Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
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Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10414
jeudi 16 décembre 2010
Par Franck Laraque *
Soumis à AlterPresse le 13 décembre 2010
Un article d’Amy Wilentz sur la situation actuelle d’Haïti paru dans le New York Times du 26 novembre 2010 [1]suscite bien d’interrogations. L’auteure utilise le terme « bayacou » qui, dans son sens littéral créole, désigne un nettoyeur de latrine ou celui qui s’occupe de la vidange de fosse d’aisances pour faire valoir les qualités dont le prochain leader haïtien aurait besoin pour sortir le pays du pétrin dans lequel il se trouve. Si la valeur métaphorique du mot renvoie à la réalité désolante du pays et à la détresse qui y sévit, il n’en reste pas moins qu’elle dénote chez Wilentz une condescendance et un mépris difficile à comprendre de la part de quelqu’un qui affichait une certaine compréhension de l’histoire haïtienne [2]. Mais le terme en soi serait moins fielleux si l’auteure avait pris soin, comme le fait remarquer Frank Laraque dans le texte qui suit, d’analyser les différentes formes de la domination étrangère qui, au même titre que la corruption des élites, expliquent la réalité catastrophique dans laquelle se trouve le pays actuellement.
Le texte que voici est une critique de l’article de Wilentz que le professeur Frank Laraque a adressé sous forme de lettre à son ami Hughes Saint-Fort, professeur de linguistique au City College de New York. ASV
Mon cher Hughes,
Je ruminais mes réflexions sur l’article d’Amy Wilentz publié dans le New York Times du 26 novembre 2010 lorsque j’ai reçu ton « Dis, quand viendra-t-il, le Grand Bayakou ? ». Télépathie ou invitation à échanger des vues sur un thème d’actualité. Probablement, car, à regret, je reçois très peu de messages de toi. Je l’ai lu attentivement et avec grand intérêt, comme je le fais pour tout ce qui vient de toi. J’estime que, coincé entre la colère de ton ami outragé par le ton condescendant de Wilentz et l’imaginaire de la métaphore de son article, tu as jugé bon d’expliquer cet imaginaire dans des observations appropriées. Il s’agit pour toi de l’utilisation d’une métaphore sujette à interprétations et non pas de racisme. En effet tu écris que « ce qui a retenu mon attention dans l’article de Mme Wilentz c’est l’évocation dans le titre et le contenu de la fameuse pièce de l’écrivain franco-irlandais Samuel Beckett ‘Waiting for Godot’(En attendant Godot) ». Tu montres les similarités entre les deux pièces fondées principalement sur l’imprévisible fin de la longue attente du messie.
Cet aspect messianique de l’univers de Wilentz n’a pas échappé à la vigilance de Tontongi (Eddy Toussaint). Voici un fragment de ce qu’il a écrit dans Facebook : “ I read the NYT article by Amy Wilentz. The problem with it is not her lucidity in analyzing Haiti’s problem, but her call for and reliance on a “bayakou,” a “magical, fairy-tale figure,” to come and clean the country’s mess. She resorts to the same messianism (the wait for a providential, all- powerful leader) that has plagued Haiti throughout its history with the consequences that we know”.
Après avoir indiqué le rudiment du lien naturel entre le signifiant et le signifié qui permet d’interpréter le bayakou comme un symbole de l’être mythique qui nettoie et apporte un air frais, tu poses la question fondamentale : « Doit-on s’offusquer de l’utilisation symbolique du terme bayakou ? ». Avant d’y répondre on doit jeter un long regard objectif sur le texte de Wilentz pour en faire un résumé et de brefs commentaires. Selon elle , le bayakou est un nettoyeur de latrines qu’on peut situer « quelque part entre une figure magique, relevant d’un conte de fée et un intouchable » (ta traduction) .Elle dresse ensuite l‘indéniable liste des turpitudes , vols, abus violents et illégaux commis par les dirigeants haïtiens qui ont mis le pays dans l’état actuel de décomposition et de chute accélérée vers le tréfonds même avant le séisme et le choléra. Sa solution : un Haïtien de la diaspora, gestionnaire compétent et honnête, déterminé à quitter son emploi pour se consacrer à la mission de s’atteler à résoudre les mille problèmes du pays, capable de s’entendre avec la communauté internationale et de s’élever au-dessus du fumier ou des matières fécales qu’il enlève à coups de pelle drus.
Même en faisant appel à mon imaginaire le plus fertile je ne vois pas en quoi, le bayakou , un ouvrier exploité et méprisé de la classe la plus misérable, est un être magique relevant d’un conte de fée . Je cherche vainement le lien naturel entre cet imaginaire et la réalité du pays. J’ai souvent entendu l’imaginaire de bien de générations à mentalité messianique faire appel à l’impossible retour de Toussaint, de Dessalines, de Christophe ou de Pétion, mais jamais à un être mythique, encore moins à un bayakou . Absent de la liste, le rôle déterminant des gouvernements étrangers, des transnationales, de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International, de la mafia, dans l’appropriation des ressources du pays , l’imposition de régimes tyranniques et du système néolibéral qui continuent à le déstabiliser, à l’entraîner au plus profond de l’abîme . On note des candidats opportunistes et impopulaires. Absente, l’écoute de la voix des plus de cinquante associations paysannes et urbaines réclamant un développement alternatif en faveur des masses abandonnées à elles-mêmes depuis des siècles. En somme, un article à prétention libérale, en faveur de la bonne gouvernance et du statu quo.
On peut, à juste titre s’offusquer de l’utilisation symbolique du terme bayakou . Nous savons bien que « la métaphore appartient à la fonction poétique de l’image » et que « la force de l’image croît avec l’éloignement des termes ». La beauté de l’image ne doit pas cependant court-circuiter le poids des mots, ni leur justesse. Le verbe est une force de mobilisation et de création. La métaphore de l’image, renforcée par une vignette montrant un bayakou enfoncé dans les matières fécales, cesse d’être un simple symbole pour devenir représentative d’un bayakou-leader et par conséquent d’une Haïti-latrine. Une image latrine pour symboliser notre pays est dégradante, inacceptable ; comme l’est le concept d’une diaspora revêtue de la peau d’un bayakou comme messie. Il faut symboliquement comme dans la réalité s’évader de la puanteur et concevoir la renaissance du pays par des associations paysannes et populaires structurées, coiffées d’une équipe composée d’individus compétents (femmes et hommes), intègres, au service de la souveraineté alimentaire au cœur d’un développement alternatif durable, en alliance avec des experts(tes) progressistes de toutes les classes et le concours des pays solidaires.
