a propos du tombeau d'Herode/tire de agoravox
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a propos du tombeau d'Herode/tire de agoravox
Hérode et le pseudo-massacre des Innocents
On aurait retrouvé le tombeau d’Hérode. Et la grande presse de nous rappeler avec une unanimité touchante qu’il s’agit de ce roi qui aurait fait massacrer tous les enfants de Bethléem de moins de deux ans dans l’intention "d’éliminer" le futur Jésus annoncé par les prophètes.
Je ne suis pas le seul historien à dénoncer cette "rumeur" qui trouve sa source dans le seul évangile de Mathieu. Et je m’étonne que les journalistes laissent encore planer le doute car, s’il est un personnage historique dont on sait à peu près tout grâce à Flavius Josèphe, de ses actions glorieuses comme de ses méfaits, c’est bien Hérode le Grand. Tous les assassinats commis par son régime, l’historien juif nous en a donné la relation complète et détaillée. Nulle part il n’est écrit que le roi tout-puissant de Judée ait ordonné un massacre d’enfants comme Mathieu le prétend.
Et pourtant, Mathieu est un évangéliste sérieux et sincère. Il ne fait pas de doute qu’il évoque un événement dramatique, probablement un grand crime dont Hérode se serait rendu coupable durant son règne. Il s’agit donc de retrouver de quel événement il s’agit.
Il faut croire que les historiens ne sont guère curieux. La grosse affaire du règne d’Hérode est pourtant bien connue ; il s’agit de l’affaire de l’aigle d’or. C’est une histoire absolument incroyable où un roi mourant, perclus de douleurs et en plein délire shakespearien, essaie de sauver son régime et son œuvre en réprimant sauvagement une opposition qui a cru que son heure était arrivée.
Le roi avait fait ériger au-dessus de la grande porte du Temple un aigle d’or. Les docteurs exhortaient à le détruire (ce qui fut fait, car c’était contraire à la Loi)... Quarante jeunes gens comparurent devant Hérode... Les jeunes gens qui s’étaient fait descendre du toit et les docteurs furent brûlés vifs ; les autres prisonniers furent livrés aux bourreaux (extraits de Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre I, chapitre XXXIII).
Quarante jeunes gens massacrés, cela fait tout de même un chiffre. Motivés par une foi religieuse, cela fait des martyrs. Instruits par les docteurs du temple, cela suppose qu’ils y recevaient une formation, qu’ils étaient donc des aspirants à la prêtrise. Or, le rouleau de la Règle des documents de Qumrân nous dit qu’une telle formation, chez les Esséniens, s’étalait sur deux ans, et que ce n’est qu’après ces deux ans de noviciat, que les candidats à la sainteté étaient intégrés à la communauté. Cela signifie qu’après deux ans de formation dans un lieu privilégié, les novices/enfants, devenus adultes dans la foi, s’en allaient dans diverses communautés extérieures pour y travailler et prêcher la bonne parole.
Mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu (Jean, I, 12, 13).
Il est probable qu’à l’époque de Mathieu, les lecteurs juifs "intelligents" savaient parfaitement décrypter un tel langage "analogique". L’évangéliste n’en est d’ailleurs pas l’inventeur ; il ne fait que reprendre, en toute bonne foi, un récit de l’Ancien Testament.
Lorsque, débordé par la prolifération du peuple hébreu, le pharaon ordonna : « Qu’on laisse vivre les filles, mais les fils, qu’on les jette dans le Nil ! », il est probable que tous les Juifs instruits dans ces textes anciens comprenaient que ces fils étaient, en réalité, des "fils de Dieu" candidats à la prêtrise et que ces filles désignaient les couches populaires, précieuse main-d’œuvre pour les chantiers pharaoniques. En fait, Pharaon demandait à ses responsables religieux d’arrêter cette source de recrutement qui mettait en péril l’équilibre de la société égyptienne.
Ce langage analogique n’est pas une exception dans le monde antique. Platon lui-même conseillait à une cité de se conduire comme une mère avec sa colonie/fille. Aristote parlait de la mère-cité et des filles-cités, les colonies, et je pourrais citer d’autres exemples.
Pour en revenir à Hérode le Grand, disons qu’il faut se méfier des jugements partisans. L’Histoire est souvent cruelle, soit, mais quoi qu’on dise, Hérode le Grand... c’était un sacré bonhomme.
