A l'occasion de la fete de VERTIERES-le fameux discours-conference de FREDERICK
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A l'occasion de la fete de VERTIERES-le fameux discours-conference de FREDERICK
Les HAITIENS connaissent tous les bons a rien francais ;mais ils ne connaissent pas ceux qui dans notre continent ont lutte en solidarite avec le peuple haitien.
FREDERICK DOUGLASS (1817-1895)
qui etait reconnu comme l'un des grands orateurs du 19eme siecle americain etait MINISTRE PLENIPOTENTIAiRE du gouvernement americain sur le gouvernement de FLORVIL HYPPOLYTE.
Le discours etait prononce le 2 JANVIER 1893 a la FOIRE INTERNATIONALE de CHICAGO.
Voici un passage:
http://faculty.webster.edu/corbetre/haiti/history/1844-1915/douglass.htm
Parlant pour le nègre, je peux dire que nous devons beaucoup à Walker pour son appel ; à John Brown [applaudissements] pour le coup porté à Harper's Ferry, à Lundy et Garrison pour leur plaidoyer [applaudissements], nous devons beaucoup surtout à Thomas Clarkson, [applaudissements], à William Wilberforce, à Thomas Fowell Buxton, et à l'anti -les sociétés d'esclavage dans le pays et à l'étranger ; mais nous devons incomparablement plus à Haïti qu'à eux tous. [Applaudissements prolongés.] Je la considère comme la pionnière émancipatrice du XIXe siècle. [Applaudissements.] C'est son exemple courageux qui a tout d'abord fait prendre conscience au monde chrétien de la virilité du Noir. C'est moi qui ai la première éveillé le monde chrétien au sentiment « du danger de pousser trop loin l'énergie qui sommeille dans le bras d'un homme noir ». [Applaudissements.] Jusqu'à ce qu'Haïti frappe pour la liberté, la conscience du monde chrétien dormait profondément à cause de l'esclavage. Elle n'était guère troublée même par le rêve de ce crime contre la justice et la liberté. Le nègre était à ses yeux une créature semblable à un mouton, n'ayant aucun droit que les hommes blancs étaient tenus de respecter, un animal docile, une sorte d'âne, capable de porter des fardeaux et de recevoir des bandes d'un maître blanc sans ressentiment et sans résistance. La mission d'Haïti était de dissiper cette dégradation et cette dangereuse illusion, et de donner au monde une nouvelle et vraie révélation du caractère de l'homme noir. Cette mission, elle l'a accomplie et l'a bien exécutée. [Applaudissements.]
Jusqu'à ce qu'elle parle, aucune nation chrétienne n'avait aboli l'esclavage des nègres. Jusqu'à ce qu'elle parle, aucune nation chrétienne n'avait donné au monde un effort organisé pour abolir l'esclavage. Jusqu'à ce qu'elle parle le navire négrier, suivi de requins affamés, avides de dévorer les esclaves morts et mourants jetés par-dessus bord pour les nourrir, sillonnait en paix l'Atlantique Sud en peignant la mer du sang des nègres. Jusqu'à ce qu'elle parle, la traite des esclaves était sanctionnée par toutes les nations chrétiennes du monde, y compris notre terre de liberté et de lumière. Les hommes firent fortune par ce trafic infernal, et étaient estimés comme de bons chrétiens, et les types et représentations permanents du Sauveur du monde. Jusqu'à ce qu'Haïti parle, l'église était silencieuse et la chaire était muette. Les marchands d'esclaves ont vécu et les marchands d'esclaves sont morts. Des sermons funéraires furent prêchés sur eux, et d'eux il fut dit qu'ils moururent dans les triomphes de la foi chrétienne et allèrent au ciel parmi les justes.
Pour avoir une juste conception ou mesure de l'intelligence, de la solidarité et du courage viril du peuple d'Haïti lorsqu'il était sous la direction de Toussaint L'Ouverture, [applaudissements prolongés] et de l'intrépide Dessalines, vous devez vous rappeler quelles étaient les conditions dans lesquelles ils ont été entouré; que toutes les îles voisines étaient des exploitations esclavagistes, et qu'aucune de ces îles ne pouvait rechercher la sympathie, le soutien et la coopération. Elle a foulé le pressoir seule. Sa main était contre le monde chrétien, et la main du monde chrétien était contre elle. C'était un espoir désespéré, et elle savait ce qu'elle devait faire ou mourir.