Abrazo. …………….
* Professeur Emerite, City College, New York
[1] Voir l’article en ligne : In Haiti, Waiting for the Grand Bayakou.
[2] Amy Wilentz est l’auteur de « The Rainy Season : Haiti ,Then and Now »
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10414
jeudi 16 décembre 2010
Par Franck Laraque *
Soumis à AlterPresse le 13 décembre 2010
Un article d’Amy Wilentz sur la situation actuelle d’Haïti paru dans le New York Times du 26 novembre 2010 [1]suscite bien d’interrogations. L’auteure utilise le terme « bayacou » qui, dans son sens littéral créole, désigne un nettoyeur de latrine ou celui qui s’occupe de la vidange de fosse d’aisances pour faire valoir les qualités dont le prochain leader haïtien aurait besoin pour sortir le pays du pétrin dans lequel il se trouve. Si la valeur métaphorique du mot renvoie à la réalité désolante du pays et à la détresse qui y sévit, il n’en reste pas moins qu’elle dénote chez Wilentz une condescendance et un mépris difficile à comprendre de la part de quelqu’un qui affichait une certaine compréhension de l’histoire haïtienne [2]. Mais le terme en soi serait moins fielleux si l’auteure avait pris soin, comme le fait remarquer Frank Laraque dans le texte qui suit, d’analyser les différentes formes de la domination étrangère qui, au même titre que la corruption des élites, expliquent la réalité catastrophique dans laquelle se trouve le pays actuellement.
Le texte que voici est une critique de l’article de Wilentz que le professeur Frank Laraque a adressé sous forme de lettre à son ami Hughes Saint-Fort, professeur de linguistique au City College de New York. ASV
Mon cher Hughes,
Je ruminais mes réflexions sur l’article d’Amy Wilentz publié dans le New York Times du 26 novembre 2010 lorsque j’ai reçu ton « Dis, quand viendra-t-il, le Grand Bayakou ? ». Télépathie ou invitation à échanger des vues sur un thème d’actualité. Probablement, car, à regret, je reçois très peu de messages de toi. Je l’ai lu attentivement et avec grand intérêt, comme je le fais pour tout ce qui vient de toi. J’estime que, coincé entre la colère de ton ami outragé par le ton condescendant de Wilentz et l’imaginaire de la métaphore de son article, tu as jugé bon d’expliquer cet imaginaire dans des observations appropriées. Il s’agit pour toi de l’utilisation d’une métaphore sujette à interprétations et non pas de racisme. En effet tu écris que « ce qui a retenu mon attention dans l’article de Mme Wilentz c’est l’évocation dans le titre et le contenu de la fameuse pièce de l’écrivain franco-irlandais Samuel Beckett ‘Waiting for Godot’(En attendant Godot) ». Tu montres les similarités entre les deux pièces fondées principalement sur l’imprévisible fin de la longue attente du messie.
Cet aspect messianique de l’univers de Wilentz n’a pas échappé à la vigilance de Tontongi (Eddy Toussaint). Voici un fragment de ce qu’il a écrit dans Facebook : “ I read the NYT article by Amy Wilentz. The problem with it is not her lucidity in analyzing Haiti’s problem, but her call for and reliance on a “bayakou,” a “magical, fairy-tale figure,” to come and clean the country’s mess. She resorts to the same messianism (the wait for a providential, all- powerful leader) that has plagued Haiti throughout its history with the consequences that we know”.
Après avoir indiqué le rudiment du lien naturel entre le signifiant et le signifié qui permet d’interpréter le bayakou comme un symbole de l’être mythique qui nettoie et apporte un air frais, tu poses la question fondamentale : « Doit-on s’offusquer de l’utilisation symbolique du terme bayakou ? ». Avant d’y répondre on doit jeter un long regard objectif sur le texte de Wilentz pour en faire un résumé et de brefs commentaires. Selon elle , le bayakou est un nettoyeur de latrines qu’on peut situer « quelque part entre une figure magique, relevant d’un conte de fée et un intouchable » (ta traduction) .Elle dresse ensuite l‘indéniable liste des turpitudes , vols, abus violents et illégaux commis par les dirigeants haïtiens qui ont mis le pays dans l’état actuel de décomposition et de chute accélérée vers le tréfonds même avant le séisme et le choléra. Sa solution : un Haïtien de la diaspora, gestionnaire compétent et honnête, déterminé à quitter son emploi pour se consacrer à la mission de s’atteler à résoudre les mille problèmes du pays, capable de s’entendre avec la communauté internationale et de s’élever au-dessus du fumier ou des matières fécales qu’il enlève à coups de pelle drus.
Même en faisant appel à mon imaginaire le plus fertile je ne vois pas en quoi, le bayakou , un ouvrier exploité et méprisé de la classe la plus misérable, est un être magique relevant d’un conte de fée . Je cherche vainement le lien naturel entre cet imaginaire et la réalité du pays. J’ai souvent entendu l’imaginaire de bien de générations à mentalité messianique faire appel à l’impossible retour de Toussaint, de Dessalines, de Christophe ou de Pétion, mais jamais à un être mythique, encore moins à un bayakou . Absent de la liste, le rôle déterminant des gouvernements étrangers, des transnationales, de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International, de la mafia, dans l’appropriation des ressources du pays , l’imposition de régimes tyranniques et du système néolibéral qui continuent à le déstabiliser, à l’entraîner au plus profond de l’abîme . On note des candidats opportunistes et impopulaires. Absente, l’écoute de la voix des plus de cinquante associations paysannes et urbaines réclamant un développement alternatif en faveur des masses abandonnées à elles-mêmes depuis des siècles. En somme, un article à prétention libérale, en faveur de la bonne gouvernance et du statu quo.
