Comment reconstruire la société haïtienne ?

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Des intellectuels et experts venus d’Haïti ou d’ailleurs apportent des réponses. Parmi les auteurs : Raoul Peck, président de La Fémis à Paris, Wole Soyinka, prix Nobel de littérature nigérian, Jacky Lumarque, recteur de l’Université Quisqueya et Alex Dupuy, sociologue américain.
Par-delà les décombres, Haïti regarde son avenir d’un œil lucide. Après la catastrophe du 12 janvier 2010, les Haïtiens qui s’expriment dans ce numéro du Courrier ne se complaisent pas dans les lamentations. S’ils se tournent vers le passé, c’est pour mieux analyser la situation actuelle de leur pays et réfléchir à son devenir. S’ils lui reprochent d’avoir manqué de vision, d’être en proie aux superstitions ou pris au piège de la victimisation, c’est pour mieux débroussailler le terrain sur lequel il doit être reconstruit. Avec d’autres experts internationaux, qui ont participé au Forum « Reconstituer le tissu social, culturel et intellectuel d’Haïti », organisé par l’UNESCO le 24 mars dernier, ils attendent de la communauté internationale de les aider aujourd’hui de manière plus responsable qu’hier. Mais les Haïtiens comptent avant tout sur eux-mêmes. Pays où furent semées les graines de la tyrannie avec celles de la première Révolution Noire, pour reprendre l’expression du Nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature 1986, Haïti prépare sa refondation. Il s’agit de se reconstruire non seulement sur le plan politique, économique et social, mais aussi sur le plan intellectuel, affectif et moral. Pour cela, Haïti a besoin de s’appuyer notamment sur l’éducation, qu’il lui faudra réinventer, et la culture, sa force vitale essentielle. À l’échelle internationale, ces deux domaines relèvent des compétences de l’UNESCO, qui s’est engagée aussitôt après la catastrophe à aider le pays à se redresser.