salon du château de Noé, le portrait du généreux Toussaint ". Il aurait pu également ajouter la canne de Toussaint, vraisemblablement transmise aux de Noé par l'intermédiaire des fils Louverture, conservée des décennies durant au château, avant d'être remise au musée de Mirande.

Tourmente révolutionnaire et première abolition de l'esclavage (1794)
" La révolte a commencé cette nuit à dix heures du soir parmi les nègres de l'habitation Turpin. Les esclaves, commandés par un nègre anglais nommé Boukmann, ont entraîné les ateliers des habitations Clément, Trémès, Flaville et Noé. Ils ont incendié toutes les plantations… " (Victor Hugo, Bug Jargal, chapitre 16).

En août 1791 le nord de Saint-Domingue est en flammes. L'incendie ne s'arrêtera plus. Parmi les dirigeants du mouvement : Toussaint Louverture. Les esclaves gagnent leur liberté à l'épreuve de force. En 1793, pour rallier définitivement les anciens esclaves à la France, le commissaire civil Sonthonax proclame l'affranchissement général. Des élections au nord de l'île envoient à la Convention le premier député noir (Jean-Baptiste Belley, esclave affranchi originaire du Sénégal) et le premier mulâtre (Jean?Baptiste Mills, né aux Amériques), accompagné d'un député blanc (Guillaume Dufay de la Tour, négociant venu d'Europe). Réunion de trois couleurs et de trois continents, ces trois hommes font sensation lors de leur arrivée à la Convention. Le lendemain, la France vote l'abolition de l'esclavage (16 Pluviôse An II, 4 février 1794). Il est des clins d'œil de l'Histoire qui sont extraordinairement symboliques.

Pendant ce temps, Toussaint Louverture devient le premier général noir de l'armée française… et maître de fait de l'île de Saint-Domingue. Au point de s'en proclamer gouverneur à vie et de promulguer une Constitution propre à l'île, tandis que Bonaparte envoie une expédition pour rétablir non seulement l'autorité de la métropole mais aussi l'esclavage. Toussaint est arrêté en 1802 et sa famille assignée à résidence à Bayonne puis Agen. Détenu en isolement au fort de Joux, dans les montagnes du Jura, c'est un Toussaint Louverture abattu et fatigué qui décède le 7 avril 1803. De l'autre côté de l'Atlantique, l'île devient indépendante sous la conduite du général Dessalines, le 1er janvier 1804, et prend le nom d'Haïti.

La plume de Lamartine, le trait mordant de Cham
Œuvre méconnue du grand poète : un drame en cinq actes et en vers, intitulé Toussaint Louverture en hommage à l'ancien esclave devenu général. " Cet homme est une nation " fait-il dire au général Rochambeau envoyé le combattre. Lamartine était aussi un homme politique qui militait depuis longtemps en faveur de l'abolition de l'esclavage (rétablit par Bonaparte en 1802) ; dans la préface de sa pièce, il rappelle sa fierté d'avoir signé le principe de l'abolition définitive, alors que la Seconde République venait de naître. " Ma vie n'eût-elle eu que cette heure, je ne regretterais pas d'avoir vécu (…) Si mon nom est associé dans l'avenir de la race noire (…) ce sera pour le 27 février 1848, où ma main signa l'émancipation de l'esclavage au nom de la France ! "
Quant au crayon de Cham, il " croque " l'actualité de son époque dans le Charivari, et notamment la mise en scène de la pièce en avril 1850, au théâtre de la porte Saint-Martin…

Et aujourd'hui ?
Vieille histoire ? Bien au contraire !
On pourrait croire que les relations entre maîtres et esclaves n'étaient que brutalité et mépris pour les uns, rancœur et désir de vengeance pour les autres. Mais non. Les liens entre les Noé et les Louverture sont un cas exemplaire, qui donne à réfléchir. Exceptionnelles et symboliques, ces relations n'ont pas fini d'interpeller les esprits.

Bref, une exceptionnelle invitation à la fraternité entre les hommes. Une aventure digne des plus nobles valeurs de la France, des idéaux de l'UNESCO et de la francophonie.

Les liens entre Toussaint LOUVERTURE et L'Isle de Noé
L'association CHAM a été créée pour promouvoir le caricaturiste CHAM et le château, ancienne propriété de la famille de Noé dont le village porte le nom.

Au début du XVIIIème siècle, le comte gascon Louis de Noé, militaire, part au service du roi à Saint-Domingue. Là-bas, il se marie avec la fille d'un planteur. Son fils, le comte Louis-Pantaléon de Noé, naît dans la ville du Cap-Français en 1728. Il est héritier de la plantation familiale, où naît (en 1743) Toussaint Louverture, alors obscur esclave.

Malgré la distance et la tourmente révolutionnaire, les liens entre la famille de Noé et Toussaint Louverture (et ses descendants) ne se sont pas rompus ; en témoigne la canne de l'ancien esclave devenu général, conservée aujourd'hui au musée de Mirande. L'association CHAM, très intéressée par tout ce qui concerne la famille de Noé, s'est donné pour but de rappeler ces liens historiques exceptionnels.






Schéma du lien entre Haïti et l'association CHAM



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Message  Maximo Dim 13 Mar 2011 - 8:19


Forum spécial : Quand je suis haitien - Page 3 2007-01-28_224844_H1k

Fils naturel d'un créole blanc et d'une africaine affranchie, Marie-Françoise, Jean-Pierre Boyer naquit à Port-au-Prince le 15 février 1776, sur la propriété connue anciennement sous le nom de « Boyer » et sise rue du Peuple ( ou du Calvaire ), face à la place du Marché ou de l'Intendance. Il appartient à la classe des hommes de couleur, dite « mulâtre », et il a été le second d'entre eux qui ait exercé assez longtemps le pouvoir suprême pour que l'histoire accorde une place à sa mémoire.


Après avoir débuté comme tailleur d'habits, Boyer s'engagea dans l'armée. Il montra sa bravoure en 1792, au moment où les hommes de couleur libres se réunirent aux esclaves noirs ; ensemble ils conquirent la liberté, avant que la Convention de France n'eût décrété l'abolition de l'esclavage ( 29 août 1793 ). Les planteurs ayant livré le môle Saint-Nicolas aux Anglais ( 22 octobre 1793 ), Boyer les combattit sous la direction des commissaires de la métropole et du général Beauvais : il se distingua au fort Biroton, dans la défense de Léogane, et dans des affaires périlleuses à la Grande-Anse. Lieutenant de Laplume, promu au grade de capitaine, il déserta le camp de Toussaint-Louverture (1) pour se ranger sous la bannière du proconsul de la presqu'île du Sud, le général Rigaud, au moment où éclatait la guerre civile du Sud ( 1799 ). Retiré à Jacmel, son parti succomba momentanément ; Boyer, qui n'était encore que chef de bataillon, dut alors se réfugier en France avec Pétion (2).


Devenu premier consul, Bonaparte (3) voulut employer les hommes de couleur à retirer le gouvernement de l'île à Toussaint-Louverture, qui avait traité avec les Espagnols. A cette fin il leur donna des grades, mais inférieurs à ceux qu'ils avaient, dans l'expédition qu'il confia à son beau-frère le général Leclerc ( 1801 ). L'armée était composée en partie des vieilles bandes qui avaient fait les campagnes d'Italie. Boyer y fut employé comme capitaine. Il débarqua au Cap le 1er février 1802.


Dans une proclamation du 8 novembre 1801, le Premier consul avait promis aux habitants de Saint-Domingue, sans distinction de couleur, la liberté et l'égalité des droits ; mais par un arrêté antérieur et secret ( du 25 décembre 1800 ), il avait envoyé trois commissaires pour y rétablir les « cultures », autrement dit l'esclavage. Le 20 mai 1802, il fit promulguer à Paris la loi rétablissant l'esclavage dans les colonies.


Toussaint Louverture, qui était informé des projets du Premier consul, donna l'ordre à ses lieutenants de faire une guerre d'extermination aux français. Le 17 février 1802, le commandant de l'armée expéditionnaire mit les chefs noirs hors la loi. Toussaint fit sa soumission le 2 mai, mais il fut arrêté le 11 juin et déporté en France. Les chefs de couleur, irrités par ce manque de foi et convaincus des desseins secrets de l'expédition, s'en détachèrent. L'armée française perdit son général et la plus grande partie de son effectif en quelques mois : par l'effet des maladies bien plus que par le fer de l'ennemi. L'expédition avait échoué, et on en fit embarquer les débris pour la France. Boyer fut un des derniers à s'en séparer. Aussi ne fut-il pas au nombre de ceux qui, le 1er janvier 1804, déclarèrent l'indépendance d'Haïti ; qui élevèrent, le 25, le général Dessalines (4) au pouvoir suprême ; qui, le 20 mai 1805, proclamèrent un empereur et une constitution impériale (5) ; il ne fut pas non plus de ceux qui, en octobre 1806, déterminèrent la chute et la mort de Dessalines. Son nom figure pour la première fois dans la constitution républicaine de 1806 (6), que le général Pétion, mulâtre comme lui, fit décréter à Port-au-Prince, tandis que le noir Christophe (7), commandant du Cap, succédait au titre et au pouvoir de Dessalines. Mais la guerre qui éclata bientôt entre Pétion et Christophe amena la division de l'ancienne partie française de Saint-Domingue en deux États : l'un au Nord, gouverné par l'empereur Christophe, avec des principes despotiques ; l'autre au Centre et au Sud, par le général Pétion, véritable président d'une république. Boyer s'attacha à la fortune de ce dernier, qui l'éleva successivement au grade de colonel et de général de division. A la mort de Pétion, en 1818, il fut élu président de la république, tandis que Christophe continuait de régner au Cap ; mais celui-ci mourut comme Dessaline, de mort violente, et ses sujets se réunirent à la république ( 1820 ).