On peut, à juste titre s’offusquer de l’utilisation symbolique du terme bayakou . Nous savons bien que « la métaphore appartient à la fonction poétique de l’image » et que « la force de l’image croît avec l’éloignement des termes ». La beauté de l’image ne doit pas cependant court-circuiter le poids des mots, ni leur justesse. Le verbe est une force de mobilisation et de création. La métaphore de l’image, renforcée par une vignette montrant un bayakou enfoncé dans les matières fécales, cesse d’être un simple symbole pour devenir représentative d’un bayakou-leader et par conséquent d’une Haïti-latrine. Une image latrine pour symboliser notre pays est dégradante, inacceptable ; comme l’est le concept d’une diaspora revêtue de la peau d’un bayakou comme messie. Il faut symboliquement comme dans la réalité s’évader de la puanteur et concevoir la renaissance du pays par des associations paysannes et populaires structurées, coiffées d’une équipe composée d’individus compétents (femmes et hommes), intègres, au service de la souveraineté alimentaire au cœur d’un développement alternatif durable, en alliance avec des experts(tes) progressistes de toutes les classes et le concours des pays solidaires.
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[1] Voir l’article en ligne : In Haiti, Waiting for the Grand Bayakou.
[2] Amy Wilentz est l’auteur de « The Rainy Season : Haiti ,Then and Now »
jafrikayiti- Super Star
-
Nombre de messages : 2236
Localisation : Ottawa
Date d'inscription : 21/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Bon neg guinen
Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Ayibobo pou Frank Laraque! Se sa yo rele manm yon "elit entèlektyèl" - yon moun k ap mache ak limyè nan men li pou ede nou tout wè pi klè!
Respè pou ou Ayisyen!
Jaf
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jafrikayiti- Super Star
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Dear Amy Wilentz,
After reading your recent text on Haiti, I felt compelled to write a critique however, the madness going on in my homeland moves at such fast pace, I got sidetracked. I was so delighted this afternoon to find out that, on the 20th anniversary of the great victory of December 16, 1990 when Haitians won an important battle against the forces of reaction, compatriot Frank Laraque published a brief yet so insightful text critiquing your Bayakou work. Laraque says with much more precision and great style all that I would have wanted to say on the subject.
I am forwarding it to you, just in case you had not yet been made aware of that most excellent publication. It's in French but i am sure you will catch the message. I passed it through a rough google tranlation and attcahed it at the end of the original French text, for your benefit.
Enjoy!
Jafrikayiti
"Depi nan Ginen bon Nèg ap ede Nèg!"
(Brotherhood is as Ancient as Motherland Africa)
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http://www.jafrikayiti.com
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jeudi 16 décembre 2010
Par Franck Laraque *
Soumis à AlterPresse le 13 décembre 2010
Un article d’Amy Wilentz sur la situation actuelle d’Haïti paru dans le New York Times du 26 novembre 2010 [1]suscite bien d’interrogations. L’auteure utilise le terme « bayacou » qui, dans son sens littéral créole, désigne un nettoyeur de latrine ou celui qui s’occupe de la vidange de fosse d’aisances pour faire valoir les qualités dont le prochain leader haïtien aurait besoin pour sortir le pays du pétrin dans lequel il se trouve. Si la valeur métaphorique du mot renvoie à la réalité désolante du pays et à la détresse qui y sévit, il n’en reste pas moins qu’elle dénote chez Wilentz une condescendance et un mépris difficile à comprendre de la part de quelqu’un qui affichait une certaine compréhension de l’histoire haïtienne [2]. Mais le terme en soi serait moins fielleux si l’auteure avait pris soin, comme le fait remarquer Frank Laraque dans le texte qui suit, d’analyser les différentes formes de la domination étrangère qui, au même titre que la corruption des élites, expliquent la réalité catastrophique dans laquelle se trouve le pays actuellement.
Le texte que voici est une critique de l’article de Wilentz que le professeur Frank Laraque a adressé sous forme de lettre à son ami Hughes Saint-Fort, professeur de linguistique au City College de New York. ASV
Mon cher Hughes,
Je ruminais mes réflexions sur l’article d’Amy Wilentz publié dans le New York Times du 26 novembre 2010 lorsque j’ai reçu ton « Dis, quand viendra-t-il, le Grand Bayakou ? ». Télépathie ou invitation à échanger des vues sur un thème d’actualité. Probablement, car, à regret, je reçois très peu de messages de toi. Je l’ai lu attentivement et avec grand intérêt, comme je le fais pour tout ce qui vient de toi. J’estime que, coincé entre la colère de ton ami outragé par le ton condescendant de Wilentz et l’imaginaire de la métaphore de son article, tu as jugé bon d’expliquer cet imaginaire dans des observations appropriées. Il s’agit pour toi de l’utilisation d’une métaphore sujette à interprétations et non pas de racisme. En effet tu écris que « ce qui a retenu mon attention dans l’article de Mme Wilentz c’est l’évocation dans le titre et le contenu de la fameuse pièce de l’écrivain franco-irlandais Samuel Beckett ‘Waiting for Godot’(En attendant Godot) ». Tu montres les similarités entre les deux pièces fondées principalement sur l’imprévisible fin de la longue attente du messie.
Cet aspect messianique de l’univers de Wilentz n’a pas échappé à la vigilance de Tontongi (Eddy Toussaint). Voici un fragment de ce qu’il a écrit dans Facebook : “ I read the NYT article by Amy Wilentz. The problem with it is not her lucidity in analyzing Haiti’s problem, but her call for and reliance on a “bayakou,” a “magical, fairy-tale figure,” to come and clean the country’s mess. She resorts to the same messianism (the wait for a providential, all- powerful leader) that has plagued Haiti throughout its history with the consequences that we know”.
Après avoir indiqué le rudiment du lien naturel entre le signifiant et le signifié qui permet d’interpréter le bayakou comme un symbole de l’être mythique qui nettoie et apporte un air frais, tu poses la question fondamentale : « Doit-on s’offusquer de l’utilisation symbolique du terme bayakou ? ». Avant d’y répondre on doit jeter un long regard objectif sur le texte de Wilentz pour en faire un résumé et de brefs commentaires. Selon elle , le bayakou est un nettoyeur de latrines qu’on peut situer « quelque part entre une figure magique, relevant d’un conte de fée et un intouchable » (ta traduction) .Elle dresse ensuite l‘indéniable liste des turpitudes , vols, abus violents et illégaux commis par les dirigeants haïtiens qui ont mis le pays dans l’état actuel de décomposition et de chute accélérée vers le tréfonds même avant le séisme et le choléra. Sa solution : un Haïtien de la diaspora, gestionnaire compétent et honnête, déterminé à quitter son emploi pour se consacrer à la mission de s’atteler à résoudre les mille problèmes du pays, capable de s’entendre avec la communauté internationale et de s’élever au-dessus du fumier ou des matières fécales qu’il enlève à coups de pelle drus.