Dans l'histoire grecque ou romaine, on ne trouve pas d'audace plus noble. Ce sera toujours un sujet d'émerveillement et d'étonnement pour les hommes réfléchis, qu'un peuple en esclavage abject, soumis au fouet, et maintenu dans l'ignorance des lettres, comme ces esclaves l'étaient, en ait assez su, ou ait laissé en eux assez de virilité, de combiner, d'organiser et de sélectionner pour eux-mêmes des dirigeants de confiance et avec des cœurs loyaux pour les suivre dans les mâchoires de la mort pour obtenir la liberté. [Applaudissements.]
En prévoyant l'avenir de ce peuple, j'insiste donc pour qu'une certaine importance soit donnée à ceci et à un autre grand fait initial : que la liberté d'Haïti n'a pas été donnée comme une aubaine, mais conquise comme un droit ! [Applaudissements.] Son peuple s'est battu pour cela. Ils ont souffert pour cela, et des milliers d'entre eux ont enduré les tortures les plus horribles et ont péri pour cela. Il est bien dit qu'un peuple à qui la liberté est donnée ne pourra jamais la porter aussi haut que ceux qui ont combattu et souffert pour la gagner. Ici, comme ailleurs, ce qui vient facilement est susceptible de partir facilement. Mais ce que l'homme se battra pour le gagner, l'homme se battra pour le maintenir. Haïti fut très tôt soumise à cette épreuve, et elle résista à cette épreuve comme de l'or pur. [Applaudissements.]
DANS L'ORIGINAL ANGLAIS
Speaking for the Negro, I can say, we owe much to Walker for his appeal; to John Brown [applause] for the blow struck at Harper's Ferry, to Lundy and Garrison for their advocacy [applause], We owe much especially to Thomas Clarkson, [applause], to William Wilberforce, to Thomas Fowell Buxton, and to the anti-slavery societies at home and abroad; but we owe incomparably more to Haiti than to them all. [Prolonged applause.] I regard her as the original pioneer emancipator of the nineteenth century. [Applause.] It was her one brave example that first of all started the Christian world into a sense of the Negro's manhood. I was she who first awoke the Christian world to a sense of "the danger of goading too far the energy that slumbers in a black man's arm." [Applause.] Until Haiti struck for freedom, the conscience of the Christian world slept profoundly over slavery. It was scarcely troubled even by a dream of this crime against justice and liberty. The Negro was in its estimation a sheep like creature, having no rights which white men were bound to respect, a docile animal, a kind of ass, capable of bearing burdens, and receiving strips from a white master without resentment, and without resistance. The mission of Haiti was to dispel this degradation and dangerous delusion, and to give to the world a new and true revelation of the black man's character. This mission she has performed and performed it well. [Applause.]
Until she spoke no Christian nation had abolished negro slavery. Until she spoke no christian nation had given to the world an organized effort to abolish slavery. Until she spoke the slave ship, followed by hungry sharks, greedy to devour the dead and dying slaves flung overboard to feed them, plouged in peace the South Atlantic painting the sea with the Negro's blood. Until she spoke, the slave trade was sanctioned by all the Christian nations of the world, and our land of liberty and light included. Men made fortunes by this infernal traffic, and were esteemed as good Christians, and the standing types and representations of the Saviour of the World. Until Haiti spoke, the church was silent, and the pulpit was dumb. Slavetraders lived and slave-traders died. Funeral sermons were preached over them, and of them it was said that they died in the triumphs of the christian faith and went to heaven among the just.
To have any just conception or measurement of the intelligence, solidarity and manly courage of the people of Haiti when under the lead of Toussaint L'Ouverture, [prolonged applause] and the dauntless Dessalines, you must remember what the conditions were by which they were surrounded; that all the neighboring islands were slaveholding, and that to no one of all these islands could she look for sympathy, support and co-operation. She trod the wine press alone. Her hand was against the Christian world, and the hand of the Christian world was against her. Her's was a forlorn hope, and she knew that she must do or die.
In Greek or Roman history nobler daring cannot be found. It will ever be a matter of wonder and astonishment to thoughtful men, that a people in abject slavery, subject to the lash, and kept in ignorance of letters, as these slaves were, should have known enough, or have had left in them enough manhood, to combine, to organize, and to select for themselves trusted leaders and with loyal hearts to follow them into the jaws of death to obtain liberty. [Applause.]
In forecasting the future of this people, then, I insist that some importance shall be given to this and to another grand initial fact: that the freedom of Haiti was not given as a boon, but conquered as a right ! [Applause.] Her people fought for it. They suffered for it, and thousands of them endured the most horrible tortures, and perished for it. It is well said that a people to whom freedom is given can never wear it as grandly as can they who have fought and suffered to gain it. Here, as elsewhere, what comes easily, is liable to go easily. But what man will fight to gain, that, man will fight to maintain. To this test Haiti was early subjected, and she stood this test like pure gold. [Applause.]
