Haiti en Marche autour du desarmement du secteur prive
Page 1 sur 1
Haiti en Marche autour du desarmement du secteur prive
SECTEUR PRIVE/DESARMEMENT
Ils ne désarmaient pas tous mais tous étaient visés
PORT-AU-PRINCE, 19 Août - On a annoncé pour la première fois une remise d'armes par le secteur privé.
Celui-ci se les était procuré pour assurer la défense de ses vies et de ses biens pendant les périodes troublées que vient de traverser la nation, et tout particulièrement les années qui ont suivi le renversement par la force du président Aristide en février 2004.
Le président de la CNDDR (Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion) parle de 7 armes, des fusils automatiques, des armes de guerre.
Alix Fils-Aimé n'a pas identifié qui était les détenteurs de ces armes. A quoi bon ! Mais tout comme pour celles reçues la même semaine dans le quartier populaire de Martissant (sud de la capitale), il souligne que c'est peu par rapport au nombre devant être en circulation. Rappelant le chiffre de 250.000 cité par une ONG spécialisée (Small Arms Survey) qui aurait investigué en Haïti en 2005.
Le responsable national du désarmement invite donc les patrons d'entreprises et tout autre civil à faire confiance aux forces de l'ordre (police nationale et mission onusienne) et à remettre les armes qu'ils détiendraient illégalement.
En même temps, il les invite aussi à faire part de leurs préoccupations en matière de sécurité pour eux-mêmes et pour leurs entreprises.
Le gouvernement est en train d'accélérer, rassure Alix Fils-Aimé, le processus de régularisation des licences, chaque citoyen ayant droit légalement au port d'armes pour son auto-défense, stipule la constitution haïtienne en vigueur.
La sécurité devenue un big business...
Mais en même temps aussi, l'Etat a ordonné aux agences privées de sécurité de se mettre en règle ou de fermer leurs portes. Le délai accordé prend fin en ce mois d'août. Désormais, toute agence de sécurité doit satisfaire à des critères précis : licences en règle, régularisation des armes utilisées, moralité du personnel engagé. Etc.
On dit que bon nombre de ces agences sont actuellement fermées, et qu'elles le resteront tant qu'elles n'auront pas rempli les exigences légales fixées.
La sécurité est devenue un big business depuis les premiers troubles politiques des années 80 et 90. Mais qui va monter en flèche avec la généralisation des violences dans les années qui ont précédé et qui suivront la chute d'Aristide en février 2004.
Et quand le kidnapping se mit de la partie, tout grand patron et tout membre de sa proche famille ne se déplace pas sans un ou plusieurs body guards.
Quand on pense qu'avant le coup d'état des généraux Cédras et Michel François en septembre 1991, on circulait sans problème qui que vous soyez !
Mais ce fourmillement anarchique s'explique aussi du fait qu'il n'existait plus aucun contrôle, plus précisément que l'Etat était inexistant dans ce domaine aussi.
Récemment un gardien de sécurité a tué quelqu'un puis a pris la fuite. C'est la goutte d'eau qui aurait porté le gouvernement à passer à l'action.
Prendre le temps d'écouter...
Dans un pays déchiré par la violence des gangs (politique et non politique), le trafic de la drogue et le kidnapping, un tel laxisme est tout simplement inouï. A moins que cela ait été intentionnel, bien sûr.
Le gouvernement a su résister aux pressions des secteurs dits populaires pour envoyer les casques bleus perquisitionner les quartiers bourgeois - s'il en est - comme pour les quartiers populaires (Cité Soleil, Martissant, Raboteaux aux Gonaïves etc).
L'opération concernant le secteur privé est mené, si l'on peut dire, au porte à porte. Le président de la commission de désarmement ayant des réunions avec des associations ou des groupes ou dans des clubs fréquentés par les patrons d'entreprises. Il prend le temps d'écouter aussi leurs doléances.
Mais cela ne signifie pas que ces derniers aient carte blanche.
Ainsi toute arme dont son porteur n'est pas en mesure de montrer le permis, est automatiquement saisie et son propriétaire peut aller directement derrière les barreaux.
Un fameux faux malentendu...