Même en faisant appel à mon imaginaire le plus fertile je ne vois pas en quoi, le bayakou , un ouvrier exploité et méprisé de la classe la plus misérable, est un être magique relevant d’un conte de fée . Je cherche vainement le lien naturel entre cet imaginaire et la réalité du pays. J’ai souvent entendu l’imaginaire de bien de générations à mentalité messianique faire appel à l’impossible retour de Toussaint, de Dessalines, de Christophe ou de Pétion, mais jamais à un être mythique, encore moins à un bayakou . Absent de la liste, le rôle déterminant des gouvernements étrangers, des transnationales, de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International, de la mafia, dans l’appropriation des ressources du pays , l’imposition de régimes tyranniques et du système néolibéral qui continuent à le déstabiliser, à l’entraîner au plus profond de l’abîme . On note des candidats opportunistes et impopulaires. Absente, l’écoute de la voix des plus de cinquante associations paysannes et urbaines réclamant un développement alternatif en faveur des masses abandonnées à elles-mêmes depuis des siècles. En somme, un article à prétention libérale, en faveur de la bonne gouvernance et du statu quo.
On peut, à juste titre s’offusquer de l’utilisation symbolique du terme bayakou . Nous savons bien que « la métaphore appartient à la fonction poétique de l’image » et que « la force de l’image croît avec l’éloignement des termes ». La beauté de l’image ne doit pas cependant court-circuiter le poids des mots, ni leur justesse. Le verbe est une force de mobilisation et de création. La métaphore de l’image, renforcée par une vignette montrant un bayakou enfoncé dans les matières fécales, cesse d’être un simple symbole pour devenir représentative d’un bayakou-leader et par conséquent d’une Haïti-latrine. Une image latrine pour symboliser notre pays est dégradante, inacceptable ; comme l’est le concept d’une diaspora revêtue de la peau d’un bayakou comme messie. Il faut symboliquement comme dans la réalité s’évader de la puanteur et concevoir la renaissance du pays par des associations paysannes et populaires structurées, coiffées d’une équipe composée d’individus compétents (femmes et hommes), intègres, au service de la souveraineté alimentaire au cœur d’un développement alternatif durable, en alliance avec des experts(tes) progressistes de toutes les classes et le concours des pays solidaires.
Abrazo. …………….
* Professeur Emerite, City College, New York
[1] Voir l’article en ligne : In Haiti, Waiting for the Grand Bayakou.
[2] Amy Wilentz est l’auteur de « The Rainy Season : Haiti ,Then and Now »
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French to English translation
An article by Amy Wilentz on the current situation in Haiti in the New York Times on November 26, 2010 [1] raises many questions. The author uses the term "bayacou" which in its literal sense Creole means a toilet cleaner or whoever takes care of emptying pit latrines to enforce the qualities that the next leader would need to leave Haiti the countries of the mess it is. If the metaphorical value of the word refers to the bleak reality of the country and the distress they are experiencing, the fact remains that it denotes at Wilentz condescension and contempt difficult to understand from someone who showed some understanding of Haitian history [2]. But the term itself would be less rancorous if the author had taken care, as noted by Frank Laraque in the following text, to analyze the various forms of foreign domination, as well as the corruption of elites, explain the catastrophic reality in which the country finds itself today.
The text here is a critique of Wilentz's article as Professor Frank Laraque sent as a letter to his friend Hughes St. Fort, a professor of linguistics at the City College of New York. ASV
My dear Hughes
I mulled my thoughts on the article by Amy Wilentz in The New York Times on November 26, 2010 when I received your "Say, when will he, the Grand Bayakou? . Telepathy or invitation to exchange views on a topic. Probably because, regretfully, I get very few messages from you. I read it carefully and with great interest, as I do for everything that comes from you. I think, caught between the wrath of your friend outraged by the condescending tone of Wilentz and minds of the metaphor of the article, you have seen fit to explain in this imaginary appropriate submissions. This is for you to use a metaphor subject to interpretation and not racism. In fact you write that "what caught my attention in the article by Ms. Wilentz is the reference in the title and contents of the famous play of the Franco-Irish writer Samuel Beckett's 'Waiting for Godot' ( Waiting for Godot). You show the similarities between the two parts based mainly on the unpredictable end of the long wait for the messiah.
This aspect of the messianic world Wilentz has not escaped the vigilance of Tontongi (Eddy Toussaint). Here is a fragment of what he wrote on Facebook: "I read the NYT article by Amy Wilentz. The Problem With It Is Not Her lucidity in Analyzing Haiti's problem, purpose and call for Her reliance was "bayakou," a "magical, fairy-tale figure," to come and clean The Country's mess. She resorts to The Same Messianism (the wait for a providential, all-powerful leader) That has plagued Haiti THROUGHOUT Its History With The Consequences That We Know ".
After determining the rudiment of the natural bond between signifier and signified that interprets the bayakou as a symbol of the mythical being who brings a clean and fresh air, you ask the question: "Should we be offended the symbolic use of the term bayakou? . Before answering we must take a long objective look at the text of Wilentz into a summary and brief comments. She said the bayakou is a latrine cleaner that can locate "somewhere between a magical figure, belonging to a fairy tale and an untouchable (your translation). She then gives the list of undeniable turpitude, theft , and violent abuses committed by illegal Haitian leaders who put the country into the current state of decay and fall to the depths accelerated even before the earthquake and cholera. His solution: a Haitian diaspora, competent and honest manager, determined to leave her job to devote himself to tackle the task of solving the myriad problems facing the country, able to agree with the international community and s' rise above the manure or feces that removes thick shovel.
