bravo au père miguel
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bravo au père miguel
Au foyer Maurice Sixto, qui s’occupe de plus de 300 enfants à travers le territoire haïtien, voilà plus de vingt ans que l’on a fait du problème un vrai cheval de bataille. Voilà plus de vingt ans que le Père Miguel, fondateur du centre, encadre, éduque et aide ces « enfants sans enfance » à grandir. Sans relâche, le religieux milite pour la cause des « pauvres parmi les pauvres », mal nourris, mal traités, souvent logés dans des conditions effroyables.
Sur les hauteurs de Petite Rivière, dans le quartier de Carrefour, à Port-au-Prince, c’est l’effervescence. Entre rires et cris d’impatience, des dizaines d’enfants en costume se bousculent et prennent leur tour, accessoires et instruments de musique sous le bras, pendant qu’autant d’autres se pressent pour assister au “spectacle” préparé par leurs camarades. C’est la fête au foyer Maurice Sixto, et pas n’importe laquelle. En cette matinée ensoleillée, on célèbre bien sûr le passage dans une nouvelle année qu’on espère moins rude et traumatisante que la précédente, mais pas seulement. Aujourd’hui, c’est surtout la fête des enfants. Et plus particulièrement des plus pauvres et des plus démunis d’entre eux, ces « Restavek » (du créole « rester avec ») dont la vie de labeur, de maltraitance et de violences stigmatise un des drames silencieux qui traverse Haïti depuis des décennies. , ces enfants, souvent originaires des provinces et placés comme domestiques dans des familles d’accueil, seraient plus de 300 000 dans tout le pays.
« Les Restavek se lèvent avant tout le monde et le soir, ce sont les derniers à pouvoir aller se coucher, souvent à même le sol », explique-t-il, avant d’évoquer les maltraitances physiques, les sévices corporels ou les injures qui font le quotidien de ces jeunes. La petite Carine Mésidor en sait quelque chose. Originaire de Jérémie, dans l’ouest du pays, sa mère l’a placée il y a maintenant 6 ans dans la famille d’une « cousine » de Port-au-Prince, jamais rencontrée auparavant. Comme beaucoup de parents de ces contrées reculées, sa mère n’avait pas les moyens de l’élever ou de l’envoyer à l’école, alors elle a décidé de s’en séparer. Pour son bien, espérant que sa nouvelle famille pourrait la scolariser, en échange de travaux ménagers.
Une histoire commune à de nombreux « Restavek », dont le sort est souvent lié à la question de l’enclavement des provinces et à la crise du monde rural haïtien. « Il faut aider la paysannerie à se construire, développer l’arrière-pays ! À l’heure actuelle, 80% du territoire est complètement marginalisé ! Tant que rien ne sera fait pour valoriser les régions, les gens continueront de grossir les bidonvilles de Port-au-Prince et les enfants seront toujours placés dans des familles d’accueil. C’est une vraie question de société que nous ne pouvons plus ignorer. La population haïtienne doit en prendre conscience ! », martèle le Père Miguel. Depuis que Carine a quitté Jérémie, ses journées sont longues et ses nuits, bien courtes. « Les enfants de ma cousine vont à l’école et moi, je reste travailler à la maison », résume-t-elle à demi-mots, osant à peine mentionner les coups de fouet et autres brimades dont elle est l’objet « quand elle n’a pas bien fait [...] Mais au moins, eux, acceptent de me parler, pas comme les enfants d’amis de ma cousine, à qui on interdit de m’approcher », glisse-t-elle encore, les yeux sur ses chaussures.
Depuis un peu plus d’un an, la vie de Carine a pourtant changé. Sa famille d’accueil l’autorise à se rendre tous les après-midi dans le foyer Maurice Sixto où elle est scolarisée, tout en ayant accès à un panel d’activités musicales, sportives ou culturelles qui lui étaient interdites auparavant. Ce que Carine préfère ? « la danse », avoue-t-elle, le rose aux joues. Très assidue, elle essaie de ne jamais manquer un cours, et ce particulièrement depuis le 12 janvier dernier. « Je m’y rends encore plus souvent qu’avant », souffle la jeune fille, dont la maison d’accueil a été détruite.