En 1822, Boyer fit une expédition contre la partie espagnole de l'Île. L'armée haïtienne, forte de ses 20.000 hommes, marcha sur la frontière qu'elle franchit en deux points : Ouanaminthe et Lascahobas. La colonne du Nord, sous le commandementdu général Bonnet, et celle de l'Ouest, sous celui du président Boyer, passèrent sans coup férir les portes de Santo Domingo. Le Chef d'État haïtien pénétra dans la ville le 9 janvier ( ou février ) 1822 au son des cloches et des canons. Nunez de Carcerez lui présenta les clés de la ville sur un plateau d'argent. A la suite de quoi, on vit le drapeau haïtien flotter sur la vieille cathédrale de Santo Domingo.


La France, qui craignait pour ses colonies des Antilles ( dans lesquelles elle maintenait l'esclavage ) et qui voyait l'accroissement du pouvoir de Boyer, devenu chef des Noirs comme des Mulâtres, essaya de traverser l'entreprise en faisant paraître ses forces navales à la presqu'île de Samana ; mais son gouvernement n'osa pas intervenir efficacement, et Boyer devint seul maître de l'île de Saint-Domingue. Cette magnifique situation, au sein d'une île qu'on avait justement appelée « la reine des Antilles », et qui renfermait tant de richesses naturelles, aurait dû donner à ce chef la grandeur et la modération. Il était l'espoir de tous les Noirs encore esclaves dans les colonies européennes, et surtout des hommes de couleur libres, opprimés par les préjugés des planteurs. Aussi arbora-t-il ouvertement une politique de protection à leur égard : en 1822, il donna secours et asile aux proscrits de la Martinique. Mais il déshonora son pouvoir en faisant livrer à une commission militaire un noir nommé Darfour, membre de la chambre des députés, qui avait lu dans l'assemblée dont il faisait partie un mémoire où étaient reprochés des abus à son gouvernement. Il fallait le réfuter, et non violer en sa personne la représentation nationale. Ce malheureux fut immédiatement condamné et mis à mort : cette exécution a laissé sur la mémoire de Boyer une tache ineffaçable. Par ailleurs, on s'aperçut bientôt qu'il ne respectait plus aucune des prérogatives de la chambre des députés ; que le sénat était acheté, ou composé d'après son ordre ; en un mot, que la Constitution de 1816, dont il était un des auteurs, n'existait plus que de nom.


La France, qui avait négocié secrètement pour le rétablissement de sa suzeraineté sur la partie française de Saint-Domingue (Cool, avait échoué grâce au patriotisme de Pétion, auquel Boyer paraissait s'être associé complètement. Mais au lieu d'appeler les capitaux et la bienveillance de l'Europe, en abolissant l'absurde loi qui empêchait les Européens d'acquérir des possessions territoriales et de fonder des établissements industriels en Haïti, Boyer réprima l'essor des esprits vers un régime plus libéral.



En 1825, une flottille française commandée par un capitaine de vaisseau parut dans la rade de Port-au-Prince, avec pour mission d'obtenir l'enregistrement immédiat d'une ordonnance du roi Charles X ( ord. du 17 avril 1825 ) : la France réclamait le versement d'une indemnité (9) de 150 millions, pour prix de la reconnaissance de l'indépendance d'Haïti. En bravant cette menace, Boyer n'exposait que la ville de Port-au-Prince qui, bâtie en bois, pouvait être brûlée par la flotille. Elle n'avait pas de troupes de débarquement ; de sorte qu'en se retirant momentanément dans les mornes, ou dans une autre ville, il conservait l'indépendance de sa patrie. Mais Boyer ne fut pas à la hauteur de son rôle : il se soumit et fit accepter l'ordonnance dans une séance secrète du sénat, malgré les résistances et l'impossibilité où l'on était de satisfaire aux conditions imposées. Il envoya des commissaires en France pour y contracter un emprunt de 30 millions ( dont il ne perçut que 24 ), afin de payer le 1er cinquième. Le corps législatif vota l'indemnité, qu'il déclara dette nationale, et décréta une imposition extraordinaire de 30 millions de gourdes, qui ne put jamais être recouvrée.


Dès lors, la prospérité d'Haïti disparut complètement. On ne paya ni les arriérés de l'emprunt de 30 millions, ni les intérêts du capital restant de 120 millions. En 1838, la France accepta de réduire sa créance de moitié, afin de ne pas jeter Haïti dans l'anarchie. Mais cette somme de 60 millions ne fut pas davantage payée, et il fallut qu'un troisième traité accordât de nouveaux et de très-longs délais. On cessa de présenter au corps législatif le compte réel des recettes et des dépenses ; on lui contesta toutes ses prérogatives ; toutes les bases du gouvernement étaient sapées. Les abolitionnistes d'Europe, amis d'Haïti, adressèrent des remontrances sur le tort que cette conduite faisait à la cause de l'abolition de l'esclavage : bien loin de les accueillir, Boyer les fit combattre par un de ses affidés, le sénateur Beaubrun Ardouin (10), dans une lettre rendue publique en 1842. Tant d'erreurs précipitèrent sa ruine.


Boyer avait perdu toute popularité. La partie la plus éclairée de la population forma dans le Sud une association défensive et prit les armes. Personne ne voulait entreprendre la défense d'un gouvernement désormais condamné : Boyer fut obligé de s'embarquer avec ses principaux conseillers. Aussitôt après, le 13 mars 1843, l'armée populaire prit possession de Port-au-Prince et manifesta bruyamment son triomphe. Il n'y eut toutefois pas de sang répandu, et Charles Hérard, un mulâtre, fut appelé au gouvernement de la République. Il fut également obligé de prendre les armes pour reconquérir la partie espagnole qui s'était séparée du gouvernement de Boyer ; mais le parti noir, mécontent des mulâtres en possession du gouvernement depuis plus de vingt ans, voulut avoir des chefs noirs : il obligea Hérard à suivre la route de l'exil, et à se retirer comme l'avait fait Boyer à l'île anglaise de la Jamaïque.

Après quelques années de résidence à la Jamaïque, Boyer se rendit à Paris où il s'éteignit dans une quasi misère, à l'âge de 74 ans, le 9 juillet 1850. L'ancien sénateur haïtien, Mesmin Villevaleix, prononça l'oraison funèbre. Son corps repose au cimetière du Père Lachaise (11), dans une tombe voisine de celle d'Alfred de Musset. Avec lui s'achevait une période de l'histoire d'Haïti. « Il est remarquable, écrivait Beaubrun-Ardouin, que la mort éclaircissait chaque jour les rangs de cette génération de 1790, au temps où une autre allait lui arracher le pouvoir des mains » ( Cf. Beaubrun Ardouin, Études sur l'histoire d'Haïti, t. XI, année 1842 ). Les jeunes libéraux, influencés par les événements de France, étaient en effet impatients de succéder aux « Gérontes ». Les successeurs de Boyer recevaient en charge un pays dont tous les visiteurs disaient déjà qu'il déclinait et qu'il prenait du retard dans un monde en expansion ( Cf. Jacques Barros, Haïti de 1804 à nos jours, L'Harmattan, Paris, 1984, pp. 201-205 ).

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Message  Maximo Dim 13 Mar 2011 - 17:24

1805


Le soldat en garnison dans les villes, se nourrissait de mais le plus souvent, comme lorsqu'il était dans les bois, pendant la guerre.Les dilapidations qui avait lieu dans le Sud et l'Ouest, existait aussi dans le Nord. Dessalines s'en montrait outré, parce qu'elles dépassaient toutes les bornes. Il se plaignait de Christophe et des autres généraux qui les toléraient dans l'étendue de leur commandement. Dès cette époque, Christophe était en relation avec Bruno Blanchet que l'empereur avait destitué, pour avoir été accusé d'intrigues contre l'autorité, de sa charge de trésorier à Jérémie. Depuis peu, Bruno Blanchet, devenu l'agent secret de Christophe, communiquait avec Geffrard et Férou qui voulaient élever le général du Nord sur les ruines de Dessalines, mais avec le projet de l'abattre ensuite, et de livrer l'autorité du pays aux masses représentées par une assemblée nationale. Il vint au Port-au-Prince, fit des ouvertures au général Pétion, en présence de l'adjudant-général Bonnet. Pétion l'accueillit froidement, et tout en lui faisant la promesse de ne pas le trahir, lui déclara qu'il se défiait du cœur de Christophe. Blanchet se rendit dans le Sud, eut une entrevue avec Geffrard sur l'habitation Balance, dans les hauteurs de Corails, et s'entendit avec lui, au nom de Christophe, relativement au renversement de l'empire.
Christophe, dès les premiers jours d'octobre, avait su qu'une révolte dut éclater contre Dessalines, dans l'arrondissement des Cayes; il s'était résolu à faire assassiner dans le Nord, le seul général qui put, par son caractère et son influence, contrebalancer sa puissance, après la chute de Dessalines, devenue à ses yeux inévitable. Il ordonna à Capoix de se transporter du Fort-Liberté au Cap. Le moment était arrivé pour lui de tout oser pour se défaire de ce général, et Dessalines succombant, faire tourner les événements à son profit. Il envoya le général Romain, l'adjudant -général Gérard et le général Dartiguenave s'établir en embuscade, avec un bataillon d'infanterie, aux fossés de Limonade. Dès que le général Capoix, sortant du Fort-Liberté, apparut dans le grand chemin, Romain et Gérard accoururent au-devant de lui et l'invitèrent avec respect et soumission à s'arrêter pour se rafraichir. Capoix, sans défiance, descendit de voiture et tendit la main à Romain; et au même instant, Gérard, aidé de quelques grenadiers qui étaient sortis de l'embuscade, se saisit de son épée et déclara qu'il était prisonnier. Il ne fit aucune résistance et dit à Romain: "Ton maître Christophe est bien heureux de m'avoir pris dans ce piège; car, sous peu, je lui aurais fait sentir la vigueur de mon bras; finissons-en vite". Il se plaça à cinq pas d'un peloton et reçut la mort, atteint de plusieurs balles. C'était le 8 octobre, jour de la prise d'armes de Mécerou, à Garata. Concordance de faits dévoilant les rapports qui existaient entre Christophe et les gens du Sud.



