PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
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PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Rappel du premier message :
Qu'il est doux, qu'il est doux d'écouter des histoires. Des histoires du temps passé.
A. de Vigny
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C’est un devoir pour tout bon citoyen de bien comprendre son passé pour mieux aborder l’avenir. Surtout pour nous, Haitiens qui cherchons notre voie après bien des soubresauts et des violences de notre histoire. Je propose à ceux et celles qui semblent concerner toute une série de reportages historiques sur les pages sombres de notre histoire.
Je ne cible pas nécessairement un régime politique ni non plus un chef politique. Mes reportages visent surtout les groupes militaristes concernés par la question. Il peut sagir aussi des dirigeants politiques et les agents des Forces Armées d’hati. En géneral tous ceux qui reviennent directement et indirectement dans l’actualité en matière de violence et des crimes sur la population.
Le temps venu pour le faire me motive au plus haut point. Les forces traditionelles de la violence de toutes les tendances envoient des signaux clairs. Elles s'organisent pour un éventuel retour au pouvoir en 2011.
Comme si ce pays est né comme on dit au Québec pour un petit pain ou rien du tout.
Cette chronique qui va être régulière a pour but de rappeler les moments terribles que les dictactures et leurs bras armés nous sont habitués. Au nom de la liberté de parler, je veux réveiller les consciences sur un passé qui nous a conduit là ou nous sommes. Je n'ai nulle intention de jouer à la morale. Non plus de me lancer dans des débâts stériles avec les ténors et les thuriféraires des régimes pourris du passé. Je veux simplément rappeller les igonomies que ses marchands de malheur sont capables.
A. de Vigny
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C’est un devoir pour tout bon citoyen de bien comprendre son passé pour mieux aborder l’avenir. Surtout pour nous, Haitiens qui cherchons notre voie après bien des soubresauts et des violences de notre histoire. Je propose à ceux et celles qui semblent concerner toute une série de reportages historiques sur les pages sombres de notre histoire.
Je ne cible pas nécessairement un régime politique ni non plus un chef politique. Mes reportages visent surtout les groupes militaristes concernés par la question. Il peut sagir aussi des dirigeants politiques et les agents des Forces Armées d’hati. En géneral tous ceux qui reviennent directement et indirectement dans l’actualité en matière de violence et des crimes sur la population.
Le temps venu pour le faire me motive au plus haut point. Les forces traditionelles de la violence de toutes les tendances envoient des signaux clairs. Elles s'organisent pour un éventuel retour au pouvoir en 2011.
Comme si ce pays est né comme on dit au Québec pour un petit pain ou rien du tout.
Cette chronique qui va être régulière a pour but de rappeler les moments terribles que les dictactures et leurs bras armés nous sont habitués. Au nom de la liberté de parler, je veux réveiller les consciences sur un passé qui nous a conduit là ou nous sommes. Je n'ai nulle intention de jouer à la morale. Non plus de me lancer dans des débâts stériles avec les ténors et les thuriféraires des régimes pourris du passé. Je veux simplément rappeller les igonomies que ses marchands de malheur sont capables.
Dernière édition par le Mar 9 Oct 2007 - 15:04, édité 6 fois
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Jeu de rôle: dindon de la farce
Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Se konsa yo pral di pou zèv Tutud yo. Menm jan ak zèv papa Dok. Lesansyel se retni saki bon ki jete saki pa kanpe sou anyen.
Pi fo se estatistik jounal lavalasyen tankou Haiti en Marche ak Haiti Progèsde Ti Ben Mephisto. Kote pwoblèm lan.
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Jeu de rôle: dindon de la farce
Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
L'Express du 08/01/2004
La trahison d'Aristide
de notre envoyé spécial Vincent Hugeux
A l'heure du bicentenaire de l'indépendance, le «président des pauvres» affiche un piètre bilan. Dans un pays à la dérive, marqué par la violence et le non-droit, il est toujours président et les pauvres n'ont jamais été si pauvres.
'est un infâme cloaque. Un fatras de tôles rouillées, flottant sur des flaques irisées et verdâtres. Dans une puanteur tenace, des gamins nus ou en haillons pataugent sur des amas d'immondices, tandis que leurs aînés, souillés jusqu'au torse, s'échinent à curer un égout engorgé. Bienvenue à Ti'Ayiti, l'une des enclaves les plus sordides de Cité-Soleil, l'immense bidonville de Port-au-Prince. Assourdis par le vent de fronde qui balaie depuis un mois Haïti, les échos du bicentenaire du seul Etat souverain né d'une révolte d'esclaves, célébré le 1er janvier, n'ont guère égayé ce bourbier. Pour autant, nul ici n'accable Jean-Bertrand Aristide, le président que défient dans la rue les campus et les élites. Rien, chez les humbles, ne paraît ternir l'aura du prêtre défroqué. «On lui ment, tranche Noëlsaint Dieufait, maire adjoint de Cité-Soleil. Au Palais national, Aristide me reçoit comme un prince. Mais une muraille de Jéricho a surgi entre nous.» Alors, Noëlsaint embouche la trompette du complot. La misère? L'effarante mortalité infantile, les ravages du sida, le chômage, dont pâtissent les trois quarts des actifs, l'analphabétisme, qui entrave un adulte sur deux? Tout ça, c'est la faute aux colonialistes - Américains et Français en tête - que hérisse la fierté de la «première République nègre»; aux patrons mulâtres, exploiteurs impénitents; aux étudiants manipulés; voire aux ministres et conseillers, «qui nous paient pour qu'on chante leurs louanges». «Titid» (Aristide), il va de soi, ne peut être partout. «Sur un appel de lui, claironne un caïd du quartier, gabardine kaki et cagoule de laine retroussée sur le front, on fonce par milliers au Champ-de-Mars», terminus de tous les défilés.
En partie régentée par des gangs armés, Cité-Soleil reste l'un des ultimes bastions du mouvement Lavalas - en créole, l'avalanche - la nébuleuse militante dévouée corps et âme à l'ancien curé salésien de Saint-Jean-Bosco. C'est dans ces taudis que le pouvoir recrute les «chimères», jeunes nervis lancés aux trousses de l'ennemi. A l'heure des comptes, ces héritiers des tontons macoutes de l'ère Duvalier et des «attachés» apparus au temps de la junte de Raoul Cédras (1991-1994) viennent empocher sur le seuil du ministère de l'Intérieur les quelques billets de 25 gourdes (un demi-euro environ) que mérite leur zèle. Le 5 décembre dernier, on a ainsi vu une cohorte de chimè, convoyés et guidés par des policiers en tenue, donner l'assaut à la faculté des sciences humaines, théâtre d'un meeting pacifique. Dans leur sillage, des locaux dévastés et une trentaine de blessés, dont le recteur Pierre-Marie Paquiot, les deux jambes fracturées à coups de barre de fer. Les errements de la police nationale (PNH), bricolée voilà dix ans sur les décombres d'une armée putschiste dissoute, reflètent la dérive d'un régime enclin, pour survivre, à orchestrer la violence. Ses unités antiémeutes peuvent tout autant protéger une foule de marcheurs des rafales d'un commando de chimères que harceler les manifestants ou les livrer aux casseurs. «Une police politisée, passive ou complice», accuse Hérold Jean-François, directeur de Radio Ibo. «Un corps mal formé, mal payé, mal équipé, infiltré par les macoutes, perméable à la corruption et rongé par l'argent de la drogue, admet en écho une ministre d'Aristide. Jamais nous n'avons pu en faire un instrument d'ordre et de sécurité.» Sur injonction du magistrat français Louis Joinet, expert nommé par le secrétaire général de l'ONU, les autorités ont promis en août dernier de démanteler les «brigades spéciales», milices supplétives opérant en tee-shirts noirs. «On les a vus à l'œuvre trois semaines plus tard», soupire un avocat de Cap Haïtien (nord).
Un pays qui a secoué le joug de l'esclavage ne peut retourner à la barbarie
Dans ce commissariat de Cité-Soleil, deux agents tuent le temps. Désœuvrés, désabusés et, au sens propre du terme, désarmés. Cinq jours plus tôt, l'un d'eux s'est vu confisquer son revolver de service en pleine rue. La cellule de garde à vue est vide: coffrer un gars du cru requiert un mélange d'héroïsme et de folie. Quant aux deux véhicules garés dans la cour, ils sont paralysés par les pannes. Contraint de lâcher du lest, «Titid» a annoncé, voilà peu, une énième réforme de la PNH. Reste que, de l'aveu même d'un superflic haïtien, aucune mutation, fût-elle mineure, n'échappe à la présidence. Tout juste nommé à la tête de la police, Jean-Robert Faveur a fui aux Etats-Unis en juin 2003, écœuré par le clientélisme en vigueur. De fait, certaines promotions pour services rendus laissent pantois. Agent de base, un certain Jeanty Edner a ainsi gravi d'un coup huit échelons de la hiérarchie pour accéder au rang d'inspecteur général. Impliqué dans la liquidation d'un porte-flingue devenu encombrant, Harold Adéclat officie désormais à la direction de la logistique. Torture, extorsion, enlèvements: au péril de leur vie, les défenseurs des droits de l'homme dénoncent l'impunité déroutante dont jouissent d'autres protégés du pouvoir. Le commissaire Négupe Simon peut, sans nuire à son avancement, exécuter de quatre balles dans la tête une jeune femme coupable d'avoir, au plus fort d'une querelle conjugale, atteint d'une pierre mal ajustée son véhicule. De même, les proches de James Montas, policier violeur, ont saboté en toute quiétude une comparution, menaçant la victime et ses avocats. Quant à Josaphat Civil, il sait que ses collègues refusent d'exécuter le mandat d'arrêt que lui vaut le meurtre présumé de trois frères, commis en décembre 2002. L'exemple vient de haut. Washington suspecte plusieurs élus lavalassiens - tout comme un opposant de Cap Haïtien - de collusion avec les trafiquants de cocaïne. Ses agents ont d'ailleurs mis à l'ombre Jacques Ketant, dealer notoire familier du couple présidentiel.
© Thierry Dudoit/L'Express
Slogans anti-Aristide, lors d'une manifestation à Port-au-Prince, le 11 décembre 2003. «Trop de sang a coulé. Il faut qu'Aristide parte...»
A suivre
Dernière édition par le Dim 4 Nov 2007 - 10:53, édité 1 fois
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Paru dans L'Express du 08/01/2004
La trahison d'Aristide
de notre envoyé spécial Vincent Hugeux
Traitement «zéro tolérance»
Même motif, même punition: le Palais national régit aussi les carrières de magistrats. Aristide a beau jeu de sommer les juges d'«assumer leurs responsabilités». «Au moins 70% d'entre eux sont muselés par l'argent ou les honneurs, objecte Renan Hedouville, animateur du Comité des avocats pour le respect des libertés individuelles (Carli). Les autres subissent de terribles pressions.» Au point d'en être réduits à choisir entre la révocation, la démission, le maquis et l'exil. Les justiciables, eux, rechignent à porter plainte, par peur des représailles. «Etre victime, confie l'une des sources de Louis Joinet, c'est déjà être coupable.» Cible favorite des porte-flingues de Lavalas, les médias indépendants collectionnent les dénis de justice. Près de quatre années après les faits, les assassins de Jean Dominique, directeur de Radio Haïti Inter, courent toujours. Juges terrorisés, lynchage ou décès inexpliqué de deux meurtriers supposés, mandats restés lettre morte: l'instruction est un modèle du genre. Rescapée de l'attentat qui coûta la vie le jour de Noël 2002 à son garde du corps, la veuve du journaliste, Michèle Montas, lauréate en décembre dernier du prix Reporters sans frontières, a dû trouver refuge à l'étranger puis, la mort dans l'âme, fermer la station. Le cas de Brignol Lindor, patron d'une radio de Petit Goâve massacré à la machette voilà plus de deux ans, paraît plus troublant encore. Membres d'une «organisation populaire» de la mouvance Lavalas, les dix tueurs inculpés ont avoué, sinon revendiqué leur crime. Qu'importe: aucun ne dort sous les verrous. Pis, le tribunal refuse à la famille, exilée en France, le statut de partie civile. Et ne retient aucune charge contre Dumay Bony, un élu aristidien qui avait préconisé d'appliquer au «terroriste» Lindor le traitement «zéro tolérance».
Zéro tolérance: la formule date du 28 juin 2001. Ce jour-là, Jean-Bertrand Aristide invite les Haïtiens à éradiquer l'insécurité. Fidèle à sa vieille fascination pour la justice populaire, il déclenche en fait une vague de règlements de comptes et d'expéditions punitives. Bien sûr, Titid voulait ainsi, à l'en croire, astreindre les délinquants aux seules rigueurs de la loi. Mais le mal est fait. Et ses effets perdurent. «Dans le mois écoulé, précise un prêtre, nous avons recensé une centaine d'assassinats, crapuleux pour l'essentiel. Dans ma paroisse, on a ramassé deux têtes coupées exposées à la vue de tous. Il s'agit d'entretenir un climat de terreur. De prouver que nul n'est à l'abri. Pas plus l'enfant des rues que la marchande ou l'homme d'affaires. Cette volonté de châtier soi-même, c'est aussi la rançon d'une justice discréditée.» La soif de jistis peut bien demeurer l'une des incantations rituelles du lexique aristidien: «Le pays, écrit Louis Joinet dans un rapport accablant, glisse de l'Etat de droit à l'Etat d'impunité.»
«Nous vivons sous une dictature hypocrite, avance Hérold Jean-François. Un despotisme épris du langage de la démocratie.» «Sous les Duvalier, renchérit l'avocat Renan Hedouville, le combat nous opposait à une tyrannie sans fard. Au fond, tout était plus simple.» A une nuance près: le téléphone cellulaire, le réseau Internet et les radios contestataires déjouent la répression. «D'autant, argue un activiste, que, depuis la déroute de Baby Doc [1986], nous avons pris goût à la liberté.» Evêque auxiliaire de Port-au-Prince, Mgr Pierre-André Dumas, exerce volontiers la sienne. Pour preuve, cette sainte colère relayée début décembre par Télé Haïti, la seule chaîne indépendante - et câblée - du pays. «Trop, c'est trop! tonne le prélat quadragénaire. Assez de meurtres, de viols, de brutalité, de gabegie, de corruption, de combines, de trafic de drogue et de mensonge. Assez de juges vendus ou bâillonnés, d'extorsions. Un pays qui a secoué le joug de l'esclavage ne peut retourner à la barbarie. Chaque fois qu'un être se croit investi de pouvoirs divins, l'humanité recule. L'heure de la délivrance approche.» Trois heures après notre entretien, une balle a traversé la voiture de l'évêque, sans l'atteindre. Depuis, il change d'abri chaque nuit.
Le naufrage de Haïti, ce bout d'île désolé des Caraïbes, est aussi celui d'un capitaine égocentrique et populiste. «Je croyais en Titid, confesse Gary, futur sociologue. Son élection, en 1990, m'a comblé. Tout comme son retour, quatre ans plus tard, lorsque les troupes américaines ont chassé la junte. C'était un homme d'Eglise. Il incarnait une exigence morale. Qu'est-il devenu? Un chef de bande, occupé à raviver les anciennes blessures sociales et raciales. Pauvres contre nantis. Noirs contre métis. Après deux cents ans d'histoire, un tel spectacle nous fait honte.» Reclus dans sa villa cossue de Tabarre ou dans un immense palais d'un blanc virginal, vainement rebaptisé «Maison du peuple», isolé par une coterie de courtisans médiocres souvent issus des services de sécurité, le frêle prêcheur au strabisme sartrien s'obstine à invoquer des valeurs dévoyées, usées jusqu'à la corde. La concertation, le dialogue, la dignité. On l'entend répéter à l'envi que la violence est «inacceptable», que l'université ou le droit de vote sont «sacrés». Et, puisque la magie du verbe s'étiole, puisque le charisme d'hier ne rassasie plus, et à grand-peine, que les crève-la-faim, l'ancien disciple de la théologie de la libération se tourne vers les divinités de ce vaudou dont les patriarches flétrissent les méfaits de l'Occident chrétien.
Paru dans L'Express du 08/01/2004
La trahison d'Aristide
de notre envoyé spécial Vincent Hugeux
Traitement «zéro tolérance»
Même motif, même punition: le Palais national régit aussi les carrières de magistrats. Aristide a beau jeu de sommer les juges d'«assumer leurs responsabilités». «Au moins 70% d'entre eux sont muselés par l'argent ou les honneurs, objecte Renan Hedouville, animateur du Comité des avocats pour le respect des libertés individuelles (Carli). Les autres subissent de terribles pressions.» Au point d'en être réduits à choisir entre la révocation, la démission, le maquis et l'exil. Les justiciables, eux, rechignent à porter plainte, par peur des représailles. «Etre victime, confie l'une des sources de Louis Joinet, c'est déjà être coupable.» Cible favorite des porte-flingues de Lavalas, les médias indépendants collectionnent les dénis de justice. Près de quatre années après les faits, les assassins de Jean Dominique, directeur de Radio Haïti Inter, courent toujours. Juges terrorisés, lynchage ou décès inexpliqué de deux meurtriers supposés, mandats restés lettre morte: l'instruction est un modèle du genre. Rescapée de l'attentat qui coûta la vie le jour de Noël 2002 à son garde du corps, la veuve du journaliste, Michèle Montas, lauréate en décembre dernier du prix Reporters sans frontières, a dû trouver refuge à l'étranger puis, la mort dans l'âme, fermer la station. Le cas de Brignol Lindor, patron d'une radio de Petit Goâve massacré à la machette voilà plus de deux ans, paraît plus troublant encore. Membres d'une «organisation populaire» de la mouvance Lavalas, les dix tueurs inculpés ont avoué, sinon revendiqué leur crime. Qu'importe: aucun ne dort sous les verrous. Pis, le tribunal refuse à la famille, exilée en France, le statut de partie civile. Et ne retient aucune charge contre Dumay Bony, un élu aristidien qui avait préconisé d'appliquer au «terroriste» Lindor le traitement «zéro tolérance».
Zéro tolérance: la formule date du 28 juin 2001. Ce jour-là, Jean-Bertrand Aristide invite les Haïtiens à éradiquer l'insécurité. Fidèle à sa vieille fascination pour la justice populaire, il déclenche en fait une vague de règlements de comptes et d'expéditions punitives. Bien sûr, Titid voulait ainsi, à l'en croire, astreindre les délinquants aux seules rigueurs de la loi. Mais le mal est fait. Et ses effets perdurent. «Dans le mois écoulé, précise un prêtre, nous avons recensé une centaine d'assassinats, crapuleux pour l'essentiel. Dans ma paroisse, on a ramassé deux têtes coupées exposées à la vue de tous. Il s'agit d'entretenir un climat de terreur. De prouver que nul n'est à l'abri. Pas plus l'enfant des rues que la marchande ou l'homme d'affaires. Cette volonté de châtier soi-même, c'est aussi la rançon d'une justice discréditée.» La soif de jistis peut bien demeurer l'une des incantations rituelles du lexique aristidien: «Le pays, écrit Louis Joinet dans un rapport accablant, glisse de l'Etat de droit à l'Etat d'impunité.»
© Thierry Dudoit/L'Express
A Port-au-Prince, lors des manifestations étudiantes anti-Aristide, en décembre, matées par les forces de la police nationale. «Nous vivons sous une dictature hypocrite, avance Hérold Jean-François. Un despotisme épris du langage de la démocratie.» «Sous les Duvalier, renchérit l'avocat Renan Hedouville, le combat nous opposait à une tyrannie sans fard. Au fond, tout était plus simple.» A une nuance près: le téléphone cellulaire, le réseau Internet et les radios contestataires déjouent la répression. «D'autant, argue un activiste, que, depuis la déroute de Baby Doc [1986], nous avons pris goût à la liberté.» Evêque auxiliaire de Port-au-Prince, Mgr Pierre-André Dumas, exerce volontiers la sienne. Pour preuve, cette sainte colère relayée début décembre par Télé Haïti, la seule chaîne indépendante - et câblée - du pays. «Trop, c'est trop! tonne le prélat quadragénaire. Assez de meurtres, de viols, de brutalité, de gabegie, de corruption, de combines, de trafic de drogue et de mensonge. Assez de juges vendus ou bâillonnés, d'extorsions. Un pays qui a secoué le joug de l'esclavage ne peut retourner à la barbarie. Chaque fois qu'un être se croit investi de pouvoirs divins, l'humanité recule. L'heure de la délivrance approche.» Trois heures après notre entretien, une balle a traversé la voiture de l'évêque, sans l'atteindre. Depuis, il change d'abri chaque nuit.
Le naufrage de Haïti, ce bout d'île désolé des Caraïbes, est aussi celui d'un capitaine égocentrique et populiste. «Je croyais en Titid, confesse Gary, futur sociologue. Son élection, en 1990, m'a comblé. Tout comme son retour, quatre ans plus tard, lorsque les troupes américaines ont chassé la junte. C'était un homme d'Eglise. Il incarnait une exigence morale. Qu'est-il devenu? Un chef de bande, occupé à raviver les anciennes blessures sociales et raciales. Pauvres contre nantis. Noirs contre métis. Après deux cents ans d'histoire, un tel spectacle nous fait honte.» Reclus dans sa villa cossue de Tabarre ou dans un immense palais d'un blanc virginal, vainement rebaptisé «Maison du peuple», isolé par une coterie de courtisans médiocres souvent issus des services de sécurité, le frêle prêcheur au strabisme sartrien s'obstine à invoquer des valeurs dévoyées, usées jusqu'à la corde. La concertation, le dialogue, la dignité. On l'entend répéter à l'envi que la violence est «inacceptable», que l'université ou le droit de vote sont «sacrés». Et, puisque la magie du verbe s'étiole, puisque le charisme d'hier ne rassasie plus, et à grand-peine, que les crève-la-faim, l'ancien disciple de la théologie de la libération se tourne vers les divinités de ce vaudou dont les patriarches flétrissent les méfaits de l'Occident chrétien.
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
© Thierry Dudoit/L'Express
Le président Aristide, lors d'une conférence de presse au Palais national, le 10 décembre.
La rumeur, seule ressource inépuisable du pays, et les chancelleries prêtent à Sö Ann, prêtresse du culte ancestral, une influence croissante sur l'élu et son épouse Mildred, une avocate rencontrée au temps de l'exil à Washington. «Voilà son refuge, la matrice de l'identité haïtienne, constate un déçu. Il trône au centre de la toile qu'il a tissée. Au fil des ans, le pouvoir a amplifié ses travers mentaux.» Faut-il pour autant parier que les jours de celui que protège une escouade de gardes du corps américains sont comptés? «Pas si vite, nuance un envoyé du Département d'Etat. Certes, Aristide n'a jamais traversé une telle tempête depuis son retour, mais on aurait tort de sous-estimer l'habileté et l'instinct de survie d'un leader qui, dans le désert politique local, reste le plus populaire.» Sous le sceau de l'anonymat, un ponte de la police le dépeint sous les traits du cynique, «prêt à tuer père et mère pour sauver son fauteuil, dopé par les turbulences au point d'en inventer si besoin».
Le cimetière des illusions
Bien sûr, les défections affaiblissent un clan qui a perdu le monopole de la rue. Trois ministres - Education, Tourisme et Environnement - ont démissionné, effarés par le saccage de la fac de sciences humaines. «Une catastrophe», concède en privé le Premier ministre Yvon Neptune. Sentant le vent tourner, une poignée d'élus Lavalas ont fait de même. Mais il est des reniements dont on s'accommode, tel celui de Dany Toussaint, ancien chef de la police de la capitale. En refusant de lever son immunité, le Sénat lui a épargné une probable inculpation dans l'affaire du meurtre de Jean Dominique...
A Gonaïves (ouest), là même où fut proclamée en 1804 l'indépendance, les gangs armés qui tiennent les quartiers de Raboteau et Jubilé, jusqu'alors acquis à Titid, ont basculé après l'assassinat de leur chef Amiot Métayer, alias Cubain, victime d'un traquenard monté par un homme de main de la présidence. Quelques jours avant la découverte de son cadavre mutilé, le 23 septembre dernier, l'ambassadeur des Etats-Unis avait sommé Aristide de neutraliser ses sbires les plus voyants, à commencer par celui que ses partisans avaient à l'été 2002 libéré en défonçant au bulldozer le mur de la prison. Depuis, l'Armée cannibale de Cubain, devenue le Front de résistance de l'Artibonite, a juré la perte de l'idole déchue. En dépit d'incursions répétées et coûteuses, les troupes d'assaut de la PNH n'ont pu, à ce jour, réduire des insurgés prompts à riposter. Tout juste ont-elles réussi à incendier la maison du défunt et à raser le mausolée carrelé où trônait son buste, et sur lequel flottait la bannière étoilée et le bleu ciel des Nations unies. Bilan du dernier trimestre 2003: 36 morts et 85 blessés. On s'abstient d'ailleurs d'acheminer à l'hôpital ces derniers, touchés le plus souvent par des «tirs marrons», version créole de la balle perdue, de peur de les livrer ainsi à un pouvoir honni; des infirmières les soignent à domicile, avec les moyens du bord.
© Thierry Dudoit/L'Express
Des policiers antiémeutes, dans la capitale, le 17 décembre
«Twop san koulé/Fok Aristid alé/Ak tout akolit li yo.» Trop de sang a coulé. Il faut qu'Aristide parte avec toute sa clique. Prisé des étudiants, le slogan tient encore du vœu pieux. Il fédère pourtant le Groupe des 184, mosaïque de mouvements émanant de la «société civile», qu'anime Andy Apaid, 52 ans, patron prospère - textile et électronique - d'ascendance libanaise. Qui l'eût cru? Un tel pedigree déchaîne la rancœur des aristidiens. A les entendre, le nouveau venu, natif des Etats-Unis, n'est que l'ultime avatar d'une longue lignée de bourgeois prédateurs et apatrides, hier complices des putschistes galonnés, prêts à tout pour reconquérir les leviers du pays, perdus par les urnes. Un peu court. «Pourquoi lui refuser notre confiance? rétorque David, agronome en herbe. On a confié le pays au ''prophète des pauvres'' et voyez le résultat. Lui n'est plus prophète, mais les pauvres sont restés pauvres. Autant essayer un entrepreneur assez fortuné pour rester à l'abri de la tentation.» Plus que son caractère hétéroclite, deux périls guettent le vaste forum au sein duquel le diplômé côtoie le paysan, l'ouvrier, la féministe ou la star de la musique caraïbe. D'abord, son «nouveau contrat social», programme de transition idéaliste et flou, peine à séduire les plus humbles. «Il y a dans ce pays une misère noire et un fric fou, résume un curé, qui planque dans sa paroisse une demi-douzaine de rebelles traqués. Pas facile d'atteler l'une à l'autre.» Dans l'arène électorale haïtienne, où le compromis et le partage n'ont pas cours, le cœur et les tripes importent plus que la tête; et il ne suffit pas de déclarer un président élu «hors la loi» pour abréger son mandat; ni de louer la «maturité» du peuple pour engranger les suffrages. Ensuite, l'union sacrée scellée avec la Convergence démocratique, alliance de partis traditionnels, risque d'éclater dès que s'entrebâilleront les grilles du Palais national. Le cimetière des illusions haïtien regorge de leaders providentiels. «Il faut enfin, insiste un combattant des droits humains, sortir du messianisme pour entrer dans la modernité politique.» C'est mal parti. Echalas décharné et grisonnant de Ti'Ayiti, Camille jure que personne - «ni vous, ni moi, ni Titid» - «ne peut sauver la patrie. Seul Dieu le peut».
© Thierry Dudoit/L'Express
A Cité-Soleil, le bidonville de Port-au-Prince, immense bourbier qui reste l'un des ultimes bastions du mouvement Lavalas, toujours dévoué corps et âme au président Aristide.
Partout dans Port-au-Prince, des banderoles aux couleurs du drapeau exigent la Restitisyon. En clair, la restitution par la France des 90 millions de francs-or d'indemnités arrachés au jeune Etat souverain par les colons vaincus. Racket révoltant, mais qui alimente en haut lieu une frénésie démagogique sans bornes. Au prix d'un calcul d'actualisation aussi savant qu'énigmatique, Aristide estime à 21 685 155 571,48 dollars - soit environ 20 milliards d'euros - le montant dû. «Tout Haïtien ressent cette rançon coloniale comme une profonde injustice, qui a lourdement compromis l'envol du pays, admet un enseignant de Gonaïves. Mais la diversion ne trompe personne. Si la France a une dette morale envers nous, qu'elle l'acquitte en construisant des routes et des ponts, ou en dotant les bas quartiers d'eau courante et d'électricité. Mais surtout pas d'argent. Du cash, pour quoi faire? Pour remplir les poches des copains d'Aristide et payer les chimères? Pas question.» Empoisonné, le dossier a pesé sur les travaux de la commission conduite par Régis Debray, chargée par l'Elysée et le Quai d'Orsay de repenser les relations franco-haïtiennes à l'horizon 2020. Auteur d'une confession intitulée Les Masques, le philosophe savait-il qu'il trouverait à Port-au-Prince celui du malheur?
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Haiti Democracy Project
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The Haiti Democracy Project is "a right-wing think tank founded by Republican State Department and other officials and by Haitian elites. I believe that the primary financing came from a guy named Rudolph Boulos (a doctor in Haiti, a very strong supporter of right-wing causes and a virulent anti-Lavalas activist), and is a large recipient of USAID funds." (Brian Concannon, Director of the Institute for Democracy and Justice in Haiti, Feb. 16, 2006).
HDP was launched on November 19, 2002 at the Brookings Institute, in Washington DC. (Broadcast by CSPAN). Attending the event are some questionable figures including Stanley Lucas and Olivier Nadal. Lucas is the point man in Haiti for the USAID-financed International Republican Institute, which is providing training and funds to anti-Aristide Haitian rebels in the Dominican Republic (2001-2004). Nadal is a Miami-based Haitian businessman and the former president of the Haitian Chamber of Commerce. (from news item: Haiti Democracy Project, Nov. 20, 2004) Nadal is implicated in a peasant massacre that occurred in the Haitian town of Piatre.[1]
Contents [hide]
1 Personnel and affiliated operators
2 Associates (as of April 2007)
3 Founders
4 Directors (as of April 2007)
5 Contact
[edit]Personnel and affiliated operators
Timothy Carney -- head of HDP (former US ambassador to Haiti; he then headed the Ministry of Mines in Iraq under the "Coalition Provisional Authority" to return as the current (2006) US ambassador to Haiti.) (his wife is also associated with HDP).
Vicki Butler [2]
Henry F. Carey Georgia State University [3]
Clotilde Charlot Former vice-president, Haitian Association of Voluntary Agencies [4]
Lionel Delatour Center for Free Enterprise and Democracy (CLED)[5]
Charles Manus [6]
Amb. Orlando Marville Chief, OAS electoral mission to Haiti, 2000[7]
James Morrell Project executive director [8]
Amb. Lawrence Pezzullo U.S. special envoy for Haiti, 1993-94[9]
Amb. Ernest H. Preeg U.S. ambassador to Haiti, 1981-83[10]
Amelia Shaw -- featured "journalist". All her articles about Haiti appear on HDP's website.
[edit]Associates (as of April 2007)
Monique Meleance, C.P.A., accountant
James R. Morrell, executive director. Co-founder and former research director of the Center for International Policy, Washington
Claire Sturm, associate.
Terry Thielen, associate. Former project director for Creative Associates in Haiti.
[edit]Founders
From HDP's website:
Rudolph Boulos -- Pharval Laboratories
Clotilde Charlot Former vice-president, Haitian Association of Voluntary Agencies
Lionel Delatour Center for Free Enterprise and Democracy (CLED)
Charles Manus
James Morrell Project executive director
[edit]Directors (as of April 2007)
Chairman - Amb. Ernest H. Preeg - U.S. ambassador to Haiti, 1981-83
Rudolph H. Boulos
Victoria A. Butler
Henry F. Carey - Georgia State University
Lionel Delatour - Center for Free Enterprise and Democracy (CLED)
Ira M. Lowenthal
Orlando Marville - Chief, OAS electoral mission to Haiti, 2000
James Morrell - Project executive director
Amb. Lawrence Pezzullo - U.S. special envoy for Haiti, 1993-94
Source
[edit]Contact
Web: http://www.haitipolicy.org
Retrieved from "http://www.sourcewatch.org/index.php?title=Haiti_Democracy_Project"
Categories: Democracy | Haiti
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The Haiti Democracy Project is "a right-wing think tank founded by Republican State Department and other officials and by Haitian elites. I believe that the primary financing came from a guy named Rudolph Boulos (a doctor in Haiti, a very strong supporter of right-wing causes and a virulent anti-Lavalas activist), and is a large recipient of USAID funds." (Brian Concannon, Director of the Institute for Democracy and Justice in Haiti, Feb. 16, 2006).
HDP was launched on November 19, 2002 at the Brookings Institute, in Washington DC. (Broadcast by CSPAN). Attending the event are some questionable figures including Stanley Lucas and Olivier Nadal. Lucas is the point man in Haiti for the USAID-financed International Republican Institute, which is providing training and funds to anti-Aristide Haitian rebels in the Dominican Republic (2001-2004). Nadal is a Miami-based Haitian businessman and the former president of the Haitian Chamber of Commerce. (from news item: Haiti Democracy Project, Nov. 20, 2004) Nadal is implicated in a peasant massacre that occurred in the Haitian town of Piatre.[1]
Contents [hide]
1 Personnel and affiliated operators
2 Associates (as of April 2007)
3 Founders
4 Directors (as of April 2007)
5 Contact
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Timothy Carney -- head of HDP (former US ambassador to Haiti; he then headed the Ministry of Mines in Iraq under the "Coalition Provisional Authority" to return as the current (2006) US ambassador to Haiti.) (his wife is also associated with HDP).
Vicki Butler [2]
Henry F. Carey Georgia State University [3]
Clotilde Charlot Former vice-president, Haitian Association of Voluntary Agencies [4]
Lionel Delatour Center for Free Enterprise and Democracy (CLED)[5]
Charles Manus [6]
Amb. Orlando Marville Chief, OAS electoral mission to Haiti, 2000[7]
James Morrell Project executive director [8]
Amb. Lawrence Pezzullo U.S. special envoy for Haiti, 1993-94[9]
Amb. Ernest H. Preeg U.S. ambassador to Haiti, 1981-83[10]
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[edit]Associates (as of April 2007)
Monique Meleance, C.P.A., accountant
James R. Morrell, executive director. Co-founder and former research director of the Center for International Policy, Washington
Claire Sturm, associate.
Terry Thielen, associate. Former project director for Creative Associates in Haiti.
