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Haiti en Marche: discours de Preval du 1er janvier 2008

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Haiti en Marche: discours de Preval du 1er janvier 2008 Empty Haiti en Marche: discours de Preval du 1er janvier 2008

Message  gwotoro Mer 9 Jan 2008 - 21:43

1er JANVIER 2008

Message témoignant une bonne disposition d'esprit

PORT-AU-PRINCE, 4 Janvier - Le Président n'a pas voulu se présenter les mains vides en ce premier jour de l'année.

L'important est qu'il soit au courant, sensible à la situation, qu'il y réfléchisse et essaye d'y apporter quelque réponse.

Les deux grands titres de l'actualité sont le chômage et la vie chère. Ce sont eux aussi qui constituent la trame du message présidentiel.

Le 3e grand titre est la dénonciation quasi générale de la pauvreté de la réaction gouvernementale.

Le président René Préval n'a ni adressé des félicitations au gouvernement ni ne l'a éreinté.

Mais il a reconnu un manque d'imagination pour contourner les obstacles, qu'ils soient structurels ou dus aux faiblesses des acteurs, publics et/ou privés.

" Le gouvernement doit pouvoir utiliser plus d'argent " dit Préval, quand les fonds sont là (rentrées de l'Etat et assistance internationale, adressant en passant des félicitations aux administrations générales des douanes et des contributions) et qu'il y ait tant d'urgences et de besoins à satisfaire.

Le chef de l'Etat semble le trouver lui aussi révoltant. Tout en se montrant souple dans le choix des mots, consensus oblige.

Secteur privé passablement décapitalisé...

L'absence de création d'emplois est due autant à la rigidité et au manque de performance de l'Etat, selon René Préval, qu'à un secteur privé passablement décapitalisé. Prenant en exemple le secteur de la construction, il regrette que les compagnies dignes de ce nom ne se comptent même pas sur le bout des doigts et que celles existantes n'aient pas assez de capacités d'exécution.

Soulignons en passant que la route nationale du sud est à un stade de réparation assez avancé et cela jusqu'à Miragoâne, donc à mi-chemin avec le chef lieu du département du sud, les Cayes. (Nous y reviendrons).

Beaucoup de plaintes, entendues aussi bien dans le grand public qu'au Parlement, concernent en particulier le ministère des Travaux publics, responsable des grands travaux d'infrastructures et donc créateurs intensifs d'emplois mais qui n'aurait pas dépensé plus du quart de son budget pour la dernière période fiscale.

Responsables pas assez imaginatifs...

Selon M. Préval, l'Etat doit élaborer " des stratégies " pour venir en aide aux compagnies privées locales.

Le président n'a pas élaboré. Or c'est là que le bât blesse. La réalité prouve que nos responsables ne sont pas assez imaginatifs pour pouvoir contourner les obstacles, certains prévisibles d'autres moins, et comme on dit chez nous faire comme Maître Jean Jacques... l'aspect création d'emplois conditionnant davantage l'avenir immédiat que toute autre chose.

Pour parer au plus pressé (il y a en effet urgence en la demeure), le président (rappelons que selon la constitution de 1987, le chef de l'état n'est pas le chef du gouvernement) fait la proposition au gouvernement, au législatif et aux collectivités territoriales d'entamer la construction de grands centres sportifs et socioculturels dans les 140 communes du pays. Non seulement pour permettre aux jeunes de se récréer, mais pour faire circuler un peu de numéraire au niveau des petits métiers.

Toujours concernant le marché de l'emploi, annonce de la reprise du programme " Indepco " ou confection d'uniformes pour les écoliers dans tous les coins et recoins du pays, dans l'atelier de couture comme au foyer.

Au Parlement de voter des fonds...

Pour financer ces initiatives, le président s'est adressé directement au Parlement lui demandant de voter des fonds à cet effet.

Autre champ d'action: la production agricole. M. Préval dit parler en connaissance de cause ayant passé la période entre ces deux mandats présidentiels dans sa base familiale de Marmelade (Artibonite).

Pour relancer la production agricole, il croit nécessaire de la jumeler à un programme d'agro-industrie, garantissant au cultivateur un débouché automatique à ses produits, et par voie de conséquence l'encourageant à produire toujours davantage.

