RETRO MIZIK
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RETRO MIZIK
Rappel du premier message :
EN 2004 YO SANBA PWAN LA WI POU YO CHANJE YUN NASYON CHANJE MANTALITE.....
EN 2004 YO SANBA PWAN LA WI POU YO CHANJE YUN NASYON CHANJE MANTALITE.....
Dernière édition par zouke le Ven 1 Juil 2011 - 12:35, édité 3 fois
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Re: RETRO MIZIK
Sheila : Biographie
Plus que toute autre chanteuse, Sheila symbolise la période yé-yé de la chanson française: des mélodies faciles à retenir, insouciantes, parfois trop consensuelles mais toujours entraînantes.
Ses nombreux tubes ont marqué toute une génération et hantent encore aujourd’hui l’inconscient collectif. Retour sur ce phénomène musical.
De son vrai nom Annie Chancel, Sheila est née à Créteil, en banlieue parisienne, le 16 août 1945. Enfant, elle aide ses parents à confectionner les paquets de bonbons dans leur stand de confiserie, avant de se laisser tenter par une carrière artistique. Adolescente, elle suit des cours de danse à Paris mais, à cause de quelques de centimètres en trop, elle ne peut devenir petit rat… Un coup du sort qui l’incite à se réorienter vers le chant.
En attendant le succès dans les hit-parades, Annie suit des cours de comptabilité et continue à assister ses parents dans leur commerce de friandises. Nous sommes au début des années 60: le rock ‘n’ roll débarque en France et l’on voit éclore toute une série d’artistes inspirés par cette musique branchée provenant des États-Unis. C’est le début de l’ère yé-yé avec des chanteurs comme Johnny Hallyday et Eddy Mitchell.
L’école est finie
C’est en participant au groupe des Guitar Brothers qu’Annie se fait remarquer en 1962 par l’imprésario Claude Carrère. Elle enregistre peu après un premier 45 tours 4 titres contenant notamment la chanson Sheila qui devient son nom d’artiste.
C’est le début d’une pléthore de disques et de tubes qui vont envahir les bacs des disquaires et inonder les radios: L’école est finie, Première surprise partie, Vous les copains, … Une réussite orchestrée par Claude Carrère qui va véritablement façonner l’image de Sheila. Son apparence de « petite fille de Français moyen » symbolisée par ses couettes, sa jupette et sa chemisette n’est d’ailleurs pas étrangère à son succès. Sheila se retrouve propulsée dans tous les magazines pour ados de l’époque dont le célèbre « Salut les copains ». Elle devient également une habituée des plateaux de télévision et des émissions de variétés présentées par Guy Lux.
Bang-Bang
Sa popularité atteint alors des sommets, à l’instar de Claude François et de Johnny Hallyday. Sheila en profite pour diversifier ses expériences: elle se lance dans le cinéma et décroche un rôle dans le film, « L’année du bac ». Elle crée également un fan-club et une boutique « Sheila » avec des vêtements estampillés de sa griffe.
En 1966, elle tourne le film Bang-Bang, en vedette aux côtés de Jean Yanne et Jean Richard. Un film que l’on retiendra surtout pour sa chanson-titre, adaptation francisée d’un morceau du célèbre duo américain Sonny and Cher.
Les rois mages
Début des années 70, le succès se fait moindre: la vague yé-yé a cédé la place au mouvement hippie et au phénomène « flower power ». Sheila se relance cependant avec le titre Les rois mages. Elle sera également sous les feux des projecteurs, ou plus précisément des appareils photos, lors de son mariage en 1973 avec le chanteur Ringo Willy Cat. De cette union très éphémère naîtra un tube énorme, Les gondoles à Venise, ainsi qu’un petit garçon, Ludovic.
Vague disco
Sheila est ensuite l’une des premières artistes françaises à populariser la vague disco dans l’Hexagone. Elle sort en 1977 le tube Love Me Baby sous le pseudonyme de S. B Devotion. Elle prend ensuite ses distances, au propre comme au figuré, avec son entourage professionnel et se rend aux États-Unis où elle rencontre Nile Rodgers et Bernard Edwards du groupe disco Chic. Un tandem qui lui offre le morceau Spacer. Résultat: plus de cinq millions d’exemplaires écoulés en Europe !