[edit]Founders
From HDP's website:
Rudolph Boulos -- Pharval Laboratories
Clotilde Charlot Former vice-president, Haitian Association of Voluntary Agencies
Lionel Delatour Center for Free Enterprise and Democracy (CLED)
Charles Manus
James Morrell Project executive director
[edit]Directors (as of April 2007)
Chairman - Amb. Ernest H. Preeg - U.S. ambassador to Haiti, 1981-83
Rudolph H. Boulos
Victoria A. Butler
Henry F. Carey - Georgia State University
Lionel Delatour - Center for Free Enterprise and Democracy (CLED)
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Orlando Marville - Chief, OAS electoral mission to Haiti, 2000
James Morrell - Project executive director
Amb. Lawrence Pezzullo - U.S. special envoy for Haiti, 1993-94
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Profile: Rudolph Boulos
Positions that Rudolph Boulos has held:
CEO of Pharval Laboratories
Related Entities:
Member Haiti Democracy Project
Shareholder PromoCapital
Rudolph Boulos was a participant or observer in the following events:
November 19, 2002 The Haiti Democracy Project (HDP) is formally established. At its official launching, which takes place at the Brookings Institution in Washington, D.C., speakers warn that the current “crisis” in democracy in Haiti is worsening at an ever increasing pace. “… Luigi Einaudi opened the talks with dire predictions that Haiti was fast approaching a point where diplomatic means would no longer contribute to solve the crisis. According to Einaudi, those concerned about Haiti should at this time be gathering for a ‘wake.’ The rapidly deteriorating economic situation, the inability of the main protagonists to advance the negotiating process and the increasing protest demonstrations throughout the country made for a very bleak future.” US ambassador to the OAS, Roger Noriega also speaks at the ceremony. At one point, Noriega says, referring to the contested 2000 Haitian elections (see May 21, 2000), “We have to get them [The Haitian people] that opportunity as they will not participate in a farce.” [Haiti Democracy Project, 11/20/2004] Attending the event are some questionable figures including Stanley Lucas and Olivier Nadal. Lucas is said to be the point man in Haiti for the USAID-financed International Republican Institute, which is providing training and funds to anti-Aristide Haitian rebels in the Dominican Republic (see (2001-2004)). Nadal is a Miami-based Haitian businessman and the former president of the Haitian Chamber of Commerce. [Haiti Democracy Project, 11/20/2004] Nadal is implicated in a peasant massacre that occurred in the Haitian town of Piatre. In 1990, a group of peasants were killed by Nadal’s security after they squatted on unused land that he owned. [Haiti Progres, 7/21/1999; National Coalition for Haitian Rights, 4/24/2004] The prominent businessman Antoine Izmery said shortly before he was murdered that Nadal had been one of the financiers of the 1991 coup d’etat (see October 31, 1991-October 15, 1994) that ousted Aristide from office. And in 1994, the United States government froze Nadal’s assets because of his suspected involvement in the coup. [Haiti Progres, 7/21/1999] The Haiti Democracy Project is funded by the wealthy, right-wing Haitian Boulos family, which owns several companies including Pharval Pharmaceuticals, the USAID-funded Radio Vision 2000, the Delimart supermarket, and Le Matin. In February 2002, Rudolph Boulos was under investigation for his possible involvement in the assassination of Haitian journalist Jean Dominique who had been very critical of Pharval after contamination of the company’s “Afrebril and Valodon” syrups with diethyl alcohol had resulted in the deaths of 60 children. [Haiti Progres, 7/21/1999; Haiti Weekly News, 2/28/2002; Knight Ridder, 3/11/2004; Haiti Democracy Project, 11/20/2004] The project’s board of directors includes Rudolph Boulos, CEO of Pharval Laboratories; Vicki Carney of CRInternational; Prof. Henry F. Carey of Georgia State University; Timothy Carney, US ambassador to Haiti (1998-1999); Clotilde Charlot, former vice-president of the Haitian Association of Voluntary Agencies; Lionel Delatour of the Center for Free Enterprise and Democracy (CLED); Ira Lowenthal, an “Anthropologist”; Charles Manus; Orlando Marville, Chief of the OAS electoral mission to Haiti in 2000; James Morrell, the Haiti Democracy Project’s executive director; Lawrence Pezzullo, US special envoy for Haiti (1993-1994); and Ernest H. Preeg, US ambassador to Haiti (1981-1983). [Haiti Democracy Project, 3/26/2004]
Entity Tags: Stanley Lucas, Luigi Einaudi, Rudolph Boulos, Ernest H. Preeg, Lawrence Pezzullo, Roger Francisco Noriega, Jean-Bertrand Aristide, James Morrell, Orlando Marville, Charles Manus, Haiti Democracy Project, Olivier Nadal, Jean Dominique, Vicki Carney, Henry F. Carey, Timothy Carney, Ira Lowenthal, Lionel Delatour, Clotilde Charlot, Antoine Izmery
Timeline Tags: Haiti Coup
Positions that Rudolph Boulos has held:
CEO of Pharval Laboratories
Related Entities:
Member Haiti Democracy Project
Shareholder PromoCapital
Rudolph Boulos was a participant or observer in the following events:
November 19, 2002 The Haiti Democracy Project (HDP) is formally established. At its official launching, which takes place at the Brookings Institution in Washington, D.C., speakers warn that the current “crisis” in democracy in Haiti is worsening at an ever increasing pace. “… Luigi Einaudi opened the talks with dire predictions that Haiti was fast approaching a point where diplomatic means would no longer contribute to solve the crisis. According to Einaudi, those concerned about Haiti should at this time be gathering for a ‘wake.’ The rapidly deteriorating economic situation, the inability of the main protagonists to advance the negotiating process and the increasing protest demonstrations throughout the country made for a very bleak future.” US ambassador to the OAS, Roger Noriega also speaks at the ceremony. At one point, Noriega says, referring to the contested 2000 Haitian elections (see May 21, 2000), “We have to get them [The Haitian people] that opportunity as they will not participate in a farce.” [Haiti Democracy Project, 11/20/2004] Attending the event are some questionable figures including Stanley Lucas and Olivier Nadal. Lucas is said to be the point man in Haiti for the USAID-financed International Republican Institute, which is providing training and funds to anti-Aristide Haitian rebels in the Dominican Republic (see (2001-2004)). Nadal is a Miami-based Haitian businessman and the former president of the Haitian Chamber of Commerce. [Haiti Democracy Project, 11/20/2004] Nadal is implicated in a peasant massacre that occurred in the Haitian town of Piatre. In 1990, a group of peasants were killed by Nadal’s security after they squatted on unused land that he owned. [Haiti Progres, 7/21/1999; National Coalition for Haitian Rights, 4/24/2004] The prominent businessman Antoine Izmery said shortly before he was murdered that Nadal had been one of the financiers of the 1991 coup d’etat (see October 31, 1991-October 15, 1994) that ousted Aristide from office. And in 1994, the United States government froze Nadal’s assets because of his suspected involvement in the coup. [Haiti Progres, 7/21/1999] The Haiti Democracy Project is funded by the wealthy, right-wing Haitian Boulos family, which owns several companies including Pharval Pharmaceuticals, the USAID-funded Radio Vision 2000, the Delimart supermarket, and Le Matin. In February 2002, Rudolph Boulos was under investigation for his possible involvement in the assassination of Haitian journalist Jean Dominique who had been very critical of Pharval after contamination of the company’s “Afrebril and Valodon” syrups with diethyl alcohol had resulted in the deaths of 60 children. [Haiti Progres, 7/21/1999; Haiti Weekly News, 2/28/2002; Knight Ridder, 3/11/2004; Haiti Democracy Project, 11/20/2004] The project’s board of directors includes Rudolph Boulos, CEO of Pharval Laboratories; Vicki Carney of CRInternational; Prof. Henry F. Carey of Georgia State University; Timothy Carney, US ambassador to Haiti (1998-1999); Clotilde Charlot, former vice-president of the Haitian Association of Voluntary Agencies; Lionel Delatour of the Center for Free Enterprise and Democracy (CLED); Ira Lowenthal, an “Anthropologist”; Charles Manus; Orlando Marville, Chief of the OAS electoral mission to Haiti in 2000; James Morrell, the Haiti Democracy Project’s executive director; Lawrence Pezzullo, US special envoy for Haiti (1993-1994); and Ernest H. Preeg, US ambassador to Haiti (1981-1983). [Haiti Democracy Project, 3/26/2004]
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November 19, 2002 The Haiti Democracy Project (HDP) is formally established. At its official launching, which takes place at the Brookings Institution in Washington, D.C., speakers warn that the current “crisis” in democracy in Haiti is worsening at an ever increasing pace. “… Luigi Einaudi opened the talks with dire predictions that Haiti was fast approaching a point where diplomatic means would no longer contribute to solve the crisis. According to Einaudi, those concerned about Haiti should at this time be gathering for a ‘wake.’ The rapidly deteriorating economic situation, the inability of the main protagonists to advance the negotiating process and the increasing protest demonstrations throughout the country made for a very bleak future.” US ambassador to the OAS, Roger Noriega also speaks at the ceremony. At one point, Noriega says, referring to the contested 2000 Haitian elections (see May 21, 2000), “We have to get them [The Haitian people] that opportunity as they will not participate in a farce.” [Haiti Democracy Project, 11/20/2004] Attending the event are some questionable figures including Stanley Lucas and Olivier Nadal. Lucas is said to be the point man in Haiti for the USAID-financed International Republican Institute, which is providing training and funds to anti-Aristide Haitian rebels in the Dominican Republic (see (2001-2004)). Nadal is a Miami-based Haitian businessman and the former president of the Haitian Chamber of Commerce. [Haiti Democracy Project, 11/20/2004] Nadal is implicated in a peasant massacre that occurred in the Haitian town of Piatre. In 1990, a group of peasants were killed by Nadal’s security after they squatted on unused land that he owned. [Haiti Progres, 7/21/1999; National Coalition for Haitian Rights, 4/24/2004] The prominent businessman Antoine Izmery said shortly before he was murdered that Nadal had been one of the financiers of the 1991 coup d’etat (see October 31, 1991-October 15, 1994) that ousted Aristide from office. And in 1994, the United States government froze Nadal’s assets because of his suspected involvement in the coup. [Haiti Progres, 7/21/1999] The Haiti Democracy Project is funded by the wealthy, right-wing Haitian Boulos family, which owns several companies including Pharval Pharmaceuticals, the USAID-funded Radio Vision 2000, the Delimart supermarket, and Le Matin. In February 2002, Rudolph Boulos was under investigation for his possible involvement in the assassination of Haitian journalist Jean Dominique who had been very critical of Pharval after contamination of the company’s “Afrebril and Valodon” syrups with diethyl alcohol had resulted in the deaths of 60 children. [Haiti Progres, 7/21/1999; Haiti Weekly News, 2/28/2002; Knight Ridder, 3/11/2004; Haiti Democracy Project, 11/20/2004] The project’s board of directors includes Rudolph Boulos, CEO of Pharval Laboratories; Vicki Carney of CRInternational; Prof. Henry F. Carey of Georgia State University; Timothy Carney, US ambassador to Haiti (1998-1999); Clotilde Charlot, former vice-president of the Haitian Association of Voluntary Agencies; Lionel Delatour of the Center for Free Enterprise and Democracy (CLED); Ira Lowenthal, an “Anthropologist”; Charles Manus; Orlando Marville, Chief of the OAS electoral mission to Haiti in 2000; James Morrell, the Haiti Democracy Project’s executive director; Lawrence Pezzullo, US special envoy for Haiti (1993-1994); and Ernest H. Preeg, US ambassador to Haiti (1981-1983). [Haiti Democracy Project, 3/26/2004]
Entity Tags: Stanley Lucas, Luigi Einaudi, Rudolph Boulos, Ernest H. Preeg, Lawrence Pezzullo, Roger Francisco Noriega, Jean-Bertrand Aristide, James Morrell, Orlando Marville, Charles Manus, Haiti Democracy Project, Olivier Nadal, Jean Dominique, Vicki Carney, Henry F. Carey, Timothy Carney, Ira Lowenthal, Lionel Delatour, Clotilde Charlot, Antoine Izmery
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Positions that Rudolph Boulos has held:
CEO of Pharval Laboratories
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Rudolph Boulos was a participant or observer in the following events:
November 19, 2002 The Haiti Democracy Project (HDP) is formally established. At its official launching, which takes place at the Brookings Institution in Washington, D.C., speakers warn that the current “crisis” in democracy in Haiti is worsening at an ever increasing pace. “… Luigi Einaudi opened the talks with dire predictions that Haiti was fast approaching a point where diplomatic means would no longer contribute to solve the crisis. According to Einaudi, those concerned about Haiti should at this time be gathering for a ‘wake.’ The rapidly deteriorating economic situation, the inability of the main protagonists to advance the negotiating process and the increasing protest demonstrations throughout the country made for a very bleak future.” US ambassador to the OAS, Roger Noriega also speaks at the ceremony. At one point, Noriega says, referring to the contested 2000 Haitian elections (see May 21, 2000), “We have to get them [The Haitian people] that opportunity as they will not participate in a farce.” [Haiti Democracy Project, 11/20/2004] Attending the event are some questionable figures including Stanley Lucas and Olivier Nadal. Lucas is said to be the point man in Haiti for the USAID-financed International Republican Institute, which is providing training and funds to anti-Aristide Haitian rebels in the Dominican Republic (see (2001-2004)). Nadal is a Miami-based Haitian businessman and the former president of the Haitian Chamber of Commerce. [Haiti Democracy Project, 11/20/2004] Nadal is implicated in a peasant massacre that occurred in the Haitian town of Piatre. In 1990, a group of peasants were killed by Nadal’s security after they squatted on unused land that he owned. [Haiti Progres, 7/21/1999; National Coalition for Haitian Rights, 4/24/2004] The prominent businessman Antoine Izmery said shortly before he was murdered that Nadal had been one of the financiers of the 1991 coup d’etat (see October 31, 1991-October 15, 1994) that ousted Aristide from office. And in 1994, the United States government froze Nadal’s assets because of his suspected involvement in the coup. [Haiti Progres, 7/21/1999] The Haiti Democracy Project is funded by the wealthy, right-wing Haitian Boulos family, which owns several companies including Pharval Pharmaceuticals, the USAID-funded Radio Vision 2000, the Delimart supermarket, and Le Matin. In February 2002, Rudolph Boulos was under investigation for his possible involvement in the assassination of Haitian journalist Jean Dominique who had been very critical of Pharval after contamination of the company’s “Afrebril and Valodon” syrups with diethyl alcohol had resulted in the deaths of 60 children. [Haiti Progres, 7/21/1999; Haiti Weekly News, 2/28/2002; Knight Ridder, 3/11/2004; Haiti Democracy Project, 11/20/2004] The project’s board of directors includes Rudolph Boulos, CEO of Pharval Laboratories; Vicki Carney of CRInternational; Prof. Henry F. Carey of Georgia State University; Timothy Carney, US ambassador to Haiti (1998-1999); Clotilde Charlot, former vice-president of the Haitian Association of Voluntary Agencies; Lionel Delatour of the Center for Free Enterprise and Democracy (CLED); Ira Lowenthal, an “Anthropologist”; Charles Manus; Orlando Marville, Chief of the OAS electoral mission to Haiti in 2000; James Morrell, the Haiti Democracy Project’s executive director; Lawrence Pezzullo, US special envoy for Haiti (1993-1994); and Ernest H. Preeg, US ambassador to Haiti (1981-1983). [Haiti Democracy Project, 3/26/2004]
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The Friendly Face of US Imperialism
USAID and Haiti
By SASHA KRAMER
On the ground United States foreign assistance projects often mean desperately needed food and employment for the poor, impossible to resist, difficult to critique. But from the vantage point of US foreign policy objectives a very different picture emerges and long-term and global outcomes often differ dramatically from the immediate consequences of relief efforts.
The United States International Development Agency (USAID) emerged as an arm of US foreign policy following the Second World War. The Agency was developed to provide foreign relief and development assistance in accordance with US policy objectives. According to the USAID website (www.usaid.gov) the organization operates under the following mandate.
"U.S. foreign assistance has always had the twofold purpose of furthering America's foreign policy interests in expanding democracy and free markets while improving the lives of the citizens of the developing world."
This dual mandate raises the important question of whether US policy interests generally result in improved living conditions for the majority of the world's poor? While it may occasionally be the case that the interests of the US government and the poverty stricken citizens around the world are aligned, more often than not, US economic and political interests are dependent on the exploitation and manipulation of workers and consumers in the developing world. It is this inherent contradiction within the USAID mandate that should cause skepticism among US taxpayers concerned with issues of social justice and self determination.
The fundamental problem with USAID's stated objectives is that it is not in the national interests of the US government to promote self sufficiency in developing countries. US economic interests are fed by foreign dependency on US imports and loans. Political interests are served by maintaining an economic stranglehold on foreign governments, and many a strategic alliance has been forged out of economic necessity. Among USAID's operating tenets are sustainability and local capacity building, noble goals but highly dependent on how these tenets are defined and the manner in which they are implemented. Sustainability of what, and which local capacities are being supported? Implementation is primarily shaped by another of USAID's governing tenets, selectivity, the allocation of resources based on foreign policy interests.
The recently released USAID Haiti Field Report provides an excellent case study for investigating the role of USAID in promoting US foreign policy objectives under the friendly guise of aid. Much of USAID's current work in Haiti is carried out under the umbrella of the Haiti Transition Initiative (HTI), a program developed by USAID's Office for Transition Initiatives (OTI) in May 2004 to "emphasize stability-building measures in key crisis spots."
The OTI was created within USAID in 1994 "to provide fast, flexible, short-term assistance to take advantage of windows of opportunity to build democracy and peace" in countries experiencing political turmoil. According to the OTI website the organization accomplishes its objectives by specifically encouraging "a culture of risk-taking, political orientation, and swift response among its staff and partners." The Haiti Field Report explores how short term assistance programs provided within a culture of political orientation can be used to distort international perceptions of Haiti's complicated political terrain, as the elections approach.
The United States is primarily concerned with Haiti's upcoming elections occurring on schedule, so that a new government can be in place by February 2006. In Haiti, as in Iraq and Afghanistan, the timeliness and appearance of legitimacy of the electoral process are of paramount importance for the Bush Administration's PR machine, which tends to equate elections with democracy, boasting that the United States is benevolently promoting "democracies" around the world. USAID describes their objectives as follows: "Haiti's future depends on elections that are considered free and fair to ensure the legitimacy of the new government and enhance their ability to govern effectively. The stabilization of the political and security environment in Haiti is central to U.S. foreign policy and USAID objectives."
What sort of democracy is the United States promoting in Haiti, where the duly elected president was spirited away on a US military jet against his will, as the country once again fell into the hands of the powerful elite and brutal former military? Haiti is now governed by a cadre of unelected officials overseen by Prime Minister Gerard Latortue, a Haitian businessman and former radio show host that lived in Boca Raton Florida for the 15 years preceding his unconstitutional rise to office. In direct contradiction to actual events and the laws of the Haitian Constitution, USAID describes Haiti's unelected Interim Government as "benefiting from the support of democratic institutions." They further state that the "political transition" of February 29, 2004 "created a new environment for collaboration with the Interim Government of Haiti," indicating their willingness to work closely with an illegitimate government accused of numerous human rights abuses over the past year in order to promote US interests.
USAID's Haiti Field Report, which can be found on the USAID website, presents a glowing image of US development efforts in this "troubled" country, through a carefully-crafted compilation of selective facts. In August alone, USAID invested over 4 million dollars towards projects in Haiti. These projects include road and canal clean-up projects, terracing of hillsides to prevent erosion and electricity projects. On the surface it is difficult to criticize the provision of badly needed clean-up efforts and employment opportunities and certainly these programs have had benefits within the community. The questions are: what is the long term viability of these projects, and who are the primary beneficiaries? A far more detailed on-the-ground investigation would be required to determine how these programs will differentially benefit various local and international interests in the short and long term.
Other USAID projects that have more obvious political implications are short term nutrition and recreational initiatives in "key crisis areas." The report outlines USAID's strategy for pacifying Haiti's largest political party, Lavalas through selective distribution of aid resources. In August the Haiti Transition Initiative set up 26 "Play for Peace" camps in Port au Prince, Cap Haitien, St. Marc and several other "target" cities. These camps are designed to provide food and activities to desperately poor communities; essential services, the importance of which is not in question.
What is questionable is the way in which these camps are used to undermine existing community programs in an attempt to de-legitimize the demands of the Lavalas movement in the eyes of the international community. This strategy is exemplified by USAID's description of their activities in Petit Place Cazeau, the community that is home to Father Gerard Jean Juste's parish of St. Claire. Father Jean Juste, illegally imprisoned since July 21, 2005, is a popular priest and outspoken opponent of the unelected interim government. USAID's Haiti Field Report describes their activity in Father Jean Juste's neighborhood as follows:
"OTI initiated a Play for Peace summer camp in Petit Place Cazeau, the Port au Prince stronghold of Lavalas party presidential candidate Father Gerard Jean Juste. [] The fruits of these efforts were seen during a recent demonstration attended by 200 people. At the same time that the demonstration was taking place, 300 people were enjoying the summer camp. It is believed that the camp prevented the demonstration from being larger and giving greater legitimacy to the protesters. The coming weeks will see a deepening of OTI activities in Petit Place Cazeau, where events like the summer camp will become increasingly important now that Father Jean Juste has been arrested. His imprisonment has inflamed pro-Lavalas fires in the area and made him a martyr to some Haitians."
This report presents a picture of US aid that is simultaneously disturbing and refreshingly honest. The fact that the "fruits of these efforts" are described as the camps' potential to de-legitimize protest as opposed to their success in providing basic services to the community, speaks volumes to USAID's primary motivations, motivations which will shape long term outcomes. USAID is an arm of the US State Department reporting directly to Condoleezza Rice and their stated objective is to use aid to pursue outcomes desired by the State Department. In this case the State Department is eager to for the upcoming elections to appear legitimate as evident in Condoleezza Rice's recent visit to Haiti in which she stressed the importance of timeliness and legitimacy.
In order for this goal to be achieved it is critical to stifle resistance to the elections. Resistance is being tackled on two fronts. In the past year, thousands of former elected officials and community organizers have been imprisoned, forced into hiding or killed, with many innocent civilians caught in the crossfire. This overt stifling of dissent is implemented by Haiti's unelected interim government through the Haitian National Police, a brutal police forced armed by the United States and under the control of the United Nations.
USAID uses a different tactic for pacifying the poor in Haiti who have been rightfully outraged by the destruction of their democracy, rise in the cost of living and ongoing government-sponsored repression. Understanding the level of desperation in these communities, short term provision of services is used as a way to draw people away from protesting these conditions with a warm meal. As people are fed they can be quietly indoctrinated with the notion that these camps provide an alternative to the "violence" of Lavalas. The provision of entertainment and meals may provide a temporary alleviation of suffering but they do nothing to address the underlying causes of that suffering which are deeply entangled in with the disruption of Haiti's democracy in 2004. A full stomach will not end the police killings, it will not free the political prisoners and it will not result in the reestablishment of social programs in Haiti; but it may give a hungry person a moment of peace. Full stomachs and soccer are excellent tools for temporarily easing suffering to pacify protest and give the country the appearance of calm in the run up to the elections but they are not a sustainable solution to the many problems that prevent these elections from being free and fair, nor will they promote a democracy that truly represents that Haitian people. The long term implications of installing an illegitimate government could far outweigh the short term benefits enjoyed by those attending the camps.
Other questions about these programs include: how long will these programs feed the hungry and what is their effect on pre-existing programs in Petit Place Cazeau, that were not mentioned in the report? Long before USAID initiated the Play for Peace camps in the neighborhood, Father Jean Juste and the St. Claire community were providing vocational training classes, recreational activities and meals to thousands of children in the neighborhood. Now with Father Jean Juste in prison these programs are at risk. Unlike Father Jean Juste's commitment to empowering the community, USAIDs stated goal of pacifying political protest through aid is decidedly a short term strategy, and these camps are not likely to provide a sustainable source of aid after political objectives have been met. If USAID were truly interested in improving the lives of poor people they would support the maintenance of existing programs by joining Amnesty International, Human Rights Watch, 29 members of Congress, and over 400 religious leaders in calling for the release of Father Jean Juste, a cornerstone of many community development projects in Petit Place Cazeau.
As stated in the document, the coming weeks will see increased expansion of USAID programs in Petit Place Cazeau and in other key areas like Milot, where Lavalas remains strong. These developments are of interest not only for those concerned with US subversion of democracy in Haiti but also to those interested in understanding USAID's operations throughout the world. This explicit acknowledgement of the motivations underlying aid in Petit Place Cazeau provides and excellent case study and these developments deserve ongoing scrutiny. Despite its beneficent name, USAID is doing what it was designed to do, play off the hunger of the starving, and the boredom of the unemployed, to further US policy interests. In Haiti this means propping up and illegitimate foreign government in the face of massive resistance, a difficult task best carried out through a combination of violent repression and foreign aid, the friendly face of US imperialism.
Sasha Kramer is a PhD. candidate at Stanford University who has travelled to Haiti three times this year on human rights delegations. She can be reached at: sash@stanford.edu
CLARIFICATION
ALEXANDER COCKBURN, JEFFREY ST CLAIR, BECKY GRANT AND THE INSTITUTE FOR THE ADVANCEMENT OF JOURNALISTIC CLARITY, COUNTERPUNCH
We published an article entitled "A Saudiless Arabia" by Wayne Madsen dated October 22, 2002 (the "Article"), on the website of the Institute for the Advancement of Journalistic Clarity, CounterPunch, www.counterpunch.org (the "Website").
Although it was not our intention, counsel for Mohammed Hussein Al Amoudi has advised us the Article suggests, or could be read as suggesting, that Mr Al Amoudi has funded, supported, or is in some way associated with, the terrorist activities of Osama bin Laden and the Al Qaeda terrorist network.
We do not have any evidence connecting Mr Al Amoudi with terrorism.
As a result of an exchange of communications with Mr Al Amoudi's lawyers, we have removed the Article from the Website.
We are pleased to clarify the position.
August 17, 2005
USAID and Haiti
By SASHA KRAMER
On the ground United States foreign assistance projects often mean desperately needed food and employment for the poor, impossible to resist, difficult to critique. But from the vantage point of US foreign policy objectives a very different picture emerges and long-term and global outcomes often differ dramatically from the immediate consequences of relief efforts.
The United States International Development Agency (USAID) emerged as an arm of US foreign policy following the Second World War. The Agency was developed to provide foreign relief and development assistance in accordance with US policy objectives. According to the USAID website (www.usaid.gov) the organization operates under the following mandate.
"U.S. foreign assistance has always had the twofold purpose of furthering America's foreign policy interests in expanding democracy and free markets while improving the lives of the citizens of the developing world."
This dual mandate raises the important question of whether US policy interests generally result in improved living conditions for the majority of the world's poor? While it may occasionally be the case that the interests of the US government and the poverty stricken citizens around the world are aligned, more often than not, US economic and political interests are dependent on the exploitation and manipulation of workers and consumers in the developing world. It is this inherent contradiction within the USAID mandate that should cause skepticism among US taxpayers concerned with issues of social justice and self determination.
The fundamental problem with USAID's stated objectives is that it is not in the national interests of the US government to promote self sufficiency in developing countries. US economic interests are fed by foreign dependency on US imports and loans. Political interests are served by maintaining an economic stranglehold on foreign governments, and many a strategic alliance has been forged out of economic necessity. Among USAID's operating tenets are sustainability and local capacity building, noble goals but highly dependent on how these tenets are defined and the manner in which they are implemented. Sustainability of what, and which local capacities are being supported? Implementation is primarily shaped by another of USAID's governing tenets, selectivity, the allocation of resources based on foreign policy interests.
The recently released USAID Haiti Field Report provides an excellent case study for investigating the role of USAID in promoting US foreign policy objectives under the friendly guise of aid. Much of USAID's current work in Haiti is carried out under the umbrella of the Haiti Transition Initiative (HTI), a program developed by USAID's Office for Transition Initiatives (OTI) in May 2004 to "emphasize stability-building measures in key crisis spots."
The OTI was created within USAID in 1994 "to provide fast, flexible, short-term assistance to take advantage of windows of opportunity to build democracy and peace" in countries experiencing political turmoil. According to the OTI website the organization accomplishes its objectives by specifically encouraging "a culture of risk-taking, political orientation, and swift response among its staff and partners." The Haiti Field Report explores how short term assistance programs provided within a culture of political orientation can be used to distort international perceptions of Haiti's complicated political terrain, as the elections approach.
The United States is primarily concerned with Haiti's upcoming elections occurring on schedule, so that a new government can be in place by February 2006. In Haiti, as in Iraq and Afghanistan, the timeliness and appearance of legitimacy of the electoral process are of paramount importance for the Bush Administration's PR machine, which tends to equate elections with democracy, boasting that the United States is benevolently promoting "democracies" around the world. USAID describes their objectives as follows: "Haiti's future depends on elections that are considered free and fair to ensure the legitimacy of the new government and enhance their ability to govern effectively. The stabilization of the political and security environment in Haiti is central to U.S. foreign policy and USAID objectives."
What sort of democracy is the United States promoting in Haiti, where the duly elected president was spirited away on a US military jet against his will, as the country once again fell into the hands of the powerful elite and brutal former military? Haiti is now governed by a cadre of unelected officials overseen by Prime Minister Gerard Latortue, a Haitian businessman and former radio show host that lived in Boca Raton Florida for the 15 years preceding his unconstitutional rise to office. In direct contradiction to actual events and the laws of the Haitian Constitution, USAID describes Haiti's unelected Interim Government as "benefiting from the support of democratic institutions." They further state that the "political transition" of February 29, 2004 "created a new environment for collaboration with the Interim Government of Haiti," indicating their willingness to work closely with an illegitimate government accused of numerous human rights abuses over the past year in order to promote US interests.
USAID's Haiti Field Report, which can be found on the USAID website, presents a glowing image of US development efforts in this "troubled" country, through a carefully-crafted compilation of selective facts. In August alone, USAID invested over 4 million dollars towards projects in Haiti. These projects include road and canal clean-up projects, terracing of hillsides to prevent erosion and electricity projects. On the surface it is difficult to criticize the provision of badly needed clean-up efforts and employment opportunities and certainly these programs have had benefits within the community. The questions are: what is the long term viability of these projects, and who are the primary beneficiaries? A far more detailed on-the-ground investigation would be required to determine how these programs will differentially benefit various local and international interests in the short and long term.
Other USAID projects that have more obvious political implications are short term nutrition and recreational initiatives in "key crisis areas." The report outlines USAID's strategy for pacifying Haiti's largest political party, Lavalas through selective distribution of aid resources. In August the Haiti Transition Initiative set up 26 "Play for Peace" camps in Port au Prince, Cap Haitien, St. Marc and several other "target" cities. These camps are designed to provide food and activities to desperately poor communities; essential services, the importance of which is not in question.
What is questionable is the way in which these camps are used to undermine existing community programs in an attempt to de-legitimize the demands of the Lavalas movement in the eyes of the international community. This strategy is exemplified by USAID's description of their activities in Petit Place Cazeau, the community that is home to Father Gerard Jean Juste's parish of St. Claire. Father Jean Juste, illegally imprisoned since July 21, 2005, is a popular priest and outspoken opponent of the unelected interim government. USAID's Haiti Field Report describes their activity in Father Jean Juste's neighborhood as follows:
"OTI initiated a Play for Peace summer camp in Petit Place Cazeau, the Port au Prince stronghold of Lavalas party presidential candidate Father Gerard Jean Juste. [] The fruits of these efforts were seen during a recent demonstration attended by 200 people. At the same time that the demonstration was taking place, 300 people were enjoying the summer camp. It is believed that the camp prevented the demonstration from being larger and giving greater legitimacy to the protesters. The coming weeks will see a deepening of OTI activities in Petit Place Cazeau, where events like the summer camp will become increasingly important now that Father Jean Juste has been arrested. His imprisonment has inflamed pro-Lavalas fires in the area and made him a martyr to some Haitians."
This report presents a picture of US aid that is simultaneously disturbing and refreshingly honest. The fact that the "fruits of these efforts" are described as the camps' potential to de-legitimize protest as opposed to their success in providing basic services to the community, speaks volumes to USAID's primary motivations, motivations which will shape long term outcomes. USAID is an arm of the US State Department reporting directly to Condoleezza Rice and their stated objective is to use aid to pursue outcomes desired by the State Department. In this case the State Department is eager to for the upcoming elections to appear legitimate as evident in Condoleezza Rice's recent visit to Haiti in which she stressed the importance of timeliness and legitimacy.
In order for this goal to be achieved it is critical to stifle resistance to the elections. Resistance is being tackled on two fronts. In the past year, thousands of former elected officials and community organizers have been imprisoned, forced into hiding or killed, with many innocent civilians caught in the crossfire. This overt stifling of dissent is implemented by Haiti's unelected interim government through the Haitian National Police, a brutal police forced armed by the United States and under the control of the United Nations.
USAID uses a different tactic for pacifying the poor in Haiti who have been rightfully outraged by the destruction of their democracy, rise in the cost of living and ongoing government-sponsored repression. Understanding the level of desperation in these communities, short term provision of services is used as a way to draw people away from protesting these conditions with a warm meal. As people are fed they can be quietly indoctrinated with the notion that these camps provide an alternative to the "violence" of Lavalas. The provision of entertainment and meals may provide a temporary alleviation of suffering but they do nothing to address the underlying causes of that suffering which are deeply entangled in with the disruption of Haiti's democracy in 2004. A full stomach will not end the police killings, it will not free the political prisoners and it will not result in the reestablishment of social programs in Haiti; but it may give a hungry person a moment of peace. Full stomachs and soccer are excellent tools for temporarily easing suffering to pacify protest and give the country the appearance of calm in the run up to the elections but they are not a sustainable solution to the many problems that prevent these elections from being free and fair, nor will they promote a democracy that truly represents that Haitian people. The long term implications of installing an illegitimate government could far outweigh the short term benefits enjoyed by those attending the camps.
Other questions about these programs include: how long will these programs feed the hungry and what is their effect on pre-existing programs in Petit Place Cazeau, that were not mentioned in the report? Long before USAID initiated the Play for Peace camps in the neighborhood, Father Jean Juste and the St. Claire community were providing vocational training classes, recreational activities and meals to thousands of children in the neighborhood. Now with Father Jean Juste in prison these programs are at risk. Unlike Father Jean Juste's commitment to empowering the community, USAIDs stated goal of pacifying political protest through aid is decidedly a short term strategy, and these camps are not likely to provide a sustainable source of aid after political objectives have been met. If USAID were truly interested in improving the lives of poor people they would support the maintenance of existing programs by joining Amnesty International, Human Rights Watch, 29 members of Congress, and over 400 religious leaders in calling for the release of Father Jean Juste, a cornerstone of many community development projects in Petit Place Cazeau.
As stated in the document, the coming weeks will see increased expansion of USAID programs in Petit Place Cazeau and in other key areas like Milot, where Lavalas remains strong. These developments are of interest not only for those concerned with US subversion of democracy in Haiti but also to those interested in understanding USAID's operations throughout the world. This explicit acknowledgement of the motivations underlying aid in Petit Place Cazeau provides and excellent case study and these developments deserve ongoing scrutiny. Despite its beneficent name, USAID is doing what it was designed to do, play off the hunger of the starving, and the boredom of the unemployed, to further US policy interests. In Haiti this means propping up and illegitimate foreign government in the face of massive resistance, a difficult task best carried out through a combination of violent repression and foreign aid, the friendly face of US imperialism.
Sasha Kramer is a PhD. candidate at Stanford University who has travelled to Haiti three times this year on human rights delegations. She can be reached at: sash@stanford.edu
CLARIFICATION
ALEXANDER COCKBURN, JEFFREY ST CLAIR, BECKY GRANT AND THE INSTITUTE FOR THE ADVANCEMENT OF JOURNALISTIC CLARITY, COUNTERPUNCH
We published an article entitled "A Saudiless Arabia" by Wayne Madsen dated October 22, 2002 (the "Article"), on the website of the Institute for the Advancement of Journalistic Clarity, CounterPunch, www.counterpunch.org (the "Website").
Although it was not our intention, counsel for Mohammed Hussein Al Amoudi has advised us the Article suggests, or could be read as suggesting, that Mr Al Amoudi has funded, supported, or is in some way associated with, the terrorist activities of Osama bin Laden and the Al Qaeda terrorist network.
We do not have any evidence connecting Mr Al Amoudi with terrorism.
As a result of an exchange of communications with Mr Al Amoudi's lawyers, we have removed the Article from the Website.
We are pleased to clarify the position.
August 17, 2005
piporiko- Super Star
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Localisation : USA
Opinion politique : Homme de gauche,anti-imperialiste....
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Feuille de personnage
Jeu de rôle: L'impulsif
Denial in Haiti
Denial in Haiti
By Anthony Fenton & Dennis Bernstein
December 31, 2005
Editor’s Note: The independence of American journalism -- how free it is from government influence and control -- has emerged as a troubling issue in recent years. The Bush administration has admitted to paying some commentators, such as Armstrong Williams, to promote government policies. In other cases, pro-Republican groups have planted "journalists," such as Jeff Gannon, inside the press corps to pose friendly questions to Republicans.
Major U.S. news organizations, including the New York Times, also have had to grapple with star reporters, like Judith Miller, who shed professional skepticism and parroted administration propaganda as news. A similar issue has now arisen in Haiti, where a stringer for the Times and the Associated Press appears to have done work for the U.S.-funded National Endowment for Democracy. After the story broke, the AP severed its relationship with the stringer and the Times is investigating.
The following story was first published by Flashpoints! and is also available at http://www.haitiaction.net.
A by-lined freelancer for the Associated Press, who is also a stringer for the New York Times in Haiti, is moonlighting as a consultant for the US Government funded National Endowment for Democracy, according to an official at the NED, and several of the agency's grantees.
NED is funded annually by grants from the US Congress and State Department, with a 2006 global budget of $80 million, an increase of $20 million from 2005. For years the group has played a controversial role-with lopsided funding of elections in foreign countries-in promoting pro-US candidates and policies friendly to US interests. Most recently, the NED has been accused of attempting to destabilize the Venezuelan government.
Regine Alexandre, whose name appears as an AP by-line at least a dozen times starting in May of 2004, and appears as a contributor to two NY Times stories, is a part of an NED "experiment" to place a representative on the ground in countries where the NED has funded groups.
"This is almost like an experiment for us," said Fabiola Cordova, a Haiti program officer with the NED in Washington D.C. on December 6th. "The NED usually doesn't have a field presence and most of the work from our side takes place here in D.C. Then once the grants are approved it's really very much on the grantees' leadership and initiative to 'implement their programs.'"
Cordova said the NED tries to monitor the programs from DC and to provide some financial oversight, but "a lot of the organizations in Haiti really need a lot of hand-holding, so we hired this person to be part-time NED staff on the ground, and she's helped us, well, both identify new grantees and to respond to any specific questions they're going to have on the ground."
Cordova said the relationship between NED and Alexandre has worked out well. "I think it has been very helpful, and over time as they get more used to having her there, they will use her more effectively too. It works out well for us," said the NED program officer, "because we don't need a full time person. Like I said, it's an experiment, NED has never had like a field presence like this before, but we really wanted to expand our Haiti program so we thought it was really necessary to do this."
Cordova said that Alexandre "was already in Haiti doing some other freelance work" and the NED hired her part time where she "works as a consultant." As a follow up, NED's Haiti program officer forwarded in a December 6, 2005 eMail the direct contacts for Regine Alexandre including her phone and eMail address. "Nice talking to you today," wrote Cordova, "As promised, attached is the information on our Haiti grantees, and the contact information on our part-time field rep in Haiti. Her name is Regine Alexandre. I will drop her an e-mail and to let her know you might be in touch."
In recent years, NED funding for Haiti has skyrocketed from $0 in 2003, before the forced departure of elected President John Bertrand Aristide, to $149,300 in 2004 to its current level of $541,045 in 2005 (8 grantees). NED spending in Haiti is at its highest level since 1990, the year Aristide was first elected.
Alexandre denies working for the NED, but said she has met with several NED grantees and was considering working for NED but then decided not to. "All I can tell you," she said in a phone interview from Port-au-Prince on December 27th, "I met with NED, I was going to work for them, and I didn't know much about NED and I decided not to work for them. I remember meeting with two, maybe three of the grantees and that's it, but I do not work for NED."
In response to queries to AP about Alexandre's links to NED, Jack Stokes of the Associated Press, Corporate Communications, replied that "Regine Alexandre, a freelance reporter for AP, says that at no time has she been an employee of the National Endowment of Democracy. Alexandre, who is also a development consultant in Haiti, says that at the request of NED she did meet briefly with some Haitian non-government organizations to provide them with contact information for NED, and was reimbursed by NED for travel expenses. She says she was unaware that NED had any U.S. government links. The AP is continuing to look into the matter," the Stokes statement concluded.
For their part, the New York Times has been avoiding comment for days. After dozens of calls to several offices at the Times, we were told that they were still looking into it, and that their reporter in Haiti, Ginger Thompson, who used Alexandre as a stringer, had no information about whether Alexandre was working with the State Department. When I pointed out we were talking about the NED, and not the State Department directly, the deputy Foreign Desk Editor for the Times, Ethan Bonner, said the Times will look into the matter further and get back to us. Mr. Bonner acknowledged that it could present a "conflict of interest," depending on the situation, but he had no idea whether this particular case would be a problem, or whether the Times would be utilizing Regine Alexandre again or not.
In a follow up interview on 12/30/2005, Times Deputy Foreign Editor, Ethan Bonner, stated that Thompson had caught up with Alexandre for a brief cell phone conversation and Alexandre assured her, as in the case of AP, she received expenses for travel, which includeed air-fare to Washington D.C. for a job interview with the NED, but then turned it down. Bonner said that the NY Times believed that Alexander was not working or consulting with the NED when she was reporting for the paper. He said in her interview with Thomson that Alexandre denied being an employee for the NED, but the line went dead before Thompson could follow up as to whether Alexandre was on the NED payroll, either directly or as a consultant or being paid by NED grantees with NED monies.
"Conflict of interest" would be to put it mildly. "The NED was created in the highest echelons of the US national security state," writes William Robinson in Promoting Polyarchy: Globalization, US Intervention and Hegemony. "It is organically integrated into the overall execution of US national security and foreign policy. In structure, organization, and operation, it is closer to clandestine and national security organs such as the CIA than to apolitical or humanitarian endowments, as the name would suggest."
Other groups that have worked with Alexandre include RANCODHA, a Haiti-based group, also working around the elections. RANCODHA was the recipient of a $41,220 grant from the NED, according to documents obtained from the NED. Gadin Jean-Pierre, a spokesperson for the group, said in an interview from Haiti on December 27th that Alexandre has been in regular touch with the group, as a representative of the NED. "She's keeping in touch with us, and we keep her informed about our activities that we are doing now with the project. I have had a meeting with her already, and she keeps in touch with us."
