Avez -vous honte parfois ?
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Avez -vous honte parfois ?
Avez-vous honte parfois?
Lise Payette 16 juillet 2010
Journal Le Devoir , Canada
Moi, je l'avoue, ça m'arrive assez souvent. Il y a des comportements humains qui me font honte. D'autant plus que nous vivons une drôle d'époque, car il n'y a jamais eu autant de découvertes formidables qui pourraient faciliter la vie des humains sur terre, mais qu'au lieu de chercher le mieux-être des hommes et des femmes qui sont là, nous nous acharnons à nous entretuer, à nous appauvrir les uns les autres et à nous rendre la vie impossible la plupart du temps.
Le pire, ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il n'y a pratiquement jamais de surprises de la part des humains, car à des événements donnés, ils réagissent pratiquement toujours de la même façon. Les siècles qui passent et l'expérience accumulée ne changent rien à l'affaire.
Prenez Haïti. Après le 12 janvier dernier, on a cru pendant quelques semaines que le monde entier allait enfin se solidariser au-delà des différences et venir en aide à ce peuple qui agonise depuis si longtemps. Les promesses sont venues de partout. Des chiffres ont été avancés. Des centaines de millions ont été promis. On allait remettre ce pays sur pied et donner à ces humains, enfin, les moyens de leur dignité. On a vu des chefs d'État faire le tour des ruines, suivis partout par des caméras. Le monde entier avait les yeux tournés vers Haïti et chacun jurait d'apporter sa contribution. Il y avait urgence et la main sur le coeur, ils ont juré que ce pays allait renaître de ses cendres et qu'on allait lui faire franchir le mur du XXIe siècle. Il y a eu des spectacles, des chants, des danses, des bénévoles, beaucoup d'avions, quelques réfugiés, quelques tentes, et le silence est revenu. Haïti est retourné dans l'anonymat de l'après-choc.
Six mois plus tard, on constate que l'argent promis n'est pas venu, que le ramassage des débris n'est pas fait, que les douaniers s'appliquent à compliquer la vie de tout le monde et que de leur propre initiative ou sous les ordres d'un «petit chef», ils collectent des sommes importantes dont on ne sait pas à qui elles sont destinées mais qui privent les ONG de matériel dont elles ont un urgent besoin. Le peuple dort dans la boue, on vole tout ce qu'on peut voler parce qu'on manque de tout et on viole les femmes sans remords parce que la mort peut venir à n'importe quel moment. Les enfants n'ont pas d'abri solide, n'ont souvent rien à manger et les écoles ont été détruites. Ils vivent en enfer.
Étais-je la seule à penser le 13 janvier que ça ne marcherait pas? Deux ex-présidents des États-Unis, c'est trop. Y avait-il, en partant, trop de monde, trop d'intermédiaires, trop d'organismes, trop de dirigeants, trop d'argent en jeu pour que le sort des Haïtiens soit le véritable enjeu? Ce formidable mouvement de solidarité qui a traversé le monde allait-il se fracasser sur des intérêts qui n'auraient probablement rien à voir avec le bien-être du peuple haïtien?
Ma honte est proportionnelle au gâchis que vit toujours Haïti six mois plus tard.
Bien sûr, il n'y a pas d'argent à faire en Haïti. Ce qui a pour résultat de refroidir les ambitions de ceux qui détiennent des moyens d'intervention qui changeraient les choses dans ce merdier où des millions d'humains sont pris au piège. Que voulez-vous que ceux qui ont rebâti des villes entières après des guerres mémorables aillent faire dans cette petite île où des poètes sont considérés comme plus importants que des gens d'affaires? Pourquoi iraient-ils construire des égouts, des maisons, des écoles alors qu'ils peuvent construire des villas qui sont pratiquement des oeuvres d'art à Dubai, où l'argent coule à flot?
Pourquoi bâtir des maisonnettes qui ne seraient pas emportées par le premier coup de vent alors qu'on peut permettre à des gens riches de faire du ski intérieur quand les températures extérieures avoisinent les 40 degrés? Les bâtisseurs ont toujours prétendu qu'ils aimaient les défis, mais se défaire des débris qui encombrent Haïti ne vaut pas la peine qu'on se déplace?
