Haiti en Marche parle de la reaction du gouvernement face a la vie chere
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Haiti en Marche parle de la reaction du gouvernement face a la vie chere
HALTE A LA VIE CHERE!
</B>Le pouvoir en face d'une courte échéance
PORT-AU-PRINCE, 24 Février - Le Gouvernement semble encore une fois devoir l'échapper belle. Mais l'alerte aura été chaude. Demandez-le aux troupes de la mission de l'ONU qui semblent un peu plus présentes dans les rues depuis une semaine. Comme si quelque rumeur était parvenue aux oreilles de leurs chefs!
La vie chère n'est pas une invention de l'opposition. Le Gouvernement l'admet. Lors d'une convocation devant le Sénat, le Premier ministre accompagné de plusieurs ministres (économie, agriculture, planification, commerce) a exposé un programme d'urgence pour y faire face, principalement par le biais de circuits communautaires d'alimentation en produits de première nécessité, de projets pour une certaine relance de la production agricole et de travaux publics créateurs d'emplois, dont la réfection des bassins versants si indispensable pour arrêter le torrent de dévastation et de mort qui dévale des mornes à la moindre averse.
Mais les députés ne veulent pas être des laissés pour compte. Le jeudi 21 février écoulé, le Premier ministre Jacques Edouard Alexis et son Gouvernement ont échappé de peu à une interpellation à la chambre basse, où un groupe de députés se déclaraient décidés à émettre un vote de censure, susceptible d'entraîner le départ du Gouvernement.
Un mélange de négociations et d'appels à la prudence semble avoir prévalu.
En fin de semaine, on annonçait que le Gouvernement pourrait échapper à la guillotine s'il mettait immédiatement en application des mesures sérieuses et effectives. Et dont les effets ne doivent pas attendre.Monolithisme ou immobilisme!...
Est-ce que la crise sera uniquement différée une fois encore? Est-ce un nouveau répit pour ne rien faire? Jusqu'au prochain rebondissement...
Ajoutons cependant: comme c'est le cas de tout temps en Haïti!
Cependant à notre humble avis, le Gouvernement a intérêt à prendre cette fois la question au sérieux.
A la fois pour ne pas désespérer la majorité qui n'a pas semblé adhérer aux appels pour le renvoi pur et simple...
Ni donner raison à ses adversaires nombreux et prêts à l'envoyer aux oubliettes à la moindre occasion.
D'un côté comme de l'autre, le Premier ministre Jacques Edouard Alexis et son Gouvernement se trouvent aujourd'hui sur la corde raide.
L'Exécutif (y compris le président René Préval) peut avoir des explications (comme la hausse des matières premières sur le marché international) mais il n'a pas d'excuse pour s'être autant laissé prendre de vitesse par la situation.
Malgré pleurs et grincements de dents, manifestations, avertissements et reportages d'une presse peu suspecte d'hostilité envers le régime, celui-ci n'a pas bougé de manière sensible de cette sorte de monolithisme (d'autres disent immobilisme) qu'il a choisi ou qu'il a accepté de suivre en matière économique.
Mais les tempêtes tropicales qui ont traversé la région en décembre dernier n'ont pas autant de patience. Non seulement beaucoup de récoltes ont été affectées en Haïti même, mais notre fournisseur principal, qui est notre voisine la République dominicaine, est frappé coup sur coup par une série de crises touchant ses principales denrées d'exportation (destruction d'une majorité de ses bananeraies par l'ouragan Noël) et le coup fatal: l'apparition de la grippe aviaire qui entraîne un embargo contre les œufs et les poulets dominicains dans les pays voisins, principalement Porto Rico et Haïti.
Chercher son salut dans la fuite...
Le marché de l'alimentation en Haïti se retrouve cruellement privé d'une bonne partie de ses ressources.
De plus ces nombreuses catastrophes tombent au moment où le Gouvernement entreprend une action énergique contre la contrebande qui grève lourdement le trésor public.
Cette fois la hausse des prix vide d'un seul coup les marchés populaires. Signe particulier: pour les fêtes de fin d'année, le peuple disparaît pratiquement des rues de la capitale. Comme s'il cherchait son salut dans la fuite.