In a second interview, Jean-Pierre again confirmed Alexandre's work for the NED. "NED is the organization funding our program...We get funding from NED and we are working in close collaboration with Regine Alexandre. She will meet tomorrow with us, at 9:00; we have the evaluation of the program of the last module we have done. She will be with us tomorrow (Thursday,December 29th)."
Hans Tippenhauer, director of Fondation Espoir (Hope Foundation), the recipient of a $132,970 NED grant, also confirmed that Regine Alexandre was working for the NED, and acted as a "contact officer" between his organization and NED. In an interview from Haiti Tippenhauer said "Yes, she is a contact person" for Fondation Espoir, and added that "the reality is our last program was approved before she was in charge, so now she is just a contact officer for us, but we are working directly with, I mean we had previous engagements with NED in Washington..."
Maryse Balthazar is the coordinator of the Association of Haitian Women Journalists or AMIFEH. The group received a $16,815 NED grant for 2005. Balthazar said she last met with Regine Alexandre on December 8th. She says that she first started working with Alexandre in September 2005. Part of AMIFEH's work is to train Haitian journalists how to cover elections. "Yes," she said in an interview on 12/29/2005, "I work with Alexandre." Balathazar said the last meeting she had with Alexandre was "before the Session of the North department," on December 8th, and that she had commenced working with her in September of 2005.
Flashpoints! UPDATE
After the original story broke, AP announced that it had severed ties with the free-lancer because she is on the payroll of the National Endowment for Democracy. The AP story stated in part that "AP employees must avoid any behavior or activities that create a conflict of interest or compromise our ability to report the news fairly and accurately," said Mike Silverman, the news agency's managing editor."
The AP story continued "Alexandre, who freelances for other news organizations, reported only one story for the AP - on the Dec. 24 killing of a U.N. peacekeeper in Haiti — after beginning her association with the NED. She first began reporting for the AP in 2004. After another freelance journalist raised questions this week about Alexandre and the NED, she denied she was an employee of the organization. She said she had made trips into the Haitian countryside to establish links between the NED and Haitian non-governmental organizations and was reimbursed for her expenses. When told later that the NED confirmed her employment, she continued to maintain she did not work for the organization."
The NED said it was unaware when it hired Alexandre that she worked for the AP or any other media organization.
Later, we received a phone call from New York Times Deputy Foreign Editor, Ethan Bonnar. He stated that a spokesperson for the NED confirmed that, in fact, Regine Alexandre is an employee of the NED. Bonnar asserted that it is his understanding that she was not an NED employee at the same time she was a stringer for the NYT.
When asked if she was paid indirectly - through another agency - Bonnar replied, "...that is a deeper question..." that he would have to look into it further:
Bonnar further stated that Regine Alexandre has been freelancing for the NYT for some time going back into the 1990's. Additionally, he suggested that she may have "fed into" stories filed by Lydia Polgreen and David Gonzales. Bonnar said that the NYT is not yet where the AP is in announcing that it is severing all ties, but he said that if the Times confirmed that Alexandre was in fact lying regarding her work with the NED, then they would not be able to work with her.
© 2005 Flashpoints!
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By Anthony Fenton & Dennis Bernstein
December 31, 2005
Editor’s Note: The independence of American journalism -- how free it is from government influence and control -- has emerged as a troubling issue in recent years. The Bush administration has admitted to paying some commentators, such as Armstrong Williams, to promote government policies. In other cases, pro-Republican groups have planted "journalists," such as Jeff Gannon, inside the press corps to pose friendly questions to Republicans.
Major U.S. news organizations, including the New York Times, also have had to grapple with star reporters, like Judith Miller, who shed professional skepticism and parroted administration propaganda as news. A similar issue has now arisen in Haiti, where a stringer for the Times and the Associated Press appears to have done work for the U.S.-funded National Endowment for Democracy. After the story broke, the AP severed its relationship with the stringer and the Times is investigating.
The following story was first published by Flashpoints! and is also available at http://www.haitiaction.net.
A by-lined freelancer for the Associated Press, who is also a stringer for the New York Times in Haiti, is moonlighting as a consultant for the US Government funded National Endowment for Democracy, according to an official at the NED, and several of the agency's grantees.
NED is funded annually by grants from the US Congress and State Department, with a 2006 global budget of $80 million, an increase of $20 million from 2005. For years the group has played a controversial role-with lopsided funding of elections in foreign countries-in promoting pro-US candidates and policies friendly to US interests. Most recently, the NED has been accused of attempting to destabilize the Venezuelan government.
Regine Alexandre, whose name appears as an AP by-line at least a dozen times starting in May of 2004, and appears as a contributor to two NY Times stories, is a part of an NED "experiment" to place a representative on the ground in countries where the NED has funded groups.
"This is almost like an experiment for us," said Fabiola Cordova, a Haiti program officer with the NED in Washington D.C. on December 6th. "The NED usually doesn't have a field presence and most of the work from our side takes place here in D.C. Then once the grants are approved it's really very much on the grantees' leadership and initiative to 'implement their programs.'"
Cordova said the NED tries to monitor the programs from DC and to provide some financial oversight, but "a lot of the organizations in Haiti really need a lot of hand-holding, so we hired this person to be part-time NED staff on the ground, and she's helped us, well, both identify new grantees and to respond to any specific questions they're going to have on the ground."
Cordova said the relationship between NED and Alexandre has worked out well. "I think it has been very helpful, and over time as they get more used to having her there, they will use her more effectively too. It works out well for us," said the NED program officer, "because we don't need a full time person. Like I said, it's an experiment, NED has never had like a field presence like this before, but we really wanted to expand our Haiti program so we thought it was really necessary to do this."
Cordova said that Alexandre "was already in Haiti doing some other freelance work" and the NED hired her part time where she "works as a consultant." As a follow up, NED's Haiti program officer forwarded in a December 6, 2005 eMail the direct contacts for Regine Alexandre including her phone and eMail address. "Nice talking to you today," wrote Cordova, "As promised, attached is the information on our Haiti grantees, and the contact information on our part-time field rep in Haiti. Her name is Regine Alexandre. I will drop her an e-mail and to let her know you might be in touch."
In recent years, NED funding for Haiti has skyrocketed from $0 in 2003, before the forced departure of elected President John Bertrand Aristide, to $149,300 in 2004 to its current level of $541,045 in 2005 (8 grantees). NED spending in Haiti is at its highest level since 1990, the year Aristide was first elected.
Alexandre denies working for the NED, but said she has met with several NED grantees and was considering working for NED but then decided not to. "All I can tell you," she said in a phone interview from Port-au-Prince on December 27th, "I met with NED, I was going to work for them, and I didn't know much about NED and I decided not to work for them. I remember meeting with two, maybe three of the grantees and that's it, but I do not work for NED."
In response to queries to AP about Alexandre's links to NED, Jack Stokes of the Associated Press, Corporate Communications, replied that "Regine Alexandre, a freelance reporter for AP, says that at no time has she been an employee of the National Endowment of Democracy. Alexandre, who is also a development consultant in Haiti, says that at the request of NED she did meet briefly with some Haitian non-government organizations to provide them with contact information for NED, and was reimbursed by NED for travel expenses. She says she was unaware that NED had any U.S. government links. The AP is continuing to look into the matter," the Stokes statement concluded.
For their part, the New York Times has been avoiding comment for days. After dozens of calls to several offices at the Times, we were told that they were still looking into it, and that their reporter in Haiti, Ginger Thompson, who used Alexandre as a stringer, had no information about whether Alexandre was working with the State Department. When I pointed out we were talking about the NED, and not the State Department directly, the deputy Foreign Desk Editor for the Times, Ethan Bonner, said the Times will look into the matter further and get back to us. Mr. Bonner acknowledged that it could present a "conflict of interest," depending on the situation, but he had no idea whether this particular case would be a problem, or whether the Times would be utilizing Regine Alexandre again or not.
In a follow up interview on 12/30/2005, Times Deputy Foreign Editor, Ethan Bonner, stated that Thompson had caught up with Alexandre for a brief cell phone conversation and Alexandre assured her, as in the case of AP, she received expenses for travel, which includeed air-fare to Washington D.C. for a job interview with the NED, but then turned it down. Bonner said that the NY Times believed that Alexander was not working or consulting with the NED when she was reporting for the paper. He said in her interview with Thomson that Alexandre denied being an employee for the NED, but the line went dead before Thompson could follow up as to whether Alexandre was on the NED payroll, either directly or as a consultant or being paid by NED grantees with NED monies.
"Conflict of interest" would be to put it mildly. "The NED was created in the highest echelons of the US national security state," writes William Robinson in Promoting Polyarchy: Globalization, US Intervention and Hegemony. "It is organically integrated into the overall execution of US national security and foreign policy. In structure, organization, and operation, it is closer to clandestine and national security organs such as the CIA than to apolitical or humanitarian endowments, as the name would suggest."
Other groups that have worked with Alexandre include RANCODHA, a Haiti-based group, also working around the elections. RANCODHA was the recipient of a $41,220 grant from the NED, according to documents obtained from the NED. Gadin Jean-Pierre, a spokesperson for the group, said in an interview from Haiti on December 27th that Alexandre has been in regular touch with the group, as a representative of the NED. "She's keeping in touch with us, and we keep her informed about our activities that we are doing now with the project. I have had a meeting with her already, and she keeps in touch with us."
In a second interview, Jean-Pierre again confirmed Alexandre's work for the NED. "NED is the organization funding our program...We get funding from NED and we are working in close collaboration with Regine Alexandre. She will meet tomorrow with us, at 9:00; we have the evaluation of the program of the last module we have done. She will be with us tomorrow (Thursday,December 29th)."
Hans Tippenhauer, director of Fondation Espoir (Hope Foundation), the recipient of a $132,970 NED grant, also confirmed that Regine Alexandre was working for the NED, and acted as a "contact officer" between his organization and NED. In an interview from Haiti Tippenhauer said "Yes, she is a contact person" for Fondation Espoir, and added that "the reality is our last program was approved before she was in charge, so now she is just a contact officer for us, but we are working directly with, I mean we had previous engagements with NED in Washington..."
Maryse Balthazar is the coordinator of the Association of Haitian Women Journalists or AMIFEH. The group received a $16,815 NED grant for 2005. Balthazar said she last met with Regine Alexandre on December 8th. She says that she first started working with Alexandre in September 2005. Part of AMIFEH's work is to train Haitian journalists how to cover elections. "Yes," she said in an interview on 12/29/2005, "I work with Alexandre." Balathazar said the last meeting she had with Alexandre was "before the Session of the North department," on December 8th, and that she had commenced working with her in September of 2005.
Flashpoints! UPDATE
After the original story broke, AP announced that it had severed ties with the free-lancer because she is on the payroll of the National Endowment for Democracy. The AP story stated in part that "AP employees must avoid any behavior or activities that create a conflict of interest or compromise our ability to report the news fairly and accurately," said Mike Silverman, the news agency's managing editor."
The AP story continued "Alexandre, who freelances for other news organizations, reported only one story for the AP - on the Dec. 24 killing of a U.N. peacekeeper in Haiti — after beginning her association with the NED. She first began reporting for the AP in 2004. After another freelance journalist raised questions this week about Alexandre and the NED, she denied she was an employee of the organization. She said she had made trips into the Haitian countryside to establish links between the NED and Haitian non-governmental organizations and was reimbursed for her expenses. When told later that the NED confirmed her employment, she continued to maintain she did not work for the organization."
The NED said it was unaware when it hired Alexandre that she worked for the AP or any other media organization.
Later, we received a phone call from New York Times Deputy Foreign Editor, Ethan Bonnar. He stated that a spokesperson for the NED confirmed that, in fact, Regine Alexandre is an employee of the NED. Bonnar asserted that it is his understanding that she was not an NED employee at the same time she was a stringer for the NYT.
When asked if she was paid indirectly - through another agency - Bonnar replied, "...that is a deeper question..." that he would have to look into it further:
Bonnar further stated that Regine Alexandre has been freelancing for the NYT for some time going back into the 1990's. Additionally, he suggested that she may have "fed into" stories filed by Lydia Polgreen and David Gonzales. Bonnar said that the NYT is not yet where the AP is in announcing that it is severing all ties, but he said that if the Times confirmed that Alexandre was in fact lying regarding her work with the NED, then they would not be able to work with her.
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Reporters sans Frontières et les coups d’états de Washington : le financement par l’Institut Républicain International révélé
par BARAHONA Diana
1er août 2006
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Par Diana Barahona et Jeb Sprague
Le magnat de la presse britannique Lord Northcliff avait dit "L’information c’est ce que quelqu’un, quelque part, veut vous cacher, tout le reste n’est que de la publicité." Dans ce cas, le financement de Reporters Sans Frontières par le gouvernement des Etats-Unis doit bien être une information, parce que cette organisation et ses amis à Washington ont tout tenté pour le cacher. Malgré 14 mois de fins de non recevoir opposés par le "National Endowment for Democracy" (NED) à notre demande formulée sous la loi de la Liberté d’Accès à l’Information ("Freedom of Information Act") et une dénégation nette de la part du directeur exécutif de RSF, Lucie Morillon, la NED a finalement admis que Reporters Sans Frontières avait bien reçu des dons au cours des trois dernières années de la part du "International Republican Institute".
La NED refuse toujours de fournir les documents demandés ou même de révéler les montants versés, mais ces dons sont identifiés par les références suivantes : IRI 2002-022/7270, IRI 2003-027/7470 et IRI 2004-035/7473. Le journaliste d’investigation Jeremy Bigwood a demandé le 25 avril au directeur exécutif de Reporters Sans Frontières, Lucie Morillon, si son organisation recevait de l’argent du IRI, et elle a dit non. Mais l’existence de ce financement a été confirmée par Patrick Thomas, adjoint du président de la NED.
Cette découverte met à nu un mensonge majeur de l’organisation qui, pendant des années, a nié recevoir de l’argent de Washington jusqu’à ce que certains montants relativement faibles - de la part de la NED et du "Center for a Free Cuba" - aient été découverts (1). Interrogée sur les origines de son important budget, RSF a affirmé que l’argent provenait de la vente de livres de photographies. Le chercheur Salim Lamrani a souligné l’incohérence d’une telle réponse. Même en considérant que ces livres avaient été imprimés gratuitement, il aurait fallu vendre 170200 exemplaires en 2004 et 188400 en 2005 pour obtenir les près de 2 millions de dollars que l’organisation affirme récolter chaque année - soit 516 exemplaires vendus par jour en 2005. A l’évidence, il devait exister d’autres sources de financement. Et il s’avère que c’est bien le cas.
Le IRI, une organisation du Parti Républicain, est spécialisé dans l’ingérence dans les élections de pays tiers, comme indiqué dans le rapport annuel de la NED et le site Internet de l’IRI. L’IRI est l’un des quatre principaux financeurs de la NED, une organisation fondée par le Congrès US en 1983 sous l’administration Reagan pour remplacer les programmes actions clandestines de la CIA envers les sociétés civiles, programmes révélés et démontés par la Commission d’enquête Church au milieu des années 70 (2). Les trois autres piliers du financement de la NED sont le "National Democratic Institute" (du Parti Démocrate), le "Solidarity Center" (du syndicat AFL-CIA) et le "Center for International Private Enterprise" (de la Chambre de Commerce des Etats-Unis). Mais de tous ces groupes, c’est l’IRI qui est le plus proche de l’administration Bush - selon un récent article du New York Times révélant le rôle de cette organisation dans le renversement du président haïtien Jean-Bertrand Aristide.
C’est le président Bush qui a désigné son président, Lorne W. Craner, pour diriger les programmes de l’administration destinés à instaurer la démocratie. L’institut, qui intervient dans plus de 60 pays, a vu son financement d’origine gouvernemental pratiquement tripler ces trois dernières années, passant de 26 millions de dollars en 2003 à 75 millions de dollars en 2005. Au printemps dernier (2005), lors d’une soirée de collecte de fonds pour l’IRI, M. Bush a qualifié la création de démocraties d’"industrie en croissance". (3)
Le financement par l’IRI constitue un problème important par rapport à la crédibilité de RSF en tant qu’organisation de "défense de la liberté de la presse" parce que cette dernière a été à l’origine de propagandes contre les mouvements populaires au Venezuela et Haïti au moment même où un de ses financeurs, l’IRI, tentait de les renverser. L’IRI a financé l’opposition vénézuelienne au Président Hugo Chavez (4) et a activement organisé l’opposition haïtienne à Aristide en coordination avec la CIA (3).
Le chaînon manquant entre RSF et ces activités s’appelle Otto Reich, qui est d’abord intervenu sur ces coups d’états en tant que premier secrétaire d’état adjoint pour l’Amérique latine et, à partir de novembre 2002, comme envoyé spécial en Amérique latine pour le compte du Conseil National de Sécurité. A part d’être un des administrateurs du "Center for a Free Cuba", financé par le gouvernement des Etats-Unis, et qui verse 50.000 dollars par an à RSF, Reich a travaillé depuis le début des années 80 avec le premier vice-président de l’IRI, Georges Fauriol, autre membre du "Center for a Free Cuba". Mais c’est l’expérience de Reich en matière de propagande qui est particulièrement intéressante ici. Dans les années 80, il a fait l’objet d’enquêtes sur la guerre illégale de l’administration Reagan contre les Sandinistes. L’enquête officielle avait révélé en 1987 que le "Bureau de Diplomatie Publique" de Reich avait "mené des actions clandestines illégales de propagande." (3). Au début de l’année 2002, après que George Bush l’ait engagé au sein de Département d’Etat, "Reich fut rapidement affecté à l’orchestration d’une campagne médiatique de diffamation massive contre Chavez qui n’a pas cessé depuis" (5).
Est-ce que Reich est à l’origine du financement de RSF par l’IRI ? Est-ce que Reich a dirigé les opérations de propagande de RSF contre Aristide, Chavez et Cuba ? Un examen des méthodes de l’organisation semble confirmer la thèse ; la propagande contre Aristide, un ancien prêtre, fut aussi grossière que n’importe laquelle des calomnies habituelles de Reich à l’encontre les dirigeants latino-américains. RSF qualifia le président haïtien de "prédateur de la liberté de la presse" après l’avoir impliqué, dans aucune preuve, dans les assassinats des journalistes Jean Dominique et Brignol Lindor. L’organisation présenta ostensiblement des photographies des cadavres des journalistes sur son site web, les transformant ainsi en icônes d’une répression présumée d’Aristide contre la presse.
En 2002, RSF écrivit "Le 3 décembre 2001, à Petit-Goâve, un bourg situé à 70 kilomètres au sud-ouest de Port-au-Prince, un journaliste a été battu à mort par une bande de tueurs liée aux autorités politiques locales et se réclamant du mouvement "Lavalas" (l’Avalanche) du président Jean-Bertrand Aristide.... Ce meurtre survient alors que la situation de la liberté de la presse ne cesse de se dégrader en Haïti depuis l’assassinat de Jean Dominique, directeur de Radio Haïti Inter, le 3 avril 2000" (6). Notez l’erreur de traduction intentionnelle de "Lavalas" (qui signifie inondation et non avalanche) et comment RSF lie le gang de tueurs au "mouvement Lavalas d’Aristide," sous-entendant par là que le gang était dirigé par le président lui-même.
par BARAHONA Diana
1er août 2006
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Le magnat de la presse britannique Lord Northcliff avait dit "L’information c’est ce que quelqu’un, quelque part, veut vous cacher, tout le reste n’est que de la publicité." Dans ce cas, le financement de Reporters Sans Frontières par le gouvernement des Etats-Unis doit bien être une information, parce que cette organisation et ses amis à Washington ont tout tenté pour le cacher. Malgré 14 mois de fins de non recevoir opposés par le "National Endowment for Democracy" (NED) à notre demande formulée sous la loi de la Liberté d’Accès à l’Information ("Freedom of Information Act") et une dénégation nette de la part du directeur exécutif de RSF, Lucie Morillon, la NED a finalement admis que Reporters Sans Frontières avait bien reçu des dons au cours des trois dernières années de la part du "International Republican Institute".
La NED refuse toujours de fournir les documents demandés ou même de révéler les montants versés, mais ces dons sont identifiés par les références suivantes : IRI 2002-022/7270, IRI 2003-027/7470 et IRI 2004-035/7473. Le journaliste d’investigation Jeremy Bigwood a demandé le 25 avril au directeur exécutif de Reporters Sans Frontières, Lucie Morillon, si son organisation recevait de l’argent du IRI, et elle a dit non. Mais l’existence de ce financement a été confirmée par Patrick Thomas, adjoint du président de la NED.
Cette découverte met à nu un mensonge majeur de l’organisation qui, pendant des années, a nié recevoir de l’argent de Washington jusqu’à ce que certains montants relativement faibles - de la part de la NED et du "Center for a Free Cuba" - aient été découverts (1). Interrogée sur les origines de son important budget, RSF a affirmé que l’argent provenait de la vente de livres de photographies. Le chercheur Salim Lamrani a souligné l’incohérence d’une telle réponse. Même en considérant que ces livres avaient été imprimés gratuitement, il aurait fallu vendre 170200 exemplaires en 2004 et 188400 en 2005 pour obtenir les près de 2 millions de dollars que l’organisation affirme récolter chaque année - soit 516 exemplaires vendus par jour en 2005. A l’évidence, il devait exister d’autres sources de financement. Et il s’avère que c’est bien le cas.
Le IRI, une organisation du Parti Républicain, est spécialisé dans l’ingérence dans les élections de pays tiers, comme indiqué dans le rapport annuel de la NED et le site Internet de l’IRI. L’IRI est l’un des quatre principaux financeurs de la NED, une organisation fondée par le Congrès US en 1983 sous l’administration Reagan pour remplacer les programmes actions clandestines de la CIA envers les sociétés civiles, programmes révélés et démontés par la Commission d’enquête Church au milieu des années 70 (2). Les trois autres piliers du financement de la NED sont le "National Democratic Institute" (du Parti Démocrate), le "Solidarity Center" (du syndicat AFL-CIA) et le "Center for International Private Enterprise" (de la Chambre de Commerce des Etats-Unis). Mais de tous ces groupes, c’est l’IRI qui est le plus proche de l’administration Bush - selon un récent article du New York Times révélant le rôle de cette organisation dans le renversement du président haïtien Jean-Bertrand Aristide.
C’est le président Bush qui a désigné son président, Lorne W. Craner, pour diriger les programmes de l’administration destinés à instaurer la démocratie. L’institut, qui intervient dans plus de 60 pays, a vu son financement d’origine gouvernemental pratiquement tripler ces trois dernières années, passant de 26 millions de dollars en 2003 à 75 millions de dollars en 2005. Au printemps dernier (2005), lors d’une soirée de collecte de fonds pour l’IRI, M. Bush a qualifié la création de démocraties d’"industrie en croissance". (3)
Le financement par l’IRI constitue un problème important par rapport à la crédibilité de RSF en tant qu’organisation de "défense de la liberté de la presse" parce que cette dernière a été à l’origine de propagandes contre les mouvements populaires au Venezuela et Haïti au moment même où un de ses financeurs, l’IRI, tentait de les renverser. L’IRI a financé l’opposition vénézuelienne au Président Hugo Chavez (4) et a activement organisé l’opposition haïtienne à Aristide en coordination avec la CIA (3).
Le chaînon manquant entre RSF et ces activités s’appelle Otto Reich, qui est d’abord intervenu sur ces coups d’états en tant que premier secrétaire d’état adjoint pour l’Amérique latine et, à partir de novembre 2002, comme envoyé spécial en Amérique latine pour le compte du Conseil National de Sécurité. A part d’être un des administrateurs du "Center for a Free Cuba", financé par le gouvernement des Etats-Unis, et qui verse 50.000 dollars par an à RSF, Reich a travaillé depuis le début des années 80 avec le premier vice-président de l’IRI, Georges Fauriol, autre membre du "Center for a Free Cuba". Mais c’est l’expérience de Reich en matière de propagande qui est particulièrement intéressante ici. Dans les années 80, il a fait l’objet d’enquêtes sur la guerre illégale de l’administration Reagan contre les Sandinistes. L’enquête officielle avait révélé en 1987 que le "Bureau de Diplomatie Publique" de Reich avait "mené des actions clandestines illégales de propagande." (3). Au début de l’année 2002, après que George Bush l’ait engagé au sein de Département d’Etat, "Reich fut rapidement affecté à l’orchestration d’une campagne médiatique de diffamation massive contre Chavez qui n’a pas cessé depuis" (5).
Est-ce que Reich est à l’origine du financement de RSF par l’IRI ? Est-ce que Reich a dirigé les opérations de propagande de RSF contre Aristide, Chavez et Cuba ? Un examen des méthodes de l’organisation semble confirmer la thèse ; la propagande contre Aristide, un ancien prêtre, fut aussi grossière que n’importe laquelle des calomnies habituelles de Reich à l’encontre les dirigeants latino-américains. RSF qualifia le président haïtien de "prédateur de la liberté de la presse" après l’avoir impliqué, dans aucune preuve, dans les assassinats des journalistes Jean Dominique et Brignol Lindor. L’organisation présenta ostensiblement des photographies des cadavres des journalistes sur son site web, les transformant ainsi en icônes d’une répression présumée d’Aristide contre la presse.
En 2002, RSF écrivit "Le 3 décembre 2001, à Petit-Goâve, un bourg situé à 70 kilomètres au sud-ouest de Port-au-Prince, un journaliste a été battu à mort par une bande de tueurs liée aux autorités politiques locales et se réclamant du mouvement "Lavalas" (l’Avalanche) du président Jean-Bertrand Aristide.... Ce meurtre survient alors que la situation de la liberté de la presse ne cesse de se dégrader en Haïti depuis l’assassinat de Jean Dominique, directeur de Radio Haïti Inter, le 3 avril 2000" (6). Notez l’erreur de traduction intentionnelle de "Lavalas" (qui signifie inondation et non avalanche) et comment RSF lie le gang de tueurs au "mouvement Lavalas d’Aristide," sous-entendant par là que le gang était dirigé par le président lui-même.
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
L’article est parsemé de ce genre d’insinuations et contre vérités grossières. "Dans ce contexte, l’assassinat de Brignol Lindor est interprété comme un nouvel avertissement par l’ensemble de la profession". Ici, RSF a déjà condamné Aristide en laissant entendre que celui-ci a ordonné le meurtre des journalistes pour envoyer un avertissement aux média d’opposition et pour faire cesser leurs critiques à son égard. Mais Jean-Dominique fut assassiné en avril 2000, soit de nombreux mois avant l’élection d’Aristide, et il n’y a pas là non plus de preuve que le président ait un lien avec le meurtre de Lindor.
Dans le même article, RSF qualifie le gouvernement d’Aristide de "régime autoritaire" et l’accuse de lynchages par la méthode dite du "collier" (7), et décrit les partisans d’Aristide comme des "voyous" et conclut que toutes ces actions, imputées par RSF au gouvernement, "s’intègre dans une stratégie plus large des autorités de recourir à des milices para légales pour intimider la presse".
Cette propagande aurait été déjà suffisamment forte si RSF n’avait pas pris des mesures supplémentaires pour étrangler un pays désespéramment pauvre et dépendant de l’aide extérieur - tactique qui a aussi été employée contre Cuba (1). L’agence Associated Press cite le secrétaire général Robert Ménard, qui parlait de l’incapacité supposée du gouvernement haïtien de faire arrêter l’assassin de Dominique, "le Président Jean-Bertrand Aristide est responsable de cette obstruction, et nous allons le classer parmi les prédateurs de la liberté de la presse si aucun progrès n’est accompli dans les mois qui viennent" (. L’article se poursuit, "Ménard a dit qu’il espérait que cette liste, qui sera envoyée à des gouvernements et aux institutions financières, influencerait l’Union Européenne pour prolonger la suspension de quelques 100 millions de dollars d’aide." Les sanctions économiques imposées par les Etats-Unis ont provoqué une explosion de l’inflation et privé le gouvernement de l’argent indispensable à son fonctionnement et à sa défense. Pour illustrer le double standard appliqué par RSF, le bilan des journalistes assassinés en Colombie est impressionnant, mais Ménard n’a jamais fait pression sur les Etats-Unis ou l’Union Européenne pour couper les aides au gouvernement Uribe.
Mais Reporters Sans Frontières ne se contenta pas d’une simple suspension de l’aide. Au mois de janvier 2002, Ménard lançait un appel auprès du Congrès des Etats-Unis et de l’UE pour imposer "des sanctions individuelles" contre Aristide et le Premier Ministre Yvon Neptune, parmi lesquelles les "refus de visas d’entrée ou de transit" et "le gel de tout compte bancaire ouvert à l’étranger" (9)
Après le renversement d’Aristide le 29 février 2004, RSF a ignoré pratiquement toutes les violences et persécutions contre les journalistes critiques envers le gouvernement Latortue, imposé de l’extérieur, en affirmant au contraire que la liberté de la presse s’était améliorée. Les rapports 2005 et 2006 de RSF s’abstiennent de condamner l’exécution extrajudiciaire d’Abdias Jean qui, selon les témoins, a été tué par la police après avoir pris trois photos de trois jeunes que la police venait de tuer. RSF a aussi ignoré les arrestations de journalistes Kevin Pina (Pacifica Radio - radio progressiste US, ndt) et Jean Ristil, et s’est abstenu de mener une vraie enquête sur plusieurs attaques contre des stations de radio pro-Lavalas.
Interrogé sur la révélation de ces financements, Pina a déclaré : "Il fut rapidement évident que RSF et Robert Ménard n’étaient pas des gardiens objectifs de la liberté de l’information en Haïti mais plutôt des acteurs clés dans ce qu’il faut bien appeler une campagne de désinformation contre le gouvernement d’Aristide. Les tentatives d’impliquer Aristide dans le meurtre de Jean Dominique et leur silence lorsque le présumé assassin, le Sénateur Lavalas Dany Toussaint, a rejoint le camp anti-Aristide et se présenta aux élections en 2006 n’est qu’un des nombreux exemples qui révèlent le véritable rôle et la nature d’organisations telles que RSF. Elles diffusent de fausses informations et des rapports biaisés pour fabriquer une opposition interne aux gouvernements considérés comme incontrôlables et qui ne sont pas au goût de Washington tout en préparant le terrain pour leur renversement éventuel en fournissant une justification sous prétexte d’atteintes à la liberté de la presse."
Nous avons demandé à l’expert de Haïti chez RSF, à Paris, pourquoi l’organisation avait ignoré le meurtre d’Abdias Jean et il a répondu : "Nous avons interrogé la police sur la mort d’Abdias Jean et elle nous a répondu que l’attaque avait bien été effectuée par la police mais que celle-ci ne savait pas qu’il était journaliste. Il prenait des photos." Il avoua qu’aucun des témoins du meurtre n’avait été interrogé alors que tout l’information qu’il possédait sur ce cas était basée sur le témoignage de la police, connue pour ses assassinats et abus courants. En ce qui concerne l’arrestation de Pina et Ristil, il dit, "généralement lorsque quelqu’un est emprisonné, nous attendons pour savoir combien de temps... Ils ont été libérés alors nous ne sommes pas intervenus." Etant donné que RSF n’est jamais intervenue pour le cas de Abdias Jean, il est très peu probable qu’elle s’engage pour Pina, critique à la fois du gouvernement d’intérim et de RSF.
Celui qui paie décide. Prenant ses instructions auprès du Département d’Etat, RSF s’est rendue coupable de diaboliser les gouvernements que les Etats-Unis veulent renverser, tels que ceux de Cuba, Venezuela et Haïti, tout en minimisant les violations des droits de l’homme commises chez ses alliés stratégiques tels que le Mexique ou la Colombie. Parce que l’organisation a réussi à cacher le financement de l’IRI, ce qui aurait pu alerter l’opinion sur ses objectifs réels, RSF a joué un rôle efficace dans les agressions clandestines de l’administration Bush contre les chef d’états récalcitrants de l’Amérique latine. L’organisation a aussi réussi à se servir de son image d’organisation indépendante de défense de droits de l’homme pour faire passer son message dans les média US et les ouvrages universitaires. Un tel résultat pourrait passer pour un exploit de la part d’un petit groupe d’individus sans expérience réelle du journalisme si ces derniers n’avaient pas les parrains les plus riches et les plus puissants du monde.
Diana Barahona est journaliste indépendante, spécialisée dans la politique en Amérique latine. dlbarahona@cs.com
Jeb Sprague est journaliste free lance et correspondant pour Radio Pacifica. Sont blog http://www.freehaiti.net
Remerciements à Jeremy Bigwood et Michael D. Steger, avocat.
Traduction "on s’en doutait un peu" par CSP Diffusion autorisée et même encouragée Merci de mentionner les sources
Notes :
(1) Barahona : RSF : Les Fonds Gouvernementaux Ternissent L’objectivité d’une Organisation
Barahona, D. (2005, 17 mai). "Reporters Without Borders Unmasked : It’s Secret Deal With Otto Reich to Wreak Cuba’s Economy. Counterpunch.org."
en français : RSF un Accord Secret avec Otto Reich pour Ruiner l’Economie de Cuba
(2) David Ignatius (Sept. 22, 1991). "Innocence Abroad : The New World of Spyless Coups." The Washington Post. Extrait de la base de données ProQuest. “’Beaucoup de choses nous faisons aujourd’hui était faite clandestinement par la CIA il y a 25 ans," acquiesça (Allen) Weinstein "
(3) Bogdanich, Walt et Nordberg, Jenny (2006, 29 janvier). "Mixed U.S. Signals Helped Tilt Haiti Towards Chaos". The New York Times. Extrait de la base de données ProQuest.
(4) Barry, Tom (2005, 4 août). "Profile : International Republican Institute. International Relations Center." Extrait le 4 juillet, 2006, de
(5) Conkling, Will et Goble, Sam (2004, 13 juillet). "Otto Reich : A Career In Disservice. Council on Hemispheric Affairs".
(6) Lionet, Christian et Avila, Calixto (2002, 10 septembre). Zéro tolérance pour la presse : enquête sur l’assassinat du journaliste Brignol Lindor. Reporters Sans Frontières. Extrait le 7 juillet 2006
(7) Origine de la calomnie sur le "collier". Comme expliqué par Erwin Stotzky dans son livre " Silencing the guns of Haiti", Aristide prononça un discours à l’ONU dans lequel il promit que les "rues deviendront rouges" en employant la forme de protestation créole bien connue qui consiste à bruler des pneus, dans aucune allusion explicite au "collier" ou toute autre méthode de violence (ndt : collier, placer un pneu en feu autour de la victime). Peu après ce discours, "Haiti Observateur", journal d’opposition de droite, transforma le métaphore créole en un prétendu appel au "collier" ce qui fit mille fois le tour des média étrangers, des rapports de la CIA et les groupes de réflexion néo conservateurs tels que Heritage Foundation
( Norton, Michael (2001, Nov. 24). "International press freedom group blasts Haitian government for stalling progress in Jean Dominique murder investigation". Associated Press. Extrait le 7 Juillet 2006 de la base Lexis-Nexis. "accusation d’obstruction : Trois suspects (Ti Lou, Guimy et Markington) furent arrêtes sous le gouvernement d’Aristide pour le meurtre de Dominique mais purent mystérieusement s’échapper lors d’une "mutinerie de prison" sous le gouvernement Latortue au mois de février 2005 et ne furent jamais retrouvés."
(9) Norton, Michael (2002, 10 janvier). "Journalists Group Urges Sanctions for Haiti’s President". Associated Press. Extrait le 7 Juillet 2006 de Lexis-Nexis.
"Aristide est personnellement responsable de la dégradation de la liberté de la presse en Haïti et des sanctions devraient être prises contre lui personnellement," dit Ménard.
Dans le même article, RSF qualifie le gouvernement d’Aristide de "régime autoritaire" et l’accuse de lynchages par la méthode dite du "collier" (7), et décrit les partisans d’Aristide comme des "voyous" et conclut que toutes ces actions, imputées par RSF au gouvernement, "s’intègre dans une stratégie plus large des autorités de recourir à des milices para légales pour intimider la presse".
Cette propagande aurait été déjà suffisamment forte si RSF n’avait pas pris des mesures supplémentaires pour étrangler un pays désespéramment pauvre et dépendant de l’aide extérieur - tactique qui a aussi été employée contre Cuba (1). L’agence Associated Press cite le secrétaire général Robert Ménard, qui parlait de l’incapacité supposée du gouvernement haïtien de faire arrêter l’assassin de Dominique, "le Président Jean-Bertrand Aristide est responsable de cette obstruction, et nous allons le classer parmi les prédateurs de la liberté de la presse si aucun progrès n’est accompli dans les mois qui viennent" (. L’article se poursuit, "Ménard a dit qu’il espérait que cette liste, qui sera envoyée à des gouvernements et aux institutions financières, influencerait l’Union Européenne pour prolonger la suspension de quelques 100 millions de dollars d’aide." Les sanctions économiques imposées par les Etats-Unis ont provoqué une explosion de l’inflation et privé le gouvernement de l’argent indispensable à son fonctionnement et à sa défense. Pour illustrer le double standard appliqué par RSF, le bilan des journalistes assassinés en Colombie est impressionnant, mais Ménard n’a jamais fait pression sur les Etats-Unis ou l’Union Européenne pour couper les aides au gouvernement Uribe.
Mais Reporters Sans Frontières ne se contenta pas d’une simple suspension de l’aide. Au mois de janvier 2002, Ménard lançait un appel auprès du Congrès des Etats-Unis et de l’UE pour imposer "des sanctions individuelles" contre Aristide et le Premier Ministre Yvon Neptune, parmi lesquelles les "refus de visas d’entrée ou de transit" et "le gel de tout compte bancaire ouvert à l’étranger" (9)
Après le renversement d’Aristide le 29 février 2004, RSF a ignoré pratiquement toutes les violences et persécutions contre les journalistes critiques envers le gouvernement Latortue, imposé de l’extérieur, en affirmant au contraire que la liberté de la presse s’était améliorée. Les rapports 2005 et 2006 de RSF s’abstiennent de condamner l’exécution extrajudiciaire d’Abdias Jean qui, selon les témoins, a été tué par la police après avoir pris trois photos de trois jeunes que la police venait de tuer. RSF a aussi ignoré les arrestations de journalistes Kevin Pina (Pacifica Radio - radio progressiste US, ndt) et Jean Ristil, et s’est abstenu de mener une vraie enquête sur plusieurs attaques contre des stations de radio pro-Lavalas.