FREDERICK DOUGLASS (1817-1895)
qui etait reconnu comme l'un des grands orateurs du 19eme siecle americain etait MINISTRE PLENIPOTENTIAiRE du gouvernement americain sur le gouvernement de FLORVIL HYPPOLYTE.
Le discours etait prononce le 2 JANVIER 1893 a la FOIRE INTERNATIONALE de CHICAGO.
Voici un passage:
http://faculty.webster.edu/corbetre/haiti/history/1844-1915/douglass.htm
Parlant pour le nègre, je peux dire que nous devons beaucoup à Walker pour son appel ; à John Brown [applaudissements] pour le coup porté à Harper's Ferry, à Lundy et Garrison pour leur plaidoyer [applaudissements], nous devons beaucoup surtout à Thomas Clarkson, [applaudissements], à William Wilberforce, à Thomas Fowell Buxton, et à l'anti -les sociétés d'esclavage dans le pays et à l'étranger ; mais nous devons incomparablement plus à Haïti qu'à eux tous. [Applaudissements prolongés.] Je la considère comme la pionnière émancipatrice du XIXe siècle. [Applaudissements.] C'est son exemple courageux qui a tout d'abord fait prendre conscience au monde chrétien de la virilité du Noir. C'est moi qui ai la première éveillé le monde chrétien au sentiment « du danger de pousser trop loin l'énergie qui sommeille dans le bras d'un homme noir ». [Applaudissements.] Jusqu'à ce qu'Haïti frappe pour la liberté, la conscience du monde chrétien dormait profondément à cause de l'esclavage. Elle n'était guère troublée même par le rêve de ce crime contre la justice et la liberté. Le nègre était à ses yeux une créature semblable à un mouton, n'ayant aucun droit que les hommes blancs étaient tenus de respecter, un animal docile, une sorte d'âne, capable de porter des fardeaux et de recevoir des bandes d'un maître blanc sans ressentiment et sans résistance. La mission d'Haïti était de dissiper cette dégradation et cette dangereuse illusion, et de donner au monde une nouvelle et vraie révélation du caractère de l'homme noir. Cette mission, elle l'a accomplie et l'a bien exécutée. [Applaudissements.]
Jusqu'à ce qu'elle parle, aucune nation chrétienne n'avait aboli l'esclavage des nègres. Jusqu'à ce qu'elle parle, aucune nation chrétienne n'avait donné au monde un effort organisé pour abolir l'esclavage. Jusqu'à ce qu'elle parle le navire négrier, suivi de requins affamés, avides de dévorer les esclaves morts et mourants jetés par-dessus bord pour les nourrir, sillonnait en paix l'Atlantique Sud en peignant la mer du sang des nègres. Jusqu'à ce qu'elle parle, la traite des esclaves était sanctionnée par toutes les nations chrétiennes du monde, y compris notre terre de liberté et de lumière. Les hommes firent fortune par ce trafic infernal, et étaient estimés comme de bons chrétiens, et les types et représentations permanents du Sauveur du monde. Jusqu'à ce qu'Haïti parle, l'église était silencieuse et la chaire était muette. Les marchands d'esclaves ont vécu et les marchands d'esclaves sont morts. Des sermons funéraires furent prêchés sur eux, et d'eux il fut dit qu'ils moururent dans les triomphes de la foi chrétienne et allèrent au ciel parmi les justes.
Pour avoir une juste conception ou mesure de l'intelligence, de la solidarité et du courage viril du peuple d'Haïti lorsqu'il était sous la direction de Toussaint L'Ouverture, [applaudissements prolongés] et de l'intrépide Dessalines, vous devez vous rappeler quelles étaient les conditions dans lesquelles ils ont été entouré; que toutes les îles voisines étaient des exploitations esclavagistes, et qu'aucune de ces îles ne pouvait rechercher la sympathie, le soutien et la coopération. Elle a foulé le pressoir seule. Sa main était contre le monde chrétien, et la main du monde chrétien était contre elle. C'était un espoir désespéré, et elle savait ce qu'elle devait faire ou mourir.
Dans l'histoire grecque ou romaine, on ne trouve pas d'audace plus noble. Ce sera toujours un sujet d'émerveillement et d'étonnement pour les hommes réfléchis, qu'un peuple en esclavage abject, soumis au fouet, et maintenu dans l'ignorance des lettres, comme ces esclaves l'étaient, en ait assez su, ou ait laissé en eux assez de virilité, de combiner, d'organiser et de sélectionner pour eux-mêmes des dirigeants de confiance et avec des cœurs loyaux pour les suivre dans les mâchoires de la mort pour obtenir la liberté. [Applaudissements.]