Nous reprenons : vous êtes surpris vous promenant avec une arme pour laquelle vous n'avez pas de permis, qui que vous soyez, vous pouvez finir au prochain poste de police.
On ne compte plus les cas survenus ces derniers temps.
Il y a même eu un fameux faux malentendu. Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince repère des véhicules non autorisés roulant avec une plaque " Officiel. " Renseignements pris : ce sont des voitures du corps de sécurité de l'ambassade américaine qui servent souvent de couverture aux officiels haïtiens de la police.
Mais on trouve à bord des armes non enregistrées. Elles sont saisies et celui qui les porte est appréhendé.
Voici donc un dernier secteur à investiguer par la commission nationale de désarmement. Les armes circulant dans le milieu international sont-elles toutes en règle ?
Quand on pense qu'un bon nombre de fusils pris aux gangs de Cité Soleil (Fils-Aimé dixit) appartenaient aux ex-forces armées d'Haïti ou aux policiers renvoyés du corps.
Mais de la même façon, il se dit que des armes auraient été volées aux forces étrangères, et pour commencer aux Marines qui avaient débarqué en 1994 ramenant le président Aristide après trois années d'exil à Washington.
Désarmement aussi des esprits...
Le travail de désarmement avance lentement, selon une stratégie trop nuancée au goût de certains, mais personne n'est épargné, et au moindre faux-pas, vous êtes rattrapé par la loi, qui que vous soyez.
Mais le désarmement ne saurait être complet s'il n'y a aussi désarmement des esprits. Aussi la vraie réussite ne dépend plus de la commission mais de chacun de nous.
Mais ça c'est loin d'être gagné. A écouter certains chefs OP (organisations populaires). Mais aussi les réactions soulevées immédiatement dans le camp d'en face. La sagesse que commande une telle situation ne semble pas pour demain. Hélas.
Editorial, Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince
Ils ne désarmaient pas tous mais tous étaient visés
PORT-AU-PRINCE, 19 Août - On a annoncé pour la première fois une remise d'armes par le secteur privé.
Celui-ci se les était procuré pour assurer la défense de ses vies et de ses biens pendant les périodes troublées que vient de traverser la nation, et tout particulièrement les années qui ont suivi le renversement par la force du président Aristide en février 2004.
Le président de la CNDDR (Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion) parle de 7 armes, des fusils automatiques, des armes de guerre.
Alix Fils-Aimé n'a pas identifié qui était les détenteurs de ces armes. A quoi bon ! Mais tout comme pour celles reçues la même semaine dans le quartier populaire de Martissant (sud de la capitale), il souligne que c'est peu par rapport au nombre devant être en circulation. Rappelant le chiffre de 250.000 cité par une ONG spécialisée (Small Arms Survey) qui aurait investigué en Haïti en 2005.
Le responsable national du désarmement invite donc les patrons d'entreprises et tout autre civil à faire confiance aux forces de l'ordre (police nationale et mission onusienne) et à remettre les armes qu'ils détiendraient illégalement.
En même temps, il les invite aussi à faire part de leurs préoccupations en matière de sécurité pour eux-mêmes et pour leurs entreprises.
Le gouvernement est en train d'accélérer, rassure Alix Fils-Aimé, le processus de régularisation des licences, chaque citoyen ayant droit légalement au port d'armes pour son auto-défense, stipule la constitution haïtienne en vigueur.
La sécurité devenue un big business...
Mais en même temps aussi, l'Etat a ordonné aux agences privées de sécurité de se mettre en règle ou de fermer leurs portes. Le délai accordé prend fin en ce mois d'août. Désormais, toute agence de sécurité doit satisfaire à des critères précis : licences en règle, régularisation des armes utilisées, moralité du personnel engagé. Etc.
On dit que bon nombre de ces agences sont actuellement fermées, et qu'elles le resteront tant qu'elles n'auront pas rempli les exigences légales fixées.
La sécurité est devenue un big business depuis les premiers troubles politiques des années 80 et 90. Mais qui va monter en flèche avec la généralisation des violences dans les années qui ont précédé et qui suivront la chute d'Aristide en février 2004.
Et quand le kidnapping se mit de la partie, tout grand patron et tout membre de sa proche famille ne se déplace pas sans un ou plusieurs body guards.