Interrogé sur la révélation de ces financements, Pina a déclaré : "Il fut rapidement évident que RSF et Robert Ménard n’étaient pas des gardiens objectifs de la liberté de l’information en Haïti mais plutôt des acteurs clés dans ce qu’il faut bien appeler une campagne de désinformation contre le gouvernement d’Aristide. Les tentatives d’impliquer Aristide dans le meurtre de Jean Dominique et leur silence lorsque le présumé assassin, le Sénateur Lavalas Dany Toussaint, a rejoint le camp anti-Aristide et se présenta aux élections en 2006 n’est qu’un des nombreux exemples qui révèlent le véritable rôle et la nature d’organisations telles que RSF. Elles diffusent de fausses informations et des rapports biaisés pour fabriquer une opposition interne aux gouvernements considérés comme incontrôlables et qui ne sont pas au goût de Washington tout en préparant le terrain pour leur renversement éventuel en fournissant une justification sous prétexte d’atteintes à la liberté de la presse."
Nous avons demandé à l’expert de Haïti chez RSF, à Paris, pourquoi l’organisation avait ignoré le meurtre d’Abdias Jean et il a répondu : "Nous avons interrogé la police sur la mort d’Abdias Jean et elle nous a répondu que l’attaque avait bien été effectuée par la police mais que celle-ci ne savait pas qu’il était journaliste. Il prenait des photos." Il avoua qu’aucun des témoins du meurtre n’avait été interrogé alors que tout l’information qu’il possédait sur ce cas était basée sur le témoignage de la police, connue pour ses assassinats et abus courants. En ce qui concerne l’arrestation de Pina et Ristil, il dit, "généralement lorsque quelqu’un est emprisonné, nous attendons pour savoir combien de temps... Ils ont été libérés alors nous ne sommes pas intervenus." Etant donné que RSF n’est jamais intervenue pour le cas de Abdias Jean, il est très peu probable qu’elle s’engage pour Pina, critique à la fois du gouvernement d’intérim et de RSF.
Celui qui paie décide. Prenant ses instructions auprès du Département d’Etat, RSF s’est rendue coupable de diaboliser les gouvernements que les Etats-Unis veulent renverser, tels que ceux de Cuba, Venezuela et Haïti, tout en minimisant les violations des droits de l’homme commises chez ses alliés stratégiques tels que le Mexique ou la Colombie. Parce que l’organisation a réussi à cacher le financement de l’IRI, ce qui aurait pu alerter l’opinion sur ses objectifs réels, RSF a joué un rôle efficace dans les agressions clandestines de l’administration Bush contre les chef d’états récalcitrants de l’Amérique latine. L’organisation a aussi réussi à se servir de son image d’organisation indépendante de défense de droits de l’homme pour faire passer son message dans les média US et les ouvrages universitaires. Un tel résultat pourrait passer pour un exploit de la part d’un petit groupe d’individus sans expérience réelle du journalisme si ces derniers n’avaient pas les parrains les plus riches et les plus puissants du monde.
Diana Barahona est journaliste indépendante, spécialisée dans la politique en Amérique latine. dlbarahona@cs.com
Jeb Sprague est journaliste free lance et correspondant pour Radio Pacifica. Sont blog http://www.freehaiti.net
Remerciements à Jeremy Bigwood et Michael D. Steger, avocat.
Traduction "on s’en doutait un peu" par CSP Diffusion autorisée et même encouragée Merci de mentionner les sources
Notes :
(1) Barahona : RSF : Les Fonds Gouvernementaux Ternissent L’objectivité d’une Organisation
Barahona, D. (2005, 17 mai). "Reporters Without Borders Unmasked : It’s Secret Deal With Otto Reich to Wreak Cuba’s Economy. Counterpunch.org."
en français : RSF un Accord Secret avec Otto Reich pour Ruiner l’Economie de Cuba
(2) David Ignatius (Sept. 22, 1991). "Innocence Abroad : The New World of Spyless Coups." The Washington Post. Extrait de la base de données ProQuest. “’Beaucoup de choses nous faisons aujourd’hui était faite clandestinement par la CIA il y a 25 ans," acquiesça (Allen) Weinstein "
(3) Bogdanich, Walt et Nordberg, Jenny (2006, 29 janvier). "Mixed U.S. Signals Helped Tilt Haiti Towards Chaos". The New York Times. Extrait de la base de données ProQuest.
(4) Barry, Tom (2005, 4 août). "Profile : International Republican Institute. International Relations Center." Extrait le 4 juillet, 2006, de
(5) Conkling, Will et Goble, Sam (2004, 13 juillet). "Otto Reich : A Career In Disservice. Council on Hemispheric Affairs".
(6) Lionet, Christian et Avila, Calixto (2002, 10 septembre). Zéro tolérance pour la presse : enquête sur l’assassinat du journaliste Brignol Lindor. Reporters Sans Frontières. Extrait le 7 juillet 2006
(7) Origine de la calomnie sur le "collier". Comme expliqué par Erwin Stotzky dans son livre " Silencing the guns of Haiti", Aristide prononça un discours à l’ONU dans lequel il promit que les "rues deviendront rouges" en employant la forme de protestation créole bien connue qui consiste à bruler des pneus, dans aucune allusion explicite au "collier" ou toute autre méthode de violence (ndt : collier, placer un pneu en feu autour de la victime). Peu après ce discours, "Haiti Observateur", journal d’opposition de droite, transforma le métaphore créole en un prétendu appel au "collier" ce qui fit mille fois le tour des média étrangers, des rapports de la CIA et les groupes de réflexion néo conservateurs tels que Heritage Foundation
( Norton, Michael (2001, Nov. 24). "International press freedom group blasts Haitian government for stalling progress in Jean Dominique murder investigation". Associated Press. Extrait le 7 Juillet 2006 de la base Lexis-Nexis. "accusation d’obstruction : Trois suspects (Ti Lou, Guimy et Markington) furent arrêtes sous le gouvernement d’Aristide pour le meurtre de Dominique mais purent mystérieusement s’échapper lors d’une "mutinerie de prison" sous le gouvernement Latortue au mois de février 2005 et ne furent jamais retrouvés."
(9) Norton, Michael (2002, 10 janvier). "Journalists Group Urges Sanctions for Haiti’s President". Associated Press. Extrait le 7 Juillet 2006 de Lexis-Nexis.
"Aristide est personnellement responsable de la dégradation de la liberté de la presse en Haïti et des sanctions devraient être prises contre lui personnellement," dit Ménard.
piporiko- Super Star
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
piporiko,
Bali Bwa.Dwat lan kontwole près lan ann Ayiti,e sa ki pa nan menm liy ak yo ,pè pale.
Entènèt lan ka jwe menm wòl lan pou Ayisyen ,menm jan li te jwe pou gwatemaltèk yo,nan dènye eleksyon prezidansyèl lan.
Se de atik konsa ki te ede demaske kandida prezidansyèl dwat lan nan Gwatemala ,paske menm jan ann Ayiti ,dwat lan kontwole près lan.
N ap fout jwenn bout yo
Bali Bwa.Dwat lan kontwole près lan ann Ayiti,e sa ki pa nan menm liy ak yo ,pè pale.
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Joel- Super Star
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Les lavalassiens: échappent-ils toujours à toute poursuite judiciaire ?
Selon l'Historien Michel Soukar
Le 8 décembre 2001 sur les ondes de l'émission RANMASE,
Michel Soukar fut invité à élaborer sur la mort du journaliste Brignol Lindor déchiqueté par des coups de machette et de hache par les op lavalassiens de Domi Lanbwa. Les journalistes de l'émission ont donné la chance à Soukar de développer ses points de vue pendant 40 minutes approximativement.
Michel Soukar, historien, journaliste et directeur de la station Signal FM posa des questions pertinentes à Jean-Bertrand Aristide, qui n'est plus appelé Titid selon le journal Libération du 23 juillet 1999. Car Titid est le nom d'affection donné à Aristide dans les années 86 jusqu'à 95. Il n'est plus Titid depuis belle lurette.
Soukar n'hésite pas à donner des chiffres et détails sur Aristide de l'avant 91 où le 15 janvier 1991 à 10 heures du matin fit des déclarations de biens et de propriétés par devant son notaire comme président élu des élections du 16 décembre 1990. Nous présentons laconiquement le contenu de cette émission " RANMASE " de Radio Caraïbe du 8 décembre 2001.
M. Soukar ne se contente pas de dire et redire, il a soutenu qu'il a des preuves incontournables et même quand il serait à court de preuves mais " la rumeur publique " ou l'enquête journalistique lui donnerait assez de toupet d'avancer certaines données sur les " signes apparents " de la richesse de Jean-Bertrand Aristide, ce prêtre qui dans les années 1980 fit les promesses grandiloquentes de faire avancer le pays sur les trois axes : " transparence, justice et participation ".
Les questions qu'a posé Michel Soukar directement à Aristide sont les suivantes:
a) Le détournement des 20 millions de dollars de la Chine pour la route de Carrefour ? Jusqu'à présent on sait que JBA ne s'est jamais expliqué pas et si quelqu'un part pour la Floride il va arriver aux Etats-Unis avant même qu'on l'on arrive à Léogâne si l'on part de Port-au-Prince. Or si Aristide habitait Leogane c'est sur que la route aurait été achevé ;
Entre autres, si les dirigeants de ce pays avaient la conscience on pourrait construire un demi-cercle partant du rond-point ou du bi-centaire aboutissant à Ganthier ou dans les hauteurs de Carrefour et sur la mer les voitures voulant faire express paieraient " le toll " et la route de Carrefour ne serait plus une issue.
b) Toujours Michel Soukar, sous René Préval, plus d'un million de gourdes détournés au DGI de Pétion-Ville et aujourd'hui plus de 3 millions de gourdes détournés au DGI de Port-au-Prince ;
c) En 1995, Aristide a créé ce qu'on appelle les " Petits Projets De La Présidence" avec près de 150 millions de dollars US et l'interview de Jean L. Dominique sur Radio Haiti Inter laissait JBA bredouille, un homme tapé sur les nerfs derrière le microphone. L'argent pour ses petits projets fut distribué aux amis personnels de JBA ;
d) Pendant les trois ans du coup d'état, JBA à Washington, avait en sa possession 60 millions de dollars US qui ont été dépensés et si " Aristide avait un minimum de descence, il aurait rendu un rapport financier des détails sur les dépenses de cet argent... et personne à la Cour Supérieure des Comptes n'a eu le courage de demander à JBA des explications. " ;
e) En février 2000, Michel Soukar dit a avoir vu sur les murs de Hinche " A bas Gro Kombo, volè bèf " car selon les gens de la zone, ce type a été arrêté antérieurement pour avoir été voleur. Il arrive que JBA dut recommander ce type dont les grafffitis lisent " Aba Gro Konbo vole kabrit ". Ce candidat de JBA fut ligoté par des policiers aux yeux de tous pour être un voleur notoire et Aristide l'a vivement recommandé pour être candidat à la magistrature de Hinche ;
f) Depuis 1994, JBA a dépensé près de 3 milliards de dollars dans le lobbying pour améliorer son image à Washington qui vont dans les poches de Bill Clinton et ses collègues, les gens du Black Caucus pour les relations publiques. Or Préval fut une marionnette, un zombi pour avoir tout accepté ;
g) Aujourd'hui, il y a une résidence du coût de 37 millions de gourdes pour Jean-Marie Cherestal. Est-ce nécessaire d'acheter une résidence quand c'est la " guerre dans la tête et la guerre dans le ventre " dans tout le pays. JBA aurait acheté une résidence pour Préval pour plus de 10 millions de gourdes à Musseau et une autre résidence à 200,000.00 dollars US pour l'épouse de Préval à Washington... Des barons lavalassiens achètent des restaurants de luxe, des propriétés qu'on voulait vendre à 400,0000 US dollars et qu'un baron a acheté à 900,000.00 dollars US.
h) Une banque centrale construite à près de 24 millions de dollars US. Quelle est l'économie de cette dépense selon Michel Soukar ?
i) " Avant que JBA fût président, précisément le 15 janvier 1991 à 10 heures am, voici ce qu'il avait: 6 propriétés: une à Florio, une à Pétion-Ville, une à Duvivier, deux à Caradeux, une à Tabarre, un véhicule de Isusu 4 par 4 couleur blanche. " " JBA avait deux comptes en banque à Nova Scottia à Delmas totalisant 204,111 gourdes 49 centimes. Ce fut en la date du 11 janvier 1991 la fortune personnelle du président élu d'alors.
j) Maintenant, qu'est-ce JBA possède selon M. Soukar? " En 1997, un journaliste américain visita la résidence de JBA à Tabarre, sa propriété de Tabarre ( sur une superficie de 11 carreaux de terre) vaut 4 millions de dollars US.. L'état haïtien aurait acheté la maison de JBA à 7 millions de dollars US soit 37 millions de dollars haïtiens. A Depré, JBA aurait acheté d'un américain une maison de 1 million de dollars US d'un Américain. A Montagne noire près de la maison de Acra, JBA aurait acheté une maison pour 2 millions de dollars US ( 50 millions de gourdes) ... JBA aurait loué pour ses gains personnels une maison à 6,000 dollars US le mois pour loger des membres de sa sécurité personnelle qui sont américains. Aristide aurait trois comptes bancaires à l'étranger: un à Luxembourg, un à Panama, un à Tunisie ou un à Maroc et beaucoup d'autres encore sur des prêtes-noms. En total, son compte bancaire aurait accusé un chiffre de 200 millions de dollars US.
k) En trois ans, les politiciens américains ont touché près de 3 millions de dollars US., surtout les gens de Black Kaukus.
l) JBA aurait rançonné toutes les compagnies de transfert et aurait obtenu 3 millions de dollars haïtiens chaque mois... On aurait dit que sous Préval, chaque jeudi les Directeurs de la Teleco, DGI, APN aurait rendu à JBA une somme de 200,000 dollars US.
m) Pour les fortunes de JBA, ce ne sont pas les livres .. d'ailleurs JBA a écrit deux livres: Théologie et Politique, Névrose Vétéro-Testamentaire ces livres ne fournissent pas d'argent vraiment et non plus les conférences...
n) Les organisations populaires se transforment comme des marchands de la mort. Le local de KID, de la Convergence furent incendiés. Leurs adhérents sont pour la plupart corrompus. Ils sont de nouveaux Bôs Pent, Ti Bobo. Les "chimères" demandent au marchandes de la ville de leur payer par des pourboires pour mériter la paix à leur place.
o) Le 28 juillet selon Soukar, tout le monde sait que c'etait une affaire de drogue.
p) Soukar dit : " Nous vous accusons du plus grand crime: JBA, vous êtes un traître.''
q) Aujourd'hui, le vrai ennemi de Lavalas c'est la masse populaire et c'est pourquoi JBA essaie de museler les journalsites et l'on veut pour preuve la mort de Brignol Lindor.
Cette intervention de Michel Soukar eut lieu sur les ondes de Radio Caraïbe le 8 décembre 2001 en mémoire de Brignol Lindor, son ami personnel qui fut assassiné dans des conditions lugubres par de OP lavalassiens du nom de " Domi LanBwa ". Jusqu'à présent, l'enquête se poursuit.
Selon l'Historien Michel Soukar
Le 8 décembre 2001 sur les ondes de l'émission RANMASE,
Michel Soukar fut invité à élaborer sur la mort du journaliste Brignol Lindor déchiqueté par des coups de machette et de hache par les op lavalassiens de Domi Lanbwa. Les journalistes de l'émission ont donné la chance à Soukar de développer ses points de vue pendant 40 minutes approximativement.
Michel Soukar, historien, journaliste et directeur de la station Signal FM posa des questions pertinentes à Jean-Bertrand Aristide, qui n'est plus appelé Titid selon le journal Libération du 23 juillet 1999. Car Titid est le nom d'affection donné à Aristide dans les années 86 jusqu'à 95. Il n'est plus Titid depuis belle lurette.
Soukar n'hésite pas à donner des chiffres et détails sur Aristide de l'avant 91 où le 15 janvier 1991 à 10 heures du matin fit des déclarations de biens et de propriétés par devant son notaire comme président élu des élections du 16 décembre 1990. Nous présentons laconiquement le contenu de cette émission " RANMASE " de Radio Caraïbe du 8 décembre 2001.
M. Soukar ne se contente pas de dire et redire, il a soutenu qu'il a des preuves incontournables et même quand il serait à court de preuves mais " la rumeur publique " ou l'enquête journalistique lui donnerait assez de toupet d'avancer certaines données sur les " signes apparents " de la richesse de Jean-Bertrand Aristide, ce prêtre qui dans les années 1980 fit les promesses grandiloquentes de faire avancer le pays sur les trois axes : " transparence, justice et participation ".
Les questions qu'a posé Michel Soukar directement à Aristide sont les suivantes:
a) Le détournement des 20 millions de dollars de la Chine pour la route de Carrefour ? Jusqu'à présent on sait que JBA ne s'est jamais expliqué pas et si quelqu'un part pour la Floride il va arriver aux Etats-Unis avant même qu'on l'on arrive à Léogâne si l'on part de Port-au-Prince. Or si Aristide habitait Leogane c'est sur que la route aurait été achevé ;
Entre autres, si les dirigeants de ce pays avaient la conscience on pourrait construire un demi-cercle partant du rond-point ou du bi-centaire aboutissant à Ganthier ou dans les hauteurs de Carrefour et sur la mer les voitures voulant faire express paieraient " le toll " et la route de Carrefour ne serait plus une issue.
b) Toujours Michel Soukar, sous René Préval, plus d'un million de gourdes détournés au DGI de Pétion-Ville et aujourd'hui plus de 3 millions de gourdes détournés au DGI de Port-au-Prince ;
c) En 1995, Aristide a créé ce qu'on appelle les " Petits Projets De La Présidence" avec près de 150 millions de dollars US et l'interview de Jean L. Dominique sur Radio Haiti Inter laissait JBA bredouille, un homme tapé sur les nerfs derrière le microphone. L'argent pour ses petits projets fut distribué aux amis personnels de JBA ;
d) Pendant les trois ans du coup d'état, JBA à Washington, avait en sa possession 60 millions de dollars US qui ont été dépensés et si " Aristide avait un minimum de descence, il aurait rendu un rapport financier des détails sur les dépenses de cet argent... et personne à la Cour Supérieure des Comptes n'a eu le courage de demander à JBA des explications. " ;
e) En février 2000, Michel Soukar dit a avoir vu sur les murs de Hinche " A bas Gro Kombo, volè bèf " car selon les gens de la zone, ce type a été arrêté antérieurement pour avoir été voleur. Il arrive que JBA dut recommander ce type dont les grafffitis lisent " Aba Gro Konbo vole kabrit ". Ce candidat de JBA fut ligoté par des policiers aux yeux de tous pour être un voleur notoire et Aristide l'a vivement recommandé pour être candidat à la magistrature de Hinche ;
f) Depuis 1994, JBA a dépensé près de 3 milliards de dollars dans le lobbying pour améliorer son image à Washington qui vont dans les poches de Bill Clinton et ses collègues, les gens du Black Caucus pour les relations publiques. Or Préval fut une marionnette, un zombi pour avoir tout accepté ;
g) Aujourd'hui, il y a une résidence du coût de 37 millions de gourdes pour Jean-Marie Cherestal. Est-ce nécessaire d'acheter une résidence quand c'est la " guerre dans la tête et la guerre dans le ventre " dans tout le pays. JBA aurait acheté une résidence pour Préval pour plus de 10 millions de gourdes à Musseau et une autre résidence à 200,000.00 dollars US pour l'épouse de Préval à Washington... Des barons lavalassiens achètent des restaurants de luxe, des propriétés qu'on voulait vendre à 400,0000 US dollars et qu'un baron a acheté à 900,000.00 dollars US.
h) Une banque centrale construite à près de 24 millions de dollars US. Quelle est l'économie de cette dépense selon Michel Soukar ?
i) " Avant que JBA fût président, précisément le 15 janvier 1991 à 10 heures am, voici ce qu'il avait: 6 propriétés: une à Florio, une à Pétion-Ville, une à Duvivier, deux à Caradeux, une à Tabarre, un véhicule de Isusu 4 par 4 couleur blanche. " " JBA avait deux comptes en banque à Nova Scottia à Delmas totalisant 204,111 gourdes 49 centimes. Ce fut en la date du 11 janvier 1991 la fortune personnelle du président élu d'alors.
j) Maintenant, qu'est-ce JBA possède selon M. Soukar? " En 1997, un journaliste américain visita la résidence de JBA à Tabarre, sa propriété de Tabarre ( sur une superficie de 11 carreaux de terre) vaut 4 millions de dollars US.. L'état haïtien aurait acheté la maison de JBA à 7 millions de dollars US soit 37 millions de dollars haïtiens. A Depré, JBA aurait acheté d'un américain une maison de 1 million de dollars US d'un Américain. A Montagne noire près de la maison de Acra, JBA aurait acheté une maison pour 2 millions de dollars US ( 50 millions de gourdes) ... JBA aurait loué pour ses gains personnels une maison à 6,000 dollars US le mois pour loger des membres de sa sécurité personnelle qui sont américains. Aristide aurait trois comptes bancaires à l'étranger: un à Luxembourg, un à Panama, un à Tunisie ou un à Maroc et beaucoup d'autres encore sur des prêtes-noms. En total, son compte bancaire aurait accusé un chiffre de 200 millions de dollars US.
k) En trois ans, les politiciens américains ont touché près de 3 millions de dollars US., surtout les gens de Black Kaukus.
l) JBA aurait rançonné toutes les compagnies de transfert et aurait obtenu 3 millions de dollars haïtiens chaque mois... On aurait dit que sous Préval, chaque jeudi les Directeurs de la Teleco, DGI, APN aurait rendu à JBA une somme de 200,000 dollars US.
m) Pour les fortunes de JBA, ce ne sont pas les livres .. d'ailleurs JBA a écrit deux livres: Théologie et Politique, Névrose Vétéro-Testamentaire ces livres ne fournissent pas d'argent vraiment et non plus les conférences...
n) Les organisations populaires se transforment comme des marchands de la mort. Le local de KID, de la Convergence furent incendiés. Leurs adhérents sont pour la plupart corrompus. Ils sont de nouveaux Bôs Pent, Ti Bobo. Les "chimères" demandent au marchandes de la ville de leur payer par des pourboires pour mériter la paix à leur place.
o) Le 28 juillet selon Soukar, tout le monde sait que c'etait une affaire de drogue.
p) Soukar dit : " Nous vous accusons du plus grand crime: JBA, vous êtes un traître.''
q) Aujourd'hui, le vrai ennemi de Lavalas c'est la masse populaire et c'est pourquoi JBA essaie de museler les journalsites et l'on veut pour preuve la mort de Brignol Lindor.
Cette intervention de Michel Soukar eut lieu sur les ondes de Radio Caraïbe le 8 décembre 2001 en mémoire de Brignol Lindor, son ami personnel qui fut assassiné dans des conditions lugubres par de OP lavalassiens du nom de " Domi LanBwa ". Jusqu'à présent, l'enquête se poursuit.
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Les dessous du coup d’État américain en Haïti
par Pierre Dubuc
Mondialisation.ca, Le 4 mars 2004
L'aut' Journal - 2004-03-03
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Pendant que nos médias nous présentent d’anciens tontons-macoutes comme des émules de Che Guevara et les troupes américaines, françaises et canadiennes comme des libérateurs, nos éditorialistes parlent de «l’africanisation» de Haïti pour décrire le marasme économique total qui étrangle le pays. Tout cela pue le racisme à plein nez et transpire le vieux discours colonial sur le «fardeau de l’homme blanc. »
Dans un dossier magistral, Michel Chossudovsky démonte, morceau par morceau, le mécanisme mis en place par les institutions internationales (FMI et Banque mondiale) et le gouvernement américain pour déstabiliser Haïti, chasser le président élu Jean-Bertrand Aristide et maintenir le pays comme zone de transit pour le trafic de la drogue entre la Colombie et les États-Unis.
Le professeur Chossudovsky rappelle le curriculum vitae des leaders des rebelles. Guy Philippe, la nouvelle coqueluche des médias, est un ancien chef de police et un membre des forces armées haïtiennes. Au cours des années 1990, il a suivi un entraînement prodigué par les forces spéciales américaines en Équateur.
Emmanuel «Toto» Constant et Jodel Chamblain sont deux anciens tontons-macoutes et membres du Front pour l’avancement et le progrès en Haïti (FRAPH), un paravent pour les escadrons de la mort qui ont assassiné des centaines de personnes lors du coup d’État militaire qui a déposé Jean-Bertrand Aristide en 1991.
Dans une entrevue à l’émission 60 Minutes du réseau américain CBS, diffusé en 1995, «Toto» Constant a reconnu qu’il recevait 700$ par mois de la CIA lorsqu’il a créé le FRAPH.
Le volet civil de l’opposition au président Aristide est regroupé sous l’enseigne de la Plate-forme démocratique. On y retrouve la Convergence démocratique de Evans Paul, l’ancien maire de Port-au-Prince, et le Groupe des 184 organisations de la société civile (G-184).
Ce dernier groupe est dirigé par André Apaid, qui est également citoyen américain. Apaid est propriétaire des industries Alpha, c’est-à-dire de sweatshops dans l’industrie textile et la sous-traitance pour des entreprises électroniques américaines comme IBM, Remington, Honeywell et Sperry/Unisys.
Apaid est le plus gros employeur industriel haïtien. Il exploite plus de 4 000 travailleuses et travailleurs à qui il verse un salaire aussi bas que 68 cents par jour, alors que le salaire minimum officiel est de 1,50$ par jour.
Apaid a soutenu le coup d’État de 1991 et des liens existent depuis longtemps entre l’opposition civile et militaire, même si les médias ont cherché à les camoufler. L’opposition civile est en bonne partie financée par l’Institut républicain international (IRI), qui reçoit beaucoup d’argent des pays de l’Union européenne, et par le National Endowment for Democracy (NED), une organisation américaine dont c’est un secret de polichinelle qu’elle travaille de concert avec la CIA.
Créée en 1983, au moment où la CIA était sous le feu des projecteurs pour avoir soudoyé des politiciens et créé des organisations-bidons à travers le monde, le NED a pour objectif, comme le reconnaîtra Allen Weinstein, responsable de sa mise en opération, « de faire beaucoup de choses qui étaient faites clandestinement auparavant par la CIA ». (Washington Post, 21/09/1991)
Il est de notoriété publique que c’est par le canal du NED que passe le financement des organisations de la «société civile» qui cherchent à renverser le président Hugo Chavez au Venezuela, comme cela a été le cas en Yougoslavie lors de la chute de Milosevics.
La gravité de la situation économique en Haïti ne peut se comprendre sans tenir compte des politiques imposées par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, explique Michel Chossudovsky, auteur du best-seller La mondialisation de la pauvreté, un ouvrage publié en huit langues.
Après le renversement du premier gouvernement Aristide et son programme de mesures progressistes - seulement huit mois après son arrivée au pouvoir en 1990 - c’est un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale et ministre des Finances sous Duvalier, Marc Bazin, qui deviendra premier ministre, nommé par la junte militaire. Bazin avait été le candidat de Washington qui sera défait par Aristide lors des élections de 1990.
Sous la gouverne de Bazin et de la junte militaire, de 1992 à 1994, plus de 4 000 civils sont assassinés par le FRAPH, 300 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, des milliers d’autres trouvent refuge dans la République dominicaine voisine et 60 000 s’embarquent dans des navires de fortune pour fuir le pays.
C’est pour prévenir une insurrection populaire contre la junte que Washington envoie 20 000 marines et gardiens de la paix en Haïti en 1994, et qu’ils ne quitteront pas avant 1999.
Le retour à un gouvernement constitutionnel est négocié en secret avec les créanciers de Haïti avant le retour d’Aristide en octobre 1994 pour la fin de son premier mandat. L’argent neuf avancé par la Banque mondiale, le FMI et la Banque inter-américaine de développement ne sert alors qu’à permettre à Haïti de rencontrer ses obligations avec ses créanciers étrangers.
Sous le gouvernement de la junte, le FMI avait exigé la réduction des services de santé et d’éducation, prétextant un « surplus » d’enseignants et de personnel hospitalier dans un pays où de tels services sont quasi inexistants.
Le FMI et la Banque mondiale forcèrent la levée des barrières tarifaires et l’ouverture du marché local au dumping américain de produits comme le riz, le sucre et le maïs, ce qui a pour effet de détruire l’économie paysanne dans un pays où plus de 75% de la population vit de l’agriculture. Haïti devient alors le quatrième importateur de riz américain, après le Japon, le Mexique et le Canada. Sous la junte, le produit intérieur brut a chuté de 30%.
À peine deux semaines avant les élections présidentielles de novembre 2000 - qui vont marquer le retour d’Aristide au pouvoir pour un deuxième mandat - alors que les États-Unis ont instauré un embargo sur l’aide à Haïti, le gouvernement sortant signe une Lettre d’intention avec le FMI.
Bien qu’Aristide ait promis de hausser le salaire minimum, de construire des écoles et mettre en place un programme d’alphabétisation, le nouveau gouvernement a les mains liées par la Lettre d’intention.
En 2003, le FMI impose un système de « flexibilité du prix de l’essence » qui provoque en deux mois une hausse de 130% du prix du carburant. Cette mesure entraîne une augmentation de 40% des prix à la consommation. Pour juguler l’inflation, le FMI exige alors un gel des salaires. Le salaire quotidien minimum, qui était de 3 $ en 1994, tombe aussi bas qu’à 1,50 $. Cette « flexibilité du marché du travail » devait selon le FMI attirer les investisseurs étrangers !
La dette extérieure s’emballe et les taux d’intérêt s’envolent. Dans le Nord et l’Est du pays, la hausse du prix du carburant provoque une quasi paralysie des transports et des services publics comme l’électricité et l’approvisionnement en eau. Toute ces mesures alimentent la grogne contre le gouvernement Aristide et servent la cause de l’opposition.
En février 2003, Washington nomme James Foley comme nouvel ambassadeur en Haïti. En 1999, Foley était l’envoyé du Département d’État américain au Kosovo. Il oeuvra à rendre « respectable » l’Armée de libération du Kosovo, qui était financée par l’argent de la drogue et la CIA, dans le contexte de la préparation de l’intervention américaine contre le gouvernement de Milosevics.
Dans des études antérieures, Michel Chossudovsky a démontré comment le Kosovo a été transformé en « narco-démocratie » sous la protection de l’Otan. La drogue, en provenance de l’Iran et de la Turquie, y transite pour prendre la direction de l’Europe. Aujourd’hui, Chossudovsky se demande si ce n’est pas ce modèle que Foley prépare, depuis 1999, pour Haïti.
Alors que l’économie réelle de Haïti est en banqueroute, le trafic de la drogue y est florissant. Selon la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine, Haïti demeure « le principal pays pour le transit de la cocaïne de la Colombie vers les Etats-Unis. »
La DEA estime que 14% de la cocaïne qui entre aux Etats-Unis passe par Haïti. Cela représente des sommes fabuleuses, lorsqu’on sait que le commerce global des narcotiques est évalué annuellement à 500 milliards $.
Les narco-dollars représentent aujourd’hui la principale source de devises pour Haïti. Ils servent à rembourser la dette et les intérêts de créanciers étrangers. D’ailleurs, la libéralisation du marché des échanges extérieures imposée par le FMI sert merveilleusement bien au blanchiment des narco-dollars.
Haïti ne touche qu’un très faible pourcentage des revenus de cette contrebande. Les principaux bénéficiaires en sont les intermédiaires criminels, les agences de renseignement qui protègent ce commerce, de même que les institutions bancaires et financières de Wall Street et d’Europe qui blanchissent cet argent.
Michel Chossudovsky souligne que le contrôle du marché de la drogue qui passe par Haïti est particulièrement important pour les Etats-Unis qui voient une bonne partie du commerce mondial de la drogue se transiger maintenant en euros plutôt qu’en dollars, sapant d’autant l’hégémonie du dollar américain.
La rébellion armée et la chute d’Aristide ne sont donc pas des événements spontanés. Ils ont été planifiés de longue main par les services secrets et le gouvernement américains. Bien que les membres des gouvernements Préval, et par la suite Aristide, se soient montrés complaisants à l’égard du FMI, Washington avait néanmoins inscrit Jean-Bertrand Aristide sur sa liste noire.
L’arrivée des militaires américains s’inscrit dans les plans de l’administration Bush pour la militarisation des Caraïbes. Elle vise à sécuriser les routes du trafic des drogues. Rappelons-nous également que Haïti est située stratégiquement entre Cuba et le Venezuela, deux pays où la Maison Blanche voudrait bien voir un changement de régime.
par Pierre Dubuc
Mondialisation.ca, Le 4 mars 2004
L'aut' Journal - 2004-03-03
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Pendant que nos médias nous présentent d’anciens tontons-macoutes comme des émules de Che Guevara et les troupes américaines, françaises et canadiennes comme des libérateurs, nos éditorialistes parlent de «l’africanisation» de Haïti pour décrire le marasme économique total qui étrangle le pays. Tout cela pue le racisme à plein nez et transpire le vieux discours colonial sur le «fardeau de l’homme blanc. »
Dans un dossier magistral, Michel Chossudovsky démonte, morceau par morceau, le mécanisme mis en place par les institutions internationales (FMI et Banque mondiale) et le gouvernement américain pour déstabiliser Haïti, chasser le président élu Jean-Bertrand Aristide et maintenir le pays comme zone de transit pour le trafic de la drogue entre la Colombie et les États-Unis.
Le professeur Chossudovsky rappelle le curriculum vitae des leaders des rebelles. Guy Philippe, la nouvelle coqueluche des médias, est un ancien chef de police et un membre des forces armées haïtiennes. Au cours des années 1990, il a suivi un entraînement prodigué par les forces spéciales américaines en Équateur.
Emmanuel «Toto» Constant et Jodel Chamblain sont deux anciens tontons-macoutes et membres du Front pour l’avancement et le progrès en Haïti (FRAPH), un paravent pour les escadrons de la mort qui ont assassiné des centaines de personnes lors du coup d’État militaire qui a déposé Jean-Bertrand Aristide en 1991.
Dans une entrevue à l’émission 60 Minutes du réseau américain CBS, diffusé en 1995, «Toto» Constant a reconnu qu’il recevait 700$ par mois de la CIA lorsqu’il a créé le FRAPH.
Le volet civil de l’opposition au président Aristide est regroupé sous l’enseigne de la Plate-forme démocratique. On y retrouve la Convergence démocratique de Evans Paul, l’ancien maire de Port-au-Prince, et le Groupe des 184 organisations de la société civile (G-184).
Ce dernier groupe est dirigé par André Apaid, qui est également citoyen américain. Apaid est propriétaire des industries Alpha, c’est-à-dire de sweatshops dans l’industrie textile et la sous-traitance pour des entreprises électroniques américaines comme IBM, Remington, Honeywell et Sperry/Unisys.
Apaid est le plus gros employeur industriel haïtien. Il exploite plus de 4 000 travailleuses et travailleurs à qui il verse un salaire aussi bas que 68 cents par jour, alors que le salaire minimum officiel est de 1,50$ par jour.
Apaid a soutenu le coup d’État de 1991 et des liens existent depuis longtemps entre l’opposition civile et militaire, même si les médias ont cherché à les camoufler. L’opposition civile est en bonne partie financée par l’Institut républicain international (IRI), qui reçoit beaucoup d’argent des pays de l’Union européenne, et par le National Endowment for Democracy (NED), une organisation américaine dont c’est un secret de polichinelle qu’elle travaille de concert avec la CIA.
Créée en 1983, au moment où la CIA était sous le feu des projecteurs pour avoir soudoyé des politiciens et créé des organisations-bidons à travers le monde, le NED a pour objectif, comme le reconnaîtra Allen Weinstein, responsable de sa mise en opération, « de faire beaucoup de choses qui étaient faites clandestinement auparavant par la CIA ». (Washington Post, 21/09/1991)
Il est de notoriété publique que c’est par le canal du NED que passe le financement des organisations de la «société civile» qui cherchent à renverser le président Hugo Chavez au Venezuela, comme cela a été le cas en Yougoslavie lors de la chute de Milosevics.
La gravité de la situation économique en Haïti ne peut se comprendre sans tenir compte des politiques imposées par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, explique Michel Chossudovsky, auteur du best-seller La mondialisation de la pauvreté, un ouvrage publié en huit langues.
Après le renversement du premier gouvernement Aristide et son programme de mesures progressistes - seulement huit mois après son arrivée au pouvoir en 1990 - c’est un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale et ministre des Finances sous Duvalier, Marc Bazin, qui deviendra premier ministre, nommé par la junte militaire. Bazin avait été le candidat de Washington qui sera défait par Aristide lors des élections de 1990.
Sous la gouverne de Bazin et de la junte militaire, de 1992 à 1994, plus de 4 000 civils sont assassinés par le FRAPH, 300 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, des milliers d’autres trouvent refuge dans la République dominicaine voisine et 60 000 s’embarquent dans des navires de fortune pour fuir le pays.
C’est pour prévenir une insurrection populaire contre la junte que Washington envoie 20 000 marines et gardiens de la paix en Haïti en 1994, et qu’ils ne quitteront pas avant 1999.
Le retour à un gouvernement constitutionnel est négocié en secret avec les créanciers de Haïti avant le retour d’Aristide en octobre 1994 pour la fin de son premier mandat. L’argent neuf avancé par la Banque mondiale, le FMI et la Banque inter-américaine de développement ne sert alors qu’à permettre à Haïti de rencontrer ses obligations avec ses créanciers étrangers.
Sous le gouvernement de la junte, le FMI avait exigé la réduction des services de santé et d’éducation, prétextant un « surplus » d’enseignants et de personnel hospitalier dans un pays où de tels services sont quasi inexistants.
Le FMI et la Banque mondiale forcèrent la levée des barrières tarifaires et l’ouverture du marché local au dumping américain de produits comme le riz, le sucre et le maïs, ce qui a pour effet de détruire l’économie paysanne dans un pays où plus de 75% de la population vit de l’agriculture. Haïti devient alors le quatrième importateur de riz américain, après le Japon, le Mexique et le Canada. Sous la junte, le produit intérieur brut a chuté de 30%.
À peine deux semaines avant les élections présidentielles de novembre 2000 - qui vont marquer le retour d’Aristide au pouvoir pour un deuxième mandat - alors que les États-Unis ont instauré un embargo sur l’aide à Haïti, le gouvernement sortant signe une Lettre d’intention avec le FMI.
Bien qu’Aristide ait promis de hausser le salaire minimum, de construire des écoles et mettre en place un programme d’alphabétisation, le nouveau gouvernement a les mains liées par la Lettre d’intention.
En 2003, le FMI impose un système de « flexibilité du prix de l’essence » qui provoque en deux mois une hausse de 130% du prix du carburant. Cette mesure entraîne une augmentation de 40% des prix à la consommation. Pour juguler l’inflation, le FMI exige alors un gel des salaires. Le salaire quotidien minimum, qui était de 3 $ en 1994, tombe aussi bas qu’à 1,50 $. Cette « flexibilité du marché du travail » devait selon le FMI attirer les investisseurs étrangers !