Even using the more fertile my imagination I do not see how the bayakou, a worker exploited and despised by the most miserable class, is a magical being within a fairy tale. I vainly sought a natural link between that fantasy and reality in the country. I have often heard the imagination of many generations of messianic mentality seek the impossible return of Toussaint, Dessalines, Christophe and Petion, but never to a mythical being, let alone a bayakou. Absent from the list, the role of foreign governments, TNCs, World Bank, International Monetary Fund, the Mafia, in the appropriation of resources of the country, the imposition of tyrannical regimes and neoliberalism that continue to destabilize the lead deep into the abyss. There opportunistic and unpopular candidates. Absent, listening to the voices of more than fifty peasant associations and urban demanding an alternative development for the masses left to themselves for centuries. In sum, an article that claimed to be liberal, in favor of good governance and the status quo.
One can rightly offended by the symbolic use of the term bayakou. We know that 'metaphor belongs to the poetic image "and that" the power of the image increases with the remoteness of the terms. " The beauty of the image should not, however, short-circuiting the power of words, neither their accuracy. The verb is a mobilizing force and creation. The metaphor of the image, reinforced by a sticker showing a bayakou down in feces, ceases to be a mere symbol to become a representative bayakou-leader and therefore a Haiti-latrine. An image latrine to symbolize our country is degrading and unacceptable, as is the concept of a diaspora-coated skin bayakou as a messiah. It is symbolically like the real escape from the stench and developing countries by the renaissance of farmers' associations and popular structured, capped by a team of competent individuals (women and men) of integrity in the service of sovereignty Food in the heart of a sustainable alternative development in alliance with experts (your) progressive of all classes and the support of countries together.
Abrazo. ... ... ... ... ....
* Professor Emeritus, City College, New York
[1] See the article online: In Haiti, Waiting for the Grand Bayakou.
[2] Amy Wilentz is the author of "The Rainy Season: Haiti, Then and Now"
After reading your recent text on Haiti, I felt compelled to write a critique however, the madness going on in my homeland moves at such fast pace, I got sidetracked. I was so delighted this afternoon to find out that, on the 20th anniversary of the great victory of December 16, 1990 when Haitians won an important battle against the forces of reaction, compatriot Frank Laraque published a brief yet so insightful text critiquing your Bayakou work. Laraque says with much more precision and great style all that I would have wanted to say on the subject.
I am forwarding it to you, just in case you had not yet been made aware of that most excellent publication. It's in French but i am sure you will catch the message. I passed it through a rough google tranlation and attcahed it at the end of the original French text, for your benefit.
Enjoy!
Jafrikayiti
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Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
jeudi 16 décembre 2010
Par Franck Laraque *
Soumis à AlterPresse le 13 décembre 2010
Un article d’Amy Wilentz sur la situation actuelle d’Haïti paru dans le New York Times du 26 novembre 2010 [1]suscite bien d’interrogations. L’auteure utilise le terme « bayacou » qui, dans son sens littéral créole, désigne un nettoyeur de latrine ou celui qui s’occupe de la vidange de fosse d’aisances pour faire valoir les qualités dont le prochain leader haïtien aurait besoin pour sortir le pays du pétrin dans lequel il se trouve. Si la valeur métaphorique du mot renvoie à la réalité désolante du pays et à la détresse qui y sévit, il n’en reste pas moins qu’elle dénote chez Wilentz une condescendance et un mépris difficile à comprendre de la part de quelqu’un qui affichait une certaine compréhension de l’histoire haïtienne [2]. Mais le terme en soi serait moins fielleux si l’auteure avait pris soin, comme le fait remarquer Frank Laraque dans le texte qui suit, d’analyser les différentes formes de la domination étrangère qui, au même titre que la corruption des élites, expliquent la réalité catastrophique dans laquelle se trouve le pays actuellement.
Le texte que voici est une critique de l’article de Wilentz que le professeur Frank Laraque a adressé sous forme de lettre à son ami Hughes Saint-Fort, professeur de linguistique au City College de New York. ASV
Mon cher Hughes,
Je ruminais mes réflexions sur l’article d’Amy Wilentz publié dans le New York Times du 26 novembre 2010 lorsque j’ai reçu ton « Dis, quand viendra-t-il, le Grand Bayakou ? ». Télépathie ou invitation à échanger des vues sur un thème d’actualité. Probablement, car, à regret, je reçois très peu de messages de toi. Je l’ai lu attentivement et avec grand intérêt, comme je le fais pour tout ce qui vient de toi. J’estime que, coincé entre la colère de ton ami outragé par le ton condescendant de Wilentz et l’imaginaire de la métaphore de son article, tu as jugé bon d’expliquer cet imaginaire dans des observations appropriées. Il s’agit pour toi de l’utilisation d’une métaphore sujette à interprétations et non pas de racisme. En effet tu écris que « ce qui a retenu mon attention dans l’article de Mme Wilentz c’est l’évocation dans le titre et le contenu de la fameuse pièce de l’écrivain franco-irlandais Samuel Beckett ‘Waiting for Godot’(En attendant Godot) ». Tu montres les similarités entre les deux pièces fondées principalement sur l’imprévisible fin de la longue attente du messie.
Cet aspect messianique de l’univers de Wilentz n’a pas échappé à la vigilance de Tontongi (Eddy Toussaint). Voici un fragment de ce qu’il a écrit dans Facebook : “ I read the NYT article by Amy Wilentz. The problem with it is not her lucidity in analyzing Haiti’s problem, but her call for and reliance on a “bayakou,” a “magical, fairy-tale figure,” to come and clean the country’s mess. She resorts to the same messianism (the wait for a providential, all- powerful leader) that has plagued Haiti throughout its history with the consequences that we know”.
Après avoir indiqué le rudiment du lien naturel entre le signifiant et le signifié qui permet d’interpréter le bayakou comme un symbole de l’être mythique qui nettoie et apporte un air frais, tu poses la question fondamentale : « Doit-on s’offusquer de l’utilisation symbolique du terme bayakou ? ». Avant d’y répondre on doit jeter un long regard objectif sur le texte de Wilentz pour en faire un résumé et de brefs commentaires. Selon elle , le bayakou est un nettoyeur de latrines qu’on peut situer « quelque part entre une figure magique, relevant d’un conte de fée et un intouchable » (ta traduction) .Elle dresse ensuite l‘indéniable liste des turpitudes , vols, abus violents et illégaux commis par les dirigeants haïtiens qui ont mis le pays dans l’état actuel de décomposition et de chute accélérée vers le tréfonds même avant le séisme et le choléra. Sa solution : un Haïtien de la diaspora, gestionnaire compétent et honnête, déterminé à quitter son emploi pour se consacrer à la mission de s’atteler à résoudre les mille problèmes du pays, capable de s’entendre avec la communauté internationale et de s’élever au-dessus du fumier ou des matières fécales qu’il enlève à coups de pelle drus.
