haiti vaut-elle la peine?/tire du nouvelliste
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haiti vaut-elle la peine?/tire du nouvelliste
Le chemin de la guérison : un calvaire
Vingt-cinq gourdes suffisent à un patient pour se payer consultation et médicaments à l'Hôpital Bon Sauveur de Cange. Le véritable problème l'attend sur la route impraticable qui relie Hinche à Mirebalais. Calvaire garanti.
Kelline souffre depuis plus d'une semaine d'une douleur au bas ventre. Le 31 octobre dernier, cette douleur est devenue si vive que sa mère, affolée, a demandé aux habitants de Odo, un hameau perdu dans les montagnes du Plateau central, de bien vouloir la conduire à l'Hôpital Bon Sauveur de Cange.
Le hic, c'est que personne n'avait de voiture. Huit hommes bien solides se sont alors crachés dans les mains et ont placé délicatement la jeune fille de 18 ans sur une civière fabriquée avec les moyens du bord. Quatre à la fois, ces hommes vaillants se sont relayés à toutes les heures, haletants, portant leur fardeau comme dans une procession funèbre.
A partir d'Odo, la route de Cange est longue. Un brancard sur l'épaule, titubant sous la fatigue et la chaleur torride des montées, les hommes ont ainsi avancé pendant des heures.
« On n'a pas tenté de la mettre sur un âne pour lui épargner les secousses du chemin caillouteux, long et difficile menant à l'hôpital de Cange», confie un des huit volontaires, transportant la civière recouverte d'un simple drap afin de protéger la malade des ardeurs du soleil.
La mère de la jeune fille, l'air épuisé, avoue que c'est toujours ainsi quand une urgence dépasse les compétences du centre de santé le plus proche d'Odo. "On doit alors marcher des kilomètres pour se faire soigner à l'Hôpital Bon Sauveur de Cange."
La route est vraiment mauvaise. De temps en temps, une camionnette bringuelante se risque entre les flaques d'eau grandes comme un étang, ce qui fait claquer tous ses pistons tant les tronçons sont caillouteux. Même une bourrique hésiterait à s'y aventurer. Force est de constater que le chemin qui mène à l'Hôpital Bon Sauveur de Cange est quasi-impraticable, au point qu'il est pratiquement impossible pour deux véhicules de se croiser. Les pentes rudes et étroites exigent des chauffeurs de véritables acrobaties.
Seules les grandes cylindrées et les camions peuvent y passer sans se perdre dans les nombreux nids de poule.
Kelline et ses accompagnateurs bravent toutes ces misères. A Cange au moins, la malade est certaine de trouver les médecins qu'il lui faut. Mais surtout de n'avoir à payer qu'une modique somme pour la consultation, les médicaments, voire l'hospitalisation si nécessaire. « On réclame aux patients seulement 25 gourdes pour la consultation et les suites médicales », explique chaleureusement le docteur Joanel Joasil, directeur médical de l'Hôpital Bon Sauveur de Cange.
Des salles propres, aérées et bien équipées, avec plus d'une dizaine de médecins et une trentaine d'infirmières et d'auxiliaires au chevet des malades, expliquent l'engouement des centaines de patients qui défilent chaque jour dans la grande cour de ce centre hospitalier qui fait la fierté du Plateau Central et de tout le pays.
« Ils viennent de partout, de Port-au-Prince, des Cayes, du Plateau Central, de Jérémie... On se fait le plaisir de servir tout le monde ici », ajoute le Dr Joasil. Il souligne que l'hôpital a même déconcentré ses services grâce au projet de santé communautaire « Zanmi la santé », réparti dans les différentes régions du Plateau et dans d'autres villes du pays.
A l'Hôpital Bon Sauveur de Cange, les patients tuberculeux, ou infectés du VIH/sida, reçoivent une attention spéciale.
Une patiente sidéenne atteinte de la tuberculose témoigne de l'accueil reçu au centre, il y a deux ans. « J'ai été isolée de mes parents lorsqu'ils ont appris que j'avais été testée positive au VIH. Je ne savais où aller jusqu'au moment où quelqu'un m'a conseillé cet hôpital qui m'a redonné le goût de vivre», dit-elle d'une voix triste.
Ce reportage a été rendu possible grâce au soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie et de l'Agence Monde noir.