Haïti, en ce moment, c'est la tour de Babel. Personne n'a de véritable autorité. Le gouvernement est largement dépassé. Les étrangers qui ont un peu de crédibilité ne savent pas par où commencer, et ce n'est pas parce qu'une décision se prend quelque part qu'elle s'appliquera dans la rue.
Quant aux gouvernements étrangers, il y a longtemps déjà qu'ils sont passés à autre chose... Haïti? Ils n'ont pas que ça à faire. Quant à l'argent que vous avez donné, comme il n'est pas à Haïti, il doit s'être perdu quelque part en chemin. La nature humaine étant ce qu'elle est...
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Important
Allez faire un petit tour sur le site du journal Le devoir et lisez les commentaires des internautes sur Haiti.
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/292665/avez-vous-honte-parfois
Lise Payette 16 juillet 2010
Journal Le Devoir , Canada
Moi, je l'avoue, ça m'arrive assez souvent. Il y a des comportements humains qui me font honte. D'autant plus que nous vivons une drôle d'époque, car il n'y a jamais eu autant de découvertes formidables qui pourraient faciliter la vie des humains sur terre, mais qu'au lieu de chercher le mieux-être des hommes et des femmes qui sont là, nous nous acharnons à nous entretuer, à nous appauvrir les uns les autres et à nous rendre la vie impossible la plupart du temps.
Le pire, ce qui m'étonne le plus, c'est qu'il n'y a pratiquement jamais de surprises de la part des humains, car à des événements donnés, ils réagissent pratiquement toujours de la même façon. Les siècles qui passent et l'expérience accumulée ne changent rien à l'affaire.
Prenez Haïti. Après le 12 janvier dernier, on a cru pendant quelques semaines que le monde entier allait enfin se solidariser au-delà des différences et venir en aide à ce peuple qui agonise depuis si longtemps. Les promesses sont venues de partout. Des chiffres ont été avancés. Des centaines de millions ont été promis. On allait remettre ce pays sur pied et donner à ces humains, enfin, les moyens de leur dignité. On a vu des chefs d'État faire le tour des ruines, suivis partout par des caméras. Le monde entier avait les yeux tournés vers Haïti et chacun jurait d'apporter sa contribution. Il y avait urgence et la main sur le coeur, ils ont juré que ce pays allait renaître de ses cendres et qu'on allait lui faire franchir le mur du XXIe siècle. Il y a eu des spectacles, des chants, des danses, des bénévoles, beaucoup d'avions, quelques réfugiés, quelques tentes, et le silence est revenu. Haïti est retourné dans l'anonymat de l'après-choc.
Six mois plus tard, on constate que l'argent promis n'est pas venu, que le ramassage des débris n'est pas fait, que les douaniers s'appliquent à compliquer la vie de tout le monde et que de leur propre initiative ou sous les ordres d'un «petit chef», ils collectent des sommes importantes dont on ne sait pas à qui elles sont destinées mais qui privent les ONG de matériel dont elles ont un urgent besoin. Le peuple dort dans la boue, on vole tout ce qu'on peut voler parce qu'on manque de tout et on viole les femmes sans remords parce que la mort peut venir à n'importe quel moment. Les enfants n'ont pas d'abri solide, n'ont souvent rien à manger et les écoles ont été détruites. Ils vivent en enfer.
Étais-je la seule à penser le 13 janvier que ça ne marcherait pas? Deux ex-présidents des États-Unis, c'est trop. Y avait-il, en partant, trop de monde, trop d'intermédiaires, trop d'organismes, trop de dirigeants, trop d'argent en jeu pour que le sort des Haïtiens soit le véritable enjeu? Ce formidable mouvement de solidarité qui a traversé le monde allait-il se fracasser sur des intérêts qui n'auraient probablement rien à voir avec le bien-être du peuple haïtien?
Ma honte est proportionnelle au gâchis que vit toujours Haïti six mois plus tard.