Ainsi finit Capoix, un des généraux haïtiens les plus brillants. Christophe fit aussitôt répandre au Port-de-Paix qu'il était tombé sous les coups de Dessalines. La 9e demi-brigade de cette ville, toute dévouée à Capoix, se disposa à prendre les armes contre l'empereur. Christophe obtint, par ce crime, le double succès de s'être défait d'un rival fameux et d'avoir indigné contre Dessalines la ville qui renfermait les guerriers les plus intrépides du Nord. Cette perfidie qui se dévoilera l'entraînera jusqu'au bord d'un abîme.





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Message  Maximo Dim 13 Mar 2011 - 22:37

Gérin adressa cette lettre suivante au général Christophe :


A l’Anse-à-Veau, le 12 octobre 1806



Le général de division, ministre de la Guerre et de la Marine,



Au général en chef de l’armée d’Haïti.



Mon cher général,

Tous les militaires et le peuple vous regardent depuis longtemps comme le successeur au gouvernement d’Haïti. La tyrannie qu’exerce sur l’armée et le peuple d’Haïti le génie destructeur de l’empereur actuel a fait rompre le frein au peuple de la partie des Cayes. Le 10, dans la plaine, l’inspecteur, le colonel Etienne Mentor, y a eu la tête tranchée, pour avoir voulu exécuter les ordres qu’il avait de tuer tous les hommes vieux libres, surtout de couleur. Cet ordre donné par l’empereur, d’abord au général Moreau et à cet inspecteur, ainsi qu’à d’autres, a été déjoué par le colonel de la cavalerie Wagnac, un des bons et braves frères de tout le département. Le général Moreau a été arrêté par le peuple, et les troupes ont demandé leur paie. Je crois que je serai obligé de faire de même ici pour éviter la défection des troupes, et les habiller. Leur état fait pitié ; je vous ai vu gémir sur leur sort.
Comme ministre de la Guerre, par la Constitution, je dois faire payer les troupes ; mais sa Majesté ne m’a jamais témoigné le moindre désir de les faire solder. Alors, honorable général, ne serait-il point de votre dignité de prendre à cœur la cause des troupes et du peuple, et de me donner votre ordre ; car si les chefs ne montrent pas de l’énergie, le pays sera bouleversé de fond en comble, par les suites des démarches inconsidérées du chef du gouvernement : le renversement de la culture, la destruction du commerce étranger, les familles dépouillées de leurs propriétés, jetées dans les rues et les grands chemins, d’autres ruinées par des amendes, des confiscations les plus absurdes. Vingt mille gourdes par an suffisaient à peine, pour entretenir chacune de ses concubines dont on compte au moins une vingtaine. Les munitions de guerre prodiguées dans des saluts insignifiants, dans un pays ou l’on doit s’attendre à se voir envahir par l’ennemi étranger ; des fortifications sans un baril de maïs, qui est une production qu’on peut se procurer sans la moindre dépense, et cela, par une défiance mal placée et hors d’œuvre, dans un temps ou tout le monde n’avait d’autre but que de s’ensevelir sous les ruines de son pays ou de le défendre en homme libre. Mai la liberté, grand Dieu ! est un vain nom dans ce pays, qu’on n’ose plus prononcer ouvertement, quoiqu’il soit placé à la tête des actes ; mais elle n’existe que la. On a usurpé les vœux des généraux pour une Constitution dont ils ignoraient le premier mot, et qui ne leur a été connue que lorsqu’elle fut publiée, quand on l’a reçue, et qu’il foule aux pieds chaque jour. Si le despote Constantinople l’eut faite, elle n’aurait pas été plus cruelle. Il existe des lois, et l’on fusille, baïonnette des hommes, de nuit, sans jugement.
Enfin, si l’on voulait analyser les maux dont le peuple est opprimé, les bourreaux de France même en rougiraient. Le peuple est lassé, et nul homme de sentiment ne peut plus exister sous un pareil gouvernement. On ne meurt qu’une fois, et quiconque se laisse avilir est digne de l’être ; je n’y ai jamais consenti, mais bien de vous reconnaître pour le premier chef de cet empire, jusqu’à ce que le moment heureux de vous le prouver, de vive voix, soit arrivé.

J’ai l’honneur d’être, de votre Excellence, le très humble serviteur et ami.

Signé : ET. Gérin

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Message  Invité Lun 14 Mar 2011 - 8:11

En remontant à la source de notre histoire, l’observateur averti qui jouit de l’autonomie du jugement critique arrive à mieux comprendre la nature de nos guerres fratricides. La décision de questionner les « vérités » établies de notre histoire font de lui un homme de la solitude car il n’appartient à aucun des cénacles à la mode du parti-pris.

Il parcourt seul les sombres dédales de toutes les ambitions crasses et égoïstes vécues au fond de la chaudière sociale de Saint-Domingue .Au cours de cette perquisition du sacré historique, Il n’a pour outils de travail que les moyens de la logique qui se méfient de l’influence des s opinions partisanes.

En remettant le développement des récits relatés sous la loupe de la raison lumineuse, il parvient à découvrir que notre histoire est plutôt le roman d’émotions intellectualisées de « penseurs –conteurs » d’une génération .Il se rend compte qu'ils ont choisi volontairement de fausser le cours des narrations ou témoignages pour empêcher les débats nécessaires à l’authentification de nos convictions.

Apprentis sorciers du mythe historique, ils ont mélangé émotions de l’âme souffrante et raisonnements fallacieux de l’intellect pour saboter à court terme l’émergence de l’histoire critique. Ce faisant, ils pensaient pouvoir accorder plus de légitimité à des points de vue individuelle qui voudraient forcer là l’histoire dans une camisole de force.

Ils ont créé ainsi une scène de théâtre un peu branlante à partir des tréteaux vermoulus des anciens antagonismes de la société coloniale qu’ils prétendent avoir rejetés pour réaffirmer l’affranchissement du collectif des conditions de la servilité. Les spectateurs, nous du public de la tolérance d’un certain évangile de persuasion, craignons à tout moment que l’estrade se vide sur nous.

Il est un fait que nos isto ryens n’ont pas pu réaliser la fine démarcation qui existe entre les ambitions des roitelets locaux et celles de l’étranger conquérant .Ca fait partie de notre problème d’intégration psychique.

Ajouter à cela, la paresse intellectuelle et la nature cachée des ambitions pseudo-nationalistes et patriotiques des uns et des autres et nous obtenons le développement d’une tendance anti-histoire qui devait contribuer à la déchirure du tissu social .Les résultats n’ont pas tardé à se faire sentir au niveau du collectif :

Nos "paysans " les mieux doués et les plus favorisés de notre héritage national se livrent plus que jamais à une lutte sans merci afin de s'accaparer du pouvoir politique pour mieux singer le maitre blanc et ses apparences fastidieuses du "succès" .On dirait qu’aveuglés par leur propre discours, ils ne peuvent plus se servir de la logique du raisonnement pour arriver à la conclusion que leur comportement privé et public est une manifestation de l’hubris d’affranchis perdus dans les enchevêtrements bourbeux de toutes les contradictions .Cette conduite sociale va à l'encontre meme des mantras conflictuels de leur foi sociale ....

Malgré l'obscurité voulue et consentie de plusieurs générations de citoyens traumatisés par la défaite sociale de notre Indépendance, un peu de lumière peut se faire à propos de tous les arguments idiots que nous ont proposés nos hommes politiques pour le confort douteux de notre intellectualisme d’assiégés et de notre spiritualité de la mésentente encore sous l’emprise du modelé colonial. Il est clair que l’assassinat de l’Empereur Jean-Jacques Dessalinnes n’était pas un simple phénomène régional comme bien nombre d’historiens ont voulu nous le laisser croire afin d’exploiter la « réussite » hypothétique d’un « rêve « inachevé.

La conspiration et la révolte venaient de tous les centres du pouvoir militaire en place .Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Nous oublions souvent que Dessalinnes n'était pas un héros extraordinaire aux yeux de ses contemporains .Il était l'un d’eux.

J’ai toujours trouvé tout à fait étrange que personne n’ait jamais osé poser lette brulante question, à savoir, quel aurait été la destinée économique et sociale de la nouvelle nation si l’Empereur n’avait pas connu la mort à la fleur de l’âge adulte. Dans notre imaginaire, Dessalinnes aurait créé un paradis pour les masses défavorisées ?