L'exemple cité est celui de la production d'un jus de fruit naturel à base d'oranges ou de mandarines, riches en vitamines (contrairement au jus en poudre importé) et distribué en sachets bien empaquetés sur le marché local.

Qui va financer? Pourquoi pas l'Etat, puisqu'il ne déroge en rien aux règlements du marché libre car il ne s'agit pas de subventions mais de pur business, d'investissements à rentabilité assurée. Le secteur privé (et en premier lieu les banques, le micro-crédit) devrait finir aussi par se laisser persuader.

René Préval a cité aussi l'exemple de la pisciculture par une multiplication des lacs artificiels, profitant des pluies abondantes qui semblent devoir tomber sur le pays.

Augmenter le pouvoir d'achat...

Concernant la vie chère proprement dite, le président se montre plus circonspect. Il relève que l'un des facteurs de la hausse des prix est extérieur au pays et que des produits de base comme le pétrole, le blé touchent déjà des hauteurs sur le marché international.

En effet, pendant qu'il parlait ainsi, le pétrole dépassait son record historique de 100 dollars le baril à New York.

A ce tarif-là, les prix non seulement des produits pétroliers mais de tout autre produit dont le pétrole entre dans la fabrication, sont susceptibles de continuer à grimper. Et chaque jour davantage.

Aussi pour René Préval, le moyen le plus sûr de combattre la hausse des prix, c'est d'augmenter le pouvoir d'achat. Mettre plus d'argent en circulation. Ce qui est, hélas, plus facile à dire qu'à réaliser puisque la planche à billets est formellement interdite.

Le manque de concurrence, une problématique...

Cependant René Préval relève qu'un autre facteur du maintien des prix sur le marché local à des nivaux élevés (cela malgré la baisse du dollar) c'est le manque de concurrence. Les chaînes de fourniture de produits de consommation sur le marché haïtien sont trustées, c'est-à-dire sont entre les mains de quelques petits (ou gros) monopoles.

Que faire alors? Nécessité pour un peu plus d'imagination comme le président le regrettait tout à l'heure.

Pour commencer, l'Etat ne peut plus comme autrefois instituer les Magasins de l'Etat par le truchement desquels il pouvait entrer de force sur le marché et casser les prix.

Par contre, ne peut-on jouer la carte fiscale, la taxation? (Ici c'est nous qui commentons).

Une fiscalité plus imaginative...

Tout d'abord le Parlement devrait voter une législation instituant une certaine division des fonctions.

Comme quoi l'importateur ne peut être également grossiste ni détaillant.

Les chaînes d'importation ne sauraient être également chaînes de distribution.

Ni les grandes surfaces être autorisées à effacer les boutiques ou épiceries de quartier.

Ensuite, par une taxation ou une fiscalité plus imaginative, jouer sur les marges bénéficiaires des uns et des autres.

Tout cela est fort possible. Et ça se fait dans tous les grands pays capitalistes. Alors?

De bonnes dispositions, oui mais...

Pour finir, et comme dernière disposition de nature à faire circuler quelque chocho dans le grand public, le chef de l'Etat a annoncé une plus importante augmentation salariale dans l'administration publique (chasse gardée de notre classe moyenne aussi réduite soit-elle), en disant espérer que le secteur privé suivra, mais dans les limites du raisonnable pour ne pas désintéresser les investisseurs étrangers.

Voilà l'essentiel du message présidentiel du 1er Janvier 2008. Il contient de bonnes dispositions (mais limitées, comme on le voit, et qui resteront lettre morte tant il est vrai que leur matérialisation n'est pas forcément assurée), mais plus encore ce message contient une bonne disposition d'esprit. Et si le chef de l'Etat décide de se mettre aux côtés des plus nécessiteux dans cette bataille (comme dans n'importe quelle autre), cela ne peut être qu'un signal positif.

Et si les autres acteurs (gouvernement, législatif, secteur privé) décident de jouer également leur partition (c'est peut-être une dernière chance qui passe), alors il y a lieu d'espérer en effet mieux qu'une bonne année " une année meilleure ".
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