Bien sûr, il n'y a pas d'argent à faire en Haïti. Ce qui a pour résultat de refroidir les ambitions de ceux qui détiennent des moyens d'intervention qui changeraient les choses dans ce merdier où des millions d'humains sont pris au piège. Que voulez-vous que ceux qui ont rebâti des villes entières après des guerres mémorables aillent faire dans cette petite île où des poètes sont considérés comme plus importants que des gens d'affaires? Pourquoi iraient-ils construire des égouts, des maisons, des écoles alors qu'ils peuvent construire des villas qui sont pratiquement des oeuvres d'art à Dubai, où l'argent coule à flot?
Pourquoi bâtir des maisonnettes qui ne seraient pas emportées par le premier coup de vent alors qu'on peut permettre à des gens riches de faire du ski intérieur quand les températures extérieures avoisinent les 40 degrés? Les bâtisseurs ont toujours prétendu qu'ils aimaient les défis, mais se défaire des débris qui encombrent Haïti ne vaut pas la peine qu'on se déplace?
Haïti, en ce moment, c'est la tour de Babel. Personne n'a de véritable autorité. Le gouvernement est largement dépassé. Les étrangers qui ont un peu de crédibilité ne savent pas par où commencer, et ce n'est pas parce qu'une décision se prend quelque part qu'elle s'appliquera dans la rue.
Quant aux gouvernements étrangers, il y a longtemps déjà qu'ils sont passés à autre chose... Haïti? Ils n'ont pas que ça à faire. Quant à l'argent que vous avez donné, comme il n'est pas à Haïti, il doit s'être perdu quelque part en chemin. La nature humaine étant ce qu'elle est...
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Marc H- Super Star
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Nombre de messages : 10031
Localisation : Quebec
Opinion politique : Démocrate
Loisirs : soccer
Date d'inscription : 28/08/2006
Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le voyeur
Re: Avez -vous honte parfois ?
Que voulez-vous que ceux qui ont rebâti des villes entières après des
guerres mémorables aillent faire dans cette petite île où des poètes
sont considérés comme plus importants que des gens d'affaires?
Voilà une femme forte mais sensible qui comprend l'âme haïtienne.
Moi je n'aime pas la France autant que je ne crois pas en la sincérité des gens de culture britannique selon lesquels "money is the measure of man." Nous devons reconnaître que malgré plus d'un d'un siècle d'immigration aux États-Unis, ce pays n'arrive pas à nous assimiler. Malgré tout ce temps que les Américains passent à fouler à volonté notre territoire national, ils n'arrivent pas à acheter notre conscience. Nous, les Haïtiens, nous sommes un peuple différent des autres anciennes colonies de par notre histoire.
Cependant, je ne suis pas choqué comme Madame Payette du retard de l'aide par exemple. Car elle doit reconnaître que dans le cas d'Haïti, rien n'a changé puisque nos grands amis travailleront toujours pour faire croire que nous ne pouvons pas nous gouverner nous-mêmes.
J'admire cette femme qui n'a jamais changé même avoir connu le pouvoir, qui parle encore avec une certaine naïveté, qui a cru aussi à tout cet élan en faveur d'Haïti. Elle a vu juste comme moi d'ailleurs en faisant allusion à Clinton et T-Bush. J'ai toujours pensé que c'en était trop. Qui sont ces individus pour se prendre encore pour des messies notamment dans le cas d'Haïti?
Oui, n'avez-vous jamais honte? (lol) Qu'est-ce que cela vous a-t-il fait de voir une population sinistrée forcée d'accueillir en héros deux usurpateurs yankees, Clinton et Bush, à la place de Jean Bertrand Aristide? Obama a mis en jeu sans le savoir son deuxième mandat, car je ne l'appuierai pas pour avoir fait appel à Clinton et à T-Bush. Même s'il a voulu en quelque sorte leur dire d'aller nettoyer leur désordre. Ça, c'est un autre débat.
Finalement, allez comprendre pourquoi je préfère m'attarder sur les petits gestes plus ou moins éparpillés que de prêter attention aux grands discours politiques. On prétend que Préval avait demandé une prolongation de son mandat en espérant goûter à l'argent promis. Alors, ce sera un autre qui n'y goûtera pas... (lol)
Dernière édition par martine la tourmente le Sam 17 Juil 2010 - 23:15, édité 1 fois
ainsi ne soit-il- Super Star
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Loisirs : chiquer du tabac, molester les molosses
Date d'inscription : 03/05/2010
Feuille de personnage
Jeu de rôle: l'hallucinogène
Re: Avez -vous honte parfois ?