A New York, elle suit des cours de théatre à l’Actor’s Studio. Elle revient ponctuellement en France à l’occasion de la sortie de nouveaux disques mais le public, et surtout les médias, ne la suivent plus en masse. En 1985, elle se produit au Zénith de Paris. C’est la première scène dans sa carrière !
Fin des années 80, elle décide de mettre en parenthèses sa carrière et de profiter pleinement de la vie et ce, d’autant plus qu’elle est victime d’un grave problème de santé. On la retrouve au milieu des années 90 comme animatrice d’émissions de variétés: « Coup de Coeur », puis « Salut Les Copains » avec Dave. Elle publie également plusieurs ouvrages, notamment « Chemin de lumière » et « La captive ».
L’Olympia
Alors qu’elle avait fait ses adieux à la scène quelques années auparavant, Sheila revient en force en 1998 sur les planches de l’Olympia. La communion avec le public y est étonnante, la vitalité de la chanteuse rebondissant sur l’enthousiasme de ses nombreux aficionados.
Elle y interprète un répertoire bien plus étoffé que celui des années yé-yé: elle rend hommage à Judy Garland (Over The Rainbow), Bécaud (L’absent), Pétula Clark (Chariot, I Couldn’t Live Without Your Love, Downtown). Elle remet au goût du jour ses anciens tubes, passe en revue des classiques du disco et interprète de nouvelles chansons. Bref, c’est une Sheila métamorphosée qui arpente la scène et témoigne du chemin parcouru depuis les années 60. Une performance immortalisée sur le DVD Jamais deux sans toi.
En 2006 sort le DVD Live à l’Olympia 89. Outre l’enregistrement du concert sur la scène mythique parisienne, ce DVD comporte trois extraits de l’émission tv Champs-Élysées.
Plus que toute autre chanteuse, Sheila symbolise la période yé-yé de la chanson française: des mélodies faciles à retenir, insouciantes, parfois trop consensuelles mais toujours entraînantes.
Ses nombreux tubes ont marqué toute une génération et hantent encore aujourd’hui l’inconscient collectif. Retour sur ce phénomène musical.
De son vrai nom Annie Chancel, Sheila est née à Créteil, en banlieue parisienne, le 16 août 1945. Enfant, elle aide ses parents à confectionner les paquets de bonbons dans leur stand de confiserie, avant de se laisser tenter par une carrière artistique. Adolescente, elle suit des cours de danse à Paris mais, à cause de quelques de centimètres en trop, elle ne peut devenir petit rat… Un coup du sort qui l’incite à se réorienter vers le chant.
En attendant le succès dans les hit-parades, Annie suit des cours de comptabilité et continue à assister ses parents dans leur commerce de friandises. Nous sommes au début des années 60: le rock ‘n’ roll débarque en France et l’on voit éclore toute une série d’artistes inspirés par cette musique branchée provenant des États-Unis. C’est le début de l’ère yé-yé avec des chanteurs comme Johnny Hallyday et Eddy Mitchell.
L’école est finie
C’est en participant au groupe des Guitar Brothers qu’Annie se fait remarquer en 1962 par l’imprésario Claude Carrère. Elle enregistre peu après un premier 45 tours 4 titres contenant notamment la chanson Sheila qui devient son nom d’artiste.
C’est le début d’une pléthore de disques et de tubes qui vont envahir les bacs des disquaires et inonder les radios: L’école est finie, Première surprise partie, Vous les copains, … Une réussite orchestrée par Claude Carrère qui va véritablement façonner l’image de Sheila. Son apparence de « petite fille de Français moyen » symbolisée par ses couettes, sa jupette et sa chemisette n’est d’ailleurs pas étrangère à son succès. Sheila se retrouve propulsée dans tous les magazines pour ados de l’époque dont le célèbre « Salut les copains ». Elle devient également une habituée des plateaux de télévision et des émissions de variétés présentées par Guy Lux.