Et pourtant, nous avions lu des conditions des soldats au service du gouvernement et de l’incurie administrative sous l’Empire. Nous pouvons aujourd’hui faire ces analyses d'époques en nous basant sur les caractéristiques internes de la société qui émergea après l’Indépendance, l’administration gouvernementale et le contrat social proposé par l’Empereur et ses proches partisans .Nous pouvons le faire car nous avons amples détails et renseignements sur le milieu international de ces temps-là ( surtout la sourde compétition entre l’Angleterre et les Etats-Unis vs la France pour le marché haïtien ) et ses rapports avec Haiti.

Nous devons apprendre à etre candides, à nous mettre à nu pour notre plus grand bien .C’est dommage que les socialistes et communistes révolutionnaires haïtiens qui occupent l'avant-scène du discours politique n’arrivent pas à convaincre qu’ils sont les honnêtes idéologues de leur foi –s’ils existent au-delà la répétition inlassable de dogmes ennuyeux. .

L’évidence semble démontrer le contraire : Apparemment, ils ne croient pas au principe et à la vertu de l’autocritique. Phénoménologie culturelle peut-être.

Ainsi, je rentre dans la mêlée pour propose que le "Sepa mwin se yo " de la mentalité vaudouesque de l'irresponsabilité devrait etre banni, condamne à mort dans nos rangs .Il y a régression intellectuelle et spirituelle de l’etre dans l’acceptation des conditions d’adoption d’une pareille attitude mentale .La plus simple observation est de dire qu’elle empêche la cohésion sociale des tribus pour en faire un faisceau d’une volonté nationale.

Nos voisins, et nos amis qui confrontent les défis de l'existence dans la meme espace spatio-temporelle sont aussi inquiets , angoisses et aussi misérables que nous .Ils ne sont pas toujours responsables de nos maux, de nos malheurs ou de la présence insolite d'un chat noir effrayé qui s'enfuit en traversant notre chemin à l'approche d'un chien contrarié pendant sa sieste.

Je crois qu’en faisant un effort pour mettre honnêtement les points (.) sur les (i) on finira bien par saisir l'origine tribale et meurtrière de cette mentalité primitive sans raison et sans honneur qui définit les hommes et femmes de nos politiques , nos vulgaires ambitieux ,nos parvenus sans foi ni loi assoiffés de richesses illicites .Ne sont-ils pas aujourd’hui encore la parmi nous forcés « malgré soi » et la « conjoncture » , nous diraient-ils , à porter tous les mauvais coups contre un adversaire désigné afin de s'accaparer du trône ,le legs familial et ancestral crée de toutes pièces dans les forges des fantaisies du désaveu aux mains d’une imagination de l'infantilisme romantique réinventée pour servir le crime et la cupidité ?

Pauvre General Capois –la-mort dont le souvenir exalté (son héroïsme) est promptement méprisé par notre indifférence .Et qui voudra faire avec moi la décantation ou la lessive des réactions perceptuelles de la défaite psychologique de ce moment particulier de la bravoure individuelle ?

Capois se fait berner par Rochambeau qui profite habilement de l’évènement pour réarranger ses troupes et nous en sommes fiers.Nous prenons a peine le temps pour considere leniveau du message qsubliminal qui nous parvient dans le langage de contes de fées .

Le valeureux General Capois est assassiné tous les jours par les pelotons d'exécution de la cinquième colonne des sousous panzouistes et les avocats de la prostitution d’un idéal national drapé dans les plis d’un pseudo-Haitianisme de l’opportunisme et de la veulerie !Sommes nous vraiment aussi naifs ?

Je me demande pourquoi ce mutisme, ce silence effrayant de la part de nos petits isto riens ou apprentis maladroits du récit historique qui mettent leur plume au service de la propagande du mensonge en se faisant appeler historiens. Qu'essaie-t-on de nous cacher et pourquoi ?

Que nous a fait Capois pour que son assassinat soit traité avec autant de désinvolture alors que son destin est connecté avec l’assassinat de l’Empereur ? Quelle race de magouilleurs, de piètres acteurs et de menteurs impénitents !

-On ne meurt qu’une fois, et quiconque se laisse avilir est digne de l’être ;(dixit General Gerin, ministre de la guerre).

Ce sont là des propos d’homme qui devraient etre placés dans leur contexte original pour nous forcer à la réflexion .Réfléchir sur les évènements de notre histoire en portant l’armure de la victime sous-entend l’ affirmation de la victoire des propositions de l’impuissance parmi nous .

Nos héros n’avaient pas ce profil psychologique qui nous déprive des avantages de la raison critique et qui nous rend mous, incapables d’actions régénératrices et transcendantales. Nos ancetres étaient des héros justement parce qu'ils avaient su accomplir la permutation de l'ordinaire de leur vie.

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Message  Maximo Mar 15 Mar 2011 - 14:46

Aux Cayes, 13 octobre 1806.




Les Chefs de l’armée du Sud au général en Chef.





Ils sont donc connus, ces secrets pleins d’horreurs.

Le général de brigade Moreau et ses adhérants, dignes satellites du tyran, étaient les porteurs de ces ordres écrits pour exterminer la malheureuse classe des anciens libres de toutes couleurs. Dessalines, qui leur doit beaucoup, veut maintenant briser l’instrument dont il s’est en partie servi pour parvenir au faite de sa grandeur ; il a réuni aux domaines les propriétés les plus authentiques ; il a fait des levées de troupes : il fait faire des levées d’argent. Tous les cœurs étaient ulcérés, l’indignation était à son comble. Le peuple en masse s’est levé ; nous avons tiré l’épée, et nous ne la remettrons point dans le fourreau que lorsque vous nous l’ordonnerez.

Nous ne vous cachons pas digne général en chef, que nous croyons votre indignation au moins égale à la notre et nous vous proclamons avec joie et a l’unanimité, le chef suprême de cette île, sous quelque dénomination qu’il vous plaise de choisir ; tous les cœurs sont à vous ; nous jurons devant Dieu, de vous être toujours fidèles, de mourir pour la liberté et pour vous.

Nous ignorons quel est votre sort et votre position ; mais nous espérons que vous combattez en ce moment Dessalines. Nous avons appris indirectement que vous vous étiez emparé du trésor du Cap et que vous avez payé vos troupes ; nous venons d’en faire autant ; notre trésor des Cayes s’est trouvé grossi par les exactions et les confiscations ordonnées.

Nous ferons marcher demain des troupes pour le pont de Miragoâne en attendant que nous soyons surs des intentions du colonel Lamarre, à qui nous avons écrit au Petit-Goâve, et qui certainement ne se fera pas prier pour partager notre indignation.

Nous avons aussi écrit au général de division Gérin, en ce moment au Petit-Trou, pour lui offrir provisoirement les deux divisions du Sud.

Aquin, l’Anse-à-Veau et Jacmel sont pour nous et pour vous ; nous ne sommes pas encore surs de Jérémie, parce qu’il y a deux partisans du tyran qui ont du pouvoir et qui pourraient en abuser ; cependant nous devons espérer le contraire. Au reste le colonel Vancol marchera demain pour les soumettre, ou les persuader au besoin.

Le général de brigade Moreau, marchant vers le cap Tiburon, pour exécuter une nouvelle St-Barthélémy, a été arrêté dans la plaine par notre parti. Le général Guillaume Lafleur a été aussi arrête en ville.

Nous attendons, général en chef, vos ordres pour l’ensemble de nos opérations ; soyez notre protecteur et celui d’Haïti ; nous espérons que Dieu bénira la bonne cause.

Nous vous prions, brave général, de ne point mettre du retard dans votre réponse, et d’avoir avec nous une correspondance très active, soit par mer, soit par terre, s’il est possible.

Nous avons l’honneur d’être avec un profond respect, général, vos très humbles et très obéissants subordonnés.

Pour le colonel WAGNAC. Commandant l’armée de la première division du Sud, VOLTAIRE, BEAUREGARD, PAPALIER, VANCOL, RACOLIER, L. BOURDET, J. ROCHER, LACOUR.





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Message  Invité Mar 15 Mar 2011 - 19:12

Min chante ke youn lan père fondateur peyi nou an "papa Dessalinn" ap tande lan tom li kote yo refile li domi an pe a depi deu santan :

Pour le pays,
Pour les ancetres

Marchons unis...! ???
Marchons unis...!???

Depi le sa a manti komanse resevwa labsolisyon li lan min swadizan intelektyel peyi Dayiti .Toutt ti moun apran chante sa a lan epok pa mwin .

Mwin di ke relasyon de koz a effet pa ekziste lan kontrentt paramet sayo jan mentor professé nou yo poze pwoblem yo .Nou pa bezwin go shabrak lan zafe sikoloji pou nou konen ke depi ke gin chante pou mande linyon seke pagin linyon.

Mwin kwe ke se yon gwo pwoblem siche Ayisyen ki merite anpil latansyon lakay nou .Nap di yon paket bagay antan ke noupa kwe la dan yo .Nou pa vreman idantifye avek yo :

Kijan pou edike yon pep sipagin institisyon nasyonal ki pou di li kisa ki bon pou peyi a ekijan pou nou rive fe saki dew fett la.

Wi nou gin pwoblem ak prinsip abstrait malgre tout demagoji pale mett la nou yo Sesa kika eksplike ke le nou vinn grand pi devan le nou grandi demin matin ke se "chyen manje chyen "ki model sosyal nou. E sepa yon aksidan paske se yon majorite ki gin kodwit sa a .