Jean Max St Fleur
tmaxner@yahoo.fr
Vingt-cinq gourdes suffisent à un patient pour se payer consultation et médicaments à l'Hôpital Bon Sauveur de Cange. Le véritable problème l'attend sur la route impraticable qui relie Hinche à Mirebalais. Calvaire garanti.
Kelline souffre depuis plus d'une semaine d'une douleur au bas ventre. Le 31 octobre dernier, cette douleur est devenue si vive que sa mère, affolée, a demandé aux habitants de Odo, un hameau perdu dans les montagnes du Plateau central, de bien vouloir la conduire à l'Hôpital Bon Sauveur de Cange.
Le hic, c'est que personne n'avait de voiture. Huit hommes bien solides se sont alors crachés dans les mains et ont placé délicatement la jeune fille de 18 ans sur une civière fabriquée avec les moyens du bord. Quatre à la fois, ces hommes vaillants se sont relayés à toutes les heures, haletants, portant leur fardeau comme dans une procession funèbre.
A partir d'Odo, la route de Cange est longue. Un brancard sur l'épaule, titubant sous la fatigue et la chaleur torride des montées, les hommes ont ainsi avancé pendant des heures.
« On n'a pas tenté de la mettre sur un âne pour lui épargner les secousses du chemin caillouteux, long et difficile menant à l'hôpital de Cange», confie un des huit volontaires, transportant la civière recouverte d'un simple drap afin de protéger la malade des ardeurs du soleil.
La mère de la jeune fille, l'air épuisé, avoue que c'est toujours ainsi quand une urgence dépasse les compétences du centre de santé le plus proche d'Odo. "On doit alors marcher des kilomètres pour se faire soigner à l'Hôpital Bon Sauveur de Cange."
La route est vraiment mauvaise. De temps en temps, une camionnette bringuelante se risque entre les flaques d'eau grandes comme un étang, ce qui fait claquer tous ses pistons tant les tronçons sont caillouteux. Même une bourrique hésiterait à s'y aventurer. Force est de constater que le chemin qui mène à l'Hôpital Bon Sauveur de Cange est quasi-impraticable, au point qu'il est pratiquement impossible pour deux véhicules de se croiser. Les pentes rudes et étroites exigent des chauffeurs de véritables acrobaties.
Seules les grandes cylindrées et les camions peuvent y passer sans se perdre dans les nombreux nids de poule.
Kelline et ses accompagnateurs bravent toutes ces misères. A Cange au moins, la malade est certaine de trouver les médecins qu'il lui faut. Mais surtout de n'avoir à payer qu'une modique somme pour la consultation, les médicaments, voire l'hospitalisation si nécessaire. « On réclame aux patients seulement 25 gourdes pour la consultation et les suites médicales », explique chaleureusement le docteur Joanel Joasil, directeur médical de l'Hôpital Bon Sauveur de Cange.
Des salles propres, aérées et bien équipées, avec plus d'une dizaine de médecins et une trentaine d'infirmières et d'auxiliaires au chevet des malades, expliquent l'engouement des centaines de patients qui défilent chaque jour dans la grande cour de ce centre hospitalier qui fait la fierté du Plateau Central et de tout le pays.
« Ils viennent de partout, de Port-au-Prince, des Cayes, du Plateau Central, de Jérémie... On se fait le plaisir de servir tout le monde ici », ajoute le Dr Joasil. Il souligne que l'hôpital a même déconcentré ses services grâce au projet de santé communautaire « Zanmi la santé », réparti dans les différentes régions du Plateau et dans d'autres villes du pays.
A l'Hôpital Bon Sauveur de Cange, les patients tuberculeux, ou infectés du VIH/sida, reçoivent une attention spéciale.
Une patiente sidéenne atteinte de la tuberculose témoigne de l'accueil reçu au centre, il y a deux ans. « J'ai été isolée de mes parents lorsqu'ils ont appris que j'avais été testée positive au VIH. Je ne savais où aller jusqu'au moment où quelqu'un m'a conseillé cet hôpital qui m'a redonné le goût de vivre», dit-elle d'une voix triste.
Ce reportage a été rendu possible grâce au soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie et de l'Agence Monde noir.
Jean Max St Fleur
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