Marc-Henry vous êtes trop incrédule ou bien trop naif pour croire que l'argent allait rentrer facilement dans les mains d'un étât en faillite. La Communauté Internationale progressse à petit pas pour trouver un modus operandi qui satisfera tous les pays donateurs en liste.
Le bilan socio-politique et économique des dernières années de gouvernance de René Preval est mis en évidence. La corruption qui devient la norme pour cet étât délinquant pèse lourdement dans les décisions finales des gouvernements amis.
A ce stade-ci on joue au dilatoire le temps pour mieux ajuster les stratégies pour finalement débourser le pactole qui a été prévu pour lancer la reconstruction d'Haiti. Vous savez Haiti n'a aucun souci pour les grands donateurs en matière de menace politique des regimes ou des secteurs qui menacent les intérêts politiques et économiques de la droite.
Nous ne sommes plus au temps de la revolution Cubaine ou celle de Nicaragua ou l'argent afflublait auprès des des regimes retrogrades pour barrer la route aux velleités des groupes de gauche qui voulaient prendre contrôle des pays caraibéens ou de l'amérique centrale et du Sud.
Malgré le catayclisme du 12 janvier Haiti doit attendre que les fonds promus soient bien utilisés. Tout cela dans la reflexion pour une bonne planification pour éviter la main mise du maffia traditionelle qui siphone de facon dégoutante l'aide internationale.
Le regime Bellerive-Preval n'aide non plus en fonctionnant avec des institutions suspectes comme le CEP qui s'oriente vers des élections bidons. Les pays donateurs recoivent régulièrement des rapports de leurs ambassades et consulats sur le pouls politique de la nation. Avec un parlement couillon dévoué à la personne du président la reconstruction du pays est menacée.
Toute planification mise en place pour la gestion des milliards serait compromise. Une chambre législative partisane aura les coudées blanches pour pertuber la reconstruction. DE PLUS EN PLUS LA MISE EN TUTELLE SORT DES OFFICINES GOUVENEMENTALES ET DES BUREAUX DE PRESSE ÉTRANGÈRE. EST-CE QUE NOUS NOUS DIRIGEONS VERS CETTE PERSPECTIVE?
Le bilan socio-politique et économique des dernières années de gouvernance de René Preval est mis en évidence. La corruption qui devient la norme pour cet étât délinquant pèse lourdement dans les décisions finales des gouvernements amis.
A ce stade-ci on joue au dilatoire le temps pour mieux ajuster les stratégies pour finalement débourser le pactole qui a été prévu pour lancer la reconstruction d'Haiti. Vous savez Haiti n'a aucun souci pour les grands donateurs en matière de menace politique des regimes ou des secteurs qui menacent les intérêts politiques et économiques de la droite.
Nous ne sommes plus au temps de la revolution Cubaine ou celle de Nicaragua ou l'argent afflublait auprès des des regimes retrogrades pour barrer la route aux velleités des groupes de gauche qui voulaient prendre contrôle des pays caraibéens ou de l'amérique centrale et du Sud.
Malgré le catayclisme du 12 janvier Haiti doit attendre que les fonds promus soient bien utilisés. Tout cela dans la reflexion pour une bonne planification pour éviter la main mise du maffia traditionelle qui siphone de facon dégoutante l'aide internationale.
Le regime Bellerive-Preval n'aide non plus en fonctionnant avec des institutions suspectes comme le CEP qui s'oriente vers des élections bidons. Les pays donateurs recoivent régulièrement des rapports de leurs ambassades et consulats sur le pouls politique de la nation. Avec un parlement couillon dévoué à la personne du président la reconstruction du pays est menacée.
Toute planification mise en place pour la gestion des milliards serait compromise. Une chambre législative partisane aura les coudées blanches pour pertuber la reconstruction. DE PLUS EN PLUS LA MISE EN TUTELLE SORT DES OFFICINES GOUVENEMENTALES ET DES BUREAUX DE PRESSE ÉTRANGÈRE. EST-CE QUE NOUS NOUS DIRIGEONS VERS CETTE PERSPECTIVE?
Rico- Super Star
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