Depi ke yo te finn mete ti chante sa a lan la ri pou di ke sa nou we a sepa sa yo montre tout ti moun kap grandi apran bay manti .Kidonk demin yo soti gwo manteu yo vinn soufri avek foli grandeu tou paske pou kore manti yo fok yo ke yo di yo vo sayo pa vo.

Nou vinn telman malad ke nou develope yon fasson daji yon kod de kondwit kote yon ap sere pou lott pou sa kache mediokrite ki lan nou an .Nou vle di nou vle repete saki pa la verite.

Epi si yon moun pa vle vale sa nou di a sepou nou pwam poz fache nou .Nou paka admett ke nou ka di de bagay ki pa kanpe sou anyen. Nou pa konpwan sa sajess popile a vle di nou le li di ke se kole krapo nap fe.

Le sa rive fok nou mande goumin paske yo pa respekte personnalité nou neg la Ganle pwan ou pou inbesil ! Sisepa yon bwatt betiz nou ouve pou nou montre nivo konsep intelektyel ak rafineman sosyal lakay nou.

Sekonsa yo te deside pou te di nou tou :

« Bêchons joyeux! » san yo pa banou ni pelle ni pikwa ni manchett ni sepett .

Dans nos rapports complexes avec nos réalités changeantes, nous accordons plus d’importance a l'apparence des travaux du jour que nous jugeons mille fois préférable que la substance intrinsèque de l'œuvre originale .Le chef d’œuvre ne nous intéresse pas .Il nous suffit d’en parler sans comprendre l’essentiel de ce qui fait sa beauté qui sort de l’ordinaire.

Kijan pou nou jwen solisyon pou problème nou yo si se lan apparanss ke nap cheche li ? Nou pap janm soti kote nou ye a si nou pa fe yon ti efo pou nou rekonet laverite kap gade nou dwat lan zye nou an.

Nou pap janm soti lan sa nou ye a si nou fe seman pou nou kinbe ideyal "kriz idantite" de yon jenerasyon de moun ki te tromatize pa okipasyon merikin an 1915 lan. Jodya nou we sassa bay. Nou pedi toutt .Nou pa menm konen saki ayisyen an.

Eske nou vle kontinye voye roche lan lan mer toujou tankou ti moun piti pou nou we si na plin li ?

Souvent on dit, quand ça ne va pas du tout dans notre vie en commun, que l'histoire se répète comme si c’était une loi immuable de la fatalité existentielle de l’humain .Il est bon d’éviter cette tentation qui nous pousse à généraliser à partir du particulier qui va à l’encontre de nos attentes et de nos perspectives.
Evitons donc ce piège de l’esprit amer et découragé qui emprunte les frusques du cynisme .L’observateur attentif peut appliquer la méthode scientifique qui lui permettra de valider les hypothèses du raisonnement.

Il tirera une conclusion différente de la situation .Celui qui analyse avec prudence et perspicacité du jugement ne dira pas que c’est l’histoire ancienne qui s’impose à notre volonté .Il proposera le contraire :

Il dira que nous pouvons observer que les « effets » qui ont permis d’arriver à cette conclusion sont la résultante des causes du vouloir qui produisent les mêmes effets. C’est-à-dire que c’est la mémoire de la meme volonté qui impose la recrudescence de l’histoire parmi nous.

L’histoire « parait » se répéter parce que l’assemblée des hommes et des femmes ont gardé dans leur souvenir collectif, de générations en générations, les mêmes structures mentales de l’atavisme socio-politique .Ils ont conservé les mêmes tares psycho-sociales, les mêmes émotions face aux défis d’évènements pareils qui se dressent en obstacles face à la volonté humaine dans le temps et dans l’espace.
Ma foi !
Nous avons besoin de vrais Haïtiens qui ne sont pas des saboteurs des faits historiques pour une seconde révolution qui n'hésitera pas à reconnaitre que la mort de Capois la Mort était le son lugubre du Tocsin de la trahison, le prélude d'une mauvaise symphonie. L'assassinat du brave Capois le 8 Octobre par ses frères d'armes annonçait deja la mort de Dessalinnes pour la mi-octobre .

Si nou vle sevi ak tchala pou nou konprannn bolett ki tap tire le 17 Octobre la numéro yo se 1+7 = 8, une sorte de discontinuité asymétrique dans la sphère de la création des mondes. . .

On dirait que l'histoire de l'arrestation de Toussaint l’ouverture par le General Français Brunet se repete ...à travers toute notre histoire :

Geffrard est mort empoisonné, Capois est assassiné par ses frères d’armes, Dessalinnes est abattu comme un animal sauvage en plein jour, Clerveaux est lui aussi victime du poison et Boisrond Tonnerre liquidé dans la cellule de sa prison.

Je me souviens encore de ce petit poème de mon enfance qui a deja trop vieillie :

Fañan a bien su sa lecon.
Que faut-il lui donner?
Un bonbon ou une image ?

Maintenant faisons un bond
Dans le temps des humains :

Non, non-dit Fanfan grandi
Une accolade des ambitieux
Qui veulent le pouvoir à tout prix
Un baiser-promesse de richesses
seront ma récompense.

L'expérience de l'esclavage à Saint-Domingue et notre incapacité mentale à nous affranchir de ces modèles coloniaux ne quitteront jamais notre esprit, l’armature de notre vie tant que nous insisterons à retourner à notre Afrique de l'Imagination ou à l'Europe de nos chimères.

Haiti est la fille de Saint-Domingue .Pour le meilleur et pour le pire. Saint-Domingue is the Rosetta stone.

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Message  Maximo Mer 16 Mar 2011 - 11:53

Neuf jours après l'assassinat de Capoix par Christophe.




Neuf jours après, Christophe reçut une lettre de l’empereur du 15 octobre par laquelle celui-ci lui faisait connaître qu’une révolte venait d’éclater dans le Sud. Chritophe, ne voulant pas se prononcer avant d’avoir obtenu de plus amples renseignements sur cet événement, lui répondit :







Du 16 octobre 1806





A Sa Majesté l’empereur.





Sire,



Je viens de recevoir l’honneur de votre lettre du jour d’hier, par laquelle vous m’informez de l’insurrection qui vient d’avoir lieu dans le Sud. J’ai appris cet événement avec peine, en ce qu’il obligera votre Majesté à déployer la sévérité de la loi contre les auteurs de cette catastrophe, qui ne peuvent être que des ambitieux. Je vous réponds de la tranquillité dans le Nord ; mon but et mes efforts ne tendent qu’à faire jouir mes concitoyens de la paix et de la tranquillité. Vous pouvez vous reposer avec confiance sur moi. Je plains votre Majesté pour les grandes fatigues qu’elle va éprouver. Ce ne peuvent être que des ennemis de la chose qui cherchent le trouble et la discorde pour vous détourner de vos importantes occupations de faire activer les travaux des fortifications. J’espère que cela n’aura pas de suite.



J’ai l’honneur de vous désirer une parfaite santé, et de vous prier, Sire, d’agréer l’assurance de mon profond respect.






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Message  Maximo Sam 19 Mar 2011 - 18:26

Maudite tête ailleurs !



Haïti: Qui est notre mémoire ? Et ou est notre mémoire ?

Nous vivons chaque jour l'histoire, mais qui va la raconter ?
Fera-t-on croire à nos enfants et arrières petits-enfants que tel ou tel filou ou clown du monde politique d'aujourd'hui était un héros ? Ce quotidien baignant dans tant d'incohérentes divisions, et d'intérêts malsains, quel compatriote est en train de le raconter aux futures générations ? Et avec quelles visières ?

Un historien pourtant connu pour être crédible et impartial dans ces analyses m'a annoncé l'autre jour, dégouté qu'il ne "perd" plus son temps à écrire pour la postérité. Dépendrions-nous d'une poignée de bénévoles autonomes ? Ou du lobbying de politiciens soucieux de garder leur nom "propre" dans l'histoire ? Ou de l'analyse boiteuse de quelques amateurs ? Ou sont les historiens crédibles ? De grâce dites-moi qu'ils sont en train de travailler pour nos descendants...

Dans cette confusion ambiante, cette lutte acharnée et impitoyable pour la survie, devant les anomalies grotesques, l'audacieuse fourberie des acteurs actuels de la politique haïtienne, qui est entrain de rester impartial ? Qui n'est pas dégoûté d'écrire ? Qui a le souci de la vérité et du futur ?

Il y a une demi heure, devant mon dit "petit" écran, je regardais horrifiée et incrédule, "l'actualité nationale"... Maintenant, la tête ailleurs, je me laisse aller à une rêveuse inquiétude, en imaginant un terrible futur, un futur célébrant de faux héros et racontant une histoire partiale et trompeuse. J'imagine des récits et textes historiques glorieux jonchés de canonisations financées par un argent depuis longtemps évanoui dans la crasse de la survie, puis dans la poussière de la mort et de l'oubli...

J'imagine ces fameuses missions pour la paix présentées en trois misérables lignes, à la Roume, Mirbeck et Saint Léger...leurs chars de guerre dessinés soigneusement sur une large page d'un livre, comme étaient illustrées la Pinta, la Nina et la Santa Maria... J'imagine les noms, de nos trop nombreux présidents de 1971 à nos jours, listés en lettre d'or... Je vois de là "l'étranger" photographié en costume, sourire aux lèvres et présenté en sauveur de la République... j'imagine aussi pourtant, malgré tous ces sauveurs nationaux et internationaux, vision désolante, notre côté de l'île encore dans le même état... et le même état gérant notre côté de l'île... La vision est familière... une nation délabrée, éventrée, pillée, célébrant les bienfaits du passé...
N'est-ce pas ce qui nous attend ? Sommes-nous autre chose qu'une "opportunité" pour les nombreux dirigeants et bienfaiteurs ? Haïti arrivera t’elle quelque part, quand elle continue d'être gérée par la cupidité, les intérêts personnels, l'irresponsabilité, la démission, l'ignorance et l'incurie.