En prévoyant l'avenir de ce peuple, j'insiste donc pour qu'une certaine importance soit donnée à ceci et à un autre grand fait initial : que la liberté d'Haïti n'a pas été donnée comme une aubaine, mais conquise comme un droit ! [Applaudissements.] Son peuple s'est battu pour cela. Ils ont souffert pour cela, et des milliers d'entre eux ont enduré les tortures les plus horribles et ont péri pour cela. Il est bien dit qu'un peuple à qui la liberté est donnée ne pourra jamais la porter aussi haut que ceux qui ont combattu et souffert pour la gagner. Ici, comme ailleurs, ce qui vient facilement est susceptible de partir facilement. Mais ce que l'homme se battra pour le gagner, l'homme se battra pour le maintenir. Haïti fut très tôt soumise à cette épreuve, et elle résista à cette épreuve comme de l'or pur. [Applaudissements.]
DANS L'ORIGINAL ANGLAIS
Speaking for the Negro, I can say, we owe much to Walker for his appeal; to John Brown [applause] for the blow struck at Harper's Ferry, to Lundy and Garrison for their advocacy [applause], We owe much especially to Thomas Clarkson, [applause], to William Wilberforce, to Thomas Fowell Buxton, and to the anti-slavery societies at home and abroad; but we owe incomparably more to Haiti than to them all. [Prolonged applause.] I regard her as the original pioneer emancipator of the nineteenth century. [Applause.] It was her one brave example that first of all started the Christian world into a sense of the Negro's manhood. I was she who first awoke the Christian world to a sense of "the danger of goading too far the energy that slumbers in a black man's arm." [Applause.] Until Haiti struck for freedom, the conscience of the Christian world slept profoundly over slavery. It was scarcely troubled even by a dream of this crime against justice and liberty. The Negro was in its estimation a sheep like creature, having no rights which white men were bound to respect, a docile animal, a kind of ass, capable of bearing burdens, and receiving strips from a white master without resentment, and without resistance. The mission of Haiti was to dispel this degradation and dangerous delusion, and to give to the world a new and true revelation of the black man's character. This mission she has performed and performed it well. [Applause.]
Until she spoke no Christian nation had abolished negro slavery. Until she spoke no christian nation had given to the world an organized effort to abolish slavery. Until she spoke the slave ship, followed by hungry sharks, greedy to devour the dead and dying slaves flung overboard to feed them, plouged in peace the South Atlantic painting the sea with the Negro's blood. Until she spoke, the slave trade was sanctioned by all the Christian nations of the world, and our land of liberty and light included. Men made fortunes by this infernal traffic, and were esteemed as good Christians, and the standing types and representations of the Saviour of the World. Until Haiti spoke, the church was silent, and the pulpit was dumb. Slavetraders lived and slave-traders died. Funeral sermons were preached over them, and of them it was said that they died in the triumphs of the christian faith and went to heaven among the just.
To have any just conception or measurement of the intelligence, solidarity and manly courage of the people of Haiti when under the lead of Toussaint L'Ouverture, [prolonged applause] and the dauntless Dessalines, you must remember what the conditions were by which they were surrounded; that all the neighboring islands were slaveholding, and that to no one of all these islands could she look for sympathy, support and co-operation. She trod the wine press alone. Her hand was against the Christian world, and the hand of the Christian world was against her. Her's was a forlorn hope, and she knew that she must do or die.
In Greek or Roman history nobler daring cannot be found. It will ever be a matter of wonder and astonishment to thoughtful men, that a people in abject slavery, subject to the lash, and kept in ignorance of letters, as these slaves were, should have known enough, or have had left in them enough manhood, to combine, to organize, and to select for themselves trusted leaders and with loyal hearts to follow them into the jaws of death to obtain liberty. [Applause.]
In forecasting the future of this people, then, I insist that some importance shall be given to this and to another grand initial fact: that the freedom of Haiti was not given as a boon, but conquered as a right ! [Applause.] Her people fought for it. They suffered for it, and thousands of them endured the most horrible tortures, and perished for it. It is well said that a people to whom freedom is given can never wear it as grandly as can they who have fought and suffered to gain it. Here, as elsewhere, what comes easily, is liable to go easily. But what man will fight to gain, that, man will fight to maintain. To this test Haiti was early subjected, and she stood this test like pure gold. [Applause.]
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