Bang-Bang
Sa popularité atteint alors des sommets, à l’instar de Claude François et de Johnny Hallyday. Sheila en profite pour diversifier ses expériences: elle se lance dans le cinéma et décroche un rôle dans le film, « L’année du bac ». Elle crée également un fan-club et une boutique « Sheila » avec des vêtements estampillés de sa griffe.
En 1966, elle tourne le film Bang-Bang, en vedette aux côtés de Jean Yanne et Jean Richard. Un film que l’on retiendra surtout pour sa chanson-titre, adaptation francisée d’un morceau du célèbre duo américain Sonny and Cher.
Les rois mages
Début des années 70, le succès se fait moindre: la vague yé-yé a cédé la place au mouvement hippie et au phénomène « flower power ». Sheila se relance cependant avec le titre Les rois mages. Elle sera également sous les feux des projecteurs, ou plus précisément des appareils photos, lors de son mariage en 1973 avec le chanteur Ringo Willy Cat. De cette union très éphémère naîtra un tube énorme, Les gondoles à Venise, ainsi qu’un petit garçon, Ludovic.
Vague disco
Sheila est ensuite l’une des premières artistes françaises à populariser la vague disco dans l’Hexagone. Elle sort en 1977 le tube Love Me Baby sous le pseudonyme de S. B Devotion. Elle prend ensuite ses distances, au propre comme au figuré, avec son entourage professionnel et se rend aux États-Unis où elle rencontre Nile Rodgers et Bernard Edwards du groupe disco Chic. Un tandem qui lui offre le morceau Spacer. Résultat: plus de cinq millions d’exemplaires écoulés en Europe !
A New York, elle suit des cours de théatre à l’Actor’s Studio. Elle revient ponctuellement en France à l’occasion de la sortie de nouveaux disques mais le public, et surtout les médias, ne la suivent plus en masse. En 1985, elle se produit au Zénith de Paris. C’est la première scène dans sa carrière !
Fin des années 80, elle décide de mettre en parenthèses sa carrière et de profiter pleinement de la vie et ce, d’autant plus qu’elle est victime d’un grave problème de santé. On la retrouve au milieu des années 90 comme animatrice d’émissions de variétés: « Coup de Coeur », puis « Salut Les Copains » avec Dave. Elle publie également plusieurs ouvrages, notamment « Chemin de lumière » et « La captive ».
L’Olympia
Alors qu’elle avait fait ses adieux à la scène quelques années auparavant, Sheila revient en force en 1998 sur les planches de l’Olympia. La communion avec le public y est étonnante, la vitalité de la chanteuse rebondissant sur l’enthousiasme de ses nombreux aficionados.
Elle y interprète un répertoire bien plus étoffé que celui des années yé-yé: elle rend hommage à Judy Garland (Over The Rainbow), Bécaud (L’absent), Pétula Clark (Chariot, I Couldn’t Live Without Your Love, Downtown). Elle remet au goût du jour ses anciens tubes, passe en revue des classiques du disco et interprète de nouvelles chansons. Bref, c’est une Sheila métamorphosée qui arpente la scène et témoigne du chemin parcouru depuis les années 60. Une performance immortalisée sur le DVD Jamais deux sans toi.
En 2006 sort le DVD Live à l’Olympia 89. Outre l’enregistrement du concert sur la scène mythique parisienne, ce DVD comporte trois extraits de l’émission tv Champs-Élysées.
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Re: RETRO MIZIK
<table border=0 cellSpacing=0 cellPadding=0 width="100%" align=center><tr><td width="100%">Gerard Dupervil Gerard Dupervil -- The greatest Haitian to ever sings (His voice was golden) The Nat King Cole of our era, he sang his most famous songs with the Jazz Des Jeunes... Everything that this giant has sang was a hit... My favorite was Fleur De Mai....Awsome, Awsome vocalist -- his voice was ageless...his legacy will live on for years to come, By the way his has passed this talent to his offspring th beautiful Gina Dupervil. </TD></TR></TABLE> |
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Re: RETRO MIZIK
Gina Dupervil receiving an award on behalf of his father Gerard Dupervil
she deserve it, because her father was a remarkable person in the haitians music.Gerard is someone haitians people will never forget.
