Analyse de la derniere resolution de l'ONU sur la MINUSTAH
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Analyse de la derniere resolution de l'ONU sur la MINUSTAH
ONU-HAITI
Les résolutions dans la résolution
ANALYSE
PORT-AU-PRINCE, 16 Février - Le mandat de la force onusienne en Haïti a été prolongé de 8 mois, jusqu'au 15 octobre 2007.Mais
ce qui fait l'actualité, ce n'est ni la curiosité de cette échéance (le
choix était entre les 12 mois proposés par les puissances occidentales et la Chine qui voulait s'en tenir aux six mois habituels).Ni la formidable campagne de propagande qui a précédé le vote du Conseil
de sécurité, et où les interventions armées coup sur coup dans le
bidonville de Cité Soleil ont joué le rôle primordial. Tant pis pour
les nombreux dérapages : 22 morts lors d'une seule opération et parmi
eux, des femmes et des bébés.
Lesgrandes agences de presse assurant le relais international, comme AFP écrivant que la Minustah a pu ainsi s'attirer à nouveau " les bonnes grâces d'une population qui avait dénoncé sa passivité. "Mais sans souligner que la mission internationale est vilipendée dans la majorité des thèmes musicaux du carnaval de Port-au-Prince pour n'avoir pas réussi à vaincre l'insécurité et les kidnappings après plus de deux années de présence dans le pays.La
surprise viendra là où l'on s'y attendait le moins. L'originalité de
cette nouvelle résolution, numérotée 1743, est la grande place qu'elle
fait aux exigences de la Chine et comment celles-ci semblent rencontrer
davantage les attentes du peuple et du gouvernement haïtiens.Soulignons
aussi que la résolution a été introduite par le Pérou et pour une bonne
part concoctée à Brasilia, deux pays proches du gouvernement haïtien
actuel. Le secrétaire particulier du président René Préval,
l'ex-chancelier Fritz Longchamp, a voyagé la semaine précédente au
Brésil où fut mise probablement la dernière main au document.
Impliquer davantage les acteurs locaux...M.
Longchamp se trouvait aussi récemment aux Nations Unies (New York)
porteur d'une lettre de son président pour la représentation chinoise
qui réclamait de savoir quelle est la position exacte d'Haïti dans le
conflit Chine-Taiwan. Ce conflit a toujours été la toile de fond chaque
fois que le Conseil de sécurité, où Pékin dispose d'un droit de veto,
doit renouveler le mandat de sa mission de maintien de la paix en Haïti
plus connue sous son sigle de MINUSTAH.Mais
la conclusion de toutes ces allées et venues c'est une résolution qui
semble plus positive pour le peuple et le gouvernement haïtiens, parce
que prenant davantage en considération que les précédentes la nécessité
d'impliquer davantage les acteurs locaux dans le processus de
résolution de la crise.Reste évidemment à ces derniers à se montrer à la hauteur de la tâche.
Moins de blindés et plus d'engins lourds...Prenant
au mot les progrès que la Minustah prétend avoir réalisés sur les plans
de la sécurité, l'ambassadeur de Chine à l'ONU, Wang Guangya, a estimé
nécessaire que " l'ONU, la Minustah en particulier, réponde à
l'évolution de la situation en révisant son mandat, ajustant ses
priorités et modifiant sa composition afin de mieux satisfaire les
véritables besoins du peuple haïtien. "Souvenons-nous
que le président Préval a mené campagne après son élection l'année
dernière pour mettre davantage la mission internationale au service du
développement. " Moins de blindés et plus d'engins de travaux publics.
"on appel avait été ignoré dans la précédente résolution.Aujourd'hui
l'ambassadeur de Chine estime qu'on " met trop l'accent sur les moyens
militaires au détriment de la réconciliation politique et du
redressement économique. "C'est
une grave dénonciation. Comme si la Minustah s'appliquait plutôt à
condamner notre pays à demeurer un champ clos de batailles rangées avec
des groupes armés, et à jamais pouvoir se réconcilier avec lui-même,
étape nécessaire au redressement.