La vie chère sort désormais de la rubrique des préoccupations sociales pour devenir publiquement un phénomène politique.
Les acteurs politiques ne se font pas prier. Ce sont des articles de journaux ou des reportages qui deviennent de plus en plus orientés; des coordonnateurs d'associations dites de société civile (y compris étudiantes) qui reprennent le pavé et même des tentatives d'émeutes...
Mais le haut lieu de la contestation c'est l'hémicycle. Les ténors de l'opposition parlementaire ne mettent plus d'eau dans leur bouche (comme dit joliment notre créole) pour dénoncer quotidiennement l'inertie gouvernementale dans un dossier aussi capital.
Et c'est vrai.
Ridicule!...
On n'arrive pas à comprendre qu'un Gouvernement ait pu laisser passer tant d'occasions. Aucun nettoyage opéré dans l'administration où les mêmes têtes sont en place depuis bientôt 5 ans (sans oublier les mêmes ambassadeurs et consuls généraux à l'extérieur).
Le mandat de l'actuel chef de l'Etat aurait-il été un septennat que même dans les pays ayant l'administration la plus rôdée, il est de coutume d'opérer toujours quelque remaniement tous les deux ou trois ans.
Cette situation est complètement ridicule!
Face à cela, comment ne pas croire que le Gouvernement va se contenter encore une fois de laisser passer l'orage pour replonger comme avant dans ses pantoufles, autrement dit dans le même attentisme?
Le Premier ministre affirme que le Gouvernement n'avait pas attendu les derniers événements pour prendre des initiatives (gestion de la rentrée des classes, programme d'alphabétisation, vaccination à l'échelle nationale, prévention des risques et désastres à l'approche des cyclones et autres) mais il doit lui-même reconnaître que ce sont là jusqu'à présent des actions sectorielles, sans un véritable plan de lutte contre nos deux maux principaux: le coût de la vie et l'absence de création d'emplois.
Pas plus de trois mois!...
Ce à quoi un programme d'urgence développé par un Conseil Interministériel opérant sous la direction de la Primature, entend apporter remède.
Mais le Gouvernement n'a pas plus de trois mois pour que l'on commence à ressentir les effets de ce programme.
Les Haïtiens ne demandent à personne de " faire des miracles " ni n'exigent de leurs dirigeants qu'ils aient " une baguette magique ", mais ils ont une expression qu'aucun natif natal ne saurait ignorer: faire comme maître Jean-Jacques!
L'Exécutif haïtien doit faire dès à présent comme " maître Jean-Jacques " (en un mot se démerder) pour changer la situation... autant que faire se peut mais beaucoup plus que moins.
Sinon il décourage ses vrais supporters qui ne sont autres que les masses populaires qui ont su garder la tête froide durant toute cette période. Alors qu'on dit que ventre affamé n'a pas d'oreille...
Un Pouvoir qui refuse tellement de se protéger...
Et il apporte de l'eau au moulin de ses adversaires qui sont en train de démontrer encore une fois qu'ils sont loin d'être démobilisés. Et aussi qu'ils ont toujours le bras long. Et peut-être même jusqu'au sein du pouvoir car l'immobilisme tant dénoncé peut ne pas être totalement " sain et sauf " (pour employer un autre dicton bien de chez nous).
Et quant aux autres acteurs habituellement qualifiés d'indépendants (y compris l'International), ils finiront par se demander: comment demeurer l'ami d'un Pouvoir qui refuse tellement de se protéger!
C'est ridicule!
Pour finir, trois mois c'est d'autant plus l'échéance laissée qu'on est presque à la veille d'élections pour renouveler le tiers du Sénat (ou sénatoriales partielles) et que, rappelons-le, le Pouvoir plus que tout autre ne peut se permettre de perdre.
Or pour paraphraser De Gaule, " tout ce qui grouille, grenouille, scribouille " ne peut empêcher que c'est l'électeur qui aura ici encore le dernier mot.
Or l'électeur c'est celui et c'est lui qui subit la vie chère et qui paie pour les errements (ça suffit!) de la Politique Gouvernementale.