Quand on pense qu'avant le coup d'état des généraux Cédras et Michel François en septembre 1991, on circulait sans problème qui que vous soyez !
Mais ce fourmillement anarchique s'explique aussi du fait qu'il n'existait plus aucun contrôle, plus précisément que l'Etat était inexistant dans ce domaine aussi.
Récemment un gardien de sécurité a tué quelqu'un puis a pris la fuite. C'est la goutte d'eau qui aurait porté le gouvernement à passer à l'action.
Prendre le temps d'écouter...
Dans un pays déchiré par la violence des gangs (politique et non politique), le trafic de la drogue et le kidnapping, un tel laxisme est tout simplement inouï. A moins que cela ait été intentionnel, bien sûr.
Le gouvernement a su résister aux pressions des secteurs dits populaires pour envoyer les casques bleus perquisitionner les quartiers bourgeois - s'il en est - comme pour les quartiers populaires (Cité Soleil, Martissant, Raboteaux aux Gonaïves etc).
L'opération concernant le secteur privé est mené, si l'on peut dire, au porte à porte. Le président de la commission de désarmement ayant des réunions avec des associations ou des groupes ou dans des clubs fréquentés par les patrons d'entreprises. Il prend le temps d'écouter aussi leurs doléances.
Mais cela ne signifie pas que ces derniers aient carte blanche.
Ainsi toute arme dont son porteur n'est pas en mesure de montrer le permis, est automatiquement saisie et son propriétaire peut aller directement derrière les barreaux.
Un fameux faux malentendu...
Nous reprenons : vous êtes surpris vous promenant avec une arme pour laquelle vous n'avez pas de permis, qui que vous soyez, vous pouvez finir au prochain poste de police.
On ne compte plus les cas survenus ces derniers temps.
Il y a même eu un fameux faux malentendu. Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince repère des véhicules non autorisés roulant avec une plaque " Officiel. " Renseignements pris : ce sont des voitures du corps de sécurité de l'ambassade américaine qui servent souvent de couverture aux officiels haïtiens de la police.
Mais on trouve à bord des armes non enregistrées. Elles sont saisies et celui qui les porte est appréhendé.
Voici donc un dernier secteur à investiguer par la commission nationale de désarmement. Les armes circulant dans le milieu international sont-elles toutes en règle ?
Quand on pense qu'un bon nombre de fusils pris aux gangs de Cité Soleil (Fils-Aimé dixit) appartenaient aux ex-forces armées d'Haïti ou aux policiers renvoyés du corps.
Mais de la même façon, il se dit que des armes auraient été volées aux forces étrangères, et pour commencer aux Marines qui avaient débarqué en 1994 ramenant le président Aristide après trois années d'exil à Washington.
Désarmement aussi des esprits...
Le travail de désarmement avance lentement, selon une stratégie trop nuancée au goût de certains, mais personne n'est épargné, et au moindre faux-pas, vous êtes rattrapé par la loi, qui que vous soyez.
Mais le désarmement ne saurait être complet s'il n'y a aussi désarmement des esprits. Aussi la vraie réussite ne dépend plus de la commission mais de chacun de nous.
Mais ça c'est loin d'être gagné. A écouter certains chefs OP (organisations populaires). Mais aussi les réactions soulevées immédiatement dans le camp d'en face. La sagesse que commande une telle situation ne semble pas pour demain. Hélas.
Editorial, Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince
gwotoro- Super Star
-
Nombre de messages : 3974
Localisation : Canada
Date d'inscription : 20/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: le balancier
Sujets similaires
» Haiti en Marche - Secteur privé haïtien: s'unir ou périr !
» Haiti en Marche - Editorial autour de la mort de Gerard Jean-Juste
» Desarmement: Point de vue d'Haiti en Marche
» Haiti en Marche autour de la cherete de la vie
» Haiti en Marche: Une alliance étudiants - secteur populaire est-elle possible?
» Haiti en Marche - Editorial autour de la mort de Gerard Jean-Juste
» Desarmement: Point de vue d'Haiti en Marche
» Haiti en Marche autour de la cherete de la vie
» Haiti en Marche: Une alliance étudiants - secteur populaire est-elle possible?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum