Le pays va décoller !

Un slogan très prisé durant la période carnavalesque, le carnaval est terminé maintenant, arrêtons cette mascarade de grâce ! Il serait préférable de présenter des indices démontrant ou prouvant une telle assertion. Faut-il considérer les nombreux voyages à grands frais de la présidence et de ses sbires comme un indice sérieux d’un tel décollage annoncé en grande pompe ? En fait, un tel envol risque de se faire sur pilotage automatique car le pilote a abandonné. À ma connaissance, on ne peut appareiller sans pilote. Croyez-vous au miracle ! Depuis dix mois, l’on chante à qui veut l’entendre de laisser une chance au nouvel occupant du palais national qui malheureusement s’est effondré en 2010. La tâche n’est pas facile, il est vrai et l’on était prêt à contribuer plus de 1,50$ sans l’aval du parlement afin d’encourager des projets novateurs dans ce pays. Déception, grosse déception 10 mois plus tard ! L’on a été plus que choqué de la démesure de la présidence, des propos disgracieux du président qui ne fait nullement honneur au mérite du poste. Une telle inconduite vienne nuire aux efforts de plus d’un pour insuffler un vent de respect envers la nation toute entière. Pendant un court laps de temps, l’on a cru que Sweet Micky était le comédien comme il l’a dit durant sa campagne électorale et qu'il allait mettre de côté son manteua de fou du roi. Cette courte période a démontré le contraire et Sweet Micky était bien et bel Michel Martelly. Personnage vulgaire ! Duperie nationale ! Chasser le naturel…. il revient au galop !

La nation haïtienne ne mériterait-il pas mieux après ce terrible séisme ? D’autres séismes sont à venir, semble-t-il ? L’armée défunte est ressuscitée et des hommes en armes sont prêts à semer le deuil dans le pays déjà meurtri. Le bilan est sombre et inquiétant pour l’avenir. Alors, parler de décollage ne se résume pas à lancer des propos gratuits pour plaire à la galerie. Mais quelle galerie ? Les martellistes avérés n’en démordent pas et sont prêts à mordre et à boire le sang de la population. Et tous les groupes musicaux qui ont défilés aux Cayes se sont érigés en véritable propagandiste d’un pouvoir détenu par un prétendu personnage. Croyez-vous au décollage ?

Un chercheur très réputé et très savant a admis en fait qu'il ne savait rien et qu'il apprenait à tous les jours. Il y a la sagesse, en dépit de toutes ses connaissances et de son niveau académique, d'avouer cela. Ça présuppose que le savoir est illimité. Malheureusement, Sweet Micky n’a pas cette sagesse. Au lieu d’user de son nouveau statut pour initier une forme de cohésion sociale, il invective les gens honnêtes. Vous comprendrez cette attitude ne peut qu’engendrer une certaine forme de répulsion. Il agit encore de façon cavalière en s’attaquant à d’autres institutions démocratiques. L’on s’en souvient de Manno Charlemagne qui avait vertement insulté l’exécutif pourtant il avait conservé son poste de maire parce qu’il était un élu. Si la présidence ne manifeste aucun respect pour les élus, le décollage présumé demeura un vain mot. Ce n’est plus le temps où l’on doit à tout bout de champs dire : «Oui, chef». Cette époque est révolue. L’on doit démontrer qu’on peut travailler avec ses adversaires pour le bien-être de tous. Encore une autre duperie de sa part, car il avait admis dit sur les ondes de radio-canada être prêt à travailler avec tous ceux qui détenaient la formation nécessaire à l’avancement du pays. C’était noble cette déclaration ! L’on pouvait croire que cette déclaration s’avèrerait effective dans l’application. Malheureusement, il s’entoure de crapules qui sont prêts à dire «oui, mon président » afin d’avoir un poste. En fait, c’est pour cette raison on salue la décision de Conille de s’écarter de cet homme. Sweet Micky n’a pas le niveau académique mais une certaine de sagesse aurait fait de lui un bon président. Mais il a de la difficulté à se départir de ce personnage qui l’a habité depuis quelques décennies.

Devait-on espérer mieux d’un personnage qui fût très acerbe à l’endroit du gouvernement lavalas depuis son avènement au pouvoir ? En faveur du coup d’état sanglant de 1991, présent aussi lors du coup de février 2004, Sweet Micky ne l’a jamais nié, il semble aujourd’hui être l’auteur du pourrissement de la situation actuelle. En fait, l’on vient de comprendre qu’il n’est pas mieux de ce qu’il dénonçait, répudiait jadis. Accédé au pouvoir en contournant les règles prescrites par la constitution fait de lui un usurpateur de premier rang. L’on peut supposer, à ce moment-ci, soit il a honte de son forfait en se terrant dans son mutisme, soit il a l’audace de maintenir le climat politique tel quel en espérant que le temps fera oublier sa supercherie politique. Putsch militaire, putsch électoral, toujours le même amour ! Putschiste d’hier, putschiste moderne, s’il vous plait à l’haïtienne ! L’on s’enfonce encore dans le même trou que l’on croyait à jamais disparu. Les cynismes vont dire quel autre malheur va-t-il survenir dans ce pays ? Les ingrédients sont réunis pour une situation explosive. Notre pays en fait une nouvelle fois la démonstration d’une application maladroite de certains principes. Cependant, l’on ne doit pas se sentir, en tant qu’ haïtien, visé par cette imposture, seulement l’auteur et ses acolytes en sont responsables.