</B>Le pouvoir en face d'une courte échéance
PORT-AU-PRINCE, 24 Février - Le Gouvernement semble encore une fois devoir l'échapper belle. Mais l'alerte aura été chaude. Demandez-le aux troupes de la mission de l'ONU qui semblent un peu plus présentes dans les rues depuis une semaine. Comme si quelque rumeur était parvenue aux oreilles de leurs chefs!
La vie chère n'est pas une invention de l'opposition. Le Gouvernement l'admet. Lors d'une convocation devant le Sénat, le Premier ministre accompagné de plusieurs ministres (économie, agriculture, planification, commerce) a exposé un programme d'urgence pour y faire face, principalement par le biais de circuits communautaires d'alimentation en produits de première nécessité, de projets pour une certaine relance de la production agricole et de travaux publics créateurs d'emplois, dont la réfection des bassins versants si indispensable pour arrêter le torrent de dévastation et de mort qui dévale des mornes à la moindre averse.
Mais les députés ne veulent pas être des laissés pour compte. Le jeudi 21 février écoulé, le Premier ministre Jacques Edouard Alexis et son Gouvernement ont échappé de peu à une interpellation à la chambre basse, où un groupe de députés se déclaraient décidés à émettre un vote de censure, susceptible d'entraîner le départ du Gouvernement.
Un mélange de négociations et d'appels à la prudence semble avoir prévalu.
En fin de semaine, on annonçait que le Gouvernement pourrait échapper à la guillotine s'il mettait immédiatement en application des mesures sérieuses et effectives. Et dont les effets ne doivent pas attendre.Monolithisme ou immobilisme!...
Est-ce que la crise sera uniquement différée une fois encore? Est-ce un nouveau répit pour ne rien faire? Jusqu'au prochain rebondissement...
Ajoutons cependant: comme c'est le cas de tout temps en Haïti!
Cependant à notre humble avis, le Gouvernement a intérêt à prendre cette fois la question au sérieux.
A la fois pour ne pas désespérer la majorité qui n'a pas semblé adhérer aux appels pour le renvoi pur et simple...
Ni donner raison à ses adversaires nombreux et prêts à l'envoyer aux oubliettes à la moindre occasion.
D'un côté comme de l'autre, le Premier ministre Jacques Edouard Alexis et son Gouvernement se trouvent aujourd'hui sur la corde raide.
L'Exécutif (y compris le président René Préval) peut avoir des explications (comme la hausse des matières premières sur le marché international) mais il n'a pas d'excuse pour s'être autant laissé prendre de vitesse par la situation.
Malgré pleurs et grincements de dents, manifestations, avertissements et reportages d'une presse peu suspecte d'hostilité envers le régime, celui-ci n'a pas bougé de manière sensible de cette sorte de monolithisme (d'autres disent immobilisme) qu'il a choisi ou qu'il a accepté de suivre en matière économique.
Mais les tempêtes tropicales qui ont traversé la région en décembre dernier n'ont pas autant de patience. Non seulement beaucoup de récoltes ont été affectées en Haïti même, mais notre fournisseur principal, qui est notre voisine la République dominicaine, est frappé coup sur coup par une série de crises touchant ses principales denrées d'exportation (destruction d'une majorité de ses bananeraies par l'ouragan Noël) et le coup fatal: l'apparition de la grippe aviaire qui entraîne un embargo contre les œufs et les poulets dominicains dans les pays voisins, principalement Porto Rico et Haïti.
Chercher son salut dans la fuite...
Le marché de l'alimentation en Haïti se retrouve cruellement privé d'une bonne partie de ses ressources.
De plus ces nombreuses catastrophes tombent au moment où le Gouvernement entreprend une action énergique contre la contrebande qui grève lourdement le trésor public.
Cette fois la hausse des prix vide d'un seul coup les marchés populaires. Signe particulier: pour les fêtes de fin d'année, le peuple disparaît pratiquement des rues de la capitale. Comme s'il cherchait son salut dans la fuite.
La vie chère sort désormais de la rubrique des préoccupations sociales pour devenir publiquement un phénomène politique.