Pourtant, la situation n’est pas simple au foyer depuis le tremblement de terre. Sur les deux maisons dont le centre disposait, l’une d’entre elles est totalement effondrée. Sans parler des morts et des disparus, trop nombreux. Mais pour le Père Miguel, pas question de se laisser déborder par les évènements. « Les enfants ont encore plus besoin de nous. Tous ont été très affectés et traumatisés par le séisme. En dépit des difficultés, il était indispensable de redémarrer aussi vite que possible, de leur redonner un cadre dans lequel ils puissent s’exprimer, évacuer leurs stress par le biais d’activités artistiques ou créatives. C’est un programme que nous avons conçu pour les enfants du centre, mais aussi pour tous les autres jeunes de Petite Rivière. Pour que tous les enfants puissent continuer à être des enfants. » Et les résultats sont étonnants. « Ici, les jeunes vont beaucoup mieux, alors que c’est malheureusement peu le cas ailleurs. Ils sont animés, actifs, plein de vie ! ». À regarder les jeunes courir d’un bout à l’autre de la scène improvisée, affairés aux préparatifs de la fête, on le croit volontiers. Un résultat particulièrement encourageant pour l’homme d’Église, dont le message adressé aux enfants en ce début d’année reste simple : « Nous voulons leur faire comprendre que nous ne les lâchons pas, que nous les accompagnerons toujours, pour qu’eux aussi puissent avoir droit à un avenir. En Haïti, nous vivons dans une réalité déconcertante, décourageante par bien des aspects, mais à notre propre niveau, on peut accomplir des choses merveilleuses ! ». Aujourd’hui, il est donc impératif de continuer. Et pour cela, il faut reconstruire. Avec le soutien du Secours Catholique et de son partenaire, Développement et Paix, le Père Miguel planifie déjà la remise en état du centre, la construction de 6 salles de classe et d’un bâtiment, entièrement dédié à la formation des enfants “Restavek”. Pour 2011, Carine a deux grands souhaits. Continuer à danser, et que la prochaine fête soit aussi belle.
HL/ HaïtiLibre / S/ Mathilde Magnier/ Secours Catholique (SC)
Sur les hauteurs de Petite Rivière, dans le quartier de Carrefour, à Port-au-Prince, c’est l’effervescence. Entre rires et cris d’impatience, des dizaines d’enfants en costume se bousculent et prennent leur tour, accessoires et instruments de musique sous le bras, pendant qu’autant d’autres se pressent pour assister au “spectacle” préparé par leurs camarades. C’est la fête au foyer Maurice Sixto, et pas n’importe laquelle. En cette matinée ensoleillée, on célèbre bien sûr le passage dans une nouvelle année qu’on espère moins rude et traumatisante que la précédente, mais pas seulement. Aujourd’hui, c’est surtout la fête des enfants. Et plus particulièrement des plus pauvres et des plus démunis d’entre eux, ces « Restavek » (du créole « rester avec ») dont la vie de labeur, de maltraitance et de violences stigmatise un des drames silencieux qui traverse Haïti depuis des décennies. , ces enfants, souvent originaires des provinces et placés comme domestiques dans des familles d’accueil, seraient plus de 300 000 dans tout le pays.
« Les Restavek se lèvent avant tout le monde et le soir, ce sont les derniers à pouvoir aller se coucher, souvent à même le sol », explique-t-il, avant d’évoquer les maltraitances physiques, les sévices corporels ou les injures qui font le quotidien de ces jeunes. La petite Carine Mésidor en sait quelque chose. Originaire de Jérémie, dans l’ouest du pays, sa mère l’a placée il y a maintenant 6 ans dans la famille d’une « cousine » de Port-au-Prince, jamais rencontrée auparavant. Comme beaucoup de parents de ces contrées reculées, sa mère n’avait pas les moyens de l’élever ou de l’envoyer à l’école, alors elle a décidé de s’en séparer. Pour son bien, espérant que sa nouvelle famille pourrait la scolariser, en échange de travaux ménagers.