La dette extérieure s’emballe et les taux d’intérêt s’envolent. Dans le Nord et l’Est du pays, la hausse du prix du carburant provoque une quasi paralysie des transports et des services publics comme l’électricité et l’approvisionnement en eau. Toute ces mesures alimentent la grogne contre le gouvernement Aristide et servent la cause de l’opposition.
En février 2003, Washington nomme James Foley comme nouvel ambassadeur en Haïti. En 1999, Foley était l’envoyé du Département d’État américain au Kosovo. Il oeuvra à rendre « respectable » l’Armée de libération du Kosovo, qui était financée par l’argent de la drogue et la CIA, dans le contexte de la préparation de l’intervention américaine contre le gouvernement de Milosevics.
Dans des études antérieures, Michel Chossudovsky a démontré comment le Kosovo a été transformé en « narco-démocratie » sous la protection de l’Otan. La drogue, en provenance de l’Iran et de la Turquie, y transite pour prendre la direction de l’Europe. Aujourd’hui, Chossudovsky se demande si ce n’est pas ce modèle que Foley prépare, depuis 1999, pour Haïti.
Alors que l’économie réelle de Haïti est en banqueroute, le trafic de la drogue y est florissant. Selon la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine, Haïti demeure « le principal pays pour le transit de la cocaïne de la Colombie vers les Etats-Unis. »
La DEA estime que 14% de la cocaïne qui entre aux Etats-Unis passe par Haïti. Cela représente des sommes fabuleuses, lorsqu’on sait que le commerce global des narcotiques est évalué annuellement à 500 milliards $.
Les narco-dollars représentent aujourd’hui la principale source de devises pour Haïti. Ils servent à rembourser la dette et les intérêts de créanciers étrangers. D’ailleurs, la libéralisation du marché des échanges extérieures imposée par le FMI sert merveilleusement bien au blanchiment des narco-dollars.
Haïti ne touche qu’un très faible pourcentage des revenus de cette contrebande. Les principaux bénéficiaires en sont les intermédiaires criminels, les agences de renseignement qui protègent ce commerce, de même que les institutions bancaires et financières de Wall Street et d’Europe qui blanchissent cet argent.
Michel Chossudovsky souligne que le contrôle du marché de la drogue qui passe par Haïti est particulièrement important pour les Etats-Unis qui voient une bonne partie du commerce mondial de la drogue se transiger maintenant en euros plutôt qu’en dollars, sapant d’autant l’hégémonie du dollar américain.
La rébellion armée et la chute d’Aristide ne sont donc pas des événements spontanés. Ils ont été planifiés de longue main par les services secrets et le gouvernement américains. Bien que les membres des gouvernements Préval, et par la suite Aristide, se soient montrés complaisants à l’égard du FMI, Washington avait néanmoins inscrit Jean-Bertrand Aristide sur sa liste noire.
L’arrivée des militaires américains s’inscrit dans les plans de l’administration Bush pour la militarisation des Caraïbes. Elle vise à sécuriser les routes du trafic des drogues. Rappelons-nous également que Haïti est située stratégiquement entre Cuba et le Venezuela, deux pays où la Maison Blanche voudrait bien voir un changement de régime.
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Media vs. Reality in Haiti
by Anthony Fenton
ZNet 13 February 2004
www.globalresearch.ca 17 February 2004
The URL of this article is: http://globalresearch.ca/articles/FEN402A.html
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Judging by the corporate media’s recent coverage of the crisis in Haiti, one might be led to believe that they are “aiding and abetting” an attempted coup d’etat aimed at the democratically elected Jean Bertand Aristide. On a daily basis, mainstream international media is churning out stories provided mainly by the Associated Press and Reuters that have little basis in fact.
On Feb. 10th, the Globe and Mail, Canada’s main national daily, reprinted an AP article that relied on Haiti’s elite-owned Radio Vision 2000. [1] This article contrasted the recent “violent uprising” in Gonaives, Haiti’s fourth-largest city, with the 1986 uprising that saw the overthrow of the oppressive Duvalier dictatorship. The inevitable conclusion that the Canadian readership is steered toward is that Aristide is, or could be, a dictator, who may or may not deserve what he is about to get. This is hardly the kind of context that will compel citizens to lend support to the embattled Haitians.
The Globe’s paul Knox has been reporting from Haiti since Feb. 11th, and has submitted two stories thus far, neither of which have strayed from the “disinformation loop” which sees the recycling of dubious elite-spawned information by the corporate press corps. [see Pina] The same context as above is given credence - that Aristide faces a legitimate opposition that has every right to support his violent overthrow. Knox quotes Charles Baker, a wealthy factory owner who says: “We are all fighting for the same thing. Aristide has to resign.” [2]
Canada’s other national daily, the National Post [also considered the more ‘right wing’ of the two dailies] has no problem running headlines like the one featured on February 13th website: “Rock-throwing Aristide militants force opponents to cancel protest march.” [3] Nowhere in the article is President Aristide’s press release mentioned, which condemned the obstruction of the protest, and called for the constitutional right of peaceful demonstration to be adhered to.
Interestingly, the corporate media has neglected to mention that the “opposition” to which they refer and repeatedly give legitimacy to, only represents a meagre 8 per cent of registered voters in Haiti, according to a US poll conducted in 2000. According to the Council on Hemispheric Affairs [COHA], “their only policy goal seems to be reconstituting the army and the implementation of rigorous structural adjustment programs.” [4] As corporate journalists rely on the opposition for little more than inflammatory soundbites, information that would otherwise be sought to lend their efforts credibility is repeatedly overlooked.
US Congresswoman Maxine Waters issued a press release Feb. 11th, on the heels of her recent visit to Haiti, that called on the Bush administration to join her in condemning the “so-called opposition” and, specifically, Andre Apaid Jr., who is a “Duvalier supporter” that, along with his Group of 184, is “attempting to instigate a bloodbath in Haiti and then blame the government for the resulting disaster in the belief that the U.S. will aid the so-called protestors against President Aristide.” [5]
She also took aim at the World Bank and IMF and their “continuing embargo” , which amounts to hundreds of millions of desperately needed funds. Rep. Waters outlined the following positive measures that Aristide has initiated:
“Under his leadership, the Haitian government has made major investments in agriculture, public transportation and infrastructure…The government [recently] doubled the minimum wage from 36 to 70 gourdes per day, despite strong opposition from the business community…President Aristide has also made health care and education national priorities. More schools were built in Haiti between 1994 and 2000 than between 1804 and 1994. The government expanded school lunch and school bus programs and provides a 70% subsidy for schoolbooks and uniforms”
Rep. Waters made clear assertions on Aristide’s behalf that are otherwise absent from Bush administration commentary and corporate media deceptions regarding Haiti. Waters completed her statement with an important appeal, which called on the corporate media to “discontinue the practice of repeating rumours and innuendos,” whereby they function as “international megaphones for the opposition. They lie shamelessly on a daily basis.”
Another Congresswoman, Barbara Lee, directly challenged Colin Powell in a formal letter to him February 12th, after Powell had announced that the US administration is “not interested in regime change” in Haiti. Said Lee: “It appears that the US is aiding and abetting the attempt to violently topple the Aristide government. With all due respect, this looks like “regime change”…Our actions – or inaction – may be making things worse.” [6]
In a press conference Wednesday, Aristide called for peace and a democratic resolution to the unrest ongoing in Haiti. He once again called on the opposition to rationally discuss things with his government so that they can work toward an equitable resolution.
Now would seem to be a good opportunity for broad-based social justice groups to galvanize around the critical issue of Haiti. Haitians are desperately in need of popular international support if they are to overcome the latest onslaught. With history as our guide, we should be extremely wary when one side of the US administration’s mouth promotes “democracy and freedom” and a “peaceful resolution” to the situation in Haiti, while out of the other they support the interests of such players as André Apaid Jr. The statements of some US representatives are encouraging. Others are somewhat flaky.
In a conversation today with Congressman Gregory Meeks, his slippery position was made quite clear. Meeks’s “primary concern is democracy” and the promotion of democracy does not entail “taking sides”. This is a familiar position that is being trumpeted, whereby the US supports democracy but is not willing to actively support the democratically elected leader. The Miami Herald made note today that the Congressional Black Caucus, whose position is supported by Meeks, “is calling for an end to the violence in Haiti but not repeating its traditional support of Aristide.” [emphasis mine]
These are some dangerous indications, considering that Haitian towns remain under illegal siege by former paramilitary members, who – according to Pina – “Gathered in the Dominican and are now brandishing brand new M16s.” Pina also made note that the Dominican Republic is known to have recently received a shipment of 20,000 American made M16s.
Since a great deal of the current problems plaguing Haiti stem from dire economic issues, we should now turn to these. In his 1997 book, “Haiti in the New World Order”, Alex Dupuy sums up the US disposition toward Haiti:
“For the foreign policy intelligentsia, the defense and promotion of democracy and the free market serve as the “grander vision” underlying U.S. policy objectives in the new world order…Democracy is not likely to take hold unless its corollaries – a free market economy and a free trade system – are also fostered.” [7]
The logic of the State Department, according to COHA, sees Aristide as “little more than a ‘beardless Castro’”, who was despised by Jesse Helms, a tradition that is being carried on by his “ideological heirs” in the State Department, Roger Noriega and Otto Reich. We should recall that this sort of attitude was prominent over a decade ago, when Aristide was first elected President.
In 1991, Aristide was overthrown by the brutal paramilitary, led by former CIA employees Emmanuel Constant and Raoul Cedras. The massive influx of refugees fleeing Haiti from the brutal FRAPH paramilitary regime, in addition to a groundswell of domestic support for Haiti, forced Clinton to “restore democracy” to Haiti in 1994. Aristide, having his way cleared by US troops, returned to Haiti recognized internationally as its legitimate leader.
Aristide’s return was only made possible when he “embraced the Haitian bourgeoisie and accepted a U.S. occupation and Washington’s neoliberal agenda.” As Noam Chomsky has detailed, “The Aristide government [was] to keep to a standard "structural adjustment" package, with foreign funds devoted primarily to debt repayment and the needs of the business sectors, and with an "open foreign investment policy." [8]
By then, the neoliberal agenda has become entrenched as part of the New World Order, which was designed to respond to “the South’s plea for justice, equity, and democracy in the global society.” This agenda has led others such as Susan George to sum it up as such:
“Neo-liberalism has become the major world religion with its dogmatic doctrine, its priesthood, its law-giving institutions and perhaps most important of all, its hell for heathen and sinners who dare to contest the revealed truth.” [9]
The World Bank predicted in 1996 that up to 70 per cent of Haitians would be unlikely to survive bank-advocated free market measures in Haiti. According to a 2002 Guardian article, by the end of the 1990’s “Haiti’s rice production had halved and subsidized imports from the U.S. accounted for over half of local rice sales.” [10] As Haiti became the “star pupil” of IMF and World Bank, such policies “devastated” local farmers.
Structural Adjustment Programmes [SAPs], which have been forced upon Haiti, have in traditional style promoted the privatisation of state industries. According to Aristide in his 2000 book “Eyes of the Heart”, privatisation will “further concentrate wealth” where 1 per cent of the population already controls 45 per cent of the overall wealth. As for why Haiti would agree to World Bank and IMF measures, Aristide provides context along a “dead if we do, dead if we don’t” line: “Either we enter a global economic system, in which we know we cannot survive, or, we refuse, and face death by slow starvation.” [11]
While keeping in mind that the US effectively controls the World Bank and IMF [12], we should consider Susan George and the Transnational Institutes findings based on extensive research of these institutions: “The economic policies imposed on debtors…caused untold human suffering and widespread environmental suffering while simultaneously emptying debtor countries of their resources.” [13]
George notes how the consequences of this “debt boomerang” which sees rich nations actually profiting from the enormous debt service rendered on the poor, as affecting all of us. While the people in the South “are far more grievously affected by debt than those in the North, in both cases, a tiny minority benefits while the overwhelming majority pays.” [14]
The US administration, the World Bank-IMF couplet, and Haitian elites who stand to benefit from a neoliberal agenda, are all aware that Aristide favours genuine democracy over neoliberal reform. Aristide still stands behind the beliefs that swept him to power as the first democratically elected Haitian leader in 1991. As Kevin Pina told me yesterday, the popular [impoverished] masses who revered Aristide in 1991 “are still willing to fight for him. They are willing to die if it means Aristide can complete his term.”
In Monterrey last month at the Special Summit of the Americas, a Third Border Initiative was committed to by the Caribbean Community and the United States. One of the primary aims of the initiative is to “make sure the benefits of globalization are felt in even the smallest economies,” while coordinating ties that discourage terrorist activities and increase security for the area. [15]
We will only know for certain how this applies to the case of Haiti as things progress – or deteriorate. In closing our conversation yesterday, Kevin Pina asserted the following:
“Haiti desperately needs to establish democratic traditions. How is the pattern of instability supposed to be broken? What’s to stop the next democratically elected President from being asked to step down? If people are falling for these distortions and lies they are doing a disservice to Haiti.”
Citizens of Canada, the United States, and Europe all have a stake in this, to the extent that the fomenting of Haitian instability and continued Haitian misery is being carried out and financed in our names. By falling for the delusional picture of Haiti that is drawn by our corporate media, we are actively violating fundamental human rights along with Haiti’s right to self-determination. Anything that can be done to expose this circulation of lies should be done so with an immediacy that above all appreciates the right of all Haitians to determine their own future.
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Notes
[1] Globe and Mail, February 10, 2004, “Haitian Insurrection Spreads to several more towns.” A16.
[2] Globe and Mail, February 11, 2004 “Haiti’s ‘peaceful people’ erupt in Violence ”, A16.
[3] National Post, February 13, 2004.
[4] “Unfair and Indecent Diplomacy: Washington’s Vendetta against Haiti’s President Aristide,” January 15, 2004.
[5] Transcript obtained from Haiti’s Foreign Press Liason, Michelle Karshan, February 11, 2004.
[6] From the office of Congresswoman Barbara Lee. Contact: 202-225-2398
[7] Alex Dupuy, “Haiti in the New World Order: The Limits of Democratic Revolution,” p. 7.
[8] See Chomsky’s “The Tragedy of Haiti” in his “Year 501: The Conquest Continues” pp. 197-219.
[9] Susan George’s “A Short History of Neoliberalism” speech, March 1999:
http://www.globalpolicy.org/globaliz/econ/histneol.htm
[10] See The Guardian’s “Haiti: proof of hypocrisy”, April 11, 2002:
[11] Excerpts from Aristide’s book at:
[12] Quoting the Brookings Institution’s “U.S. Relations with the World Bank: 1945-1992”: “More than any other country, the United States has shaped and directed the institutional evolution, policies, and activities of the World Bank,” p. 88. The Brookings Institution, incidentally, is a known affiliate of the Haiti Democracy Project, which is friendly with Andre Apaid Jr., and G-184.
[13] See George’s “The Debt Boomerang,” 1992.
[14] Ibid.
[15] Bush II quote, U.S. Department of State website:
by Anthony Fenton
ZNet 13 February 2004
www.globalresearch.ca 17 February 2004
The URL of this article is: http://globalresearch.ca/articles/FEN402A.html
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Judging by the corporate media’s recent coverage of the crisis in Haiti, one might be led to believe that they are “aiding and abetting” an attempted coup d’etat aimed at the democratically elected Jean Bertand Aristide. On a daily basis, mainstream international media is churning out stories provided mainly by the Associated Press and Reuters that have little basis in fact.
On Feb. 10th, the Globe and Mail, Canada’s main national daily, reprinted an AP article that relied on Haiti’s elite-owned Radio Vision 2000. [1] This article contrasted the recent “violent uprising” in Gonaives, Haiti’s fourth-largest city, with the 1986 uprising that saw the overthrow of the oppressive Duvalier dictatorship. The inevitable conclusion that the Canadian readership is steered toward is that Aristide is, or could be, a dictator, who may or may not deserve what he is about to get. This is hardly the kind of context that will compel citizens to lend support to the embattled Haitians.
The Globe’s paul Knox has been reporting from Haiti since Feb. 11th, and has submitted two stories thus far, neither of which have strayed from the “disinformation loop” which sees the recycling of dubious elite-spawned information by the corporate press corps. [see Pina] The same context as above is given credence - that Aristide faces a legitimate opposition that has every right to support his violent overthrow. Knox quotes Charles Baker, a wealthy factory owner who says: “We are all fighting for the same thing. Aristide has to resign.” [2]
Canada’s other national daily, the National Post [also considered the more ‘right wing’ of the two dailies] has no problem running headlines like the one featured on February 13th website: “Rock-throwing Aristide militants force opponents to cancel protest march.” [3] Nowhere in the article is President Aristide’s press release mentioned, which condemned the obstruction of the protest, and called for the constitutional right of peaceful demonstration to be adhered to.
Interestingly, the corporate media has neglected to mention that the “opposition” to which they refer and repeatedly give legitimacy to, only represents a meagre 8 per cent of registered voters in Haiti, according to a US poll conducted in 2000. According to the Council on Hemispheric Affairs [COHA], “their only policy goal seems to be reconstituting the army and the implementation of rigorous structural adjustment programs.” [4] As corporate journalists rely on the opposition for little more than inflammatory soundbites, information that would otherwise be sought to lend their efforts credibility is repeatedly overlooked.
US Congresswoman Maxine Waters issued a press release Feb. 11th, on the heels of her recent visit to Haiti, that called on the Bush administration to join her in condemning the “so-called opposition” and, specifically, Andre Apaid Jr., who is a “Duvalier supporter” that, along with his Group of 184, is “attempting to instigate a bloodbath in Haiti and then blame the government for the resulting disaster in the belief that the U.S. will aid the so-called protestors against President Aristide.” [5]
She also took aim at the World Bank and IMF and their “continuing embargo” , which amounts to hundreds of millions of desperately needed funds. Rep. Waters outlined the following positive measures that Aristide has initiated:
“Under his leadership, the Haitian government has made major investments in agriculture, public transportation and infrastructure…The government [recently] doubled the minimum wage from 36 to 70 gourdes per day, despite strong opposition from the business community…President Aristide has also made health care and education national priorities. More schools were built in Haiti between 1994 and 2000 than between 1804 and 1994. The government expanded school lunch and school bus programs and provides a 70% subsidy for schoolbooks and uniforms”
Rep. Waters made clear assertions on Aristide’s behalf that are otherwise absent from Bush administration commentary and corporate media deceptions regarding Haiti. Waters completed her statement with an important appeal, which called on the corporate media to “discontinue the practice of repeating rumours and innuendos,” whereby they function as “international megaphones for the opposition. They lie shamelessly on a daily basis.”
Another Congresswoman, Barbara Lee, directly challenged Colin Powell in a formal letter to him February 12th, after Powell had announced that the US administration is “not interested in regime change” in Haiti. Said Lee: “It appears that the US is aiding and abetting the attempt to violently topple the Aristide government. With all due respect, this looks like “regime change”…Our actions – or inaction – may be making things worse.” [6]
In a press conference Wednesday, Aristide called for peace and a democratic resolution to the unrest ongoing in Haiti. He once again called on the opposition to rationally discuss things with his government so that they can work toward an equitable resolution.
Now would seem to be a good opportunity for broad-based social justice groups to galvanize around the critical issue of Haiti. Haitians are desperately in need of popular international support if they are to overcome the latest onslaught. With history as our guide, we should be extremely wary when one side of the US administration’s mouth promotes “democracy and freedom” and a “peaceful resolution” to the situation in Haiti, while out of the other they support the interests of such players as André Apaid Jr. The statements of some US representatives are encouraging. Others are somewhat flaky.
In a conversation today with Congressman Gregory Meeks, his slippery position was made quite clear. Meeks’s “primary concern is democracy” and the promotion of democracy does not entail “taking sides”. This is a familiar position that is being trumpeted, whereby the US supports democracy but is not willing to actively support the democratically elected leader. The Miami Herald made note today that the Congressional Black Caucus, whose position is supported by Meeks, “is calling for an end to the violence in Haiti but not repeating its traditional support of Aristide.” [emphasis mine]
These are some dangerous indications, considering that Haitian towns remain under illegal siege by former paramilitary members, who – according to Pina – “Gathered in the Dominican and are now brandishing brand new M16s.” Pina also made note that the Dominican Republic is known to have recently received a shipment of 20,000 American made M16s.
Since a great deal of the current problems plaguing Haiti stem from dire economic issues, we should now turn to these. In his 1997 book, “Haiti in the New World Order”, Alex Dupuy sums up the US disposition toward Haiti:
“For the foreign policy intelligentsia, the defense and promotion of democracy and the free market serve as the “grander vision” underlying U.S. policy objectives in the new world order…Democracy is not likely to take hold unless its corollaries – a free market economy and a free trade system – are also fostered.” [7]
The logic of the State Department, according to COHA, sees Aristide as “little more than a ‘beardless Castro’”, who was despised by Jesse Helms, a tradition that is being carried on by his “ideological heirs” in the State Department, Roger Noriega and Otto Reich. We should recall that this sort of attitude was prominent over a decade ago, when Aristide was first elected President.
In 1991, Aristide was overthrown by the brutal paramilitary, led by former CIA employees Emmanuel Constant and Raoul Cedras. The massive influx of refugees fleeing Haiti from the brutal FRAPH paramilitary regime, in addition to a groundswell of domestic support for Haiti, forced Clinton to “restore democracy” to Haiti in 1994. Aristide, having his way cleared by US troops, returned to Haiti recognized internationally as its legitimate leader.
Aristide’s return was only made possible when he “embraced the Haitian bourgeoisie and accepted a U.S. occupation and Washington’s neoliberal agenda.” As Noam Chomsky has detailed, “The Aristide government [was] to keep to a standard "structural adjustment" package, with foreign funds devoted primarily to debt repayment and the needs of the business sectors, and with an "open foreign investment policy." [8]
By then, the neoliberal agenda has become entrenched as part of the New World Order, which was designed to respond to “the South’s plea for justice, equity, and democracy in the global society.” This agenda has led others such as Susan George to sum it up as such:
“Neo-liberalism has become the major world religion with its dogmatic doctrine, its priesthood, its law-giving institutions and perhaps most important of all, its hell for heathen and sinners who dare to contest the revealed truth.” [9]
The World Bank predicted in 1996 that up to 70 per cent of Haitians would be unlikely to survive bank-advocated free market measures in Haiti. According to a 2002 Guardian article, by the end of the 1990’s “Haiti’s rice production had halved and subsidized imports from the U.S. accounted for over half of local rice sales.” [10] As Haiti became the “star pupil” of IMF and World Bank, such policies “devastated” local farmers.
Structural Adjustment Programmes [SAPs], which have been forced upon Haiti, have in traditional style promoted the privatisation of state industries. According to Aristide in his 2000 book “Eyes of the Heart”, privatisation will “further concentrate wealth” where 1 per cent of the population already controls 45 per cent of the overall wealth. As for why Haiti would agree to World Bank and IMF measures, Aristide provides context along a “dead if we do, dead if we don’t” line: “Either we enter a global economic system, in which we know we cannot survive, or, we refuse, and face death by slow starvation.” [11]
While keeping in mind that the US effectively controls the World Bank and IMF [12], we should consider Susan George and the Transnational Institutes findings based on extensive research of these institutions: “The economic policies imposed on debtors…caused untold human suffering and widespread environmental suffering while simultaneously emptying debtor countries of their resources.” [13]
George notes how the consequences of this “debt boomerang” which sees rich nations actually profiting from the enormous debt service rendered on the poor, as affecting all of us. While the people in the South “are far more grievously affected by debt than those in the North, in both cases, a tiny minority benefits while the overwhelming majority pays.” [14]
The US administration, the World Bank-IMF couplet, and Haitian elites who stand to benefit from a neoliberal agenda, are all aware that Aristide favours genuine democracy over neoliberal reform. Aristide still stands behind the beliefs that swept him to power as the first democratically elected Haitian leader in 1991. As Kevin Pina told me yesterday, the popular [impoverished] masses who revered Aristide in 1991 “are still willing to fight for him. They are willing to die if it means Aristide can complete his term.”
In Monterrey last month at the Special Summit of the Americas, a Third Border Initiative was committed to by the Caribbean Community and the United States. One of the primary aims of the initiative is to “make sure the benefits of globalization are felt in even the smallest economies,” while coordinating ties that discourage terrorist activities and increase security for the area. [15]
We will only know for certain how this applies to the case of Haiti as things progress – or deteriorate. In closing our conversation yesterday, Kevin Pina asserted the following:
“Haiti desperately needs to establish democratic traditions. How is the pattern of instability supposed to be broken? What’s to stop the next democratically elected President from being asked to step down? If people are falling for these distortions and lies they are doing a disservice to Haiti.”
Citizens of Canada, the United States, and Europe all have a stake in this, to the extent that the fomenting of Haitian instability and continued Haitian misery is being carried out and financed in our names. By falling for the delusional picture of Haiti that is drawn by our corporate media, we are actively violating fundamental human rights along with Haiti’s right to self-determination. Anything that can be done to expose this circulation of lies should be done so with an immediacy that above all appreciates the right of all Haitians to determine their own future.
--------------------------------------------------------------------------------
Notes
[1] Globe and Mail, February 10, 2004, “Haitian Insurrection Spreads to several more towns.” A16.
[2] Globe and Mail, February 11, 2004 “Haiti’s ‘peaceful people’ erupt in Violence ”, A16.
[3] National Post, February 13, 2004.
[4] “Unfair and Indecent Diplomacy: Washington’s Vendetta against Haiti’s President Aristide,” January 15, 2004.
[5] Transcript obtained from Haiti’s Foreign Press Liason, Michelle Karshan, February 11, 2004.
[6] From the office of Congresswoman Barbara Lee. Contact: 202-225-2398
[7] Alex Dupuy, “Haiti in the New World Order: The Limits of Democratic Revolution,” p. 7.
[8] See Chomsky’s “The Tragedy of Haiti” in his “Year 501: The Conquest Continues” pp. 197-219.
[9] Susan George’s “A Short History of Neoliberalism” speech, March 1999:
http://www.globalpolicy.org/globaliz/econ/histneol.htm
[10] See The Guardian’s “Haiti: proof of hypocrisy”, April 11, 2002:
[11] Excerpts from Aristide’s book at:
[12] Quoting the Brookings Institution’s “U.S. Relations with the World Bank: 1945-1992”: “More than any other country, the United States has shaped and directed the institutional evolution, policies, and activities of the World Bank,” p. 88. The Brookings Institution, incidentally, is a known affiliate of the Haiti Democracy Project, which is friendly with Andre Apaid Jr., and G-184.
[13] See George’s “The Debt Boomerang,” 1992.
[14] Ibid.
[15] Bush II quote, U.S. Department of State website:
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Invisible Violence: Ignoring Murder In Post-coup Haiti
Invisible Violence: Ignoring Murder In Post-coup Haiti
by Jeb Sprague
Global Research, August 31, 2006
FAIR
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In an eight-minute report (6/5/05) in which she rode in a U.N. armored personnel carrier and extolled the bravery of U.N. soldiers, NPR correspondent Lourdes Garcia-Navarro cited “human rights organizations” as saying that “things have improved since the Aristide days.” The NPR report interviewed two members of the U.N. force, one U.S. police trainer, one Haitian police official and Gérard Latortue, the head of Haiti’s unelected interim government. It neglected to quote any victims of the violence perpetrated by the Latortue regime or any human rights organizations critical of the governmental-sponsored violence—perhaps because they might have pointed out that such violence actually increased dramatically during Latortue’s time in power.
After Haiti’s democratically elected leader, President Jean-Bertrand Aristide, was ousted in February 2004, the United States, Canada and France put into place an interim government made up of members of the opposition. Latortue, a wealthy Haitian-American, was installed as the head of this government.
On April 30, 2004, the United Nations, under U.N. Resolution 1542, established the U.N. Stabilization Mission to Haiti, known as MINUSTAH, grouping more than 9,000 military and police personnel from more than 40 countries under the leadership of Brazil and Canada. For more than 26 months, the interim government used former members of Haiti’s disbanded military, along with U.N.-trained paramilitary police, to crack down on the slum-dwelling supporters of the ousted government and of Fanmi Lavalas, the political party which had voted Aristide into office. During this period, the mainstream U.S. press observed a virtual blackout on the state-sponsored violence perpetrated by the U.S.-backed interim Haitian government.
Aristide under fire
For more than two-and-a-half years prior to the 2004 coup, paramilitary rebels led by former Haitian police chief Guy Philippe had attacked Haiti from bases in the Dominican Republic. They killed civilians and government officials, targeted police stations, Haiti’s largest dam and even the presidential palace, all sparking further violence. Government aid embargoes by both the Clinton and Bush administrations further stripped bare the foreign aid–dependent Haitian state.
Opposition-aligned political parties and anti-government “civil society” organizations, however, received tens of millions of dollars in training and support funds during that time from U.S., Canadian and European aid agencies, such as the U.S. Agency for International Development, the National Endowment for Democracy and the Canadian International Development Agency. With the Haitian currency, the gourde, plunging in value, poverty-stricken Haitians struggled under mounting prices and political destabilization.
Even under these conditions, the Aristide government continued to invest in education, medical training and a program to fight human trafficking, albeit with a yearly budget of approximately $300 million for a population of about 8 million. Daring to resist IMF calls to privatize its public industries while raising the minimum wage for Haitian garment industry workers and bringing suit against France for $21 billion in colonial reparations, the Aristide government accumulated powerful enemies.
Further political polarization resulted in violence, doggedly covered by the mainstream U.S. press throughout Aristide’s second administration (2/01–2/04). One of Aristide’s most widely publicized North American critics counted approximately 212 politically motivated deaths during Aristide’s second government, attributing 50 of those killings to the opposition (Michael Deibert, Notes From the Last Testament).
Murderous operations
By contrast, a National Lawyers Guild investigation documented that “800 bodies” had been “dumped and buried” by the morgue in Port-au-Prince in just the first week following the coup; the usual number under Aristide was less than 100 a month (3/29–4/5/04). The University of Miami Human Rights Investigation, a 10-day survey (11/11–21/04) during the interim government, discovered piles of corpses in Haiti’s capital of Port-au-Prince—victims of state security and paramilitary forces (Boston Globe, 4/19/05). World Bank official Carolyn Antsey told this reporter that “thousands died” as a result of the February 2004 events.
Alternative press agencies, human rights organizations and independent investigations, including Amnesty International, the New York University School of Law, L’Agence Haïtienne de Presse (AHP) and Dr. Paul Farmer’s Partners in Health, reported a concerted wave of interim government violence and persecution, while much of the U.S. mainstream press remained virtually silent.
Throughout 2004 and 2005, reports from the non-profit alternative news service Haiti Information Project (HIP) uncovered killings of Lavalas supporters carried out by members of the interim government’s Haitian National Police (HNP). HIP (7/05) also documented murderous operations, with victims often shot in the head, committed by the Brazilian and Jordanian contingents of MINUSTAH. The University of Miami Human Rights Investigation, conducted by Boston immigration lawyer Thomas Griffin in mid-November 2004, documented mass murder by the HNP, mass graves, cramped prisons, no-medicine hospitals, corpse-strewn streets and maggot-infested morgues—the interim regime’s means of dealing with the supporters of the ousted Aristide government. Nine months after Aristide was removed, Griffin wrote,
U.S. officials blame the crisis on armed gangs in the poor neighborhoods, not the official abuses and atrocities, nor the unconstitutional ouster of the elected president. Their support for the interim government is not surprising, as top officials, including the minister of justice, worked for U.S. government projects that undermined their elected predecessors. . . . U.N. police and soldiers, unable to speak the language of most Haitians. . . resort to heavy-handed incursions into the poorest neighborhoods that force intermittent peace at the expense of innocent residents. The injured prefer to die at home untreated rather than risk arrest at the hospital. Those who do reach the hospital soak in puddles of their own blood, ignored by doctors.
A few mainstream outlets occasionally reported on individual incidents of violence perpetrated by the interim government. The Miami Herald (3/1/05) reported: “Haitian police opened fire on peaceful protesters Monday, killing two, wounding others and scattering an estimated 2,000 people marching through the capital [on February 28] to mark the first anniversary of President Jean-Bertrand Aristide’s ouster. . . . Peacekeepers, whose orders are to support the police, stood by as the attack occurred. The police quickly disappeared, leaving the bodies on the street.”
On March 24, 2005, the Associated Press wrote: “Police opened fire Thursday during a street march in Haiti’s capital to demand the return of ousted President Jean-Bertrand Aristide. Witnesses said at least one person was killed. . . . Associated Press reporters saw police firing into the air and toward protesters.” Another AP dispatch (4/27/05) reported, “Police fired on protesters demanding the release of detainees loyal to Haiti’s ousted president Wednesday, killing at least five demonstrators.” On June 5, 2005, Reuters wrote, “As many as 25 people were killed in police raids on Friday and Saturday in the slums of Haiti’s capital.”
In one of the most graphic accounts to find its way into the mainstream press, the Miami Herald wrote (9/1/05):
"The police carried assault rifles and wore black masks. The gang they accompanied had brand-new machetes. According to witnesses and U.N. investigators, they stormed into a soccer match during halftime, ordered everyone to lie on the ground and began shooting and hacking people to death in broad daylight as several thousand spectators fled for their lives. . . . Some were handcuffed and shot in the head by police, witnesses said. Others were hacked to death."
Missing the story
But such forthright reporting was exceptional, particularly in the most prominent news outlets. Studying the last two years of coverage by three leading mainstream U.S. newspapers—the New York Times, Los Angeles Times and USA Today—along with National Public Radio, Extra! found that 98.6 percent of the pieces related to Haiti ignored the role of state-sponsored violence and persecution. The few that did mention them provided a few isolated examples, usually working to discredit the documented incidents as partisan political allegations. The human rights reports citing a high number of political prisoners and killings by the interim government’s HNP were rarely cited by the mainstream press.
Following the 2004 coup, press accounts based on interviews with interim government, MINUSTAH and U.S. government officials ensured that an official version of events prevailed. These media outlets demonized Lavalas supporters as “gangs” and “supporters of violence,” and justified the foreign-backed destabilization and overthrow of the constitutional government.
The New York Times published 642 pieces that mentioned Haiti between March 1, 2004 and May 1, 2006—close to one a day. But only four dealt with the violence against and persecution of members and supporters of the former government. While the New York Times reported (10/26/04) on the imprisonment of Father Gerard Jean-Juste, a pro-Aristide priest imprisoned for political reasons, it failed to investigate the nearly 1,000 other political prisoners, many underfed and living in dilapidated jails for more than two years without being charged.
Meanwhile, the Los Angeles Times had 244 pieces mentioning Haiti from March 1, 2004 to May 1, 2006, but only five discussed—briefly—the violent persecution of Lavalas supporters. At the same time, the paper managed to cover every single death of a MINUSTAH soldier.
Well over half of all the quotes in L.A. Times articles dealing entirely with Haiti came from official sources. One L.A. Times article covered the imprisonment of former Prime Minister Yvon Neptune (7/5/05), but failed to mention the evidentiary weakness of the charges leveled against him by a U.S.-funded NGO (Baltimore Sun, 5/29/05), or that there were nearly a thousand other political prisoners languishing in the jails of the interim government.
With a smaller international section, USA Today had 13 articles specifically on Haiti between March 1, 2004 and May 1, 2006. Two (1/4/05, 9/27/05) were critical of the Latortue government, citing its involvement in human rights violations. One of these was followed by a rebuttal from Roger Noriega (1/12/05), then assistant secretary of state for Western Hemisphere affairs and a primary architect of the 2004 coup. USA Today’s pieces also showed an extreme source bias toward U.S. government and U.S.-installed interim government officials. In its articles, seven U.S. government officials, one U.N. official and 16 Haitian government officials were quoted, compared with only one human rights official and one member of Lavalas.
NPR, according to its website, had approximately 79 stories covering Haiti between March 1, 2004 and May 1, 2006. Only three mentioned violence against Lavalas supporters (10/4/04, 10/7/04, 1/25/06), all of these placing the majority of the blame on pro-Aristide “political and gang” violence, failing to interview victims of state-sponsored or U.N. violence. The role of MINUSTAH and the HNP was almost completely ignored.
The introductions of sources in articles covering Haiti illustrates the reliance on official sources: “diplomats say,” “an anonymous diplomat says,” “a source involved in the palace brainstorming,” “a U.S. diplomat in Port-au-Prince said,” “U.N. officials say,” “Haitian police say,” “USAID workers explain,” “a member of Haiti’s electoral council said,” “the new commander of the U.N. peacekeeping force assured,” “council members said,” “interim officials say,” “State Department officials say,” etc. Rarely, if ever, do we read what the wounded, imprisoned and exiled say—the testimonies that don’t sustain the official story.
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In an eight-minute report (6/5/05) in which she rode in a U.N. armored personnel carrier and extolled the bravery of U.N. soldiers, NPR correspondent Lourdes Garcia-Navarro cited “human rights organizations” as saying that “things have improved since the Aristide days.” The NPR report interviewed two members of the U.N. force, one U.S. police trainer, one Haitian police official and Gérard Latortue, the head of Haiti’s unelected interim government. It neglected to quote any victims of the violence perpetrated by the Latortue regime or any human rights organizations critical of the governmental-sponsored violence—perhaps because they might have pointed out that such violence actually increased dramatically during Latortue’s time in power.
After Haiti’s democratically elected leader, President Jean-Bertrand Aristide, was ousted in February 2004, the United States, Canada and France put into place an interim government made up of members of the opposition. Latortue, a wealthy Haitian-American, was installed as the head of this government.
On April 30, 2004, the United Nations, under U.N. Resolution 1542, established the U.N. Stabilization Mission to Haiti, known as MINUSTAH, grouping more than 9,000 military and police personnel from more than 40 countries under the leadership of Brazil and Canada. For more than 26 months, the interim government used former members of Haiti’s disbanded military, along with U.N.-trained paramilitary police, to crack down on the slum-dwelling supporters of the ousted government and of Fanmi Lavalas, the political party which had voted Aristide into office. During this period, the mainstream U.S. press observed a virtual blackout on the state-sponsored violence perpetrated by the U.S.-backed interim Haitian government.
Aristide under fire
For more than two-and-a-half years prior to the 2004 coup, paramilitary rebels led by former Haitian police chief Guy Philippe had attacked Haiti from bases in the Dominican Republic. They killed civilians and government officials, targeted police stations, Haiti’s largest dam and even the presidential palace, all sparking further violence. Government aid embargoes by both the Clinton and Bush administrations further stripped bare the foreign aid–dependent Haitian state.
Opposition-aligned political parties and anti-government “civil society” organizations, however, received tens of millions of dollars in training and support funds during that time from U.S., Canadian and European aid agencies, such as the U.S. Agency for International Development, the National Endowment for Democracy and the Canadian International Development Agency. With the Haitian currency, the gourde, plunging in value, poverty-stricken Haitians struggled under mounting prices and political destabilization.