De la transition à la consolidation..."
Bien que nécessaires à court terme, poursuit le diplomate chinois, de
telles opérations militaires ne peuvent pas constituer une stratégie à
long terme. "La
" tâche suivante de la Minustah est d'encadrer le pays dans sa
transition du maintien de la paix vers la consolidation de celle-ci. "Après
une présence de plus de deux années, on ne peut encore parler de
maintien de la paix, mais seulement de velléité. La situation n'en
finit pas d'être toujours aussi fragile et relative, et lorsque les
casques bleus disent avoir marqué des points comme à Cité Soleil, rien
ne dit qu'une fois encore ceux-ci ne seront pas remis en cause une fois
le renouvellement désormais acquis.
Responsabilité première du gouvernement haïtien...Cependant
l'ambassadeur Wang note aussi que c'est au gouvernement haïtien à "
prendre des mesures positives " pour assurer une gouvernance "
crédible, compétente et transparente. "Car
" tous les aspects de la stabilisation du pays et de la bonne
gouvernance relèvent de la responsabilité première du gouvernement
d'Haïti. "C'est
la pièce incontournable, cette " responsabilité première " que le
gouvernement doit lutter (et nous avec lui) pour avoir, en un mot notre
souveraineté qu'il faut commencer à recouvrer. Parce que l'unique
condition d'une sortie honorable qui n'enferme pas chaque jour de plus
en plus l'ONU dans un rôle stérile de force d'occupation militaire
accumulant les dérapages mortels ainsi que l'inimitié du peuple à son
égard et Haïti dans une camisole de force appelée entité chaotique
ingouvernable.Mais
on ne peut qu'espérer que l'un comme l'autre, aussi bien la Minustah
que le gouvernement d'Haïti, vont tirer les leçons de la nouvelle
résolution ou si ce sera business as usual. C'est-à-dire toujours plus
de dérapages et toujours plus de dépendance.
Haïti en Marche, 16 Février 2007
Les résolutions dans la résolution
ANALYSE
PORT-AU-PRINCE, 16 Février - Le mandat de la force onusienne en Haïti a été prolongé de 8 mois, jusqu'au 15 octobre 2007.Mais
ce qui fait l'actualité, ce n'est ni la curiosité de cette échéance (le
choix était entre les 12 mois proposés par les puissances occidentales et la Chine qui voulait s'en tenir aux six mois habituels).Ni la formidable campagne de propagande qui a précédé le vote du Conseil
de sécurité, et où les interventions armées coup sur coup dans le
bidonville de Cité Soleil ont joué le rôle primordial. Tant pis pour
les nombreux dérapages : 22 morts lors d'une seule opération et parmi
eux, des femmes et des bébés.
Lesgrandes agences de presse assurant le relais international, comme AFP écrivant que la Minustah a pu ainsi s'attirer à nouveau " les bonnes grâces d'une population qui avait dénoncé sa passivité. "Mais sans souligner que la mission internationale est vilipendée dans la majorité des thèmes musicaux du carnaval de Port-au-Prince pour n'avoir pas réussi à vaincre l'insécurité et les kidnappings après plus de deux années de présence dans le pays.La
surprise viendra là où l'on s'y attendait le moins. L'originalité de
cette nouvelle résolution, numérotée 1743, est la grande place qu'elle
fait aux exigences de la Chine et comment celles-ci semblent rencontrer
davantage les attentes du peuple et du gouvernement haïtiens.Soulignons
aussi que la résolution a été introduite par le Pérou et pour une bonne
part concoctée à Brasilia, deux pays proches du gouvernement haïtien
actuel. Le secrétaire particulier du président René Préval,
l'ex-chancelier Fritz Longchamp, a voyagé la semaine précédente au
Brésil où fut mise probablement la dernière main au document.
Impliquer davantage les acteurs locaux...M.