Une histoire commune à de nombreux « Restavek », dont le sort est souvent lié à la question de l’enclavement des provinces et à la crise du monde rural haïtien. « Il faut aider la paysannerie à se construire, développer l’arrière-pays ! À l’heure actuelle, 80% du territoire est complètement marginalisé ! Tant que rien ne sera fait pour valoriser les régions, les gens continueront de grossir les bidonvilles de Port-au-Prince et les enfants seront toujours placés dans des familles d’accueil. C’est une vraie question de société que nous ne pouvons plus ignorer. La population haïtienne doit en prendre conscience ! », martèle le Père Miguel. Depuis que Carine a quitté Jérémie, ses journées sont longues et ses nuits, bien courtes. « Les enfants de ma cousine vont à l’école et moi, je reste travailler à la maison », résume-t-elle à demi-mots, osant à peine mentionner les coups de fouet et autres brimades dont elle est l’objet « quand elle n’a pas bien fait [...] Mais au moins, eux, acceptent de me parler, pas comme les enfants d’amis de ma cousine, à qui on interdit de m’approcher », glisse-t-elle encore, les yeux sur ses chaussures.
Depuis un peu plus d’un an, la vie de Carine a pourtant changé. Sa famille d’accueil l’autorise à se rendre tous les après-midi dans le foyer Maurice Sixto où elle est scolarisée, tout en ayant accès à un panel d’activités musicales, sportives ou culturelles qui lui étaient interdites auparavant. Ce que Carine préfère ? « la danse », avoue-t-elle, le rose aux joues. Très assidue, elle essaie de ne jamais manquer un cours, et ce particulièrement depuis le 12 janvier dernier. « Je m’y rends encore plus souvent qu’avant », souffle la jeune fille, dont la maison d’accueil a été détruite.
Pourtant, la situation n’est pas simple au foyer depuis le tremblement de terre. Sur les deux maisons dont le centre disposait, l’une d’entre elles est totalement effondrée. Sans parler des morts et des disparus, trop nombreux. Mais pour le Père Miguel, pas question de se laisser déborder par les évènements. « Les enfants ont encore plus besoin de nous. Tous ont été très affectés et traumatisés par le séisme. En dépit des difficultés, il était indispensable de redémarrer aussi vite que possible, de leur redonner un cadre dans lequel ils puissent s’exprimer, évacuer leurs stress par le biais d’activités artistiques ou créatives. C’est un programme que nous avons conçu pour les enfants du centre, mais aussi pour tous les autres jeunes de Petite Rivière. Pour que tous les enfants puissent continuer à être des enfants. » Et les résultats sont étonnants. « Ici, les jeunes vont beaucoup mieux, alors que c’est malheureusement peu le cas ailleurs. Ils sont animés, actifs, plein de vie ! ». À regarder les jeunes courir d’un bout à l’autre de la scène improvisée, affairés aux préparatifs de la fête, on le croit volontiers. Un résultat particulièrement encourageant pour l’homme d’Église, dont le message adressé aux enfants en ce début d’année reste simple : « Nous voulons leur faire comprendre que nous ne les lâchons pas, que nous les accompagnerons toujours, pour qu’eux aussi puissent avoir droit à un avenir. En Haïti, nous vivons dans une réalité déconcertante, décourageante par bien des aspects, mais à notre propre niveau, on peut accomplir des choses merveilleuses ! ». Aujourd’hui, il est donc impératif de continuer. Et pour cela, il faut reconstruire. Avec le soutien du Secours Catholique et de son partenaire, Développement et Paix, le Père Miguel planifie déjà la remise en état du centre, la construction de 6 salles de classe et d’un bâtiment, entièrement dédié à la formation des enfants “Restavek”. Pour 2011, Carine a deux grands souhaits. Continuer à danser, et que la prochaine fête soit aussi belle.
HL/ HaïtiLibre / S/ Mathilde Magnier/ Secours Catholique (SC)
Invité- Invité
Re: bravo au père miguel
j'ai omis de mentionner la source
http://www.haitilibre.com/article-2037-haiti-social-pere-miguel-l-espoir-des-enfants-restavek.html
un peu dans la même veine que le poste de JAF il y a quelque jour, il faut poster ces hommes et ces femmes.
http://www.haitilibre.com/article-2037-haiti-social-pere-miguel-l-espoir-des-enfants-restavek.html
un peu dans la même veine que le poste de JAF il y a quelque jour, il faut poster ces hommes et ces femmes.
Invité- Invité
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