Even under these conditions, the Aristide government continued to invest in education, medical training and a program to fight human trafficking, albeit with a yearly budget of approximately $300 million for a population of about 8 million. Daring to resist IMF calls to privatize its public industries while raising the minimum wage for Haitian garment industry workers and bringing suit against France for $21 billion in colonial reparations, the Aristide government accumulated powerful enemies.
Further political polarization resulted in violence, doggedly covered by the mainstream U.S. press throughout Aristide’s second administration (2/01–2/04). One of Aristide’s most widely publicized North American critics counted approximately 212 politically motivated deaths during Aristide’s second government, attributing 50 of those killings to the opposition (Michael Deibert, Notes From the Last Testament).
Murderous operations
By contrast, a National Lawyers Guild investigation documented that “800 bodies” had been “dumped and buried” by the morgue in Port-au-Prince in just the first week following the coup; the usual number under Aristide was less than 100 a month (3/29–4/5/04). The University of Miami Human Rights Investigation, a 10-day survey (11/11–21/04) during the interim government, discovered piles of corpses in Haiti’s capital of Port-au-Prince—victims of state security and paramilitary forces (Boston Globe, 4/19/05). World Bank official Carolyn Antsey told this reporter that “thousands died” as a result of the February 2004 events.
Alternative press agencies, human rights organizations and independent investigations, including Amnesty International, the New York University School of Law, L’Agence Haïtienne de Presse (AHP) and Dr. Paul Farmer’s Partners in Health, reported a concerted wave of interim government violence and persecution, while much of the U.S. mainstream press remained virtually silent.
Throughout 2004 and 2005, reports from the non-profit alternative news service Haiti Information Project (HIP) uncovered killings of Lavalas supporters carried out by members of the interim government’s Haitian National Police (HNP). HIP (7/05) also documented murderous operations, with victims often shot in the head, committed by the Brazilian and Jordanian contingents of MINUSTAH. The University of Miami Human Rights Investigation, conducted by Boston immigration lawyer Thomas Griffin in mid-November 2004, documented mass murder by the HNP, mass graves, cramped prisons, no-medicine hospitals, corpse-strewn streets and maggot-infested morgues—the interim regime’s means of dealing with the supporters of the ousted Aristide government. Nine months after Aristide was removed, Griffin wrote,
U.S. officials blame the crisis on armed gangs in the poor neighborhoods, not the official abuses and atrocities, nor the unconstitutional ouster of the elected president. Their support for the interim government is not surprising, as top officials, including the minister of justice, worked for U.S. government projects that undermined their elected predecessors. . . . U.N. police and soldiers, unable to speak the language of most Haitians. . . resort to heavy-handed incursions into the poorest neighborhoods that force intermittent peace at the expense of innocent residents. The injured prefer to die at home untreated rather than risk arrest at the hospital. Those who do reach the hospital soak in puddles of their own blood, ignored by doctors.
A few mainstream outlets occasionally reported on individual incidents of violence perpetrated by the interim government. The Miami Herald (3/1/05) reported: “Haitian police opened fire on peaceful protesters Monday, killing two, wounding others and scattering an estimated 2,000 people marching through the capital [on February 28] to mark the first anniversary of President Jean-Bertrand Aristide’s ouster. . . . Peacekeepers, whose orders are to support the police, stood by as the attack occurred. The police quickly disappeared, leaving the bodies on the street.”
On March 24, 2005, the Associated Press wrote: “Police opened fire Thursday during a street march in Haiti’s capital to demand the return of ousted President Jean-Bertrand Aristide. Witnesses said at least one person was killed. . . . Associated Press reporters saw police firing into the air and toward protesters.” Another AP dispatch (4/27/05) reported, “Police fired on protesters demanding the release of detainees loyal to Haiti’s ousted president Wednesday, killing at least five demonstrators.” On June 5, 2005, Reuters wrote, “As many as 25 people were killed in police raids on Friday and Saturday in the slums of Haiti’s capital.”
In one of the most graphic accounts to find its way into the mainstream press, the Miami Herald wrote (9/1/05):
"The police carried assault rifles and wore black masks. The gang they accompanied had brand-new machetes. According to witnesses and U.N. investigators, they stormed into a soccer match during halftime, ordered everyone to lie on the ground and began shooting and hacking people to death in broad daylight as several thousand spectators fled for their lives. . . . Some were handcuffed and shot in the head by police, witnesses said. Others were hacked to death."
Missing the story
But such forthright reporting was exceptional, particularly in the most prominent news outlets. Studying the last two years of coverage by three leading mainstream U.S. newspapers—the New York Times, Los Angeles Times and USA Today—along with National Public Radio, Extra! found that 98.6 percent of the pieces related to Haiti ignored the role of state-sponsored violence and persecution. The few that did mention them provided a few isolated examples, usually working to discredit the documented incidents as partisan political allegations. The human rights reports citing a high number of political prisoners and killings by the interim government’s HNP were rarely cited by the mainstream press.
Following the 2004 coup, press accounts based on interviews with interim government, MINUSTAH and U.S. government officials ensured that an official version of events prevailed. These media outlets demonized Lavalas supporters as “gangs” and “supporters of violence,” and justified the foreign-backed destabilization and overthrow of the constitutional government.
The New York Times published 642 pieces that mentioned Haiti between March 1, 2004 and May 1, 2006—close to one a day. But only four dealt with the violence against and persecution of members and supporters of the former government. While the New York Times reported (10/26/04) on the imprisonment of Father Gerard Jean-Juste, a pro-Aristide priest imprisoned for political reasons, it failed to investigate the nearly 1,000 other political prisoners, many underfed and living in dilapidated jails for more than two years without being charged.
Meanwhile, the Los Angeles Times had 244 pieces mentioning Haiti from March 1, 2004 to May 1, 2006, but only five discussed—briefly—the violent persecution of Lavalas supporters. At the same time, the paper managed to cover every single death of a MINUSTAH soldier.
Well over half of all the quotes in L.A. Times articles dealing entirely with Haiti came from official sources. One L.A. Times article covered the imprisonment of former Prime Minister Yvon Neptune (7/5/05), but failed to mention the evidentiary weakness of the charges leveled against him by a U.S.-funded NGO (Baltimore Sun, 5/29/05), or that there were nearly a thousand other political prisoners languishing in the jails of the interim government.
With a smaller international section, USA Today had 13 articles specifically on Haiti between March 1, 2004 and May 1, 2006. Two (1/4/05, 9/27/05) were critical of the Latortue government, citing its involvement in human rights violations. One of these was followed by a rebuttal from Roger Noriega (1/12/05), then assistant secretary of state for Western Hemisphere affairs and a primary architect of the 2004 coup. USA Today’s pieces also showed an extreme source bias toward U.S. government and U.S.-installed interim government officials. In its articles, seven U.S. government officials, one U.N. official and 16 Haitian government officials were quoted, compared with only one human rights official and one member of Lavalas.
NPR, according to its website, had approximately 79 stories covering Haiti between March 1, 2004 and May 1, 2006. Only three mentioned violence against Lavalas supporters (10/4/04, 10/7/04, 1/25/06), all of these placing the majority of the blame on pro-Aristide “political and gang” violence, failing to interview victims of state-sponsored or U.N. violence. The role of MINUSTAH and the HNP was almost completely ignored.
The introductions of sources in articles covering Haiti illustrates the reliance on official sources: “diplomats say,” “an anonymous diplomat says,” “a source involved in the palace brainstorming,” “a U.S. diplomat in Port-au-Prince said,” “U.N. officials say,” “Haitian police say,” “USAID workers explain,” “a member of Haiti’s electoral council said,” “the new commander of the U.N. peacekeeping force assured,” “council members said,” “interim officials say,” “State Department officials say,” etc. Rarely, if ever, do we read what the wounded, imprisoned and exiled say—the testimonies that don’t sustain the official story.
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Pourquoi Aristide doit-il partir ?
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<BLOCKQUOTE>mardi 17 février 2004</BLOCKQUOTE>
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<BLOCKQUOTE>mardi 17 février 2004</BLOCKQUOTE>
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Recommandations de la Concertation pour Haïti au gouvernement canadien
Document soumis à AlterPresse le 16 février 2004
Un régime de terreur
Si le Président Aristide a été élu avec le soutien et la faveur de l’immense majorité des Haïtiennes et des Haïtiens pour qui il représentait, en 1990, l’espoir de sortir Haïti de la dictature et de la pauvreté, on doit maintenant se rendre à l’évidence, ces temps sont bel et bien révolus. En réalité, on dirait qu’Aristide s’est donné Duvalier pour modèle.
En fait, Aristide est anti-démocratique. Il veut être le seul à prendre les décisions : c’est pourquoi toutes les institutions démocratiques sont en péril. Il cherche à contrôler tant la police que la Cour Suprême, les juges, les maires, le recteur de l’université, en fait tout représentant d’une institution qui pourrait échapper à son contrôle ou détenir une partie du pouvoir. C’est pourquoi tous les dirigeants qui cherchaient à assumer pleinement leurs responsabilités et refusaient de n’être que des paravents au pouvoir que veut exercer Aristide, ont dû démissionner, qu’ils soient officiers de police [1] ou même chef national de la police [2], juges [3], maires [4], ministres [5], recteur [6], les exemples sont légion. A l’inverse, des personnes non qualifiées ont aisément occupé ces postes d’autorité s’ils prêtaient allégeance au Président, comme c’est le cas de l’actuel chef de la police nationale, Jocelyne Pierre, qui a obtenu ce poste sans aucune expérience préalable. Cependant, comme la Constitution prévoit que, pour être chef de la police nationale, on doit auparavant avoir occupé un poste de chef départemental, on a complaisamment envoyé Me Pierre en hélicoptère à Fort Liberté, où elle a pu occuper ce poste durant Â… 4 heures !
Le pouvoir d’Aristide repose sur la terreur et la corruption. Comme Duvalier jadis avec ses tontons macoutes, Aristide a mis sur pied ses propres milices, armées jusqu’aux dents, lesquelles peuvent se permettre impunément toutes les exactions et tous les crimes, pour autant qu’elles continuent de servir les intérêts politiques du pouvoir. Ces « chimères », comme le langage populaire désigne ces bandes armées, sont assistées depuis plusieurs mois par des « attachés », des hommes de main rattachés aux commissariats de police, pour accomplir les basses œuvres qu’il serait trop gênant que la police accomplisse officiellement [7]. Ce mode de fonctionnement, rappelons-le, a d’abord existé sous Duvalier. Ce sont donc ces chimères, assistés des attachés et très souvent avec la complicité de la police, qui exécutent les actes de répression contre tout individu ou groupe qui montre une opposition au régime. Cette répression violente a augmenté de façon dramatique en 2002 et en 2003 : assassinats, disparitions forcées, torture, arrestations arbitraires, non-respect des ordonnances de remise en liberté, passages à tabac, harcèlements et menaces. Cette violence atteint des niveaux insoupçonnés de cruauté quand, après avoir sévèrement battu un jeune garçon de 16 ans, Louisma Jonathan, des policiers le jettent en pâture aux chiens (14 octobre 2003), ou encore quand le 25 novembre 2003, le Protecteur du Citoyen, Necker Dessables, a condamné la pratique de têtes coupées exposées sur la voie publique à Port-au-Prince, un pratique inacceptable selon lui ( !) C’est tout juste si M. Dessables ne dit pas : assassinons, mais décemment !
Ce sont, bien entendu, les membres des partis d’opposition qui sont les premières victimes de cette répression, mais ils sont loin d’être les seuls visés. Les représentants de la presse ont constamment été les cibles des sbires du pouvoir : les journalistes des médias indépendants ont été souvent agressés voire assassinés (comme dans les cas de Jean Dominique et de Brignol Lindor, dont les assassins n’ont toujours pas été punis), menacés et obligés de quitter le pays, et les stations de radios vandalisées. Le régime supporte mal la liberté d’expression, au point que, dans la dernière semaine de janvier 2004, les bandes armées ont saboté les antennes de plusieurs radios, pour empêcher la diffusion des informations.
Outre les journalistes, les activistes de droits humains, ceux et celles qui protestent pour la violation systématique des droits humains par les bandes à la solde du pouvoir et par la police, se trouvent menacés à leur tour, comme ce fut le cas pour les femmes dirigeantes de la CONAP, qui ont été brutalement empêchées de manifester à plusieurs reprises, et qui ont reçu des menaces de mort. Les syndicalistes sont également menacés : le 24 janvier dernier, des policiers font brutalement irruption dans le local de la CSH et arrêtent illégalement 11 personnes qui y étaient réunies. Les étudiants sont également des cibles de la répression : depuis la crise de l’université, bien des étudiants en ont été victimes. Mais, depuis la mobilisation des étudiants dans le mouvement anti-Aristide, ils sont victimes d’agressions sauvages comme celle du 5 décembre 2003 où les chimères, sous l’œil complice de la police, ont blessé des étudiants et des professeurs par balles, jets de pierres et coups de bâton, et ont saccagé des locaux universitaires. Le recteur élu de l’Université d’Etat, M. Pierre Marie Paquiot, a eu les deux jambes fracturées et le vice-recteur Wilson Laleau a également été blessé.
Cette agression sauvage du 5 décembre envers les étudiants, a déclenché un mouvement de manifestations réclamant le départ d’Aristide, lequel a pris de l’ampleur dans l’ensemble du pays. Ces manifestations sont très durement réprimées : quelques 50 personnes auraient été tuées dans ces marches de protestation entre décembre et janvier. Malgré cette violence envers les manifestants, en janvier 2004, ces manifestations sont devenues presque quotidiennes. Cependant, le Président Aristide demeure inébranlable : il veut terminer son mandat. Des ministres démissionnent, des sénateurs changent de camp, son ambassadeur en République Dominicaine démissionne, mais Aristide reste inflexible. Depuis le 13 janvier 2004, Haïti s’est retrouvé sans Parlement, le mandat des 83 membres de la Chambre des députés étant arrivé à terme la veille. Aristide dirige donc seul, et par décrets.
Un régime corrompu
Il est notoire que ces « chimères », comme la population d’Haïti désigne les mercenaires du régime, sont impliqués dans le trafic de drogue et dans toutes sortes de vols et de contrebandes [8]. Cependant, il y a tout lieu de croire que le trafic de drogue n’est pas seulement le fait des bandes armées qui soutiennent le gouvernement d’Aristide : plusieurs hauts dirigeants du gouvernement y sont impliqués. En effet, des personnages tels que le ministre de la Justice, Calixte Délatour, le Secrétaire d’Etat à la communication, Mario Dupuy, la directrice de la Police nationale, Me Jocelyne Pierre, et le ministre de l’Intérieur, Jocelerme Privert, se sont vus refuser un visa de séjour par l’ambassade américaine le 26 novembre dernier : ces cadres du régime Lavalas sont soupçonnés d’implication ou de connivence avec les trafiquants de drogue.
Plusieurs autres scandales ont éclaté au cours des deux dernières années : scandale du riz (les proches du régime auraient eu l’exclusivité de la vente de cette denrée), scandale des coopératives (encouragées par le pouvoir, ces coopératives d’épargne ont attiré un grand nombre de déposants en offrant des taux d’intérêt spectaculaires de 118%, mais leur banqueroute a dépouillé des milliers de personnes de leurs avoirs).
Aristide : un président légitime ?
En mai 2000, des élections parlementaires et législatives avaient lieu en Haïti. Ces élections revêtaient une grande importance pour le parti Lavalas, Aristide préparant son retour au pouvoir après le gouvernement de René Préval. Les observateurs internationaux, dont l’OEA, dénoncent des irrégularités graves dans la tenue de ces élections : des milliers de bulletins de vote ont été répandus dans les rues de Port-au-Prince, des candidats de l’opposition ont été arrêtés, l’un d’entre eux a même été tué à coups de pierres. Les représentants de l’OEA demandent au parti Lavalas de concéder l’élection de 7 Sénateurs à la Convergence Démocratique, la coalition de partis d’opposition. Cela ne changeait rien à l’apparente victoire écrasante du parti au pouvoir. L’opposition quant à elle, demande qu’on annule l’élection de mai 2000. Mais on ne réussira pas à s’entendre.
La Convergence Démocratique refusera donc de participer aux élections présidentielles de novembre 2000, puisque le problème des élections parlementaires n’a jamais été solutionné. à€ l’époque, le gouvernement canadien avait précisé deux conditions pour reconnaître la validité des élections présidentielles : la participation des partis d’opposition et la conformation d’un comité électoral provisoire pluraliste. Ces conditions n’ont pas été remplies. Aristide est élu par moins de 5% de l’électorat, sans la participation des partis d’opposition, dans un contexte d’irrégularités électorales non solutionnées. Mais, curieusement, le Canada n’a jamais remis en cause la légitimité du Président après son élection, au point que Paul Martin soutient maintenant qu’Aristide doit terminer son mandat.
Les promesses non tenues d’Aristide
Suite à l’élection controversée de novembre 2000, l’OEA prend l’initiative d’amener le parti Lavalas et l’opposition à négocier. Pas moins de 24 rondes de négociation auront lieu en 2001, sans que jamais on ne parvienne à un accord sur le problème politique. Il est entendu que l’opposition est intransigeante et réclame la démission d’Aristide. Le discours d’Aristide semble lui, empreint de bonne volonté apparente. Mais, on doit se rendre à l’évidence : la répression contre les membres de l’opposition continue. La tactique d’Aristide semble être celle de manier les promesses d’une main, celle qu’il agite à la communauté internationale, pour mieux prendre le bâton de l’autre main, celle qui interdit toute opposition et même toute critique en Haïti.
En décembre 2001 survient la « tentative de coup d’Etat » : des rumeurs veulent qu’on aurait tenté d’assassiner Aristide. En fait, une enquête approfondie menée par l’OEA montre que ce fut une opération montée par le pouvoir lui-même, qui lui a surtout permis de réprimer énergiquement l’opposition (avec laquelle on est supposément en train de négocier). L’OEA adopte les résolutions 806 puis 822, enjoignant le gouvernement d’Haïti d’indemniser les victimes du 17 décembre, d’arrêter et de juger les coupables de la violence et de désarmer les bandes de chimères. Aucune de ces recommandations n’ont été mises en œuvre par le gouvernement d’Aristide, si ce n’est que très partiellement. Les bandes de chimères qui continuent à opérer impunément, de même que la police et ses attachés, ont même raffiné leur degré de cruauté. De plus, elles intègrent de très jeunes adolescents dans leurs rangs, un fait extrêmement préoccupant pour l’avenir.
à€ présent, en février 2004, Aristide promet aux chefs d’état du CARICOM d’arrêter la violence et de désarmer ses milices : peut-on vraiment prêter crédit à cette promesse qu’Aristide répète depuis 3 ans ? Le Canada va-t-il se satisfaire de cette promesse ?
A suivre
</BLOCKQUOTE></BLOCKQUOTE>Dernière édition par le Lun 19 Nov 2007 - 14:32, édité 1 fois
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Suite Pourquoi Aristide doit-il partir ?
L’opposition en Haïti
Dans toutes les informations sur Haïti, il subsiste jusqu’à maintenant une certaine ambiguïté. On parle de l’opposition en bloc, comme s’il s’agissait d’un groupe unifié, monolithique. Or, la réalité de l’opposition est extrêmement variée et fragmentée en Haïti.
La Convergence démocratique
En 2001, quand on parlait de l’opposition, on parlait essentiellement de la Convergence Démocratique, cette coalition de partis politiques qui s’était opposée au parti Lavalas lors des élections législatives de mai 2000. Cette coalition était et est toujours très fragile, traversée par de grandes contradictions internes. Le parti le plus important et consolidé au sein de cette coalition est sans doute l’OPL. La Convergence Démocratique a réclamé la démission d’Aristide et la tenue d’élections depuis 2000.
Le groupe des 184
En 2002, d’autres mouvements sont apparus, en particulier le groupe des 184, qui réunit des membres aux origines les plus diverses : hommes d’affaires, académiciens, membres des Eglises, professionnels, intellectuels, groupes populaires. Ce groupe réclame lui aussi la démission d’Aristide. Au cours de 2003, le groupe des 184 a organisé différentes manifestations populaires pour diffuser sa position, lesquelles se sont vues attaquées par les chimères, se soldant par de nombreuses victimes chaque fois, notamment à Cap-Haïtien et à Cité Soleil en juillet 2003.
La Plateforme démocratique de la Société civile et des Partis politiques de l’opposition
Le 31 décembre 2003, une « Plateforme démocratique de la Société civile et des Partis politiques de l’opposition » voit le jour. Cette plateforme regroupe tant la Convergence démocratique et d’autres partis politiques, que des groupes membres des 184. Ils proposent, dans leur manifeste du 31 décembre, une sortie de crise, avec la mise en place d’un gouvernement de transition. Ce gouvernement de transition serait présidé par l’un des juges de la Cour de Cassation ; un Conseil des Sages, réunissant des représentants des principales institutions du pays, serait formé, et veillerait à la formation du gouvernement, de même qu’à la mise en place de mécanismes de participation de tous les secteurs sociaux. Le principal mandat du gouvernement de transition serait celui de veiller à l’instauration de conditions démocratiques pour la tenue d’élections dans un délai ne dépassant pas 24 mois.
Les anciens miliciens d’Aristide qui se retournent contre lui.
En 2003, suite à l’assassinat du chef de milice lavalassien, Amiot Métayer, aux Gonaïves, les membres de sa bande ont accusé Aristide de l’avoir fait assassiner, et se sont retournés contre lui. C’est cette bande qui, fortement armée par Aristide lui-même, menace aujourd’hui de prendre le pouvoir par les armes. Retranchés à Raboteau, un quartier de la ville des Gonaïves, ils ont tenté depuis septembre 2003, d’obliger Aristide à démissionner. L’échec de leurs pressions les a mené à occuper leur territoire par la force des armes. Ces gens, qu’on qualifie de « rebelles » dans les médias, sont en réalité pour la plupart des repris de justice, des contrebandiers, des mercenaires, autrefois les sbires d’Aristide lui-même. Il s’agit de la seule opposition armée contre Aristide.
Les organisations de base de la société civile
Finalement, il y a l’immense majorité des Haïtiennes et des Haïtiens, représentés par les groupes de la société civile : étudiants, travailleurs syndiqués, organisations paysannes, mouvements de femmes, mouvements de droits humains, journalistes. Ces groupes ont mis très longtemps à se prononcer publiquement sur la situation politique. Bon nombre d’entre eux ont refusé de le faire dans le passé, afin qu’on ne les confonde pas avec « l’opposition » partisane, soit la Convergence Démocratique.
Mais les exactions et les crimes du pouvoir ont fini par faire déborder le vase. Depuis plus d’un an, des organisations telles que la CONAP (regroupement des organisations des femmes), la POHDH (Plateforme haïtienne des organisations de droits humains), des ONG tels ICKL, le PAJ, les radios communautaires, ont exigé la démission d’Aristide par voie de communiqués.
Aujourd’hui, ce sont eux, les citoyens et les citoyennes d’Haïti, qui remplissent les rues lors des manifestations anti-Aristide. Sans cette force, les partis d’opposition ne pourraient rien. Ils ne sont cependant pas représentés dans les pourparlers entre les parties, comme ceux dont les pays du CARICOM ont pris l’initiative récemment.
En décembre et en janvier, les organisations populaires ont émis plusieurs prises de position communes face aux événements. En particulier, il faut souligner la formation d’un large regroupement de groupes et de personnes de tous les secteurs sociaux d’Haïti, « le Collectif d’artistes et d’intellectuels pour la défense des libertés civiles », lequel, dans un communiqué du 20 janvier 2004, appuie l’alternative d’un gouvernement de transition.
La politique canadienne
Au cours des derniers mois, devant l’aggravation de la situation en Haïti (répression des journalistes et des médias, attaques par des bandes armées de facultés universitaires, de postes de police, de prisons, de palais de justice, affrontements violents entre manifestants pacifiques, bandes armées et forces de police, l’ampleur de l’action d’insurgés ces derniers jours), le gouvernement canadien n’a fait aucune déclaration publique et officielle pour dénoncer l’affaiblissement de l’Etat de droit en Haïti et les multiples violations des droits humains.
Il y a cependant une exception : le 17 décembre 2003, suite aux lettres publiées par des organisations canadiennes de solidarité, et réclamant du gouvernement canadien une plus grande fermeté face aux violences en cours dans le pays, l’ambassade canadienne à Port-au-Prince a émis une note de presse « se disant très préoccupée par les violences qui sévissent à Port-au-Prince et dans d’autres endroits du pays ». De plus, l’Ambassade se dit d’une part « très préoccupée par des allégations sérieuses de participation de civils en armes dans la répression brutale et sanglante dans certains cas » de ces manifestations, condamne d’autre part « les gestes violents posés par des civils armés, se réclamant du Pouvoir en place ».
Cette note de presse diffère dans le ton du communiqué du Parlement européen du 15 janvier 2004. En effet, le Parlement européen y appelle les autorités haïtiennes à s’engager publiquement à mettre un terme aux graves violations des droits humains dans le pays, notamment la torture, les intimidations et les assassinats. Les députés européens ont également demandé au gouvernement haïtien de « dissoudre les milices et bandes armées qui font régner la terreur » et de « mettre un terme à la corruption ».
Nul doute, la note de presse du gouvernement canadien fait pâle figure. Mais si on associe cette tiède et unique protestation du gouvernement canadien, aux autres éléments de sa politique, alors on peut se demander si, dans les faits, le Canada n’appuie pas le régime d’Aristide. C’est la perception qu’ont beaucoup de groupes et d’observateurs en Haïti.
Le Canada dit qu’il espère « que le dialogue entre les parties remplace les affrontements violents » (note de presse du 17 décembre), ce qui est très louable en théorie. Mais en pratique, quelles sont « les parties » ? Est-ce qu’en plus de la Convergence démocratique, les parties incluent le groupe des 184, la Plateforme démocratique de la société civile et des partis politiques de l’opposition, de même que le Collectif des artistes et intellectuels pour la défense de la liberté ?.
Si le Canada parle du dialogue entre le gouvernement Aristide et la Convergence démocratique, ces mêmes acteurs ont été forcés au dialogue depuis 3 ans, sans aucun résultat. Le fait que le gouvernement d’Aristide ait continué de réprimer les membres des partis d’opposition, et le fait qu’il n’ait rempli aucune des recommandations de l’OEA, ont sans doute contribué à l’impasse actuelle. Quels nouveaux éléments permettent au Canada de penser qu’on atteindra maintenant un accord, alors que la situation s’est, par ailleurs, nettement détériorée ?
D’autre part, la poursuite du dialogue entre les parties dans la situation actuelle n’est-elle pas une caution à la légitimité du pouvoir d’Aristide, légitimité largement remise en question depuis les élections contestées de l’an 2000. Quels ont été les efforts du gouvernement canadien pour entamer le dialogue avec l’opposition non partisane et populaire ?
à€ l’issue de la rencontre des dirigeants du Caricom tenue aux Bahamas les 20 et 21 janvier, le ministre canadien des Affaires étrangères, Bill Graham, a déclaré qu’« un pas important a été franchi » et que des progrès avaient été faits en vue de parvenir à une solution négociée à la crise. Il a réitéré le soutien du Canada à la mission spéciale de l’OEA pour renforcer la démocratie en Haïti. Il est allé jusqu’à suggérer à l’OEA l’établissement d’une mission de surveillance permanente pour améliorer la sécurité en Haïti.
Il est important de souligner ici l’intervention de madame Francine Lalonde, députée du Bloc québécois, qui a émis, le 29 janvier, un communiqué sur la situation en Haïti. Jugeant trop timide l’implication du gouvernement canadien dans le dossier d’Haïti, elle déclare que le « gouvernement canadien doit hausser le ton pour forcer le respect des droits humains en Haïti ». Continuer cette politique aveugle à l’égard d’Haïti ne peut que déboucher sur un avenir chaotique et sanglant. Les événements des derniers jours en Haïti le prouvent.
Deux semaines plus tard, alors que plusieurs zones du Nord sont livrées à l’anarchie et au pillage, le gouvernement canadien n’a pas davantage haussé le ton face au gouvernement haïtien. Par la voix de son ministre Bill Graham, il s’est contenté à nouveau « d’appeler au calme et au respect intégral de la primauté du droit en Haïti et de condamner fermement le recours à la violence » (Le Monde, 10 février 2004).
Aristide doit partir
Compte tenu
de l’aggravation de la crise en Haïti et de la part de responsabilité de la communauté internationale, y compris le Canada, dans cette détérioration,
des déclarations inquiétantes du ministre canadien des Affaires étrangères cautionnant la présidence d’Aristide en suggérant même qu’il « termine son mandat »,
de la position attentiste du gouvernement canadien dans la recherche d’alternatives à la crise qui perdure,
de la perspective d’un projet du Caricom de « déploiement d’une force étrangère de sécurité »,
les membres de la Concertation pour Haïti recommandent que le gouvernement canadien
• dénonce avec force l’escalade des violations des droits humains bien documentée par des organismes nationaux et internationaux de défense des droits (NCHR, Commission nationale Justice et Paix, Amnesty International, Reporters sans frontières, Commission des droits humains de l’OEA et de l’ONU) ;
• exige du gouvernement haïtien le désarmement des bandes armées (« chimères ») recourant à la force et à l’utilisation des armes ;
• fasse pression afin que le gouvernement haïtien donne suite aux conclusions d’enquêtes indépendantes concernant l’identification et le jugement des présumés responsables des violations massives des droits humains ;
• prenne au sérieux les propositions de sortie de crise contenues dans l’Alternative de transition de la Plate-forme démocratique du 31 décembre et considère ces propositions comme base de discussion ;
• réclame maintenant, vu le pourrissement de la situation, la démission du président Aristide et invite les instances internationales dont le Canada est membre à faire pression en ce sens ;
• prenne en considération la mise en garde de l’expert indépendant des Nations Unies pour les droits de l’homme, Louis Joinet, « contre toute confusion ou amalgame entre l’action d’insurgés qui gagne en ampleur dans le pays et l’opposition formelle qui mène une lutte pacifique pour obtenir le départ du chef de l’Etat haïtien » ;
• considère la mise en place d’un gouvernement de transition comme l’alternative à la vacance du pouvoir créée par l’éventuelle démission d’Aristide ;
• exige la mise en place immédiate de conditions favorisant la tenue d’élections générales crédibles et s’engage financièrement et techniquement dans la préparation et la réalisation de ces élections.
• promeuve la constitution d’une mission internationale de paix, pour assister ce gouvernement de transition en vue de restaurer un climat de sécurité dans le pays.
PS :
Concertation pour Haïti a été fondée le 24 mai 1994, pour permettre l’expression de la solidarité des organisations québécoises envers le peuple haïtien qui lutte pour une société plus juste et plus démocratique.
Ce regroupement d’organisations et de personnes solidaires n’a jamais cessé ses activités depuis. Concertation pour Haïti a réalisé nombre d’activités, dont, à plusieurs reprises, des délégations d’observation de la situation en Haïti, afin de mieux en informer la population québécoise et afin de formuler des recommandations aux instances gouvernementales en lien avec Haïti.
Les membres actuels de la CPH sont :
Organisations de coopération et de solidarité :
Entraide Missionnaire
CECI - Centre canadien de Coopération internationale
Développement et Paix
CISO - Centre international de Solidarité ouvrière
ROCAHD - Regroupement des organisations canado-haïtiennes pour le développement.
Organisations syndicales :
FTQ - Fédération des travailleurs du Québec
CSQ - Centrale des syndicats du Québec
Organisations de droits humains :
AI - Amnisty Internationale (section du Québec)
CIRJ - Centre international de Ressources juridiques
Membres individuels :
Lody Auguste, artiste
Pierre Bonin, consultant
Marlène Rateau, membre de la communauté canado-haïtienne
Jean-Claude Jean, philosophe et consultant
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Jeu de rôle: dindon de la farce
March 1, 2004
March 1, 2004
Haiti as Target Practice
How the US Press Missed the Story
By HEATHER WILLIAMS
<BLOCKQUOTE>
"The fact that the group in charge of Haiti policy today in the State Department has been literally gunning for Aristide since before his initial election as a champion of democracy in 1990 has been left all but unmentioned by the US press."</BLOCKQUOTE>
Now that bodies are littering the streets of Cap Haitien and Port Au Prince, major print news outlets have seen well enough to send a handful of cameramen and correpondents to send back news of the crisis. Even so, the campaign of violence that has finally ousted Haitian President Aristide has been investigated and reported to the American public with appalling indolence. The official reasoning appears to be that if Haiti is the hemisphere's eternal basket case-a dismal repository of poverty where there is no future-- how on earth could its past possibly matter?
But those who view Haiti's current violence as merely one of an eternal humanitarian crisis in temporary overdrive miss the story. It is no simple tale of a corrupt regime collapsing under the weight of popular anger and bad management. A cursory glance at events of the last fourteen years suggests that the fall of the Aristide regime was a foregone conclusion at the entrance of President George W. Bush and the installation of a cabal of appointees with a grim record of utilizing official and covert channels to destabilize uncooperative governments in the Western Hemisphere. What is immediately ominous about the current crisis in Haiti is the likely prospect that leaders of armed groups making a final assault on the capital will play important roles in a post-Aristide order. Such armed groups include the Tontons Macoutes, the gunmen who viciously supervised repression under both father and son Duvaliers' dictatorships until 1986. They also include members of the disbanded Haitian army that held power for three years following the coup against President Aristide in 1991, and the FRAPH death squads that mowed down the ranks of democratic civil society during that period, leaving over 3,000 dead and thousands more in exile. What is also now worrisome about this crisis is what it likely indicates about the intentions of the U.S. State Department and security apparatus elsewhere in the Caribbean.
Now that Aristide's government, protected by a flimsy police force and a smattering of civilian gangs, has collapsed, quiet references in news stories and opinion pieces suggest that editors are wishing that perhaps they had a few more questions along the way about what indeed was going on in Haiti. Notably, until mid-February of this year The New York Times instructed its readers, for weeks on end, with no evidence whatsoever, that the armed groups referred to generically and occasionally quite sympathetically as "rebels" represent a home-grown anti-Aristide opposition. For weeks the New York Tinmes used AP and Reuters dispatches to present the Haitian crisis as one simply of domestic protest and unrest. It wasn't until February 15 that the NYT's own reporter, Lydia Polgreen bothered to mention that the group marching on Gonaïves known a the Cannibal Army was led by "sinister figures from [Haiti's] past," including the infamous Louis-Jodel Chamblain, a soldier who led death squads in the 1980s through the mid-1990s and was convicted in absentia for his involvement in the murder of Antoine Izméry, a well-known pro-democracy activist. Also unexplored by the same reporters were reports that the groups terrorizing Gonaïves had come from across the border, from the Dominican Republic. Given this knowledge, it is curious that no reporter then bothered to inquire how these groups obtained ample caches of brand-new M-16s, M-60s, armor piercing weapons, all-terrain vehicles, and rocket-propelled grenade launchers-equipment far beyond the reach of the Haiti's own impecunious security forces.
Was the story too dangerous to investigate? Was the situation indecipherable? Was the prospect of a weak regime giving way to another in the hemisphere's poorest country just not a story worth the time and effort? The tragedy of this episode is that much of it was abundantly transparent. Running a sixty-second web search on any of the principals involved leads one to a fetid two-decade history of CIA and U.S. ultra-right subterfuge in Haiti. The fact that the group in charge of Haiti policy today in the State Department has been literally gunning for Aristide since before his initial election as a champion of democracy in 1990 has been left all but unmentioned by the press. Also forgotten is the fact that members of the armed groups burning their way through Haiti's cities today include groups that, (according to myriad sources including sworn testimony before Congress by U.S. officials, reporters, and reports of Haitian recipients of covert aid,) were funneling drugs to the U.S. while in the pay of U.S. intelligence agents.
The point is not that the public has been lied to by the government. Governments lie, particularly this administration. The point is that even those on the left who are indignant about systematic misinformation elsewhere have not bothered to jog their memories on Haiti to smell the sulfur emanating from this episode,. The press apparatus reporting on the Caribbean is either too broken or too racist to remember that Haiti's anguish is connected to forces quite beyond poor judgment or even bad will by President Aristide. The ease with which armed thugs have upended a civilian regime, eliciting only murmurs of disquiet from onlookers abroad who ought to know better is cause for worry. Surely zealots in charge of U.S. foreign policy have taken note. If it's this easy to destabilize Haiti , Cuba will unquestionably appear a more viable target for direct intervention in the not-so-distant future.
At least four lines of inquiry were left nearly untouched in the last four weeks of reporting of Haiti.
First, no one bothered to ask who the rebels were and why they were advancing on major cities. If in fact they represented a broad opposition, as reporters readily implied or stated openly, why were the rebels unable to furnish the barest credible details of their demands, their civilian bases of support, and their connections to leaders of civil society groups? Despite literally weeks of lead time, no Haitians in positions of authority, no public figures, and no Haitian intellectuals living here or on the island emerged in press stories as sources of reliable information. Haitians who were quoted in news stories tended to be taxi drivers presumably shuttling skittish reporters from hotel to dinner, or randomly-chosen opponents of Aristide on the street. Predictably, such individuals expressed generic discontent with the government. Thus, even though a number of more respectable political opponents of President Aristide were claiming that armed groups outside the capital were not acting on their behalf, the story by default became a spurious tale of an embattled people challenging a repressive and incompetent government. Stories closer to the truth supported by evidence were likely never taken up because such messiness would necessitate a greater number of column inches than editors were going to allot to Haiti.
The second instance of media negligence was the near-universal acceptance of the idea in the English-language press that Aristide's government had lost all popular legitimacy due to reported irregularities in the 2000 parliamentary elections. This is an extraordinary leap given the monkey business plaguing U.S. elections of the same year. According to Tom Reeves, the admittedly poorly-attended elections were not the stuff of grand vote larceny. "All sides," he wrote in a very fine article last fall in Dollars and Sense, "concede that Aristide won the presidential ballot with 92 percent of the voteThe sole disagreement is over run-off elections for seven senators from Aristide's part who obtained pluralities but not majorities in the first round. The seven senators eventually resigned, making way for new elections." Nonetheless, these electoral "abuses" were grounds for the Bush administration and pliant international partners in Europe to suspend hundreds of millions of dollars in credit lines and aid to Haiti. Allegations of fraud were used to permanently block the release of $400 million in already-approved loans from the Interamerican Development Bank. The IMF, World Bank, and European Union were also pressed to cut off crucial lines of credit. Meanwhile, Haiti was brutally taken to task for its external financial obligations, emptying its coffers in July 2003 to pay $32 million in debt service arrears. As a final blow, Haiti's ability to conserve any remaining foreign reserves was foreclosed by agreements signed with the U.S. government under President Clinton in 1996. These obliged Haiti to abolish tariffs on U.S. imports in the name of what was curiously called "free trade" but was in fact commodity dumping by U.S. exporters. Under threat of huge fines, Haiti was obliged to accept the import of foodstuffs priced far below the cost of production. (Direct subsidies to U.S. farmers since the mid-1990s have averaged over $30 billion a year.) In a nation where the majority of the population works in agriculture, this all but shut down production in the rice-producing northwest of Haiti, as well as among livestock producers throughout the country. Under these conditions, it stands to reason that no government could dodge the discontent of the population.