Même en faisant appel à mon imaginaire le plus fertile je ne vois pas en quoi, le bayakou , un ouvrier exploité et méprisé de la classe la plus misérable, est un être magique relevant d’un conte de fée . Je cherche vainement le lien naturel entre cet imaginaire et la réalité du pays. J’ai souvent entendu l’imaginaire de bien de générations à mentalité messianique faire appel à l’impossible retour de Toussaint, de Dessalines, de Christophe ou de Pétion, mais jamais à un être mythique, encore moins à un bayakou . Absent de la liste, le rôle déterminant des gouvernements étrangers, des transnationales, de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International, de la mafia, dans l’appropriation des ressources du pays , l’imposition de régimes tyranniques et du système néolibéral qui continuent à le déstabiliser, à l’entraîner au plus profond de l’abîme . On note des candidats opportunistes et impopulaires. Absente, l’écoute de la voix des plus de cinquante associations paysannes et urbaines réclamant un développement alternatif en faveur des masses abandonnées à elles-mêmes depuis des siècles. En somme, un article à prétention libérale, en faveur de la bonne gouvernance et du statu quo.
On peut, à juste titre s’offusquer de l’utilisation symbolique du terme bayakou . Nous savons bien que « la métaphore appartient à la fonction poétique de l’image » et que « la force de l’image croît avec l’éloignement des termes ». La beauté de l’image ne doit pas cependant court-circuiter le poids des mots, ni leur justesse. Le verbe est une force de mobilisation et de création. La métaphore de l’image, renforcée par une vignette montrant un bayakou enfoncé dans les matières fécales, cesse d’être un simple symbole pour devenir représentative d’un bayakou-leader et par conséquent d’une Haïti-latrine. Une image latrine pour symboliser notre pays est dégradante, inacceptable ; comme l’est le concept d’une diaspora revêtue de la peau d’un bayakou comme messie. Il faut symboliquement comme dans la réalité s’évader de la puanteur et concevoir la renaissance du pays par des associations paysannes et populaires structurées, coiffées d’une équipe composée d’individus compétents (femmes et hommes), intègres, au service de la souveraineté alimentaire au cœur d’un développement alternatif durable, en alliance avec des experts(tes) progressistes de toutes les classes et le concours des pays solidaires.
Abrazo. …………….
* Professeur Emerite, City College, New York
[1] Voir l’article en ligne : In Haiti, Waiting for the Grand Bayakou.
[2] Amy Wilentz est l’auteur de « The Rainy Season : Haiti ,Then and Now »
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French to English translation
An article by Amy Wilentz on the current situation in Haiti in the New York Times on November 26, 2010 [1] raises many questions. The author uses the term "bayacou" which in its literal sense Creole means a toilet cleaner or whoever takes care of emptying pit latrines to enforce the qualities that the next leader would need to leave Haiti the countries of the mess it is. If the metaphorical value of the word refers to the bleak reality of the country and the distress they are experiencing, the fact remains that it denotes at Wilentz condescension and contempt difficult to understand from someone who showed some understanding of Haitian history [2]. But the term itself would be less rancorous if the author had taken care, as noted by Frank Laraque in the following text, to analyze the various forms of foreign domination, as well as the corruption of elites, explain the catastrophic reality in which the country finds itself today.
The text here is a critique of Wilentz's article as Professor Frank Laraque sent as a letter to his friend Hughes St. Fort, a professor of linguistics at the City College of New York. ASV
My dear Hughes
I mulled my thoughts on the article by Amy Wilentz in The New York Times on November 26, 2010 when I received your "Say, when will he, the Grand Bayakou? . Telepathy or invitation to exchange views on a topic. Probably because, regretfully, I get very few messages from you. I read it carefully and with great interest, as I do for everything that comes from you. I think, caught between the wrath of your friend outraged by the condescending tone of Wilentz and minds of the metaphor of the article, you have seen fit to explain in this imaginary appropriate submissions. This is for you to use a metaphor subject to interpretation and not racism. In fact you write that "what caught my attention in the article by Ms. Wilentz is the reference in the title and contents of the famous play of the Franco-Irish writer Samuel Beckett's 'Waiting for Godot' ( Waiting for Godot). You show the similarities between the two parts based mainly on the unpredictable end of the long wait for the messiah.
This aspect of the messianic world Wilentz has not escaped the vigilance of Tontongi (Eddy Toussaint). Here is a fragment of what he wrote on Facebook: "I read the NYT article by Amy Wilentz. The Problem With It Is Not Her lucidity in Analyzing Haiti's problem, purpose and call for Her reliance was "bayakou," a "magical, fairy-tale figure," to come and clean The Country's mess. She resorts to The Same Messianism (the wait for a providential, all-powerful leader) That has plagued Haiti THROUGHOUT Its History With The Consequences That We Know ".
After determining the rudiment of the natural bond between signifier and signified that interprets the bayakou as a symbol of the mythical being who brings a clean and fresh air, you ask the question: "Should we be offended the symbolic use of the term bayakou? . Before answering we must take a long objective look at the text of Wilentz into a summary and brief comments. She said the bayakou is a latrine cleaner that can locate "somewhere between a magical figure, belonging to a fairy tale and an untouchable (your translation). She then gives the list of undeniable turpitude, theft , and violent abuses committed by illegal Haitian leaders who put the country into the current state of decay and fall to the depths accelerated even before the earthquake and cholera. His solution: a Haitian diaspora, competent and honest manager, determined to leave her job to devote himself to tackle the task of solving the myriad problems facing the country, able to agree with the international community and s' rise above the manure or feces that removes thick shovel.
Even using the more fertile my imagination I do not see how the bayakou, a worker exploited and despised by the most miserable class, is a magical being within a fairy tale. I vainly sought a natural link between that fantasy and reality in the country. I have often heard the imagination of many generations of messianic mentality seek the impossible return of Toussaint, Dessalines, Christophe and Petion, but never to a mythical being, let alone a bayakou. Absent from the list, the role of foreign governments, TNCs, World Bank, International Monetary Fund, the Mafia, in the appropriation of resources of the country, the imposition of tyrannical regimes and neoliberalism that continue to destabilize the lead deep into the abyss. There opportunistic and unpopular candidates. Absent, listening to the voices of more than fifty peasant associations and urban demanding an alternative development for the masses left to themselves for centuries. In sum, an article that claimed to be liberal, in favor of good governance and the status quo.