La tête ailleurs, je visualise mes petits-enfants, ânonnant comme on nous apprend à le faire à l'école, la longue liste des "bienfaiteurs de notre nation". J’entends d'ici leur petite voix criarde et innocente, nommer des "sauveurs de la patrie" ou "héros" ces gens que j'appelle moi aujourd'hui des voleurs, des incompétents, des avides de pouvoir ou des vicieux... Et cette vision me donne froid dans le dos...

A quoi ressembleront-t-ils mes petits descendants ? Je les imagine volontaires et passionnés comme ma mère, obstinés comme mes fils...Seront-ils à l'école en Haïti ? Haïti sera t’elle même leur patrie ? Je me surprends parfois à souhaiter que non... Tout comme des fois dans une flambée d'optimisme, je les imagine faisant partie d'une génération glorieuse de bâtisseurs... Seront-ils honnêtes mes petits enfants ? Véhiculeront-ils les belles valeurs familiales ? Quels intrus, quels "étrangers sans visage et sans nom" viendront changer le cours des choses et l'histoire de notre famille ?

J'aurais souhaité me tromper mais je sais que mon inquiétude est légitime. Parce que, d'une génération à une autre, pis, d'une année à la suivante nous balayons l'histoire, d'un revers de main pour recommencer des erreurs impardonnables, pour célébrer la honte et pour justifier notre démission.

Nous méritons sans doute comme a dit l'autre, les gouvernements que nous avons eu jusqu'ici. Une très courte mémoire que la nôtre. Une qui oublie les échecs, les crimes et le sang, qui fait sourire et serrer la main à l'ennemi, qui nous enferme dans nos "petites affaires" et nous aveugle au point de nous faire oublier que nos "petites affaires" dépendent de nos valeurs et notre environnement social, politique, économique, et que toutes ces choses sont indiscutablement conséquences de notre passé collectif.

Ah que j'aurais aimé de préférence pouvoir écrire l'histoire !

Maudite tête ailleurs ! Qui a choisi de préférence le chemin des émotions. Sur ces chemins ou elle me mène, chemins parés de sentiments et de doutes, aucun nom, aucun fait précis, aucune chronologie, ne racontent Haïti. Dans mes mots aujourd'hui, il y juste la déception du présent et la crainte du futur. Il y a de l'imagination aussi, et des émotions bien négatives, je le crains... Mais des émotions qui diront quand même, je l'espère à mes petits enfants qu'ils ont tout comme le devoir de la faire du mieux qu'ils peuvent, le droit de questionner l'histoire...


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Message  Invité Sam 19 Mar 2011 - 18:37

Je ne pense pas qu'il y a 3 haitiens authentiques sur ce forum....

Il ne suffit pas de dire que l'on est Haitien, il faut le prouver....

Peu importe ou vit l'Américain, il paie ses taxes à l'IRS....

Le problème de ce pays, c'est qu'il n'enfante que des mercenaires....

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Message  Invité Sam 19 Mar 2011 - 23:07

Mais des émotions qui diront quand même, je l'espère à mes petits enfants qu'ils ont tout comme le devoir de la faire du mieux qu'ils peuvent, le droit de questionner l'histoire...

Parfois nous rencontrons durant nos voyages un point de repère, les appels lumineux et insistants d’une Etoile du Nord de l’horizon céleste aussi proche que lointaine .Elle nous indique ou nous nous trouvons à un moment précis sur la mer turbulente de nos vies. Souvent, c’est une narration des réflexions d’un simple citoyen dont l’honnêteté intellectuelle subit avec courage et optimisme les assauts subtils de l’imposture et de ses magouilles. Ce genre de récit est ,par son approche didactique , un pont jeté sur le précipice, le trou béant de la conformité et de la stagnation du statu quo qui s’ouvre sous les pas des pèlerins de la verite.

Le sage observateur, à la sortie de son cloitre,la ou il confrontait ses demoms et ses peurs ,comme Saint Antoine d'Egypte ( les Tentationa) se frotte les yeux devant l’incroyable .Il estebloui par le regne des ombres . Il se tient debout et solitaire face aux flammes institutionnelles de nos destins pour questionner l’utilité de ces buissons ardents qui éclairent la nuit pour nous aider plutôt à errer dans l’obscurité de toutes les routes qu’ils nous invitent à choisir contre tout bon sens. Le rôle de cet éclairage artificiel n’est pas de nous sauver des intempéries des defis existentiels qui nous accablent dans le désert de nos circonstances .Il vise plutôt à s’assurer de sa survie égoïste en tant que lanterne inutile à diriger notre humanité en danger vers les rivages accueillants de la sanité.

Penché sur son bureau, le témoin à charge de nos déboires regarde pensivement chaque jour une aube aussi décevante que celle de tous les hivers d’hier qui s’annonce à travers ses fenêtres aux rideaux à demi tirés .L’écriture le force à s’arrêter à un carrefour prédéterminé par le subconscient intelligent de l’affirmation individuelle et de l'ambiguïté voulue des indécisions collectives .Il se demande pourquoi s’arrête ici en constatant l’absence de tout mouvement autonome de son etre vers l’avant ou vers l’arrière .L’immobilité inquisitrice de cette espace le surprend dans le silence de sa réalité. Il devient muet dans le cocon de cette transe passagère.

Il ne quitte ce coin particulier du spatio-temporel figé dans son essence physique qu’en murmurant des oracles de la cognition transcendantale. Le message s'est impose à lui .Il exige qu’il questionne la nature des fausses vérités historiques et sociales, celle de nos valeurs, du maquillage vulgaire et écœurant de nos chetives émotions , de nos ambitions effrénées et la propagande du mieux-etre de l'anarchie .Le texte de Christina Gerin veut forcer les portes fermées a double tour de l’idolâtrie intellectuelle .Il ouvrit a la lumiere tous les volets de la foi historique superstitieuse qui se prelassse au fond d'une mythologie anti-histoire . L’auteur accorde légitimité au droit de l’etre citoyen de questionner les racontars de l'histoire que nous ont concoctés les partisans soucieux de léguer a la postérité les techniques de survie qui aboutissent à l'echec et à la démission de la volonté citoyenne.

L'histoire n'est jamais le résumé hâtif des chants et contes glorifiés des artistes troubadours qui vivent des risques de leur métier .Au-delà du mythe, il y a la verite du vecu .C’est à ce point-là de l’autocritique que la raison Indépendante découvre qu’il y a une nouvelle dimension que la pensée active doit explorer afin de libérer l’etre prisonnier de ses imperfections et de ses illusions .L’ETRE doit se séparer de la corruption ambiante qui l’enchaine à son autodestruction malgre toutes les offres et certitudes d’un confort incertain .La veulerie du caractère ,la paresse intellectuelle et la vénalité de nos mœurs sont ses ennemis naturels.

Merci Christina Gerin.


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Message  Maximo Lun 21 Mar 2011 - 9:54

Thomas Madiou naquit à Port-au-Prince le 30 Avril 1814. Après d'exellentes études faites en France, il rentra dans le pays ou il professa longtemps le notariat. C'est lui, qui le premier, réunissant les éléments et les documents épars, recueillant les tarditions orales, a publié en 1848 une histoire d'Haïti qui restera un monument littéraire. Laissons la parole à l'auteur lui-même pour expliquer les circonstances qui l'ont mené à se livrer aux études relatives à notre histoire nationale:



"A mon retour en Haïti en 1835, ce que je demandai d'abord à mon père ce fut une histoire d'Haïti pour la lire. Il me répondit qu'il n'y en avait pas. Je lui dit que j'en ferai une. Il répliqua: - Comment ferez-vous pour traiter les questions brulantes de castes, de couleurs? - Je raconterai les faits. - Eh bien, cela nous conduira un jour à la fusillade devant le cimetière.



Dès lors je commençai pour parvenir à faire cette histoire à réunir, non pas sans peine, les traditions et les pièces officielles, travail considérable dans un pays ou les archives n'existent pas et ou les rares documents sont même entre les mains de beaucoup de particuliers dispersés de toutes parts. Je me mis aussi à voyager dans l'île pour mes descriptions topographiques. A force de persévérence et sans guide, je parvins à faire paraitre mes trois premiers volumes; le reste est achevé en manuscrit jusqu'en 1848. l'ouvrage est de 1492 à 1848".
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Message  Maximo Lun 21 Mar 2011 - 11:00

L’empereur, vers la fin de janvier, envoya le ministre des Finances et de l’Intérieur, en tournée dans l’Ouest. Jacob Lewis, négociant américain, qui faisait des fournitures à l’État, éprouvait alors de grandes difficultés à l’occasion de paiement des minutions qu’il avait livrées. Le ministre des Finances lui objectait que les cafés emmagasinés étaient destinés à solder des marchandises qu’avait apportées, pour le compte du gouvernement, un navire américain mouillé dans le port de St-Marc. Lewis répliquait qu’il avait conclu son marché avec le général Pétion agissant pour le gouvernement, longtemps avant l’arrivée du navire et qu’on lui devait la préférence du remboursement. Vernet qui avait reçu l’ordre de Dessalines de ne payer aucun compte avant celui du bâtiment américain, persista dans son refus. Lewis fut obligé d’attendre ; mais il fit des reproches à Pétion, parut vouloir le rendre responsable d’un retard auquel cependant ce général était entièrement étranger.