Longchamp se trouvait aussi récemment aux Nations Unies (New York)
porteur d'une lettre de son président pour la représentation chinoise
qui réclamait de savoir quelle est la position exacte d'Haïti dans le
conflit Chine-Taiwan. Ce conflit a toujours été la toile de fond chaque
fois que le Conseil de sécurité, où Pékin dispose d'un droit de veto,
doit renouveler le mandat de sa mission de maintien de la paix en Haïti
plus connue sous son sigle de MINUSTAH.Mais
la conclusion de toutes ces allées et venues c'est une résolution qui
semble plus positive pour le peuple et le gouvernement haïtiens, parce
que prenant davantage en considération que les précédentes la nécessité
d'impliquer davantage les acteurs locaux dans le processus de
résolution de la crise.Reste évidemment à ces derniers à se montrer à la hauteur de la tâche.
Moins de blindés et plus d'engins lourds...Prenant
au mot les progrès que la Minustah prétend avoir réalisés sur les plans
de la sécurité, l'ambassadeur de Chine à l'ONU, Wang Guangya, a estimé
nécessaire que " l'ONU, la Minustah en particulier, réponde à
l'évolution de la situation en révisant son mandat, ajustant ses
priorités et modifiant sa composition afin de mieux satisfaire les
véritables besoins du peuple haïtien. "Souvenons-nous
que le président Préval a mené campagne après son élection l'année
dernière pour mettre davantage la mission internationale au service du
développement. " Moins de blindés et plus d'engins de travaux publics.
"on appel avait été ignoré dans la précédente résolution.Aujourd'hui
l'ambassadeur de Chine estime qu'on " met trop l'accent sur les moyens
militaires au détriment de la réconciliation politique et du
redressement économique. "C'est
une grave dénonciation. Comme si la Minustah s'appliquait plutôt à
condamner notre pays à demeurer un champ clos de batailles rangées avec
des groupes armés, et à jamais pouvoir se réconcilier avec lui-même,
étape nécessaire au redressement.
De la transition à la consolidation..."
Bien que nécessaires à court terme, poursuit le diplomate chinois, de
telles opérations militaires ne peuvent pas constituer une stratégie à
long terme. "La
" tâche suivante de la Minustah est d'encadrer le pays dans sa
transition du maintien de la paix vers la consolidation de celle-ci. "Après
une présence de plus de deux années, on ne peut encore parler de
maintien de la paix, mais seulement de velléité. La situation n'en
finit pas d'être toujours aussi fragile et relative, et lorsque les
casques bleus disent avoir marqué des points comme à Cité Soleil, rien
ne dit qu'une fois encore ceux-ci ne seront pas remis en cause une fois
le renouvellement désormais acquis.
Responsabilité première du gouvernement haïtien...Cependant
l'ambassadeur Wang note aussi que c'est au gouvernement haïtien à "
prendre des mesures positives " pour assurer une gouvernance "
crédible, compétente et transparente. "Car
" tous les aspects de la stabilisation du pays et de la bonne
gouvernance relèvent de la responsabilité première du gouvernement
d'Haïti. "C'est
la pièce incontournable, cette " responsabilité première " que le
gouvernement doit lutter (et nous avec lui) pour avoir, en un mot notre
souveraineté qu'il faut commencer à recouvrer. Parce que l'unique
condition d'une sortie honorable qui n'enferme pas chaque jour de plus
en plus l'ONU dans un rôle stérile de force d'occupation militaire
accumulant les dérapages mortels ainsi que l'inimitié du peuple à son
égard et Haïti dans une camisole de force appelée entité chaotique
ingouvernable.Mais
on ne peut qu'espérer que l'un comme l'autre, aussi bien la Minustah
que le gouvernement d'Haïti, vont tirer les leçons de la nouvelle
résolution ou si ce sera business as usual. C'est-à-dire toujours plus
de dérapages et toujours plus de dépendance.
Haïti en Marche, 16 Février 2007
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