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Re: RETRO MIZIK
Choucoune
1. Dèyè yon gwo touf pengwen
Lòt jou mwen kontre Choukoun
Li souri lè li wè mwen
Mwen di: "Syèl, ala bèl moun!"
Mwen di: "Syèl, ala bèl moun!"
Li di: "Ou trouve sa chè?"
Ti zwezo nan bwa ki tape koute
Ti zwezo nan bwa ki tape koute
Kon mwen sonje sa
Mwen genyen lapenn
Ka depi jou sa
De pye mwen nan chenn
Kon mwen sonje sa
Mwen genyen lapenn
De pye mwen nan chenn
2. Choukoun se yon marabou
Je li klere kou chandèl
Li genyen tete debou
A si Choukoun te fidèl
A si Choukoun te fidèl
Nou rete koze lontan
Jis zwezo nan bwa te parèt kontan
Jis zwezo nan bwa te parèt kontan
Pito bliye sa
Se twò gran lapenn
Ka depi jou sa
De pye mwen nan chenn
Pito bliye sa
Se twò gran lapenn
De pye mwen nan chenn
3. Ti dan Choukoun blan kou lèt
Bouch li koulè kayamit
Li pa gwo fanm, li gwosèt
Fanm konsa plè mwen touswit
Fanm konsa plè mwen touswit
Tan pase pa tan jodi!
Zwezo te tande tout sa li te di
Zwezo te tande tout sa li te di
Si ou sonje sa
Yo dwe nan lapenn
Ka depi jou sa
De pye mwen na chenn
Si ou sonje sa
Yo dwe nan lapenn
De pye mwen na chenn
4. Nale lakay manman li
Yon granmoun ki byen onèt
Sito li wè mwen li di:
"A mwen kontan sila nèt"
"A mwen kontan sila nèt"
Nou bwè chokola nwa
Eske tout sa fini, ti zwezo nan bwa
Eske tout sa fini, ti zwezo nan bwa
Pito bliye sa
Se two gran lapenn
Ka depi jou-sa
De pye-mwen nan chenn
Pito bliye sa
Se two gran lapenn
De pye-mwen nan chenn
5. Yon ti blan vini rive
Ti bab wouj, bèl figi wòz
Mont sou kote, bèl chive
Malè mwen, li ki lakòz
Malè mwen, li ki lakòz
Li trouve Choukoun joli
Li pale Franse, Choukoun renmen li
Li pale Franse, Choukoun renmen li
Pito bliye sa
Se two gran lapenn
Choukoun kite mwen
De pye mwen nan chenn
Pito bliye sa
Se two gran lapenn
De pye mwen nan chenn
1. Dèyè yon gwo touf pengwen
Lòt jou mwen kontre Choukoun
Li souri lè li wè mwen
Mwen di: "Syèl, ala bèl moun!"
Mwen di: "Syèl, ala bèl moun!"
Li di: "Ou trouve sa chè?"
Ti zwezo nan bwa ki tape koute
Ti zwezo nan bwa ki tape koute
Kon mwen sonje sa
Mwen genyen lapenn
Ka depi jou sa
De pye mwen nan chenn
Kon mwen sonje sa
Mwen genyen lapenn
De pye mwen nan chenn
2. Choukoun se yon marabou
Je li klere kou chandèl
Li genyen tete debou
A si Choukoun te fidèl
A si Choukoun te fidèl
Nou rete koze lontan
Jis zwezo nan bwa te parèt kontan
Jis zwezo nan bwa te parèt kontan
Pito bliye sa
Se twò gran lapenn
Ka depi jou sa
De pye mwen nan chenn
Pito bliye sa
Se twò gran lapenn
De pye mwen nan chenn
3. Ti dan Choukoun blan kou lèt
Bouch li koulè kayamit
Li pa gwo fanm, li gwosèt
Fanm konsa plè mwen touswit
Fanm konsa plè mwen touswit
Tan pase pa tan jodi!