Pétion lui adressa la lettre suivante, pleine de noblesse.






Port-au-Prince, le 20 janvier 1806,






Le général Pétion à Jacob Lewis, négociant américain.






Je suis on ne peut plus peiné, Monsieur, des entraves que vous éprouvez pour obtenir le paiement de ce qui vous est du ici par l’État. Si j’avais moi-même les moyens de payer cette dette, j’aurais eu , je vous le jure, la plus grande satisfaction à le faire ; et si j’éprouve un regret, dans cette circonstance, c’est de n’avoir pas été mis à même par la fortune, d’effectuer, en mon nom particulier, la liquidation de la somme qui vous est du. Néanmoins, je vous offre, Monsieur, ce qu’il est en mon pouvoir de faire, pour vous dédommager un peu, et je vous prie instamment de ne pas refuser : c’est d’accepter la récolte de café qui me revient d’une habitation que j’ai dans l’arrondissement de Jacmel. Vous pourrez donc envoyer un bâtiments en cet endroit pour recevoir cette denrées que j’ai déjà ordonné de tenir à votre disposition.



L’attachement que je porte à mon pays est le motif qui me détermine à vous faire cette offre, et la haute estime que j’ai pour vous, Monsieur, y a beaucoup contribué.



J’ai l’honneur de vous saluer,



PETION






Cette lettre fait honneur au général Pétion, surtout à une époque de grande corruption. L’antiquité ne nous offre pas de plus beaux exemples de désintéressement patriotique.



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Message  Maximo Mar 22 Mar 2011 - 7:29

L’instruction continuait à être négligée. A un des voyages de Dessalines au Cap, les autorités civiles et militaires s’étaient transportées au palais et lui avaient rendu leurs hommages. Pendant qu’il était a table, ayant debout derrière lui et le servant, et son ancien maitre, le vieux Dessalines, devenu son échanson, on lui annonça la visite de l’école Laborie. Il se leva et se rendit seul dans la cour du palais ou étaient ranges les élèves, refusa d’entendre le discours du directeur et le congédia, sans politesse, en lui disant qu’en 1807, il formerait des jeunes gens de son établissement un régiment d’élite qu’il confierai au jeune prince Innocent, son fils. Mr Laborie alla ensuite saluer avec ses élèves le généralissime des armées d’Haïti. Christophe lui fit un bel accueil, introduisit dans sa salle tous les élèves, les couvrit de caresses, écouta avec satisfaction plusieurs petits discours qu’ils lui adressèrent et les exhorta a travailler avec ardeur pour devenir un jour d’utiles citoyens. Mr Laborie, ému de cette réception, lui exprima combien il avait été peu satisfait de l’accueil qui lui avait été fait par l’empereur. Christophe lui répondit que Dessalines était un barbare n’ayant nulle idée de civilisation et incapable de régénérer une nation, qu’il n’était qu’un soldat brutal, ne trouvant de bonheur qu’au milieu des baïonnettes, plus propre a étouffer les lumières qu’a les propager. Le général Christophe alla, dans l’après-midi, au palais impérial. Il y eut une grande agitation : un aide de camp de l’empereur avait ose dire au généralissime, que s’il donnait tant de soins a l’édification de la Ferrière, c’était pour en faire un rempart contre l’autorité de Sa Majesté. Christophe le frappa au milieu du palais. Dessalines intervint, voulut, a son tour, battre le général Christophe de son jonc. Ses officiers qui l’entourèrent calmèrent sa fureur.



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Message  Maximo Mar 22 Mar 2011 - 11:04

1805






Les généraux qui commandaient les arrondissements ne laissaient pas se ralentir le travail des fortifications. Celles de Marchand furent achevées sous les yeux de Dessalines. Christophe seul n’avait pas encore mis la dernière main au fort la Ferrière qui avait été commence sur un plan gigantesque, sous la direction de Henry Barre, capitaine du génie. Quand Dessalines traversait les campagnes du département du Nord, il voyait avec admiration cette grande et formidable construction, élevée pour être le boulevard de l’indépendance ; mais elle deviendra le tombeau de nombreux infortunes, victimes de la cruauté de Christophe. Ses murailles ont été cimentées du sang des populations qui y ont travaille, et les pyramides d’Égypte ne témoignent pas davantage la vanité et la puissance de l’homme.



Nous avons déjà vu que Mentor était revenu dans le pays avant le siège de Sto-Domingo. Il avait été, en France, membre du conseil des Cinq-Cents, comme député de St-Domingue ; et le 18 Brumaire, il avait été exclu de la représentation Nationale. Mentor, ne a la Martinique, était un noir de belle éducation. Il avait une élocution facile, une humeur en apparence douce et bienveillante, des formes séduisantes, de l’audace et un grand courage. Il avait cru qu’Haïti était devenu presque barbare depuis l’évacuation des français, que les hommes les plus instruits n’y avaient que des connaissances élémentaires, et qu’il y eut été facilement accueilli comme un prodige de lumières. Il avait donc conçu de grands projets d’ambition, et il avait pense qu’il eut pu les réaliser. Mais sa déception avait été grande lorsqu’il s’était vu au milieu d’un certain nombre d’hommes vraiment eclaires, des Chanlatte, des Boisrond-Tonnerre, des Chareron, des Diaquoi, des Bonnet, des Bazelais, et d’habiles guerrier, des Geffrard, des Capoix, des Clervaux, des Romains, des Daut Brave. Plusieurs de ces hommes avaient comme lui parcouru les contrées ou brille la civilisation. Des lors, il n’avait plus songe, pour atteindre a une haute position, qu’a capter la bienveillance et a s’attirer la confiance de l’empereur, en flattant ses passions. Dessalines admirait le langage brillant de Mentor, et celui-ci découvrit l’impression favorable qu’il avait produite. Il s’efforça de la fortifier en parlant avec chaleur de la férocité des Français, de la haine qu’il leur avait vouée et de leur impuissance contre Haiti. Il dit dans un cercle d’officiers qu’il avait ete chasse du Conseil des Cinq-Cents, a cause de sa couleur noire. Dessalines transporte le serra contre son cœur*. Il flatta tellement les passions de l’empereur qu’il fut comble de ses faveurs et admis dans son état-major. Son ambition se développa rapidement, et jugeant Dessalines incapable de gouverner Haïti, au sein de la paix, il rêva de l’empire. Mais pou y parvenir, il fallait que nos guerriers les plus influents cessassent d’exister, ou tombassent en disgrâce. Il ne craignit pas de s’efforcer d’inciter Dessalines contre Christophe, Geffrard, Pétion. Christophe ne tarda pas a découvrir qu’il ne convoitait pas moins que lui la première dignité de l’État. Il songea a miner l’autorité de Dessalines qui était déjà entre sous l’influence des adroites séductions de Mentor. Il avait connu ce dernier sous Toussaint Louverture, lors de la seconde mission de Sonthonax, et il le savait capable des projets les plus audacieux. Il se montra bienveillant envers ceux que repoussait l’empereur, se fit secrètement protecteur des hommes en disgrâce, se créa des amis, continua ses relations avec les généraux Pétion, Geffrad, et leur représenta Mentor comme un agent du parti colonial. Il n’en garda pas moins, a l’égard de l’empereur, l’attitude du sujet le plus dévoué. Il ambitionnait la dignité de généralissime des armées de l’empire, quoique Clervaux fut le plus ancien des généraux, celui auquel cette dignité du appartenir. Ce libéralisme, qu’affectait Christophe qui passait pour un homme de sang, depuis la guerre civile de 1799 et de 1800, ne trompait ni Pétion ni Geffrard. Quant a Capoix, tout en paraissant indifférent a ce qui se passait autour de lui, il surveillait la conduite du général Christophe, son ennemi personnel, dont les paroles ne tendaient qu’a le perdre dans l’esprit de l’empereur. Parce qu’il blâmait le gouvernement dont les caisses étaient pleines, de ne pas solder les troupes, il ne conspirait pas cependant. Les maitresses et les favoris de Dessalines étaient combles de ses largesses, et les vieux soldats de la guerre de l’indépendance étaient sans paie et presque nus. Ils avaient été habilles lors de la campagne de l’Est ; mais depuis leur retour, ils étaient déguenillés. Christophe se faisait rendre compte des démarches et des paroles de Capoix par l’administrateur de Port-de-Paix. La conduite de celui-ci souleva contre lui l’animadversion publique.



Quant a Dessalines, il était encore aime des populations. Dans les villes, on recherchait avec empressement ses faveurs, et comme on avait l’espoir qu’il instituerait une noblesse, on s’efforçait de lui plaire pour obtenir un titre de distinction ; cependant il repoussait toujours l’idée de créer des ordres dans l’État. Les généraux Pétion, Geffrard, Férou, Jean-Louis François résistaient a l’élan qu’on prenait de tous cotes, vers une monarchie héréditaire ; ils ne déguisaient pas leur républicanisme et déploraient l’ambition de ceux qui voulaient devenir nobles.






* Soixante-et-un députés furent exclus, de la représentation nationale de France, le 19 brumaire an VII, pour les excès auxquels ils s’étaient constamment portes, dit le décret du Conseil des Cinq-Cents. Mentor fut compris dans le nombre des soixante-et-un, non pas a cause de sa couleur, mais pour ses opinions. Il était marie a une femme blanche qui lui était très dévouée et qui l’avait suivi en Haïti. Il en eut une fille, de couleur, qui devint remarquable par sa beauté.