One can rightly offended by the symbolic use of the term bayakou. We know that 'metaphor belongs to the poetic image "and that" the power of the image increases with the remoteness of the terms. " The beauty of the image should not, however, short-circuiting the power of words, neither their accuracy. The verb is a mobilizing force and creation. The metaphor of the image, reinforced by a sticker showing a bayakou down in feces, ceases to be a mere symbol to become a representative bayakou-leader and therefore a Haiti-latrine. An image latrine to symbolize our country is degrading and unacceptable, as is the concept of a diaspora-coated skin bayakou as a messiah. It is symbolically like the real escape from the stench and developing countries by the renaissance of farmers' associations and popular structured, capped by a team of competent individuals (women and men) of integrity in the service of sovereignty Food in the heart of a sustainable alternative development in alliance with experts (your) progressive of all classes and the support of countries together.
Abrazo. ... ... ... ... ....
* Professor Emeritus, City College, New York
[1] See the article online: In Haiti, Waiting for the Grand Bayakou.
[2] Amy Wilentz is the author of "The Rainy Season: Haiti, Then and Now"
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
je comprends la frustration et le mecontentement du Professeur Laraque contre l'auteure.Mais on doit aussi avouer la metaphore employée pour decrire la situation du pays n'est pas une exageration.En regardant le video qui montre l'endroit ou les habitants de raboteau se debarrassent de leurs matières fecales,En ecoutant le recit de cet homme qui n'avait pas honte de se degager au Champ de mars ou au bicentenaire on doit se rendre a l'evidence qu'haiti est devenue une vraie latrine. Non loin du palais les latrines ne sont pas nettoyées regulièrement et les sinistrés se plaignent de ne pas pouvoir attendre leur tour pour les utiliser .je me souviens durant mon enfance les capois qui utilisaient le bord de mer pour aller a la selle.On n'a qu'à regarder les plages pour comprendre ou les jeunes font leur besoin.En 1980 un couple m'avait emmené a la plage de Mont Rouis ,mais il n'y avait pas un endroit pour uriner et pour aller a la selle.Nous ne devons pas blamer ceux qui nous disent la verité.
Dernière édition par Le gros roseau le Jeu 16 Déc 2010 - 22:58, édité 1 fois
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Pour ton information Wozo, Milentz elle-même doit avoir honte de son choix de mots. Voici ce qu'elle a répondu à mon message:
"Thanks for this. Many things in here I think myself, and many others that are just wildly misinterpreting. But glad to read it."
Se yon repons rizèz! Moun sa yo ap pwofite fè dola sou mizè nou. Poudi se je Aysyen pa genyen pou li konstate mizè li? Yon jeyan tankou Laraque pa sèlman ekri yon tèks pou li ekspoze opotinis sinik yo, li lonji dwèt sou responsablite noumenm Ayisyen nou genyen pou nou korije pwoblèm nou yo, epi li bay kèk direksyon sou ki jan nou ka fè sa - se travay yon veritab entèlektyèl, nan nenpot sosyete.
"Il faut symboliquement comme dans la réalité s’évader de la puanteur et concevoir la renaissance du pays par des associations paysannes et populaires structurées, coiffées d’une équipe composée d’individus compétents (femmes et hommes), intègres, au service de la souveraineté alimentaire au cœur d’un développement alternatif durable, en alliance avec des experts(tes) progressistes de toutes les classes et le concours des pays solidaires". Professeur Frank Laraque
Kontrèman ak zentèlektyèl rabi nou yo, Laraque pa pale long, li pa repete anba bouch zot, osnon fè deklasyon initil sou sa ki deja evidan...."lanmè a chaje dlo!". Sa Laraque di a byen prezante, li solid epi li itil !
"Thanks for this. Many things in here I think myself, and many others that are just wildly misinterpreting. But glad to read it."
Se yon repons rizèz! Moun sa yo ap pwofite fè dola sou mizè nou. Poudi se je Aysyen pa genyen pou li konstate mizè li? Yon jeyan tankou Laraque pa sèlman ekri yon tèks pou li ekspoze opotinis sinik yo, li lonji dwèt sou responsablite noumenm Ayisyen nou genyen pou nou korije pwoblèm nou yo, epi li bay kèk direksyon sou ki jan nou ka fè sa - se travay yon veritab entèlektyèl, nan nenpot sosyete.
"Il faut symboliquement comme dans la réalité s’évader de la puanteur et concevoir la renaissance du pays par des associations paysannes et populaires structurées, coiffées d’une équipe composée d’individus compétents (femmes et hommes), intègres, au service de la souveraineté alimentaire au cœur d’un développement alternatif durable, en alliance avec des experts(tes) progressistes de toutes les classes et le concours des pays solidaires". Professeur Frank Laraque
Kontrèman ak zentèlektyèl rabi nou yo, Laraque pa pale long, li pa repete anba bouch zot, osnon fè deklasyon initil sou sa ki deja evidan...."lanmè a chaje dlo!". Sa Laraque di a byen prezante, li solid epi li itil !
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Mwen respekte tou 2 frè yo kom pwogresist .mwen rankontre tou 2 deja ,paul li menm mwen te konnen l depi an ayiti; e mwen konprann mekontantman Profesè laraque la ,sam vle di si nou pa netoye kay la nou pa ka fache si lot moun di nou ke li sal.C'est vrai on trouve trop de déchets humains en haiti.
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Nou kwe ke Rozo ak Amy Wilentz gen rezon!Rozo a dit: je comprends la frustration et le mecontentement du Professeur Laraque contre l'auteure.Mais on doit aussi avouer la metaphore employée pour decrire la situation du pays n'est pas une exageration.En regardant le video qui montre l'endroit ou les habitants de raboteau se debarrassent de leurs matières fecales,En ecoutant le recit de cet homme qui n'avait pas honte de se degager au Champ de mars ou au bicentenaire on doit se rendre a l'evidence qu'haiti est devenue une vraie latrine. Non loin du palais les latrines ne sont pas nettoyées regulièrement et les sinistrés se plaignent de ne pas pouvoir attendre leur tour pour les utiliser .je me souviens durant mon enfance les capois qui utilisaient le bord de mer pour aller a la selle.On n'a qu'à regarder les plages pour comprendre ou les jeunes font leur besoin.En 1980 un couple m'avait emmené a la plage de Mont Rouis ,mais il n'y avait pas un endroit pour uriner et pour aller a la selle.Nous ne devons pas blamer ceux qui nous disent la verité.
