2007,une mauvaise année politique

Regard sur l’année 2007


Personne ne pouvait deviner que le président haïtien maintiendrait le statut quo politique dans les institutions et les missions diplomatiques haïtiennes. On pensait tellement que c’était une chose normale de faire ces changements politiques pour relancer le processus démocratique désorienté par le coup d’état contre Aristide en 2004. On était trop naïfs…peut-être pour croire qu’un gouvernement pluriel sans chaleur politique puisse opérer ces changements. Ce gouvernement est comme une couverture froide dans un hiver glacial. Ce consensus politique était tellement souhaitable pour la stabilité politique et économique pour s’en douter qu’il ne donnerait pas de résultats concrets. On aurait dû se méfier.

Deux ans plus tard, rien ne va plus, il faut faire notre jeu. Quel jeu nous reste-t-il à jouer ? Nous sommes piégés ou du moins le président est piégé au point d’incapable de décider à décider. Il consulte comme un médecin qui examine son patient mais est incapable de lui annoncer qu’il souffre un cancer en phase terminale.

Deux ans de consultation. Deux ans à se nourrir d’un consensus politique sans projet collectif et sans issu. Quand l’opposant ne déstabilisait pas le pouvoir, il l’exploitait personnellement et souvent en groupe. C’est le cas de le dire dans ce drôle consensus politique pour ne pas dire de partage de pouvoir.

Un mauvais cru politique

Il y a de bonnes et de mauvaises années. 2007 est une mauvaise année sur tous les plans. Une année où ni le premier ministre ni le président n'ont insufflé un grain d'espoir dans ce pays qui a tant besoin d'espoir pour survivre.


2008, l’année de notre dernier espoir

L’année 2008 commence avec des promesses du président Préval. Il a signé l’accord petro caribe. Il nous annonce plein de bonnes choses pour Haïti. Il a de bonnes intentions mais on note qu’il n’y a pas d’actions.

Il est revenu avec des choses concrètes de Cuba. Des présages qui nous laissent croire, en effet, que l’année 2008 sera moins mauvaise que l’année 2007.

Doux espoir, reviendras-tu pour de bon, pour de bon… en 2008 ?

La misère fait ravage en Haiti, il n'y a pas de doute à cela. En dépit de tout, il faut juger la situation dans son contexte.

Honnetement, que pouvait-on espérer d'un gouvernement en 2 ans?

Dégradation de l'environnement:
il faut des années pour reboiser le pays.

Production agricole
il faut des années pour mettre en place les infrastructures agricoles.

Energie
Il faut du temps et de l'argent pour construire et réparer un réseau électrique
...
Honnetement, que fallait-il attendre de Préval?
Mettre en place ces préparatifs et jeter les bases d'un nouveau départ pour la stabilité économique et politique. Résultats qui seront visibles dans les années à venir.

Préval a-t-il essayé d'atteindre ces objectifs:

1. il se débat vainement auprès du Vénézuela pour avoir du pétrole et des générateurs pour le courant électrique
   
2. il se débat vainement auprès du Congrès américain pour lancer la loi Hope ou tout partenariat pouvant créer de l'emploi pour notre main d'oeuvre non qualifiée
   

Ces initiatives ne sont pas suffisantes, c'est la on doit pressurer le gouvernement. Mais demander au gouvernement d'avoir un baton magique pour résoudre des problèmes qui nécessitent des années continues de travail est un peu méchant.

Aujourd'hui, la population souffre mais il faut reconnaitre que ce fut le choix de nos anciens dirigeants. Aujourd'hui, nous ne payons que les conséquences.

Préval est un grand atout pour la démocratie en Haiti. Il est l'un des rares leaders haitiens à s'asseoir avec toutes les catégories sociales et politiques. C'est pourquoi que la démocratie a tant progressé en Haiti.