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Message  Invité Mer 23 Mar 2011 - 11:35



Etrange de me voir répéter aujourd’hui les propos de mon vieux professeur d’Anglais à l’entrée des classes dites humanitaires :
Qui l’eut dit ! Qui l’eut cru !

Il faut la maturité d’un certain courage éprouvé et une connaissance approfondie de la psychologie des affaires des hommes pour accepter sans broncher et sans frémir l’ampleur des actions mesquines et cruelles de nos pères fondateurs. Apres l’épopée de l’indépendance, ils ont demontre par leur action individuelle qu’ils étaient des demi-dieux tombés de cieux inconnus des ambitions furieuses de l’histoire en marche .Ils étaient beaucoup plus hommes qu'héros de la transcendance mythique envisagée par l’orgueil national. Et cela a causé bien des tourments ,bien des soucis à ceux qui s’étaient donné la tache de relater notre histoire de peuple . Beaucoup d’entre eux n’avaient pas les moyens de leur vision et l’éthique de leur métier.N'est pas historien qui veut .

La chose était un peu compliquée bien qu’elle fut simple en apparence :

Faut-il dire la verite, c'est-a- dire n’exposer que l’héroïsme des guerriers conquérants et faisant fi des imperfections egocentriques qui servent aussi à définir leurs actions et leur influence ? Devrait-on manipuler carrément les faits pour faire mentir l’histoire ? Ou serait -il preferable de corriger seulement quoique un peu savamment les décisions de nos nombreux protagonistes en scène qui sont incompatibles avec les projets de structuration et de dévelopement d’une nouvelle société harmonieuse ?Que faire quand on se donne la mission d’écrire les références emblématiques de vues mythologiques qu''une’Elite du collectif voudrait léguer à la postérité alors que les dénouements des histoires choisies refusent obstinément de se soumettre aux règles de l’écriture légère,svelte et didactique de la mythologie ?

Je comprends assez bien l’état d’esprit d’hommes à la conscience révoltée mais encore timide face aux defis existentiels .Ils ont connu, les pères fondateurs, une grande confusion de buts et de moyens suite à l’expérience inattendue d’un traumatisme belliqueux qui réclamait la rupture d’un cordon ombilical qui appartenait au rang de la servitude. Cependant, voilà le hic .Il fallait tout refaire à partir des expériences de la soumission et du contrôle des « autres » apprises dans le milieu colonial .Nos héros avaient tout pour etre les victimes du choc de leur propre succès. Et les descendants ombrageux qui n’auront pas bien analysé ce moment de notre destinée nous inviteront à errer dans les déserts de notions artificielles de citoyenneté.

Je peux aussi comprendre aussi les nuances de réactions diverses face au constat de nos chantres confrontes par les sentiments de l’impuissance .Comment réconcilier gloire et défaite ? Nous étions vraiment dans un cul-de-sac ! Il n’est pas facile aux créateurs de mythes d’expliquer la défaite à travers l’adoption de vaines croyances romantiques .Au-delà de l’héroïsme, nous avions hérite d’une nation pauvre et analphabète .Le romantisme et la pleurnicherie n’arriveraient jamais à expliquer la force de la technologie militaire d’un voisin fort, arrogant et prédateur. Ainsi nous avions observé que nos troubadours se sont transformés, peut être sans se rendre compte en témoins peu fiables de notre passé tumultueux et glorieux. Ils ont essayé de rythmer le passé à travers la dysharmonie de leurs émotions à fleur de peau.

L'harmonie qu’ils ont essayé de retrouver au sein d’une symphonie inachevée du passé ne pouvait pas satisfaire l’exigence musicale qui devrait servir à couvrir les sons lugubres du présent .C’était une tâche qui s’était révélée au-dessus de leurs moyens émotionnels et intellectuels du moment .Il est difficile de transformer les moments de la défaite en victoire quand c’est la division qui règne au niveau de tous les clans de toutes les tribus qui forment le corps social. Le phénomène de l’impuissance et l’incapacité de l’intelligence collective le reconnaitre pour tel a donc ouvert les portes de la légitimité bafouée a tous les médiocres qui ne ratèrent point l’opportunité de revêtir les faiblesses de nos vaillants guerriers de vieilles frusques étroites, déchirées et abandonnées de la grandiloquence du langage du Maître .Ils en ont fait de mauvais mythes de la dysfonction culturelle et de l’aliénation.

Mais, le génie national veille sur le sort de la patrie en danger. Il nous dit qu’il nous faut nous tenir debout sans les vieilles béquilles de l’Impotence .Le mensonge et l’hypocrisie ne sauraient rester indéfiniment notre dénominateur commun à cause des émotions particulières d’une génération qui a voulu se réinventer mais qui s’est révélée incompétente, lâche et maladroite à se hisser à la hauteur de sa tache historique. Et je dirais comme mon parrain, un directeur d’école, un homme de cœur et d’esprit, un éducateur patriote, farouche et Dessalinistes de l’après -occupation américaine, qui exigeait de ses élèves qu’ils écrivent dans leur cahier comme pensée du jour « Je dois travailler au bonheur d’Haïti ».

Le bonheur d’Haiti ? Oui, c’est l’EDUCATIION ! C’est le Sésame qui doit ouvrir toutes les portes qui nous retiennent prisonniers dans les chambres de nos dysfonctions. Mais c’est aussi une notion aux sons étranges à l’aube d’un siècle nouveau qui nous voit mendiants misérables, gémissant à genoux, impuissants au seuil des portes fermées de l’histoire. C’est un fait .Nos leaders se foutent de l’éducation des masses. Et ils s’attendent à ce qu’ils exercent un jugement rationnel alors que leurs décisions demeurent dans la nuit de l’ignorance et de l’irrationalité.

Aujourd’hui encore je chéris ses deux livres qu’il m’avait offerts lors de ma première communion :

Boisrond Tonnerre et Pierre Sully .Lui aussi, il dut s’exiler au Canada et ensuite aux Etats-Unis. Il avait toujours su garder sa dignité malgré les coups du destin. Le pays qu’il aimait n’avait deja plus besoin de ses services ou des hommes de sa trempe.

Je n’en suis nullement étonné quand je nous regarde aujourd’hui patauger dans la merde.


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Message  Maximo Jeu 24 Mar 2011 - 12:25

1805


Dessalines était parvenu à découvrir la vaste conspiration qui se formait déjà contre lui ; il avait appris que le Nord correspondait avec le Sud ; le peuple, par des chants symboliques, prédisait sa chute prochaine. La conspiration était conduite avec tant d’habileté que l’empereur ne pu en saisir les fils ; ses instincts lui désignaient Christophe et Geffrad qu’il n’osait cependant ouvertement frapper. Les généraux divisionnaires étaient presque aussi puissants que l’empereur dans les quartiers ou ils avaient fait la guerre contre les Français ; les troupes, sous leurs ordres leur était généralement attachées, et Dessalines, contre son gré, usait, souvent de ménagement envers eux.


Pendant cette intervalle, le général Clervaux était gravement malade à la Marmelade. Christophe lui avait envoyé pour lui donner des soins, Justamont, son médecin ; Clervaux était le plus ancien des généraux de l’empire ; la dignité de généralissime qu’ambitionnait Christophe devait lui revenir. Il fallait qu’il succombât pour que ce dernier y parvint. On ne tarda pas a apprendre sa mort. Dessalines qui ne doutait pas de sa fidélité, se montra profondément affligé. Clervaux, natif de la Marmelade, avait été un des premiers compagnons d’armes de Dessalines ; ils avaient été promus au grade de chef de bataillon le même jour, par le gouverneur Laveaux, sur la demande de Toussaint Louverture. Le bruit circula aussitôt que Christophe l’avait fait empoisonner par Justamont. On n’a cependant aucune preuve matérielle de ce crime. Les dernières paroles de Justamont, rendant la vie en 1810, sous les coups de baton que Christophe lui fit donner, en sa présence, dans un accès de fureur, pourraient seules fournir du crédit aux traditions de la province du Nord. Justamont, vaincu par la douleur, demanda qu’on lui trancha la tête, et s’écria : Clervaux est bien vengé ! » La mort de Clervaux donna une libre carrière à l’ambition de Christophe qui n’eut plus de concurrents parmi les généraux ; Capoix seul, dont le caractère était indomptable, lui inspirait des inquiétudes ; il continua à surveiller sa conduite avec une nouvelle assiduité, et instruisit Dessalines de ses moindres paroles qu’il dénaturait pour le perdre. Pourcely, colonel de la 9e, et Jacques Louis rendaient compte à Christophe de toutes les démarches de Capoix. Celui-ci, plus intrépide que Christophe, mais d’un esprit moins perspicace, moins étendu, donnait prise aà son ennemi en ne se contenant pas l’essor de son caractère violent. Il fit passer aux verges une femme qui n’avait pas salué son épouse au fort des Trois Pavillons. Entendant les soldats de la 9e, ses vieux compagnons d’armes, se plaindre de n’être pas payés, il les fit solder sans les ordres de l’empereur. Cette dernière circonstance parvenue à Dessalines exaspéra ce dernier au point qu’il voulut faire arrêter et exécuter le général Capoix qui lui avait été représenté comme voulant vivre dans une sorte d’indépendance de son autorité. Il fut détourné de son projet par de sages conseils.

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