Les acteurs politiques ne se font pas prier. Ce sont des articles de journaux ou des reportages qui deviennent de plus en plus orientés; des coordonnateurs d'associations dites de société civile (y compris étudiantes) qui reprennent le pavé et même des tentatives d'émeutes...
Mais le haut lieu de la contestation c'est l'hémicycle. Les ténors de l'opposition parlementaire ne mettent plus d'eau dans leur bouche (comme dit joliment notre créole) pour dénoncer quotidiennement l'inertie gouvernementale dans un dossier aussi capital.
Et c'est vrai.
Ridicule!...
On n'arrive pas à comprendre qu'un Gouvernement ait pu laisser passer tant d'occasions. Aucun nettoyage opéré dans l'administration où les mêmes têtes sont en place depuis bientôt 5 ans (sans oublier les mêmes ambassadeurs et consuls généraux à l'extérieur).
Le mandat de l'actuel chef de l'Etat aurait-il été un septennat que même dans les pays ayant l'administration la plus rôdée, il est de coutume d'opérer toujours quelque remaniement tous les deux ou trois ans.
Cette situation est complètement ridicule!
Face à cela, comment ne pas croire que le Gouvernement va se contenter encore une fois de laisser passer l'orage pour replonger comme avant dans ses pantoufles, autrement dit dans le même attentisme?
Le Premier ministre affirme que le Gouvernement n'avait pas attendu les derniers événements pour prendre des initiatives (gestion de la rentrée des classes, programme d'alphabétisation, vaccination à l'échelle nationale, prévention des risques et désastres à l'approche des cyclones et autres) mais il doit lui-même reconnaître que ce sont là jusqu'à présent des actions sectorielles, sans un véritable plan de lutte contre nos deux maux principaux: le coût de la vie et l'absence de création d'emplois.
Pas plus de trois mois!...
Ce à quoi un programme d'urgence développé par un Conseil Interministériel opérant sous la direction de la Primature, entend apporter remède.
Mais le Gouvernement n'a pas plus de trois mois pour que l'on commence à ressentir les effets de ce programme.
Les Haïtiens ne demandent à personne de " faire des miracles " ni n'exigent de leurs dirigeants qu'ils aient " une baguette magique ", mais ils ont une expression qu'aucun natif natal ne saurait ignorer: faire comme maître Jean-Jacques!
L'Exécutif haïtien doit faire dès à présent comme " maître Jean-Jacques " (en un mot se démerder) pour changer la situation... autant que faire se peut mais beaucoup plus que moins.
Sinon il décourage ses vrais supporters qui ne sont autres que les masses populaires qui ont su garder la tête froide durant toute cette période. Alors qu'on dit que ventre affamé n'a pas d'oreille...
Un Pouvoir qui refuse tellement de se protéger...
Et il apporte de l'eau au moulin de ses adversaires qui sont en train de démontrer encore une fois qu'ils sont loin d'être démobilisés. Et aussi qu'ils ont toujours le bras long. Et peut-être même jusqu'au sein du pouvoir car l'immobilisme tant dénoncé peut ne pas être totalement " sain et sauf " (pour employer un autre dicton bien de chez nous).
Et quant aux autres acteurs habituellement qualifiés d'indépendants (y compris l'International), ils finiront par se demander: comment demeurer l'ami d'un Pouvoir qui refuse tellement de se protéger!
C'est ridicule!
Pour finir, trois mois c'est d'autant plus l'échéance laissée qu'on est presque à la veille d'élections pour renouveler le tiers du Sénat (ou sénatoriales partielles) et que, rappelons-le, le Pouvoir plus que tout autre ne peut se permettre de perdre.
Or pour paraphraser De Gaule, " tout ce qui grouille, grenouille, scribouille " ne peut empêcher que c'est l'électeur qui aura ici encore le dernier mot.
Or l'électeur c'est celui et c'est lui qui subit la vie chère et qui paie pour les errements (ça suffit!) de la Politique Gouvernementale.
Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince
gwotoro- Super Star
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Date d'inscription : 20/08/2006
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