Zwezo te tande tout sa li te di
Zwezo te tande tout sa li te di
Si ou sonje sa
Yo dwe nan lapenn
Ka depi jou sa
De pye mwen na chenn
Si ou sonje sa
Yo dwe nan lapenn
De pye mwen na chenn
4. Nale lakay manman li
Yon granmoun ki byen onèt
Sito li wè mwen li di:
"A mwen kontan sila nèt"
"A mwen kontan sila nèt"
Nou bwè chokola nwa
Eske tout sa fini, ti zwezo nan bwa
Eske tout sa fini, ti zwezo nan bwa
Pito bliye sa
Se two gran lapenn
Ka depi jou-sa
De pye-mwen nan chenn
Pito bliye sa
Se two gran lapenn
De pye-mwen nan chenn
5. Yon ti blan vini rive
Ti bab wouj, bèl figi wòz
Mont sou kote, bèl chive
Malè mwen, li ki lakòz
Malè mwen, li ki lakòz
Li trouve Choukoun joli
Li pale Franse, Choukoun renmen li
Li pale Franse, Choukoun renmen li
Pito bliye sa
Se two gran lapenn
Choukoun kite mwen
De pye mwen nan chenn
Pito bliye sa
Se two gran lapenn
De pye mwen nan chenn
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Re: RETRO MIZIK
Oswald Durand |
<table border=0 cellSpacing=0 cellPadding=0 width=293 align=right><tr><td></TD> <td vAlign=top></TD></TR> <tr><td></TD> <td vAlign=top align=middle>photo des archives du CIDIHCA, D.R. </TD></TR></TABLE>Oswald Durand est le premier grand poète de la littérature haïtienne. On peut considérer qu'il a réussi un doublé significatif puisqu'il a su s'imposer d'abord comme le premier des poètes haïtiens et qu'il est aussi le premier à avoir écrit un poème en langue haïtienne dont la célébrité dépasse les frontières d'Haïti. Né au Cap-Haïtien, le 17 septembre 1840, Oswald Durand est mort à Port-au-Prince, le 22 avril 1906. Comme la plupart des écrivains haïtiens, hier et aujourd'hui, qui ne peuvent vivre de leur plume, Durand a exercé différentes professions, allant de celle de ferblantier à celle de haut fonctionnaire, il a été secrétaire du Conseil des Ministres en 1868. Il a bien sûr été professeur et même directeur de lycée. Il a été aussi journaliste mais avant tout il fut poète. Dès l'âge de 16 ans, il avait commencé à se faire connaître comme tel. Si Oswald Durand, homme de plume, a touché au journalisme, c'est plutôt par le biais de la littérature puisque le journal qu'il fonda, Les Bigailles, était une publication satirique et humoristique. Le mot bigailles, soit dit en passant, en langue haïtienne, désigne une sorte de moustique. Ce n'est jamais sans risque qu'on se hasarde à brocarder en Haïti, surtout quand la cible est un personnage politique. Et quel personnage haïtien d'importance n'est pas politique ? Il faut croire que les opinions d'Oswald Durand, le poète, le journaliste, l'homme de plume en somme, ne furent pas du goût des autorités, en cette année 1883 qui vit le pays traverser une de ses pires crises politiques. Il connut la prison. C'est dans sa cellule, dit-on, qu'il composa les paroles de « Choucoune », le plus célèbre de ses poèmes. Parmi les thèmes qu'il aborde dans sa poésie, on peut distinguer les thèmes obligatoires des autres thèmes plus personnels. Comme on pouvait s'y attendre, ce sont ces derniers qui se sont révélés les plus universels. Tout au long du XlXe siècle, Haïti s'est trouvée à la fois obligée de consolider son indépendance et de la défendre à plusieurs reprises contre les agressions extérieures. Le poème de Durand, « Ces Allemands », est resté dans toutes les mémoires comme une protestation contre ces violations de la souveraineté nationale dont les Haïtiens se sentaient victimes ouvertement ou sournoisement. La patrie à défendre était un de ces thèmes obligatoires que Durand sut développer avec cette ouverture d'esprit qui le rendait solidaire de la lutte des autres, des Cubains, par exemple, qui se battaient alors pour conquérir leur indépendance ou encore lui faisait comprendre que si nous avions des droits à défendre, nous avions aussi des devoirs ou responsabilités que nous ne pouvions ignorer. Son poème intitulé « Chant national » a ainsi mérité de devenir les paroles de l'hymne présidentiel d'Haïti. Autre thème tout aussi obligatoire : la