On aurait retrouvé le tombeau d’Hérode. Et la grande presse de nous rappeler avec une unanimité touchante qu’il s’agit de ce roi qui aurait fait massacrer tous les enfants de Bethléem de moins de deux ans dans l’intention "d’éliminer" le futur Jésus annoncé par les prophètes.
Je ne suis pas le seul historien à dénoncer cette "rumeur" qui trouve sa source dans le seul évangile de Mathieu. Et je m’étonne que les journalistes laissent encore planer le doute car, s’il est un personnage historique dont on sait à peu près tout grâce à Flavius Josèphe, de ses actions glorieuses comme de ses méfaits, c’est bien Hérode le Grand. Tous les assassinats commis par son régime, l’historien juif nous en a donné la relation complète et détaillée. Nulle part il n’est écrit que le roi tout-puissant de Judée ait ordonné un massacre d’enfants comme Mathieu le prétend.
Et pourtant, Mathieu est un évangéliste sérieux et sincère. Il ne fait pas de doute qu’il évoque un événement dramatique, probablement un grand crime dont Hérode se serait rendu coupable durant son règne. Il s’agit donc de retrouver de quel événement il s’agit.
Il faut croire que les historiens ne sont guère curieux. La grosse affaire du règne d’Hérode est pourtant bien connue ; il s’agit de l’affaire de l’aigle d’or. C’est une histoire absolument incroyable où un roi mourant, perclus de douleurs et en plein délire shakespearien, essaie de sauver son régime et son œuvre en réprimant sauvagement une opposition qui a cru que son heure était arrivée.
Le roi avait fait ériger au-dessus de la grande porte du Temple un aigle d’or. Les docteurs exhortaient à le détruire (ce qui fut fait, car c’était contraire à la Loi)... Quarante jeunes gens comparurent devant Hérode... Les jeunes gens qui s’étaient fait descendre du toit et les docteurs furent brûlés vifs ; les autres prisonniers furent livrés aux bourreaux (extraits de Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, Livre I, chapitre XXXIII).
Quarante jeunes gens massacrés, cela fait tout de même un chiffre. Motivés par une foi religieuse, cela fait des martyrs. Instruits par les docteurs du temple, cela suppose qu’ils y recevaient une formation, qu’ils étaient donc des aspirants à la prêtrise. Or, le rouleau de la Règle des documents de Qumrân nous dit qu’une telle formation, chez les Esséniens, s’étalait sur deux ans, et que ce n’est qu’après ces deux ans de noviciat, que les candidats à la sainteté étaient intégrés à la communauté. Cela signifie qu’après deux ans de formation dans un lieu privilégié, les novices/enfants, devenus adultes dans la foi, s’en allaient dans diverses communautés extérieures pour y travailler et prêcher la bonne parole.
Mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu (Jean, I, 12, 13).
Il est probable qu’à l’époque de Mathieu, les lecteurs juifs "intelligents" savaient parfaitement décrypter un tel langage "analogique". L’évangéliste n’en est d’ailleurs pas l’inventeur ; il ne fait que reprendre, en toute bonne foi, un récit de l’Ancien Testament.
Lorsque, débordé par la prolifération du peuple hébreu, le pharaon ordonna : « Qu’on laisse vivre les filles, mais les fils, qu’on les jette dans le Nil ! », il est probable que tous les Juifs instruits dans ces textes anciens comprenaient que ces fils étaient, en réalité, des "fils de Dieu" candidats à la prêtrise et que ces filles désignaient les couches populaires, précieuse main-d’œuvre pour les chantiers pharaoniques. En fait, Pharaon demandait à ses responsables religieux d’arrêter cette source de recrutement qui mettait en péril l’équilibre de la société égyptienne.
Ce langage analogique n’est pas une exception dans le monde antique. Platon lui-même conseillait à une cité de se conduire comme une mère avec sa colonie/fille. Aristote parlait de la mère-cité et des filles-cités, les colonies, et je pourrais citer d’autres exemples.
Pour en revenir à Hérode le Grand, disons qu’il faut se méfier des jugements partisans. L’Histoire est souvent cruelle, soit, mais quoi qu’on dise, Hérode le Grand... c’était un sacré bonhomme.
piporiko- Super Star
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