The third line of neglected inquiry was the question of who the injured "opposition" was in Haiti, on whose behalf this official bloodletting took place. According to Stan Goff, whose thorough article appeared in on this Counterpunch site on February 9 of this year, the fifteen-party anti-Aristide coalition known as "Convergence" includes "every faction of the Haitian dominant class, factions who are generally at war with one another." Despite anemic support from the voting public (never approaching even 20 percent in opinion polls conducted even by the U.S.) what apparently they were able to converge on was three million dollars a year in funding in from the International Republican Institute, a Republican-party backed arm of the National Endowment for Democracy.
Finally, no one has asked questions about the wildly partisan officials in U.S. State Department now running U.S. policy in the Caribbean and Latin America. These include such Blast-from-the-Past supporters of Reagan era highjinks in Central America as Otto Reich, John Negroponte, Elliot Abrams, and (before his ignominious departure last summer) John Poindexter. The most visible in recent weeks on Haiti has been Assistant Secretary of State for Western Hemisphere Affairs Roger Noriega, a man who has had Aristide in his gunsights for over a decade. As senior staff member for the Committee on Foreign Relations of the U.S. Senate, and advisor to Senator Jesse Helms and John Burton, he was party to a three-year campaign to prevent to defame Aristide and prevent his return to power; all the while CIA-backed thugs left carnage in the streets daily in Port Au Prince. In his capacity in the State Department since 2003, and for two years before that as the U.S. Permanent Representative to the OAS, he has aggressively advertised his intention to oust Aristide a second time. For example, in April of last year, speaking at the Council of the Americas conference in Washington, he linked U.S. policies in Haiti to those in Venezuela and Cuba. He congratulated the OAS for overcoming "irrelevance in the past years" by adopting the Inter-American Democratic Charter. Article 20, he said, lays out a series of actions to be takenin the event that a member state should fail to uphold the essential elements of democratic life. He added the "President Chavez and President Aristide havecontributed willfully to a polarized and confrontational environment. It is my fervent hope," he added ominously, "that the good people of Cuba are studying the Democratic Charter."
Given the inability of Haitians at present to question the direction of whatever succession takes place in the coming weeks, the question of how fully Noriega and his fanatical friends will control U.S. foreign policy in the Americas is crucial. Secretary of State Colin Powell has been cravenly circumspect in his statements on Haiti, straddling the line between encouraging Aristide to step down and discouraging those who would involve the U.S. extensively in any transition effort or state-building mission. What Powell's late entrance into the situation suggests strongly is that Latin America and the Caribbean are considered so insignificant that Noriega and his half-cocked cronies are generally left to play with matches until the fire alarm goes off. In this case, Florida voters were that alarm. Undoubtedly higher-ups in the White House were a bit uneasy at the prospect of thousands of Haitians fleeing chaos being thrown back into the sea by the US Coast Guard in an election year. But the modus operandi of Noriega and company is unmistakeable: fund an opposition, report every clash as repression against the population, arm pliable thugs and mercenaries in exile, embargo the government, precipitate acute crisis, play up the discontent of a hungry population, and then happily leave it to internationalist liberals to lead the charge for military intervention on humanitarian grounds. So with President Aristide neutralized now, it's time to look elsewhere, maybe west across the sea to Cuba.
Heather Williams is assistant professor of politics at Pomona College. She can be reached hwilliams@pomona.edu
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Jean Bertrand Aristide: Humanist Or Despot?
by Lynn Duff
Pacific News Service, 1 March 2004
www.globalresearch.ca 4 March 2004
<BLOCKQUOTE>
PNS Editor's Note: When PNS contributor, Lyn Duff, went to Haiti in 1995 at 19 to help start a radio program for street kids, Jean Bertrand Aristide, Haiti's now ousted president, befriended her. What she knew of Aristide, a compassionate, caring humanist, conflicts with the current public image of a dictator.
The Jean Bertrand Aristide I know is markedly different from the one that is being portrayed in the media.
In 1995 when, I was 19 years old, I traveled to Haiti to help set up Radyo Timoun, a radio station run by street children in the capital, Port-au-Prince. Over three and a half years I worked and often lived with the children of Lafanmi Selavi, a shelter for some of the nation's quarter of a million homeless children.
It was there that I came to know Jean Bertrand Aristide, not just as the president of the poorest country in the western hemisphere, but also as a father, teacher, a friend, and a surrogate dad for hundreds of parentless street kids.
In his private life Aristide was very simple and, in many ways, unaffected by the power and prestige that went with being president. He lived in a beautiful but rather small house near the airport where he seemed to be oblivious to the deafening sound of airplanes taking off at all hours. He took piano lessons, played with his children, read books in a myriad of languages, and spent hours in meetings. After his first daughter was born, I often saw children from the neighborhood playing with the toddler under the mango tree while his wife Mildred watched.
The only time I saw their small swimming pool used was when groups of children - usually street children, or kids from our radio station, or children attending literacy classes at the nearby Aristide Foundation for Democracy - came over for a swim. One time, on the way home I asked the boys what they'd discussed with Titid after lunch, and one of them volunteered, "We talked about dating girls and how you should be respectful, and about how to be a good man."
Our conversations were not frequent but when we did chat he always treated me with respect and love in a very real way. Whether I struggled with algebra or with the Bible he always took time to talk about equations or his own faith.
When I faced life after college with trepidation he listened attentively to my fears and concerns before asking if I wanted advice. When I said yes, he helped me sort through my options. During a speaking tour in the south of Haiti, I accompanied him. To the impatience of his staff, he insisted that we drive slowly over the rocky and rutted roads. "It's not worth it to go fast if someone gets hurt," he said.
How then to reconcile Titid the humanist with what the media calls a despot of Haiti?
I don't know, and frankly, I've been struggling with that question. When I spoke with Haitians working for a few pennies an hour sewing clothes for American companies, I was frustrated that Aristide insisted on following a democratic process to raise the minimum wage knowing that the process would be slower and result in a lower minimum than if he just unilaterally raised it himself.
Aristide said, "Change takes time, Lyn. Some people have spent years paying Haitians very little. When I wanted to raise the minimum wage in 1991, they had a coup and you know what happened." He reminded me that he had gone to parliament to raise the minimum wage in 1994, though it was still very low. "Of course people should be paid more, but in a democracy we have to share power and this is what was [voted on.]" he said.
When a major American daily paper published an article that portrayed Aristide as a despot, I was aghast. "Don't you care that they're saying this about you?" I asked him. As much as I disagreed with some of his politics, I was hurt when I saw him so maligned.
Aristide always had an answer: "What is important is not journalists, it's to make democracy real. How can we say we love our brother but we let him starve? How can we say we want democracy but we do nothing when people have no home? How can people have peace in their hearts when they have no peace in their stomach?"
There are, he added, "Larger forces at work here than you or me, forces that have a big stake in our small country."
Knowing President Aristide, I would guess that his staff was much more concerned with how the international media portrayed him than he was personally. Perhaps in the end that was one of his bigger mistakes, failing to focus on winning over the world's opinion.
My opinion about Titid hasn't changed, however. I will always know Titid as a humanist over the failed politician. And during this chaotic time I remember him and his family and wish them peace.
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Jean Bertrand Aristide: Humanist Or Despot?
by Lynn Duff
Pacific News Service, 1 March 2004
www.globalresearch.ca 4 March 2004
The URL of this article is: http://globalresearch.ca/articles/DUF403A.html
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PNS Editor's Note: When PNS contributor, Lyn Duff, went to Haiti in 1995 at 19 to help start a radio program for street kids, Jean Bertrand Aristide, Haiti's now ousted president, befriended her. What she knew of Aristide, a compassionate, caring humanist, conflicts with the current public image of a dictator.
The Jean Bertrand Aristide I know is markedly different from the one that is being portrayed in the media.
In 1995 when, I was 19 years old, I traveled to Haiti to help set up Radyo Timoun, a radio station run by street children in the capital, Port-au-Prince. Over three and a half years I worked and often lived with the children of Lafanmi Selavi, a shelter for some of the nation's quarter of a million homeless children.
It was there that I came to know Jean Bertrand Aristide, not just as the president of the poorest country in the western hemisphere, but also as a father, teacher, a friend, and a surrogate dad for hundreds of parentless street kids.
In his private life Aristide was very simple and, in many ways, unaffected by the power and prestige that went with being president. He lived in a beautiful but rather small house near the airport where he seemed to be oblivious to the deafening sound of airplanes taking off at all hours. He took piano lessons, played with his children, read books in a myriad of languages, and spent hours in meetings. After his first daughter was born, I often saw children from the neighborhood playing with the toddler under the mango tree while his wife Mildred watched.
The only time I saw their small swimming pool used was when groups of children - usually street children, or kids from our radio station, or children attending literacy classes at the nearby Aristide Foundation for Democracy - came over for a swim. One time, on the way home I asked the boys what they'd discussed with Titid after lunch, and one of them volunteered, "We talked about dating girls and how you should be respectful, and about how to be a good man."
Our conversations were not frequent but when we did chat he always treated me with respect and love in a very real way. Whether I struggled with algebra or with the Bible he always took time to talk about equations or his own faith.
When I faced life after college with trepidation he listened attentively to my fears and concerns before asking if I wanted advice. When I said yes, he helped me sort through my options. During a speaking tour in the south of Haiti, I accompanied him. To the impatience of his staff, he insisted that we drive slowly over the rocky and rutted roads. "It's not worth it to go fast if someone gets hurt," he said.
How then to reconcile Titid the humanist with what the media calls a despot of Haiti?
I don't know, and frankly, I've been struggling with that question. When I spoke with Haitians working for a few pennies an hour sewing clothes for American companies, I was frustrated that Aristide insisted on following a democratic process to raise the minimum wage knowing that the process would be slower and result in a lower minimum than if he just unilaterally raised it himself.
Aristide said, "Change takes time, Lyn. Some people have spent years paying Haitians very little. When I wanted to raise the minimum wage in 1991, they had a coup and you know what happened." He reminded me that he had gone to parliament to raise the minimum wage in 1994, though it was still very low. "Of course people should be paid more, but in a democracy we have to share power and this is what was [voted on.]" he said.
When a major American daily paper published an article that portrayed Aristide as a despot, I was aghast. "Don't you care that they're saying this about you?" I asked him. As much as I disagreed with some of his politics, I was hurt when I saw him so maligned.
Aristide always had an answer: "What is important is not journalists, it's to make democracy real. How can we say we love our brother but we let him starve? How can we say we want democracy but we do nothing when people have no home? How can people have peace in their hearts when they have no peace in their stomach?"
There are, he added, "Larger forces at work here than you or me, forces that have a big stake in our small country."
Knowing President Aristide, I would guess that his staff was much more concerned with how the international media portrayed him than he was personally. Perhaps in the end that was one of his bigger mistakes, failing to focus on winning over the world's opinion.
My opinion about Titid hasn't changed, however. I will always know Titid as a humanist over the failed politician. And during this chaotic time I remember him and his family and wish them peace.
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Lyn Duff (lynduff@aol.com) is a freelance writer currently based in Jerusalem. She is writing a book on Haiti.
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Documents >
Évitons les amalgames dans la crise haïtienne
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mercredi 25 février 2004
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Évitons les amalgames dans la crise haïtienne
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mercredi 25 février 2004
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Opinion
Par Weibert Arthus
Jean-Bertrand Aristide est illégitime. Les soulèvements armés aux Gonaïves et à Hinche consacrent la fin de l’indifférence de la communauté internationale face à la crise haïtienne mais pas le début de l’opposition à Jean-Bertrand Aristide. En effet, depuis les dernières élections de mai 2000, des voix s’élèvent contre l’inacceptable politique du parti lavalas, de Jean-Bertrand Aristide, qui a une conception très anti-démocratique de l’expression populaire à travers les urnes. Et si on voulait remonter plus haut dans le temps, on verrait les contestations aux pratiques lavalassiennes prendre chair depuis 1997, année où, le 6 avril, il y a eu des élections législatives au cours desquelles Aristide a voulu imposer à la population certaines personnes au Sénat, comme Yvon Neptune. En mai 2000, le parti d’Aristide affiche ce même mépris de l’expression populaire à travers les urnes avec un René Préval fidèle au chef de Tabarre, et une police vouée à sa cause.
"Théorie de dominos" oblige, comme l’a souligné, en 2001, Ernst Mirville, qui a pris sous ses responsabilités l’organisation des élections de novembre 2000, après la démission de Léon Manus, qui dénonça en grande pompe les pressions de l’"homme de Tabarre". Le scrutin qui consacre "l’élection" de Jean-Bertrand Aristide est contesté d’avance.
Jean-Bertrand Aristide n’est pas une victime. Pour asseoir son pouvoir, Jean-Bertrand Aristide se montre extrêmement violent, autoritaire et corrompu. Pendant ses trois années au Palais national, Aristide a tout fait pour bâillonner la presse, réduire ses opposants au silence, détruire les institutionsÂ…et renforcer la capacité et le champ d’actions de ses milices, les chimères, qui rappellent tristement les "macoutes" de Duvalier, les "attachés" de Prosper Avril et les "Frapistes" de Raoul Cédras. Les différents rapports des organisations de défense des Droits de l’Homme rapportent ces faits avec beaucoup de clarté. Quelques dates sont seulement nécessaires d’être rappelées. Juin 2001 : Aristide lance sa formule "zéro tolérance" -instaurant une justice expéditive contre ceux qui sont jugés coupables par ses partisans- qui est notamment appliquée contre ses opposants politiques dans plusieurs villes du pays. 18 janvier 2001 : faux coup-d’état à l’académie de police qui donne à Aristide carte blanche pour nettoyer le haut commandement de la police. 3 décembre 2001 : Brignol Lindor, journaliste à radio Echo 2000, est assassiné par les partisans d’Aristide. 17 décembre 2001 : faux coup-d’état qui sert de prétexte aux chimères pour attaquer les médias indépendants, incendier les locaux des partis politiques de l’opposition et les résidences des opposants dans plusieurs villes du pays (notamment aux Gonaïves, où la répression est conduite par l’Armée Cannibale). 3 décembre 2002 : une marche anti-gouvernementale est noyée dans le sang à Port-au-Prince. Parallèlement différentes entités de l’Université d’Etat d’Haïti, dont la faculté de médecine et de pharmacie, sont attaquées par un groupe de chimères et de policiers en uniforme (les deux remplissant parfois la même fonction : réprimer toute manifestation contre Jean-Bertrand Aristide). Durant toute l’année 2003, des manifestations anti-gouvernementales sont sévèrement réprimées, dont celles des femmes, le 8 mars. Oser s’opposer aux pratiques arbitraires du pouvoir d’Aristide fait de n’importe quel citoyen ou groupe de citoyens de n’importe quelle catégorie sociale de la population une victime potentielle des chimères d’Aristide.
Le départ d’Aristide est la seule solution. Le vendredi "noir" du 5 décembre 2003, l’inacceptable politique répressive de Jean-Bertrand Aristide a atteint un point de non-retour. L’attaque par les chimères des locaux de l’Université, qui s’est soldée par plusieurs blessés dans le camp des universitaires, dont le vice-recteur et le recteur qui a eu les jambes brisées à coup de barre de fer, a occasionné les plus vives réactions de toutes les couches de la population haïtienne. A partir de ce jour-là , le départ de Jean-Bertrand Aristide est devenue la solution la plus évidente. Des dizaines de milliers de personnes manifestent quasi-quotidiennement dans plusieurs villes du pays, notamment à Port-au-prince, pour réclamer la démission d’Aristide. Ces manifestations sont pour la plupart réprimées très sévèrement par la police et les chimères. Les morts et les blessés se comptent par dizaines. Mais les protestataires, qui viennent de toutes les couches de la population, ne baissent pas les bras parce qu’ils ont compris une chose : le départ d’Aristide est la solution. Ceci ne veut pas dire que le départ d’Aristide résoudra tous les problèmes d’Haïti, mais sans lui, il n’est même pas possible de poser les vrais problèmes de la nation. N’est-ce pas lui qui a engendré cette insécurité politique que connaît le pays ? N’est-ce pas lui qui a appauvri davantage la population durant ces quatorze dernières années ? Qui réinventé cette forme de corruption duvaliérienne grâce à la Fondation Aristide aisément confondue avec l’administration publique ? Qui a armé et instrumentalisé les secteurs les plus marginaux de la population afin de former des bandes comme Armée Cannibale, "Dòmi nan bwa" (dormir dans les bois) , "Baz san manman" (base sans maman), "Baz sezaryèn" (base césarienne), "Rache kou poul", "Operasyon met lòd nan dezòd" (opération mettre de l’ordre dans le désordre), "Jan l pase l pase" (ça passe ou ça casse) ? La solution la plus logique est RAA : Rien avec Aristide. Haïti ne veut pas la mort d’Aristide mais sa démission. Dans un élan "patriotique", ou plutôt démagogique - qui rappelle la belle période de la Théologie de Libération où, au cours des années 80, alors curé de Saint Jean-Bosco, il diabolisait le capitalisme et lançait des slogans patriotiques charlemagnepéraltement (du nom d’un des pionniers de l’opposition à l’occupation américaine en Haïti en 1915)- Jean-Bertrand Aristide déclare être prêt à mourir pour le pays. Mais nous sommes en février 2004 et, en quelques semaines seulement, nous avons compté plus d’une cinquantaine de cadavres de pauvres gens de la population tandis l’on pleure encore la mort de Jean Dominique, Père Tijan, Eric Pierre et des centaines d’autres compatriotes assassinés entre 2000 et 2004. Trop de sang a coulé ! Haïti et les Haïtiens ne demandent pas la mort d’Aristide, mais son départ du pouvoir. De sa vie, il peut et pourra en disposer après sa parution devant les instances judiciaires pour répondre de ses actes. Si Aristide veut être "patriotique", le seul acte qu’il doit poser, c’est : démissionner tout de suite. Sa démission étant réclamée par une forte majorité de la population, il ne peut et ne doit pas rester au pouvoir jusqu’en 2006 comme le souhaiterait la communauté internationale.
Soutenir Aristide, c’est être coupable de non assistance à peuple en danger. Il est important que la communauté internationale et les amis d’Haïti se positionnent dans le sens des exigences de la population haïtienne. Plus question de demander aux Haïtiens de négocier quoi que ce soit avec M. Aristide. On a tout essayé et tout passé au crible pendant 25 missions de l’OEA dans le pays entre 2000 et 2003. Aujourd’hui, on arrive ainsi à la plus logique des conclusions et surtout, c’est important, la seule possibilité d’avoir une solution haïtienne qui vienne d’Haïti et susceptible d’être appliquée par les Haïtiens avec le soutien de la communauté internationale. Mais RAA : Rien Avec Aristide. Ceux qui, même diplomatiquement, soutiennent ce pouvoir en déclarant qu’ils ne vont pas reconnaître un départ forcé d’Aristide vont dans le sens contraire de la volonté de la population. Ils ne font qu’appuyer maladroitement un dictateur au détriment d’une nation toute entière qui souffre de la malveillance d’un système autocratique. Plus encore, ne pas faire pression officiellement, lors des interventions sur la situation d’Haïti, pour qu’Aristide démissionne, c’est être coupable de non assistance à peuple en danger. Il ne suffit plus de dire "Stop violence". Il faut apprendre à lancer, dans l’intérêt de la population haïtienne, "Stop Aristide" sans attendre d’autres cadavres ni l’aggravation de la crise humanitaire dans laquelle est plongé le pays.
Le soulèvement ou l’insurrection -thème utilisé dans la presse internationale- des bandits aux Gonaïves et à Hinche contre le pouvoir de Jean-Bertrand Aristide fut dans un premier temps une bataille entre deux groupes de bandits qui mettait la population au milieu. Mais de plus en plus, les rebelles reçoivent un large soutien de la population qui veut à tout pris se débarrasser des délinquants du palais. Il faut donc comprendre que, dans cette affaire, Aristide ne doit pas être considéré comme une victime. Il ne faut surtout pas que ce soulèvement tourne à son avantage au point que, comme solution, la communauté internationale lui envoie de l’aide pour mater ses anciens amis et du même coup rester au pouvoir jusqu’en 2006. Il est nécessaire, pour ne pas faire un dangereux amalgame, de prendre le temps de voir et comprendre qu’avant ce soulèvement, il y a eu tout un ensemble de contestations pacifiques venant directement de la population contre le pouvoir de Jean-Bertrand Aristide. Des organisations de la société civile, au regard de l’implication directe du chef suprême de Famille Lavalas dans les graves violations des Droits de l’Homme en Haïti, ont même déclaré Aristide hors-la-loi. Remarquons qu’il est toujours considéré comme tel, et que les pacifistes ne peuvent toujours pas manifester librement leur opposition au régime. Le vendredi 20 février, 20 personnes blessées, à Port-au-Prince, au cours d’une manifestation de l’opposition réprimée par les chimères. Encore eux. Et ils agissent en toute complicité avec la police. La juste cause du départ d’Aristide, pour laquelle la population se bat depuis longtemps, est réclamée depuis septembre par l’ex- Armée Cannibale après le meurtre de leur chef Amiot Métayer, alias Cubain, nom sous lequel il est connu comme persécuteur de l’opposition et de la presse indépendante, mais cela ne doit pas être vu sous le même angle. Qu’Aristide vienne ou non au bout de ses anciens acolytes, la mobilisation en Haïti et dans la diaspora pour son exiger départ du pouvoir doit rester intacte.
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Media Disinformation on Haiti
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by Anthony Fenton
25 October 2004[/size]
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by Anthony Fenton
25 October 2004[/size]
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The analysis that follows is an attempt to demonstrate the utter unreliability of the mainstream media in Canada which moreover functions primarily to buttress the propaganda campaign against Aristide and the severe campaign of repression of his supporters, while simultaneously functioning to cloud and obscure the overall picture of reality in Haiti. This is necessarily lengthy but, beyond the particular article in question, this can be applied more generally to monopoly media coverage and ‘analysis’ of events as they unfold in Haiti generally.
It’s not often that you see an establishment/right-wing news column quoting stories from the Revolutionary Worker.[1] But there it was in this past weekend’s edition, a half-page commentary by Foreign Affairs editor and arch-reactionary Kelly McParland, “Haiti: anarchy reasserts itself: UN contingent well over its head.” Within the first two paragraphs, however, McParland shows his disdain toward Haitians who he clearly perceives as inferior, while proudly displaying his ignorance and confusion about the current political situation there. He opens the article by offering a skewed look at the Worker article:
<BLOCKQUOTE>
“Wandering the rooftops of Haiti’s capital one day recently, a correspondent for the Revolutionary Worker happened across a boy named Gerald, who proved to be one of the most erudite 13-year-old Third World slum-dwellers you could ever hope to meet.”
</BLOCKQUOTE>Where McParland states that Gerald is “gathering rocks to chuck at tin rooftops the minute he spotted a cop or UN worker approaching his neighbourhood,” he obscures what the Worker actually states, “Gerald stood guard with two plastic buckets full of rocks.” Gerald, who is actually 14 according to the Worker article, was aiding the resistance fighters by alerting them when the “police, heavily armed with U.S.-supplied equipment, entered his street” [RW]. After warning the neighbourhood, many people “surrounded the police cars and, in a hail of rocks and trash, forced the Haitian National Police--now a major instrument in the government's campaign of terror against the people--out of the area.”
Amongst a litany of important and glaring omissions McParland does not mention that the UN and PNH have been conducting regular and arbitrary ‘sweeps’ of poor neighbourhoods,[2] making mass arrests in a vain search for weapons. These repressive tactics have seen a marked increase since September 30th after Haitian police fired on unarmed demonstrators killing or wounding several civilians.[3] These demonstrators, at least 10,000 of which had reportedly poured out of the slums by mid-morning, were calling for the return of democratically elected Jean Bertrand Aristide.[4]
Gerald, the youth interviewed by the Revolutionary Worker, represents a part of the growing resistance to the illegal occupation and the imposition of an illegitimate puppet regime on them. The Revolutionary Worker article is one of many alternative or independent resources that have given voice to the Haitian masses in this state-terror imposed period. Usually, the corporate media is content to merely ignore and silence through omission or censorship those who represent realistic viewpoints. McParland chose instead to appear to give voice to both Gerald and the Revolutionary Worker. Rather than do so ingenuously, as a responsible reporter might, McParland attempts to slyly discredit the Worker, by implying that they put thoughts in the head of the young resistance fighter, Gerald. For example:
<BLOCKQUOTE>
"Notwithstanding his remarkable vocabulary, the Worker noted Gerald is just one of "tens of thousands of ordinary Haitians” who have joined forces "to resist the continued occupation of their country by imperialist UN troops and the repressive policies of the Latortue regime.""
</BLOCKQUOTE>Earlier, McParland had quoted Gerald as, among other things, saying, “We see now that there is no way the bourgeoisie will let us have a fair chance to make a decent life for ourselves,” When he refers to Gerald’s “erudite” or “remarkable vocabulary,” especially for a “Third World slum-dweller,” McParland is of course implying that such an inferior and uneducated savage could not possibly articulate such thoughts without the aid of an ultra-left wing ideologue or 'anarchist.'[5] Later on, McParland rearticulates his conception of Haitian slum-dwellers as savages as he puts the resistance into Eurocentric context, “That resistance has made itself clear in disturbingly graphic displays of butchery…” Later, he adds to this, as he further puts “Haiti’s anarchy” into perspective, “More than 50 people have been killed in the past four weeks, hacked or beaten or shot or even beheaded.” In both instances, McParland is clear that this violence is to be attributed to the resistance. He claims that this “anarchy” represents “ a bizarre attribute to the barbarism of the hate-filled “insurgents” of Iraq.”
For clarification purposes, we should look at the actual statistics made public, rather than focusing exclusively on those bandied about by the revisionist AP/Reuters news monopoly. On October 15, it was reported that the State Morgue in Port au Prince had issued an emergency call to the Ministry of Health to remove the more than 600 bodies that had been piling up in the previous two weeks.[6] Two days later, another 35 bodies were reported found in a “familiar dumping ground” near the neighbourhood of Cite Soleil. Human rights observers have noted a marked increase in repression to a level above that of the immediate post-February 29th period.[7]
This raises the issue of perhaps the most glaring omission in McParland’s piece, and that of the corporate media generally. Within three weeks of February 29th, the director of the State Morgue in Port au Prince stated to a National Lawyers Guild delegation in April, that approximately 800 bodies were dumped in mass graves.[8] This context has not found its way into today’s reporting, especially in regards to the resistance, whose existence is all the more important given the actual context of a continual ebb and flow of repression and political persecution since February 29th. This ebb and flow has been vociferously denied by all of the implicated parties in Haiti despite extensive documentation.[9]
The beheadings to which McParland refers were the source of the since proven fictitious “Operation Baghdad,” a phrase which emerged from the original misinformation concerning the September 30th events. According to this story, it was ‘barbarous’ pro-Aristide militants who had for no reason savagely killed and beheaded three Haitian police officers. The AP, followed by Canada’s CBC, have not since retracted this misinformation, which undoubtedly led many readers and viewers to believe that any ensuing repression of such ‘barbarism’ was to be justified.[10]
The trouble was, the interim government did not permit human rights observers to see the police officers who were allegedly beheaded. They were promptly buried thereby securing the political usage of these supposed beheadings in order to vilify the growing Haitian resistance in a similar manner to that of Iraq’s. Whether these policemen were beheaded or not is impertinent to the fact that this was a classic case of what Chomsky and Herman referred to as “Worthy and Unworthy Victims,” one part of their Propaganda Model in their seminal “Manufacturing Consent”:
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“A propaganda system will consistently portray people abused in enemy states as worthy victims, whereas those treated with equal or greater severity by its own government or clients [see: Latortue, puppet] will be unworthy. The evidence of worth may be read from the extent and character of attention and indignation.” [p. 37]
</BLOCKQUOTE>Three supposedly beheaded police officers, presumably a part of the contingent that fired on unarmed demonstrators and killed several civilians on September 30th, are most definitely worthy victims for mainstream propaganda purposes. The 600 Haitians that died violently in the subsequent two weeks, and the several thousand in the months prior, are, accordingly, unworthy victims.
nterestingly, McParland does not deny that Aristide may have been overthrown, when he writes, “After bundling Aristide out of the country in February, with the help of France, it has left policing to a UN contingent headed by Brazil.” This comment is consistent with the rest of MacParland’s article; nowhere does he mention his own government, Canada. This is especially interesting given that the paper for which he writes is one of Canada’s only two nationally circulated newspapers. Mounting evidence shows that Canada was instrumental in the events leading to Aristide’s overthrow; Paul Martin himself has taken credit for this several times in his own underhanded way. Accordingly, Canada and the Canadian press [who rely heavily on AP reporting] have also been instrumental in the cover-up of realities. McParland also disinforms when he fails to mention that Canada’s RCMP is heading the policing aspect of the UN mission.[11]
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
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Further disinformation occurs when McParland states “The International Monetary Fund has offered the country US$1-billion to get it back on its feet.” The amount in question was pledged by several separate “donor countries,” not the IMF specifically. The IMF did host the donor’s conference and do link through to the Haiti Interim Cooperation Framework [ICF], where extensive documentation details what these monies are earmarked for, at least 10% of which has been pledged by Canada’s Liberal government. The interim government has also pledged to adhere to certain structural reforms including the ‘potential’ privatization of five major industries that Aristide had refused to privatize. It also appears that through the ICF plan, attempts are being made to circumvent the reformation of the Haitian army by broadening the scope of the PNH to include up to 20,000 officers.[12]
McParland joins Latortue in blaming the victim, in this case Aristide, noting, “Latortue insists the mess is all Aristide’s fault.” Surprisingly, McParland chooses not to repeat the ridiculous charge offered by the Brazilian UN commander, General Heleno, who accused John Kerry of being responsible for the latest violence. Heleno based this on comments made by Kerry on March 7th, implying that this has “given hope” to Aristide supporters that if Kerry is elected he might return Aristide.[13]
McParland does provide Aristide’s retort to Latortue that Aristide, speaking from South Africa, “accused interim Prime Minister Gérard Latortue of having unleashed a new torrent of repression in Haiti, and of searching for a scapegoat at the same time on whom to pin the violence that is rocking the country.”[14] Judging by the one-sided context provided by McParland in the rest of the article, Aristide’s comments are blurred by this distortion, which allows the reader no real understanding of either Aristide’s circumstances or those of the interim client regime of Latortue.
Nowhere in McParland’s article is it mentioned that Aristide continues to have the support of Haiti’s poor majority. Canada’s former ambassador Kenneth Cook went on record in March stating that ‘if elections were held today, Lavalas would win [paraphrase].’ These sentiments have been echoed by representatives at the US embassy as well, and this has been clear in the many large demonstrations that have taken place despite severe repression since February 29th. The standard misinformation upon which mainstream coverage such as McParland’s relies contends that Aristide no longer enjoyed popular support and that it was a ‘popular insurgency’ that led to his departure. Heavily suppressed have been the reports of independent election observers going back to November 2000 when Aristide was elected in a landslide with at least 60% voter turnout according to credible independent estimates. These figures were reiterated repeatedly by official USAID commissioned Gallup polls in 2001, and again in 2002, showing Aristide to enjoy the overwhelming support of a majority of Haitian voters. Significantly, the “political opposition” never enjoyed more than 10% of popular support during this period, and certainly still doesn’t.[15]
Measured against actually occurring realities in Haiti as according to credible and verifiable sources, all told, Kelly McParland serves to contribute to the propagandistic obfuscation of reality in Haiti, which effectively disempowers readers from utilizing the incredibly narrow and distorted context he provides to hold the actual responsible parties for the catastrophe in Haiti to account. Rather than honestly assess the situation, McParland shamefully deflects responsibility through his characterization that is much in line with typically racist media folk models of Haiti.[16] Far from providing a reasonable analysis of the Revolutionary Worker’s article, McParland demonstrates that he is no sound position to refute a socialist analysis of events in Haiti short of relying on misinformation and disinformation to do so. Kelly McParland therefore lacks any credibility as a reporter or commentator on matters pertaining to Haiti.
Notes:
[1] See the original Revolutionary Worker piece http://rwor.org/a/1255/haiti_current_situation.htm “Rebellion in Belair”. McParland’s article is in the October 23, 2004 edition of the National Post, page A10. All of MacParland's comments come from this article.
[2] Canada’s RCMP are presently in command of the overall UN policing contingent, which includes “training” and “supporting” the Haitian police. Several reports have been circulated as toward the unlawful and arbitrary arrest sweeps conducted by the PNH with full UN support. See http://ijdh.org/articles/article_ijdh-human-rights_alert_october-2.html the Institute for Justice and Democracy in Haiti.
[3] See Agence Hatienne de Press, wherein Latortue admits [on October 1st] that police fired on demonstrators. This is confirmed in later AP coverage. Crucially, this fact was reported the day of the September 30th demonstrations by independent journalist/filmmaker Kevin Pina via telephone to a room-full of people in Vancouver, Canada. The Haiti Information Project also reported this initially suppressed fact. See in particular, http://haitiaction.net/News/HIP/10_1_4.html “UN/Brazilian troops standby as Haitian police provoke violence, October 1st, 2004. For details on the September 30th Vancouver StopWar.ca event, see Tim Pelzer’s People’s Weekly World article: http://www.pww.org/article/articleview/5902/1/235 “Haitian Regime escalates repression.”
[4]Even the AP, after interim PM Gerard Latortue admitted it on Haitian Radio, October 1st, have since been forced to report that unarmed demonstrators were fired upon. They have not retracted the many subsequent misinformation that sprang from the initial misinformation, which claimed that pro-Aristide supporters attacked Haitian police unprovoked. Also, Aristide was elected with over 90% of the vote, with credible estimates showing a 60+% voter turnout. The U.S. funded “political opposition,” which according to their own spokespeople, were affiliated with at least a two-year effort to overthrow Aristide, “boycotted” the November 2000 Presidential elections, and falsely claimed that only 5% of the population turned out to vote. Later USAID commissioned Gallup Polls [2001, 2002] showed that a similar percentage of poll respondents, 64.5%, favoured Aristide. Importantly, barely 10% supported all of the “political opposition” combined.
[5] Clearly, McParland is implying through his title ‘anarchy reasserts itself’ that Revolutionary Worker is somehow to be construed as an ‘anarchist’ publication, a charge that RW would by no means agree with. For example see RW’s http://rwor.org/a/v19/910-19/919/anar1.htm Marxism-Leninism-Maoism vs. Anarchism. Just another example of McParland’s obfuscation.
[6] See “Death Squads Rampage in Haiti: 600 killed in two weeks,http://haitiaction.net/News/HIP/10_15_4a.html. transcription of interview with Flashpoints Radio’s Haiti correspondent Kevin Pina. “The General Hospital had to call the Ministry of Health today in order to demand emergency vehicles to remove the more than 600 corpses that have been stockpiled there, that have been coming in from the killing over the last two weeks alone.” Also, there are several references in the RW article to killings by police and death squads, wherein victims are named. E.g. "We are sick of seeing people die. The other day, police murdered Wendy and they will kill more of us, because to the bourgeoisie our lives are worthless," and “Those killed last week include Marguerite Saint-Fils, 35, who was shot in her home by police; high schooler Wendy Manigat; Roland Braneluce, 28, who was shot by police during a demonstration at Rue Tiremasse; Maxo Casséus, a leader of a grassroots organization in Cité Soleil who was killed by death squads on September 30, and Piersine Adéma, an elderly woman who was reportedly assassinated by the same group that killed Casséus, while she was sitting on her front porch.”
[7] There have been several emergency calls issued concerning the escalation of human rights abuses after September 30th. See http://ijdh.org/ www.ijdh.org , http://www.haitiaction.net
HaitiAction.net, http://www.iacenter.org International Action Center. Even amnesty international, whose silence has been quite noticeable, have issued a condemnation of the arbitrary arrest of a well-known priest who was arrested while serving the poor on spurious and unfounded charges, http://web.amnesty.org/library/index/engamr360562004 .
[8] See the NLG’s “summary Report of Phase I and II of NLG delegation to Haiti, March 29 – April 5th, and April 12th-19th, respectively, at http://www.nlg.org . Also see my “Human Rights Horrors in Haiti, which mentions this context in light of more recent human rights updates: http://www.globalresearch.ca/articles/FEN407A.html GlobalResearch.ca. Also see the IJDH's graphic human rights report issued July 19th: http://ijdh.org/articles/article_ijdh-human-rights-violations.html www.ijdh.org .
[9] For the most part, legitimate human rights groups have been silenced or marginalized, while lending credence to the views of local but fraudulent human rights groups such as the National Coalition for Haitian Rights [NCHR]. On their nefarious story, see http://haitiaction.net/News/HIP/9_12_4.html “The Double Standard of NCHR.” Also see the revealing NLG exchanges with NCHR and the other organization lacking in credibility, CARLI. [10] See the “Haiti News Watch” analysis of the manipulation of falsified events to suit the purposes of propaganda, UN occupation, and severe repression, http://haitiaction.net/News/HNW/10_3_4.html “Operation Baghdad brought to you by AP.” [11] See the “Canada” section of Autonomy and Solidarity’s Haiti Resource page at: aoto_sol.tao.ca.
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Haïti dans la tourmente
François L’ÉCUYER – 6 juin 2005 Port-au-Prince - Depuis le début de « l’Opération Bagdad », lancée en septembre 2004 par les partisans d’Aristide contre la Police nationale, la Mission des Nations unies pour la stabilisation d’Haïti et la population de Port-au-Prince en général, la situation s’est significativement détériorée en Haïti, tant au niveau économique, politique que sécuritaire. Mais au-delà de cette opération criminelle ayant coûté la vie à plus de 600 personnes, plusieurs secteurs de la société haïtienne et de la communauté internationale chercheraient également à faire déraper l’actuelle transition démocratique.
Malgré la présence de 5 800 soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et de 1 620 policiers internationaux, l’insécurité ne cesse de gagner du terrain à Port-au-Prince. Kidnappings et assassinats se multiplient, touchant tant la bourgeoisie que les classes populaires. Les étrangers n’avaient pas, jusqu’à récemment, été touchés par cette vague de peur. Mais depuis, un Canadien et un Russe ont été enlevés, et le consul honoraire de France a également été assassiné cette semaine.