race à défendre et surtout à illustrer. Dans les Amériques, l'abolition de l'esclavage, ne l'oublions pas, n'a eu lieu que très tard, vers la fin du XlXe siècle qui fut, non seulement par cet aspect mais aussi à cause des théories racistes qui fleurirent alors, le siècle du racisme puisque celui-ci eut même la prétention de se constituer en science avec des idéologues comme Gobineau. Contre les idées de ce dernier les essayistes haïtiens, Anténor Firmin, Louis-Joseph Janvier et Hannibal Price, s'élevèrent avec force. Durand ne resta pas en dehors de ce débat, comme l'atteste son poème « Le Fils du Noir ». Jusque dans un thème plus personnel comme celui de l'évocation de la femme aimée, nous retrouvons l'écho de ces combats collectifs. Mais tout comme nous l'avons dit pour le thème de la patrie, Durand trouva l'art de traiter à sa manière ses thèmes personnels. « Choucoune » en est un bon exemple. Le fils du noir, même amoureux d'une noire, Durand nous montre qu'il subit les contrecoups de la situation de son pays et de sa race. Mais il sait aussi s'élever au-dessus des considérations épidermiques ou érotiques pour parler en amoureux sincère et généreux. Enfin il y a la langue, comme outil, qui peut être considérée indirectement comme thème, comme sujet même de l'inspiration du poète. Si incontestablement Durand est marqué par sa pratique de la langue française, il ne porte pas moins un amour tout aussi fervent à la langue haïtienne. Dans son recueil Rires et Pleurs (1896) où il réunit les principales œuvres écrites au long de sa vie, après il ne publiera qu'une mince plaquette, Quatre nouveaux poèmes (1900), Durand fait une place à trois de ses poèmes en haïtien, dont l'un est précisément « Choucoune » qui est passé à l'histoire. Cette attention portée aux deux langues nationales d'Haïti, le français et l'haïtien, témoigne donc de son intérêt pour les langues et de son travail sur elles. Attention qui témoigne aussi de son souci pour les formes de son écriture et pour l'art qui donne à l'œuvre son caractère original. De même qu'il a su éviter de s'enfermer dans un chauvinisme patriotard ou dans un misérabilisme racial, il a réussi à ne pas s'emmurer dans un érotisme qui ne serait finalement qu'une forme d'exotisme pour s'élever à l'expression d'un sentiment profond et réfléchi dans « Choucoune » qui démontre aussi jusqu'à quel point la langue peut coller au plus près de l'inspiration. « Choucoune » se présente comme une simple fable qui fait le point, de manière émouvante, sur la complexité des rapports amoureux quand l'aliénation collective s'en mêle. Longtemps avant que Francis Bebey, dans Le fis d'Agatha Moudio, ne vienne reprendre le même thème, Durand aura su apporter au traitement de ce thème complexe la largeur de vue qui fait prendre de l'altitude à son texte. Premier grand poète de la littérature haïtienne, Oswald Durand a su dans ses poèmes transgresser les barrières des genres, élever son discours lyrique à la dimension d'une véritable représentation dramatique. Éric Sauray en a donné la preuve en transposant la simple fable de Choucoune en une œuvre théâtrale tout à fait convaincante. Si les poèmes d'Oswald Durand résonnent aux oreilles des Haïtiens avec la justesse de son de la réalité, c'est que le poète a su leur insuffler le rythme qui convient et leur donner l'ambiance sensuelle ou concrète qui fait retrouver aussi bien la forme du corps de la femme aimée que le détail des paysages de notre pays. Et il nous fait reconnaître tout cela par la magie du son et les images des mots dont il se sert. On peut de ce point de vue retracer, de Lizèt kite laplenn de Duvivier de la Mahautière (1749) à Choucoune (1884) et de Marabout de mon cœur d'Émile Roumer (1925) à Mariana de Paul Laraque (1974), à travers des visages de femme, une évolution qui fait de l'oeuvre d'Oswald Durand un point de rupture et de recommencement, un véritable tournant de la poésie haïtienne. |
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