Se wont sevi koler ke Jaf ak Laraque e tout lot fô nationalist yo ap fe la!
Rozo a dit: au Champ de mars ou au bicentenaire on doit se rendre a l'evidence qu'haiti est devenue une vraie latrine" Lieu sacre de notre independance. Lieu sacre de nos heroes Ayisyen pa wont a KK e pissée nan zonn sa yo!
Donk pa vinn blamé Amy Wilentz pou sa li di laa. Li di Gran bayakou yon fason imaje, men nou memm nou pran'l mo pou mo.
When American is in deep trouble or deep mess-up he usually says that he needs a plumber!
Wi Amy ak Rozo gen rezon!! Ayiti bezwen yon bonjan "Bayakou" pou netwaye peyi a. Rebati sosyete a, rebati system jidisyer la, mete lod ak disiplinn nan peyi sa. Netwaye tet ti Ayisyen ki chita nan peyi blan e palé yo mal!
Nou chita sou watercloset e nap pale latrine mal!! Ala de traka papa!!
Fok nou sispand blamé messajé yo! Analizé e konprand messaj la ke Amy yon bon zanmi Ayiti voye ba nou la!
Viv nan manti e denial e rejeksyon yon messaj akoz prinsip nasyonalist se ti Ayisyen kap chaché piblisité pou tet pa yo. Se memm bagay yo ke nap reproche JER.
Ki foute yo de Ayiti!
Se intere yo ke yo ap defand.
We, Haitian are in deep shit to the neck...and sinking!!
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
revelation a écrit:Se wont sevi koler ke Jaf ak Laraque e tout lot fô nationalist yo ap fe la!
Rozo a dit: au Champ de mars ou au bicentenaire on doit se rendre a l'evidence qu'haiti est devenue une vraie latrine" Lieu sacre de notre independance. Lieu sacre de nos heroes Ayisyen pa wont a KK e pissée nan zonn sa yo!
We, Haitian are in deep shit to the neck...and sinking!!
Rev,
Champ de Mars se yon lie politik...
Zonn istorik ou sakre zansèt nou yo, se Vertières, La Crete à Pierrot, Citadelle, elatriye....
Mèsi...
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Mesi pou koreksyon an! Sepandan, nou ta renmen we zonn sa yo Vertières, La Crete à Pierrot, Citadelle, elatriye....vini vreman yon zonn "sakwe" olye ke se kabrit, cochon ak zandolit kap banbile nan zonn sa yo!Colo di: Rev,
Champ de Mars se yon lie politik...
Zonn istorik ou sakre zansèt nou yo, se Vertières, La Crete à Pierrot, Citadelle, elatriye....
Mèsi...
Milye istorik ou politik, urjans kolera ou pa, jan Amy ak Rozo di a zonn sa yo pat fet pou sevi kom "latrine".
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Revelasyon di:
Ayiti bezwen yon bonjan "Bayakou" pou netwaye peyi a.
Rebati sosyete a, rebati system jidisyer la, mete lod ak disiplinn nan peyi sa.
Mezanmi !
Yon sèl bagay bayakou konn fè se kire latrinn.
Yo pa kapab netwaye lot bagay.
Si se youn lan mesye sayo ki pou ta rebati sosyete a,
rebati sistèm jidisyè a
e mete lod ak disiplinn lan peyi a ,
nou KK nèt.
Ayiti bezwen yon bonjan "Bayakou" pou netwaye peyi a.
Rebati sosyete a, rebati system jidisyer la, mete lod ak disiplinn nan peyi sa.
Mezanmi !
Yon sèl bagay bayakou konn fè se kire latrinn.
Yo pa kapab netwaye lot bagay.
Si se youn lan mesye sayo ki pou ta rebati sosyete a,
rebati sistèm jidisyè a
e mete lod ak disiplinn lan peyi a ,
nou KK nèt.
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Sassaye
Nou tout dakò ke ayiti pa beswen yon Caligula ankò men fok w rekonet ke se tout ayisyen menm ki merite reedike ke se analfabet la ke se zentelektyel.Mon chè mwen sot li yon teks sou sit le Nouvelliste kote Gary Victor pral tradwi liv Saint Exupery ki rele le "Petit prince" la an kreyol .mwen pa konn ki lakilbit mwen pral fè poum jwen liv saa men tou mwen aplodi Gary pou sa paske fok nou reedike pep la se nan sans sa ke mwen kwe otè teks la itilise mo bayakou a. fok se yon revolityon kiltirel ki fet ka chak ayisyen pou nou ka chanje peyi saa.
Nou tout dakò ke ayiti pa beswen yon Caligula ankò men fok w rekonet ke se tout ayisyen menm ki merite reedike ke se analfabet la ke se zentelektyel.Mon chè mwen sot li yon teks sou sit le Nouvelliste kote Gary Victor pral tradwi liv Saint Exupery ki rele le "Petit prince" la an kreyol .mwen pa konn ki lakilbit mwen pral fè poum jwen liv saa men tou mwen aplodi Gary pou sa paske fok nou reedike pep la se nan sans sa ke mwen kwe otè teks la itilise mo bayakou a. fok se yon revolityon kiltirel ki fet ka chak ayisyen pou nou ka chanje peyi saa.
Le gros roseau- Super Star
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Re: Pas besoin d’un Grand Bayakou, Wilentz : Haïti n’est pas une latrine
Gwowozo,
fok w rekonet ke se tout ayisyen menm ki merite reedike ke se analfabet la ke se zentelektyel.
fok se yon revolityon kiltirel ki fet ka chak ayisyen pou nou ka chanje peyi saa.
Oumenm avèk mwen, nou toujou pataje konsèp saa.
Mwen toujou di ke rekonstriksyon Ayiti fèt pou komanse lan tèt ayisyen.
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