Le pire de la situation touche, bien entendu, les populations des quartiers populaires : Bel Air, situé en plein centre-ville, entourant la Cathédrale et les principaux marchés de Port-au-Prince ; puis Cité-Soleil, énorme bidonville où vivent plus d’un million de personnes, réputé pour abriter les infâmes « Chimères », ces gangs criminels armés par Aristide depuis son retour d’exil en 1994. Bel-Air, Cité-Soleil ainsi que les quartiers environnants sont devenus des No Go Zones où personne n’ose se risquer - pas même la Police nationale haïtienne (PNH).
Aujourd’hui, les populations de ces deux quartiers sont littéralement prises en otage. Pour sortir ou entrer dans Cité-Soleil, un droit de passage est exigé par les gangs armés. Certains, qui désirent quitter l’endroit pour trouver quelque havre de paix, doivent tout abandonner : maisons, meubles et autres biens, qui sont généralement brûlés quelques jours suivant leur départ.
Mardi cette semaine (31 mai), des bandits ont assailli le Marché Tèt Bèf, en plein centre-ville. Après avoir tiré en tout sens à l’arme automatique, ils ont mis le feu à l’édifice ainsi qu’au Sous-Commissariat St-Joseph adjacent. Les pompiers n’ayant pas réussi à contrôler l’incendie, c’est plus de 2500 marchandes qui se retrouvent à la rue, perdant tous leurs stocks. Huit personnes ont également perdu la vie. La crise économique ainsi provoquée touchera lourdement la population de Port-au-Prince. Quand on sait qu’environ 20 personnes dépendent d’une seule commerçante pour assurer leur survie, c’est près de 50 000 personnes, principalement des quartiers pauvres, qui n’auront accès à aucun revenu au cours des mois à venir.
Il serait toutefois naïf de croire que seules la mouvance Lavalas - le parti de l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide - et les Chimères armées qui lui sont affiliées sont responsables de la violence extrême qui sévit. Plusieurs autres gangs armés, reliés à différents secteurs, ont profité du climat général d’insécurité. C’est le cas de nombreux gangs reliés au trafic de drogue (environ 15% de la cocaïne arrivant aux Etats-Unis transite par Haïti), des gangs liés à d’autres partis politiques et d’une partie du secteur privé qui bénéficie de la situation actuelle, ainsi qu’à la croissante et lucrative industrie du rapt et de ses rançons.
En effet, plusieurs groupes ont ainsi avantage à entretenir ce chaos et voir ainsi échouer l’actuel processus de transition. D’un côté, plusieurs commerçants profitent excessivement de l’énorme inflation des prix et du laxisme des contrôles sur l’import-export. Certains partis politiques, incluant Lavalas, qui ne prévoient pas remporter les élections prévues entre octobre et décembre 2005, préfèrent également pouvoir œuvrer en toute impunité plutôt que de voir s’instaurer un gouvernement légitime qui signifiera la fin de leurs activités.
Bien sûr, l’ancien président Aristide, n’ayant toujours pas digéré son expulsion du pays, continue de contrôler plusieurs gangs armés et défie tout individu qui, au sein de Lavalas, pourrait vouloir briguer les élections. En ce sens, l’éditorialiste du quotidien haïtien Le Matin, Claude Moïse, écrivait ce matin : « Pour chimérique que soit le vœu d’Aristide, il ne renonce pas à revenir sur la scène nationale en qualité d’acteur majeur. Sa stratégie ? Rendre impossible la normalisation politique sans lui, donc faire dérailler le processus électoral et rendre le pays ingouvernable [...] Entretemps, ses groupes armés font le maximum pour terroriser la population et éloigner des urnes le plus d’électeurs possibles. (sic) »
Une démocratisation souveraine ?
Quant à eux, les mouvements populaires haïtiens critiquent de plus en plus une situation où diverses forces internationales se disputent l’hégémonie de la reconstruction du pays. Nous ne pouvons passer sous silence le fait que, malgré la violence perpétrée par Aristide en fin de régime, plusieurs organisations populaires ayant contribué à son départ n’ont toujours pas digéré l’intervention militaire de février 2004. En effet, il faut se rappeler qu’en novembre et décembre 2003, alors que la mobilisation populaire contre Aristide battait son plein, plusieurs mouvements armés au nord du pays ont surgi, principalement grâce à l’approvisionnement en armes par les Américains à partir de la République dominicaine voisine. Les leaders de ces mouvements armés - dont les Guy Philippe et Jodel Chamblain, ayant autrefois respectivement appartenu aux Forces armées d’Haïti et aux paramilitaires (FRAPH) ayant servi lors du coup d’État de Raoul Cédras (1991-1994) - ont tôt fait de s’identifier au mouvement démocratique exigeant la démission d’Aristide. Le chaos ainsi instauré a largement contribué à la décision des Nations unies d’envoyer une force militaire internationale. Du coup, c’est à l’ensemble du mouvement populaire non-armé à qui on avait coupé l’herbe sous les pieds - tout en militarisant considérablement le pays.
Depuis le départ des Marines en mai 2004 et leur remplacement par une MINUSTAH dirigée par le Brésil, les Américains craignent un éventuel succès militaire et politique des Brésiliens en Haïti. Les conséquences géopolitiques dans l’ensemble des Amériques seraient très dommageables pour l’administration Bush. Alors par diverses façons, les Américains mettent des bâtons dans les roues de l’actuelle transition. Par l’armement de gangs armés et des anciens militaires disent certains, en retenant des fonds promis pour la reconstruction et la transition, ou encore par le blocage administratif des instances de l’Organisation des États américains (OEA). Le rappel du personnel américain non-essentiel, ayant eu lieu à la fin du mois de mai, envoie un signe très clair quant à l’échec, selon Washington, de la force militaire internationale dirigée par le Brésil - et pourrait servir très prochainement afin de justifier, auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, un renvoi des Marines en Haïti pour faire la guerre aux gangs armés et aux narcotrafiquants.
Plusieurs mouvements populaires haïtiens critiquent ouvertement le manque flagrant de souveraineté du pays quant à l’organisation des prochaines élections. D’un côté, les responsables de l’OEA - en grande partie manipulée par le gouvernement Américain - affirment ne jouer qu’un rôle « d’appui technique » dans l’organisation des élections. Dans les faits, la situation est tout autre : c’est l’OEA qui sélectionne la location des bureaux d’inscription et de vote à travers tout le pays, qui engage les employés de ces bureaux, qui accorde les contrats de sous-traitance reliés à ces activités, etc. Chaque dépense encourue par les activités du Conseil électoral provisoire (CEP), organe haïtien « en charge » des prochaines élections, doit être approuvée par les bureaucrates du PNUD, organisation responsable de rassembler les fonds nécessaires à la tenue des élections. Et, en bout de ligne, Washington qui retient les cordons de la bourse.
Certes, on reproche au CEP son incapacité à mettre en branle le processus électoral. Mais force est d’admettre que le manque de coordination et de cohérence entre le CEP, l’OEA et le PNUD y joue pour beaucoup. Le processus d’inscription sur la liste électorale comporte des enjeux beaucoup plus grands que le seul processus électoral de 2005. En effet, on évalue à 40% la population haïtienne n’ayant aucune forme d’identité civile. La carte électorale émise cette année servira donc de papier d’identité officiel pour les dix prochaines années. Le hic, c’est que l’inscription se termine à la fin du mois de juin. Et jusqu’à aujourd’hui, seuls 55 000 personnes se sont inscrites, sur une population d’électeurs éligibles évaluée à 4,5 millions de personnes. C’est tout dire.
On craint aussi que, pour des raisons d’incapacité à garantir la sécurité des bureaux de vote, l’OEA restreigne le nombre de ces bureaux en « concentrant » les lieux d’inscription et de vote. À Port-au-Prince, un seul bureau d’inscriptions est présentement en fonction. Et on chuchote actuellement que l’OEA aurait fait une croix sur Bel-Air et Cité-Soleil, évaluant que d’aucune façon le vote ne pourra se tenir dans les conditions actuelles d’insécurité. En plus de renier les droits citoyens à plus d’un million d’électeurs, c’est une bonne partie de la base électorale du parti Lavalas qu’on tiendrait ainsi à l’écart des prochaines élections. Force est d’admettre que dans de telles conditions, les partisans d’Aristide ne reconnaîtront nullement le prochain gouvernement.
Des élections à tout prix...
L’actuel gouvernement de transition est aussi de plus en plus critiqué pour son incapacité à faire face à la crise et son incompétence globale. Parmi les critiques se sont récemment jointes la voix du secteur privé, pourtant largement hostile au régime Aristide, et celle du Groupe des 184, une large coalition d’organismes de la société civile, du secteur privé et des partis d’opposition, en partie derrière le soulèvement populaire ayant contribué au départ d’Aristide. Les reproches au gouvernement intérimaire sont fort simples. Celui-ci, dirigé par le Premier ministre Latortue, n’a pas réussi à remplir un seul des mandats dont il est responsable. Dialogue national, relance économique, sécurité et processus électoral, l’échec du gouvernement Latortue se situe à tous les niveaux.
Le principal mandat de la MINUSTAH étant de permettre la tenue d’élections d’ici la fin de 2005, il n’est pas surprenant de constater qu’en dépit de la situation actuelle, tout sera mis en œuvre pour que les élections aient bel et bien lieu. La communauté internationale semble faire le pari que mieux vaut avoir des élections tenues dans un climat de violence et boycottées par plusieurs, que de prolonger un gouvernement intérimaire dont la légitimité et la crédibilité sont de plus en plus remises en question.
On murmure de plus en plus à Port-au-Prince que René Préval, président du pays entre 1996 et 2001, songerait à poser sa candidature pour les élections présidentielles. L’homme serait l’un des seuls à pouvoir rallier une partie de l’électorat Lavalas, tout en pouvant tenir tête à Aristide en exil. Cette donne rallierait une partie de la communauté internationale, pour qui seules des élections reconnues par le parti de l’ex-Président Aristide seront garantes de la stabilité du prochain gouvernement.
Cette ténacité de la communauté internationale à vouloir rallier le parti Lavalas en vue des prochaines élections indigne nombre d’organisations de défense des droits de la personne en Haïti. Pour celles-ci, l’ancien gouvernement est responsable de nombreux crimes odieux envers la population haïtienne. Ces crimes devront être jugées, affirment-elles, et elles entendent en ce sens interpeller la Cour pénale internationale (CPI). Réintégrer Fanmi Lavalas en vue des prochaines élections rajoute l’insulte à l’injure, condamnent-elles.
samedi 4 juin 2005
L’auteur est chargé de projets pour l’Afrique et Haïti à Alternatives. Il a effectué une mission à Haïti fin mai- début juin 2005.
François L’ÉCUYER – 6 juin 2005 Port-au-Prince - Depuis le début de « l’Opération Bagdad », lancée en septembre 2004 par les partisans d’Aristide contre la Police nationale, la Mission des Nations unies pour la stabilisation d’Haïti et la population de Port-au-Prince en général, la situation s’est significativement détériorée en Haïti, tant au niveau économique, politique que sécuritaire. Mais au-delà de cette opération criminelle ayant coûté la vie à plus de 600 personnes, plusieurs secteurs de la société haïtienne et de la communauté internationale chercheraient également à faire déraper l’actuelle transition démocratique.
Malgré la présence de 5 800 soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et de 1 620 policiers internationaux, l’insécurité ne cesse de gagner du terrain à Port-au-Prince. Kidnappings et assassinats se multiplient, touchant tant la bourgeoisie que les classes populaires. Les étrangers n’avaient pas, jusqu’à récemment, été touchés par cette vague de peur. Mais depuis, un Canadien et un Russe ont été enlevés, et le consul honoraire de France a également été assassiné cette semaine.
Le pire de la situation touche, bien entendu, les populations des quartiers populaires : Bel Air, situé en plein centre-ville, entourant la Cathédrale et les principaux marchés de Port-au-Prince ; puis Cité-Soleil, énorme bidonville où vivent plus d’un million de personnes, réputé pour abriter les infâmes « Chimères », ces gangs criminels armés par Aristide depuis son retour d’exil en 1994. Bel-Air, Cité-Soleil ainsi que les quartiers environnants sont devenus des No Go Zones où personne n’ose se risquer - pas même la Police nationale haïtienne (PNH).
Aujourd’hui, les populations de ces deux quartiers sont littéralement prises en otage. Pour sortir ou entrer dans Cité-Soleil, un droit de passage est exigé par les gangs armés. Certains, qui désirent quitter l’endroit pour trouver quelque havre de paix, doivent tout abandonner : maisons, meubles et autres biens, qui sont généralement brûlés quelques jours suivant leur départ.
Mardi cette semaine (31 mai), des bandits ont assailli le Marché Tèt Bèf, en plein centre-ville. Après avoir tiré en tout sens à l’arme automatique, ils ont mis le feu à l’édifice ainsi qu’au Sous-Commissariat St-Joseph adjacent. Les pompiers n’ayant pas réussi à contrôler l’incendie, c’est plus de 2500 marchandes qui se retrouvent à la rue, perdant tous leurs stocks. Huit personnes ont également perdu la vie. La crise économique ainsi provoquée touchera lourdement la population de Port-au-Prince. Quand on sait qu’environ 20 personnes dépendent d’une seule commerçante pour assurer leur survie, c’est près de 50 000 personnes, principalement des quartiers pauvres, qui n’auront accès à aucun revenu au cours des mois à venir.
Il serait toutefois naïf de croire que seules la mouvance Lavalas - le parti de l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide - et les Chimères armées qui lui sont affiliées sont responsables de la violence extrême qui sévit. Plusieurs autres gangs armés, reliés à différents secteurs, ont profité du climat général d’insécurité. C’est le cas de nombreux gangs reliés au trafic de drogue (environ 15% de la cocaïne arrivant aux Etats-Unis transite par Haïti), des gangs liés à d’autres partis politiques et d’une partie du secteur privé qui bénéficie de la situation actuelle, ainsi qu’à la croissante et lucrative industrie du rapt et de ses rançons.
En effet, plusieurs groupes ont ainsi avantage à entretenir ce chaos et voir ainsi échouer l’actuel processus de transition. D’un côté, plusieurs commerçants profitent excessivement de l’énorme inflation des prix et du laxisme des contrôles sur l’import-export. Certains partis politiques, incluant Lavalas, qui ne prévoient pas remporter les élections prévues entre octobre et décembre 2005, préfèrent également pouvoir œuvrer en toute impunité plutôt que de voir s’instaurer un gouvernement légitime qui signifiera la fin de leurs activités.
Bien sûr, l’ancien président Aristide, n’ayant toujours pas digéré son expulsion du pays, continue de contrôler plusieurs gangs armés et défie tout individu qui, au sein de Lavalas, pourrait vouloir briguer les élections. En ce sens, l’éditorialiste du quotidien haïtien Le Matin, Claude Moïse, écrivait ce matin : « Pour chimérique que soit le vœu d’Aristide, il ne renonce pas à revenir sur la scène nationale en qualité d’acteur majeur. Sa stratégie ? Rendre impossible la normalisation politique sans lui, donc faire dérailler le processus électoral et rendre le pays ingouvernable [...] Entretemps, ses groupes armés font le maximum pour terroriser la population et éloigner des urnes le plus d’électeurs possibles. (sic) »
Une démocratisation souveraine ?
Quant à eux, les mouvements populaires haïtiens critiquent de plus en plus une situation où diverses forces internationales se disputent l’hégémonie de la reconstruction du pays. Nous ne pouvons passer sous silence le fait que, malgré la violence perpétrée par Aristide en fin de régime, plusieurs organisations populaires ayant contribué à son départ n’ont toujours pas digéré l’intervention militaire de février 2004. En effet, il faut se rappeler qu’en novembre et décembre 2003, alors que la mobilisation populaire contre Aristide battait son plein, plusieurs mouvements armés au nord du pays ont surgi, principalement grâce à l’approvisionnement en armes par les Américains à partir de la République dominicaine voisine. Les leaders de ces mouvements armés - dont les Guy Philippe et Jodel Chamblain, ayant autrefois respectivement appartenu aux Forces armées d’Haïti et aux paramilitaires (FRAPH) ayant servi lors du coup d’État de Raoul Cédras (1991-1994) - ont tôt fait de s’identifier au mouvement démocratique exigeant la démission d’Aristide. Le chaos ainsi instauré a largement contribué à la décision des Nations unies d’envoyer une force militaire internationale. Du coup, c’est à l’ensemble du mouvement populaire non-armé à qui on avait coupé l’herbe sous les pieds - tout en militarisant considérablement le pays.
Depuis le départ des Marines en mai 2004 et leur remplacement par une MINUSTAH dirigée par le Brésil, les Américains craignent un éventuel succès militaire et politique des Brésiliens en Haïti. Les conséquences géopolitiques dans l’ensemble des Amériques seraient très dommageables pour l’administration Bush. Alors par diverses façons, les Américains mettent des bâtons dans les roues de l’actuelle transition. Par l’armement de gangs armés et des anciens militaires disent certains, en retenant des fonds promis pour la reconstruction et la transition, ou encore par le blocage administratif des instances de l’Organisation des États américains (OEA). Le rappel du personnel américain non-essentiel, ayant eu lieu à la fin du mois de mai, envoie un signe très clair quant à l’échec, selon Washington, de la force militaire internationale dirigée par le Brésil - et pourrait servir très prochainement afin de justifier, auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, un renvoi des Marines en Haïti pour faire la guerre aux gangs armés et aux narcotrafiquants.
Plusieurs mouvements populaires haïtiens critiquent ouvertement le manque flagrant de souveraineté du pays quant à l’organisation des prochaines élections. D’un côté, les responsables de l’OEA - en grande partie manipulée par le gouvernement Américain - affirment ne jouer qu’un rôle « d’appui technique » dans l’organisation des élections. Dans les faits, la situation est tout autre : c’est l’OEA qui sélectionne la location des bureaux d’inscription et de vote à travers tout le pays, qui engage les employés de ces bureaux, qui accorde les contrats de sous-traitance reliés à ces activités, etc. Chaque dépense encourue par les activités du Conseil électoral provisoire (CEP), organe haïtien « en charge » des prochaines élections, doit être approuvée par les bureaucrates du PNUD, organisation responsable de rassembler les fonds nécessaires à la tenue des élections. Et, en bout de ligne, Washington qui retient les cordons de la bourse.
Certes, on reproche au CEP son incapacité à mettre en branle le processus électoral. Mais force est d’admettre que le manque de coordination et de cohérence entre le CEP, l’OEA et le PNUD y joue pour beaucoup. Le processus d’inscription sur la liste électorale comporte des enjeux beaucoup plus grands que le seul processus électoral de 2005. En effet, on évalue à 40% la population haïtienne n’ayant aucune forme d’identité civile. La carte électorale émise cette année servira donc de papier d’identité officiel pour les dix prochaines années. Le hic, c’est que l’inscription se termine à la fin du mois de juin. Et jusqu’à aujourd’hui, seuls 55 000 personnes se sont inscrites, sur une population d’électeurs éligibles évaluée à 4,5 millions de personnes. C’est tout dire.
On craint aussi que, pour des raisons d’incapacité à garantir la sécurité des bureaux de vote, l’OEA restreigne le nombre de ces bureaux en « concentrant » les lieux d’inscription et de vote. À Port-au-Prince, un seul bureau d’inscriptions est présentement en fonction. Et on chuchote actuellement que l’OEA aurait fait une croix sur Bel-Air et Cité-Soleil, évaluant que d’aucune façon le vote ne pourra se tenir dans les conditions actuelles d’insécurité. En plus de renier les droits citoyens à plus d’un million d’électeurs, c’est une bonne partie de la base électorale du parti Lavalas qu’on tiendrait ainsi à l’écart des prochaines élections. Force est d’admettre que dans de telles conditions, les partisans d’Aristide ne reconnaîtront nullement le prochain gouvernement.
Des élections à tout prix...
L’actuel gouvernement de transition est aussi de plus en plus critiqué pour son incapacité à faire face à la crise et son incompétence globale. Parmi les critiques se sont récemment jointes la voix du secteur privé, pourtant largement hostile au régime Aristide, et celle du Groupe des 184, une large coalition d’organismes de la société civile, du secteur privé et des partis d’opposition, en partie derrière le soulèvement populaire ayant contribué au départ d’Aristide. Les reproches au gouvernement intérimaire sont fort simples. Celui-ci, dirigé par le Premier ministre Latortue, n’a pas réussi à remplir un seul des mandats dont il est responsable. Dialogue national, relance économique, sécurité et processus électoral, l’échec du gouvernement Latortue se situe à tous les niveaux.
Le principal mandat de la MINUSTAH étant de permettre la tenue d’élections d’ici la fin de 2005, il n’est pas surprenant de constater qu’en dépit de la situation actuelle, tout sera mis en œuvre pour que les élections aient bel et bien lieu. La communauté internationale semble faire le pari que mieux vaut avoir des élections tenues dans un climat de violence et boycottées par plusieurs, que de prolonger un gouvernement intérimaire dont la légitimité et la crédibilité sont de plus en plus remises en question.
On murmure de plus en plus à Port-au-Prince que René Préval, président du pays entre 1996 et 2001, songerait à poser sa candidature pour les élections présidentielles. L’homme serait l’un des seuls à pouvoir rallier une partie de l’électorat Lavalas, tout en pouvant tenir tête à Aristide en exil. Cette donne rallierait une partie de la communauté internationale, pour qui seules des élections reconnues par le parti de l’ex-Président Aristide seront garantes de la stabilité du prochain gouvernement.
Cette ténacité de la communauté internationale à vouloir rallier le parti Lavalas en vue des prochaines élections indigne nombre d’organisations de défense des droits de la personne en Haïti. Pour celles-ci, l’ancien gouvernement est responsable de nombreux crimes odieux envers la population haïtienne. Ces crimes devront être jugées, affirment-elles, et elles entendent en ce sens interpeller la Cour pénale internationale (CPI). Réintégrer Fanmi Lavalas en vue des prochaines élections rajoute l’insulte à l’injure, condamnent-elles.
samedi 4 juin 2005
L’auteur est chargé de projets pour l’Afrique et Haïti à Alternatives. Il a effectué une mission à Haïti fin mai- début juin 2005.
Rico- Super Star
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Re: PAGES SOMBRES DE L'HISTOIRE D'HAITI
Haïti Haiti tourne la page Aristide
Jean-Pierre Legault
Édition
du lundi 01 mars 2004
Mots clés : aristide
Le président parti, des forces internationales arrivent. Les rebelles affirment vouloir désarmer
Photo: Agence Reuters
Les forces internationales ont commencé à arriver en Haïti, hier, peu après le départ en exil du président Jean-Bertrand Aristide et son remplacement par le président de la Cour suprême, Boniface Alexandre. Un autre chapitre de l’histoire mouvementée de la jeune démocratie s’est ainsi clos, ouvrant la voie à un renforcement des institutions démocratiques souhaité tant par l’opposition que par la société civile.
C’est la fin d’un prêtre devenu «dictateur», mais non la fin de l’idéal qu’il a incarné pendant une dizaine d’années. Ce départ, réclamé à grands cris par de larges secteurs de la société haïtienne, a été salué avec joie par les principaux chefs des forces rebelles, qui contrôlent la moitié du pays. Ils ont fait savoir qu’ils désarmeraient une fois un nouveau gouvernement en place, saluant du même coup l’arrivée de soldats américains, prélude de la mise en place d’une force internationale. Pendant ce temps, les milices de partisans d’Aristide, les chimères, écumaient les rues de Port-au-Prince. La capitale vit depuis quelques jours dans un climat de terreur forçant une partie de la population civile à se terrer.
Les premiers rebelles — une dizaine, semble-t-il — sont entrés dans la capitale hier, ont sillonné la ville dans des camionnettes et distribué les embrassades à une population dont ils se perçoivent comme les libérateurs. Certains d’entre eux ont même discuté avec des journalistes avant d’entamer la mission qu’ils se sont assignée: protéger les habitants de la capitale.
Les fortes pressions de la communauté internationale, particulièrement celles de Washington, auront donc eu raison de l’entêtement de Jean-Bertrand Aristide qui s’accrochait à son poste, incapable de rétablir même un semblant d’ordre et qui refusait d’admettre que le pays était plongé dans le chaos, l’insécurité et l’incertitude quant à l’avenir.
Le président démissionnaire, qui avait assuré jusqu’à la dernière minute qu’il irait jusqu’au bout de son mandat en 2006, a quitté, très tôt hier matin, Port-au-Prince. Plusieurs pays ont été évoqués comme pays d’accueil. Une chose est sûre cependant: Aristide ne se réfugiera pas aux États-Unis, a déclaré la conseillère à la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, comme il l’avait fait en 1991. Le secrétaire d’État, Colin Powell, s’est entretenu avec le président sud-africain, Thabo Mbeki. Il a également parlé avec les ministres des Affaires étrangères d’Argentine, de France, de la Jamaïque et du Panama. Le Maroc et Taïwan sont aussi nommés comme pays d’accueil possibles. Le Panama et le Costa Rica ont fait savoir, hier, qu’ils seraient prêts à offrir l’asile temporaire au président démissionnaire.
Quelques heures après le départ de Jean-Bertrand Aristide, le président de la Cour suprême, qui assurera l’intérim, a appelé la population au calme.
Sa tâche sera titanesque: rétablir l’ordre et la loi et assurer une sortie de l’impasse politique qui sévit à Haïti qui n’a plus de Parlement depuis janvier, les mandats ayant expiré en janvier sans que des élections n’aient pu avoir lieu. Il devra donc appuyer sa légitimité sur la confiance des parties en cause. Et surtout, rétablir le jeu démocratique entre l’opposition politique, les lavalassiens — le parti d’Aristide —, et le groupe des 184, dont les rapports ont été empoisonnés par l’attitude intransigeante d’un président aveugle.
Le président américain, George W, Bush, s’est empressé de donner son appui à M. Alexandre. La France s’est également réjouie du départ du président Aristide. «La voie est ouverte à un retour à l’ordre constitutionnel et à la mise en place d’une union nationale», s’est félicité le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin.
Le premier ministre canadien, Paul Martin, a pour sa part dit espérer que «le départ d’Aristide mettra un frein à l’escalade de la violence». Le premier ministre a demandé aux parties impliquées dans la crise actuelle de respecter l’ordre constitutionnel et l’État de droit.
L’envoi d’une force internationale en Haïti, proposée dans la semaine par la France, est maintenant réalité. Outre les 200 soldats américains arrivés sur place, hier, la France a annoncé l’envoi d’un détachement d’environ 200 hommes qui arriveront en Haïti aujourd’hui. Des soldats canadiens sont déjà sur place et gardent une partie de l’aéroport de la capitale.
D’autres pays se joindront aux forces internationales avec l’assentiment du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a discuté, hier en début de soirée, d’une résolution autorisant le déploiement de soldats étrangers pour une mission de stabilisation. Le Canada, a fait savoir hier le ministre des Affaires étrangères Bill Graham, entend bien participer à cette mission. «Nous allons y être lorsque la situation le justifiera, parce que c’est important d’avoir des troupes là-bas.»
Quelque 120 soldats appartenant au 2e bataillon du régiment royal canadien de Gagetown, au Nouveau-Brunswick, étaient encore à la base militaire ontarienne de Trenton hier en compagnie de soldats du Groupe des opérations interarmées de Kingston dans l’attente de l’ordre des autorités pour partir à destination d’Haïti.
Réaction violente
Les réactions à l’annonce du départ d’Aristide ont été aussi promptes que furieuses dans les rues de Port-au-Prince. Lorsque la rumeur de la démission d’Aristide s’est répandue dans la capitale, hier matin, des partisans du président, des chimères, ont parcouru les rues de la capitale, les armes à la main. Certains auraient tiré dans la foule sur le Champ de Mars, devant le Palais national, selon des journalistes sur place.
L’anarchie régnait à Port-au-Prince et des magasins ont été pillés. Des pillards s’en sont pris à un poste de police de Pétionville, faubourg des hauteurs de la capitale. Les policiers surveillant la principale prison du pays, proche du Palais national, ont déserté les lieux, certains changeant d’uniforme pour éviter d’être identifiés, ont rapporté des témoins. La prison s’est alors vidée et quelque 2000 détenus se sont éparpillés dans la capitale. Mais la police s’est rendue devant le Palais national en après-midi, a dispersé les manifestants et la violence à cet endroit a cessé.
Nombre d’observateurs craignent maintenant des affrontements entre les partisans du président déchu et les rebelles qui encerclent la capitale.
À Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, tombée aux mains des insurgés dimanche dernier, les rebelles ont salué le départ d’Aristide. Leur chef, Guy Philippe, a annoncé que ses troupes viendraient prochainement dans la capitale «apporter la sécurité aux gens», mais nous n’avons plus l’intention de combattre. Je pense que le pire est passé à présent», a-t-il déclaré.
Cet ancien chef de la police de Cap-Haïtien, rentré au début du mois de son exil dominicain pour prendre la tête de l’insurrection, s’est en outre félicité de l’envoi en Haïti d’un contingent américain. «Nous les attendons. Nous avons besoin d’eux. Ils auront notre totale coopération», a-t-il insisté.
Un autre commandant rebelle, Winter Étienne, a dit que les rebelles désarmeraient une fois un nouveau gouvernement en place. Les rebelles forment des forces disparates dirigées par un ancien chef d’une milice pro-Aristide, Butteur Métayer, un ex-patron de la police de Cap-Haïtien, Guy Philippe et un ancien chef d’une milice paramilitaire responsable de tortures sous la junte après le renversement de Jean-Bertrand Aristide en 1991, Louis-Jodel Chamblain.
L’opposition politique s’est aussi réjouie du départ du président. «C’est un très grand jour, un jour de soulagement pour le peuple», a indiqué l’un des principaux dirigeants de l’opposition, Evans Paul, ancien maire de Port-au-Prince. «J’espère que Jean Bertrand Aristide sera le dernier dictateur d’Haïti», a-t-il ajouté.
Il s’est prononcé pour la mise en place rapide d’un gouvernement de transition capable d’organiser des élections crédibles et démocratiques.
L’opposition politique et la société civile réunies dans la plate-forme démocratique doivent rencontrer ce midi des représentants de la communauté internationale.
Selon Evans Paul, il y aura dans la matinée une réunion avec des représentants des insurgés qui contrôlent plus de la moitié du pays. Micha Gaillard, un autre chef de l’opposition, a indiqué qu’il y avait déjà eu des contacts par des intermédiaires.
Le président par intérim, Boniface Alexandre, est conscient de la lourde tâche à accomplir. «Ce ne sera pas facile. Haïti est en crise et a besoin de tous ses fils et filles.»
Avec Reuters, AFP, Associated Press et Canadian Press
Jean-Pierre Legault
Édition
du lundi 01 mars 2004
Mots clés : aristide
Le président parti, des forces internationales arrivent. Les rebelles affirment vouloir désarmer
Photo: Agence Reuters
Les forces internationales ont commencé à arriver en Haïti, hier, peu après le départ en exil du président Jean-Bertrand Aristide et son remplacement par le président de la Cour suprême, Boniface Alexandre. Un autre chapitre de l’histoire mouvementée de la jeune démocratie s’est ainsi clos, ouvrant la voie à un renforcement des institutions démocratiques souhaité tant par l’opposition que par la société civile.
C’est la fin d’un prêtre devenu «dictateur», mais non la fin de l’idéal qu’il a incarné pendant une dizaine d’années. Ce départ, réclamé à grands cris par de larges secteurs de la société haïtienne, a été salué avec joie par les principaux chefs des forces rebelles, qui contrôlent la moitié du pays. Ils ont fait savoir qu’ils désarmeraient une fois un nouveau gouvernement en place, saluant du même coup l’arrivée de soldats américains, prélude de la mise en place d’une force internationale. Pendant ce temps, les milices de partisans d’Aristide, les chimères, écumaient les rues de Port-au-Prince. La capitale vit depuis quelques jours dans un climat de terreur forçant une partie de la population civile à se terrer.
Les premiers rebelles — une dizaine, semble-t-il — sont entrés dans la capitale hier, ont sillonné la ville dans des camionnettes et distribué les embrassades à une population dont ils se perçoivent comme les libérateurs. Certains d’entre eux ont même discuté avec des journalistes avant d’entamer la mission qu’ils se sont assignée: protéger les habitants de la capitale.
Les fortes pressions de la communauté internationale, particulièrement celles de Washington, auront donc eu raison de l’entêtement de Jean-Bertrand Aristide qui s’accrochait à son poste, incapable de rétablir même un semblant d’ordre et qui refusait d’admettre que le pays était plongé dans le chaos, l’insécurité et l’incertitude quant à l’avenir.
Le président démissionnaire, qui avait assuré jusqu’à la dernière minute qu’il irait jusqu’au bout de son mandat en 2006, a quitté, très tôt hier matin, Port-au-Prince. Plusieurs pays ont été évoqués comme pays d’accueil. Une chose est sûre cependant: Aristide ne se réfugiera pas aux États-Unis, a déclaré la conseillère à la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, comme il l’avait fait en 1991. Le secrétaire d’État, Colin Powell, s’est entretenu avec le président sud-africain, Thabo Mbeki. Il a également parlé avec les ministres des Affaires étrangères d’Argentine, de France, de la Jamaïque et du Panama. Le Maroc et Taïwan sont aussi nommés comme pays d’accueil possibles. Le Panama et le Costa Rica ont fait savoir, hier, qu’ils seraient prêts à offrir l’asile temporaire au président démissionnaire.
Quelques heures après le départ de Jean-Bertrand Aristide, le président de la Cour suprême, qui assurera l’intérim, a appelé la population au calme.
Sa tâche sera titanesque: rétablir l’ordre et la loi et assurer une sortie de l’impasse politique qui sévit à Haïti qui n’a plus de Parlement depuis janvier, les mandats ayant expiré en janvier sans que des élections n’aient pu avoir lieu. Il devra donc appuyer sa légitimité sur la confiance des parties en cause. Et surtout, rétablir le jeu démocratique entre l’opposition politique, les lavalassiens — le parti d’Aristide —, et le groupe des 184, dont les rapports ont été empoisonnés par l’attitude intransigeante d’un président aveugle.
Le président américain, George W, Bush, s’est empressé de donner son appui à M. Alexandre. La France s’est également réjouie du départ du président Aristide. «La voie est ouverte à un retour à l’ordre constitutionnel et à la mise en place d’une union nationale», s’est félicité le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin.
Le premier ministre canadien, Paul Martin, a pour sa part dit espérer que «le départ d’Aristide mettra un frein à l’escalade de la violence». Le premier ministre a demandé aux parties impliquées dans la crise actuelle de respecter l’ordre constitutionnel et l’État de droit.
L’envoi d’une force internationale en Haïti, proposée dans la semaine par la France, est maintenant réalité. Outre les 200 soldats américains arrivés sur place, hier, la France a annoncé l’envoi d’un détachement d’environ 200 hommes qui arriveront en Haïti aujourd’hui. Des soldats canadiens sont déjà sur place et gardent une partie de l’aéroport de la capitale.
D’autres pays se joindront aux forces internationales avec l’assentiment du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a discuté, hier en début de soirée, d’une résolution autorisant le déploiement de soldats étrangers pour une mission de stabilisation. Le Canada, a fait savoir hier le ministre des Affaires étrangères Bill Graham, entend bien participer à cette mission. «Nous allons y être lorsque la situation le justifiera, parce que c’est important d’avoir des troupes là-bas.»
Quelque 120 soldats appartenant au 2e bataillon du régiment royal canadien de Gagetown, au Nouveau-Brunswick, étaient encore à la base militaire ontarienne de Trenton hier en compagnie de soldats du Groupe des opérations interarmées de Kingston dans l’attente de l’ordre des autorités pour partir à destination d’Haïti.
Réaction violente
Les réactions à l’annonce du départ d’Aristide ont été aussi promptes que furieuses dans les rues de Port-au-Prince. Lorsque la rumeur de la démission d’Aristide s’est répandue dans la capitale, hier matin, des partisans du président, des chimères, ont parcouru les rues de la capitale, les armes à la main. Certains auraient tiré dans la foule sur le Champ de Mars, devant le Palais national, selon des journalistes sur place.
L’anarchie régnait à Port-au-Prince et des magasins ont été pillés. Des pillards s’en sont pris à un poste de police de Pétionville, faubourg des hauteurs de la capitale. Les policiers surveillant la principale prison du pays, proche du Palais national, ont déserté les lieux, certains changeant d’uniforme pour éviter d’être identifiés, ont rapporté des témoins. La prison s’est alors vidée et quelque 2000 détenus se sont éparpillés dans la capitale. Mais la police s’est rendue devant le Palais national en après-midi, a dispersé les manifestants et la violence à cet endroit a cessé.
Nombre d’observateurs craignent maintenant des affrontements entre les partisans du président déchu et les rebelles qui encerclent la capitale.
À Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, tombée aux mains des insurgés dimanche dernier, les rebelles ont salué le départ d’Aristide. Leur chef, Guy Philippe, a annoncé que ses troupes viendraient prochainement dans la capitale «apporter la sécurité aux gens», mais nous n’avons plus l’intention de combattre. Je pense que le pire est passé à présent», a-t-il déclaré.
Cet ancien chef de la police de Cap-Haïtien, rentré au début du mois de son exil dominicain pour prendre la tête de l’insurrection, s’est en outre félicité de l’envoi en Haïti d’un contingent américain. «Nous les attendons. Nous avons besoin d’eux. Ils auront notre totale coopération», a-t-il insisté.
Un autre commandant rebelle, Winter Étienne, a dit que les rebelles désarmeraient une fois un nouveau gouvernement en place. Les rebelles forment des forces disparates dirigées par un ancien chef d’une milice pro-Aristide, Butteur Métayer, un ex-patron de la police de Cap-Haïtien, Guy Philippe et un ancien chef d’une milice paramilitaire responsable de tortures sous la junte après le renversement de Jean-Bertrand Aristide en 1991, Louis-Jodel Chamblain.
L’opposition politique s’est aussi réjouie du départ du président. «C’est un très grand jour, un jour de soulagement pour le peuple», a indiqué l’un des principaux dirigeants de l’opposition, Evans Paul, ancien maire de Port-au-Prince. «J’espère que Jean Bertrand Aristide sera le dernier dictateur d’Haïti», a-t-il ajouté.
Il s’est prononcé pour la mise en place rapide d’un gouvernement de transition capable d’organiser des élections crédibles et démocratiques.
L’opposition politique et la société civile réunies dans la plate-forme démocratique doivent rencontrer ce midi des représentants de la communauté internationale.
Selon Evans Paul, il y aura dans la matinée une réunion avec des représentants des insurgés qui contrôlent plus de la moitié du pays. Micha Gaillard, un autre chef de l’opposition, a indiqué qu’il y avait déjà eu des contacts par des intermédiaires.
Le président par intérim, Boniface Alexandre, est conscient de la lourde tâche à accomplir. «Ce ne sera pas facile. Haïti est en crise et a besoin de tous ses fils et filles.»
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