Politique: Un gouvernement de coalition(s)
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Marc-Henry
gwotoro
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Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Rappel du premier message :
Je partage avec vous une excellente analyse sur les gouvernements de coalition par Haiti en Marche.
Je copie tout l'article sur le Foum parce que Haiti en Marche ne semble pas avoir d'archives sur leur site internet.
Je mets l'accent sur un point de l'article qui resume beaucoup la situation haitienne et permet de mieux situer d'eventuelles discussions.
Bonne lecture!
[...] Une assemblée de notables ne représentant pas le pays réel...
Il faut pour un gouvernement de coalition un certain nombre de critères de base, dont aucun ne semble réuni dans le cas d'Haïti.
1) Un gouvernement de coalition suppose l'existence de certaines passerelles doctrinales...
René Préval et des ex-membres de la gauche socialiste ou communiste haïtienne, soit. Cependant Georges Marchais et François Mitterrand ne sont pas allés bien loin ensemble.
Donc cela dépasse les " ismes. "
2) Un dévouement au bien public indépendamment de son implication dans l'arène politique. Autrement dit la politique ne doit pas être une fin en soi ; il doit exister mille et une autres opportunités de faire carrière, voire faire fortune.
3) Mais surtout que les camps ne soient pas aussi radicalement tranchés : 5% détenant 95% de la richesse nationale. (Note: Je crois que c'est le point primordial dont on doit tenir compte quand on reflechit et discute de politique et de developpement en Haiti. On ne fera pas ici de discussion sur les chiffres s'il vous plait!)
A la limite, le gouvernement de coalition ne peut donc être qu'une assemblée de notables parce que ne représentant pas le pays réel. Sauf pour plaire au blanc... Car dût-il être un vrai gouvernement de coalition qu'il n'est pas fonctionnel. Et s'il essaie de se prendre au sérieux, il éclate. Parce que ne réunissant pas les critères ci-dessus mentionnés.
Cela dit en dehors de toute démagogie. [...]
A noter que ces 3 points ne s'appliquent pas uniquement a une situation de gouvernement de coalition, mais de tous les gouvernements recents en Haiti.
Je partage avec vous une excellente analyse sur les gouvernements de coalition par Haiti en Marche.
Je copie tout l'article sur le Foum parce que Haiti en Marche ne semble pas avoir d'archives sur leur site internet.
Je mets l'accent sur un point de l'article qui resume beaucoup la situation haitienne et permet de mieux situer d'eventuelles discussions.
Bonne lecture!
[...] Une assemblée de notables ne représentant pas le pays réel...
Il faut pour un gouvernement de coalition un certain nombre de critères de base, dont aucun ne semble réuni dans le cas d'Haïti.
1) Un gouvernement de coalition suppose l'existence de certaines passerelles doctrinales...
René Préval et des ex-membres de la gauche socialiste ou communiste haïtienne, soit. Cependant Georges Marchais et François Mitterrand ne sont pas allés bien loin ensemble.
Donc cela dépasse les " ismes. "
2) Un dévouement au bien public indépendamment de son implication dans l'arène politique. Autrement dit la politique ne doit pas être une fin en soi ; il doit exister mille et une autres opportunités de faire carrière, voire faire fortune.
3) Mais surtout que les camps ne soient pas aussi radicalement tranchés : 5% détenant 95% de la richesse nationale. (Note: Je crois que c'est le point primordial dont on doit tenir compte quand on reflechit et discute de politique et de developpement en Haiti. On ne fera pas ici de discussion sur les chiffres s'il vous plait!)
A la limite, le gouvernement de coalition ne peut donc être qu'une assemblée de notables parce que ne représentant pas le pays réel. Sauf pour plaire au blanc... Car dût-il être un vrai gouvernement de coalition qu'il n'est pas fonctionnel. Et s'il essaie de se prendre au sérieux, il éclate. Parce que ne réunissant pas les critères ci-dessus mentionnés.
Cela dit en dehors de toute démagogie. [...]
A noter que ces 3 points ne s'appliquent pas uniquement a une situation de gouvernement de coalition, mais de tous les gouvernements recents en Haiti.
Dernière édition par le Sam 10 Fév 2007 - 18:19, édité 1 fois
gwotoro- Super Star
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Re: Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Marc Henri,
Je ne crois pas que rien ne peut pardonner le fait que certains ne veulent pas payer de taxes en Haiti. Nous sommes en Haiti et pas dans un pays developpes, ou les sources de revenu de l'Etat sont multiples...
De plus, j'aimerais savoir d'ou vous prenez cette statistique au sujet du 1% qui ne veut pas payer d'impots.
Effectivement, il y a bcp de choses a revoir par rapport a la taxation. L'etat haitien est a reformer au complet.
Je ne crois pas que rien ne peut pardonner le fait que certains ne veulent pas payer de taxes en Haiti. Nous sommes en Haiti et pas dans un pays developpes, ou les sources de revenu de l'Etat sont multiples...
De plus, j'aimerais savoir d'ou vous prenez cette statistique au sujet du 1% qui ne veut pas payer d'impots.
Effectivement, il y a bcp de choses a revoir par rapport a la taxation. L'etat haitien est a reformer au complet.
gwotoro- Super Star
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Jeu de rôle: le balancier
Re: Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Nou bay 5% twop enpotans ;si youn lè yo te endispensab se pa koulyè ya.Non selman yo pa genyen monopol konesans la anko ni youn pa genyen monopol lajan anko si 95% mete tet yo ansanb epi nou genyen youn moun serye a la tet peyi ya moun sayo te met fout retounnen kote yo te soti ou byen ale nan lot peyi nap ka fe peyi ya mashe.
Si se pou yo pa peye taks nan peyi ya ,eksplwate ouvriye; fè yo travay tankou esklav epi pa respekte dwa pep la, mwen di yo met fout kite peyi ya.anyen pap deranje dayè se yo ki la koz peyi ya nan eta li ye jodya. Mwen di vouzan pou yo .Pitit so yet yo frekante iniversite tou ;genyen ti neg Croix des bouquets ki fout milyonè tou . zafe ashte e revann lan nou fout ka fe l tou.
Si se pou yo pa peye taks nan peyi ya ,eksplwate ouvriye; fè yo travay tankou esklav epi pa respekte dwa pep la, mwen di yo met fout kite peyi ya.anyen pap deranje dayè se yo ki la koz peyi ya nan eta li ye jodya. Mwen di vouzan pou yo .Pitit so yet yo frekante iniversite tou ;genyen ti neg Croix des bouquets ki fout milyonè tou . zafe ashte e revann lan nou fout ka fe l tou.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Définition Le populisme est un courant
idéologique critiquant l'élite ou des petits groupes d'intérêt
particulier de la société, qui trahiraient les intérêts de la plus
grande partie de la population, et qu'il y aurait donc lieu de retirer
l'appareil d'État des mains de cette élite égoïste voire criminelle
pour le « mettre au service du peuple » tout entier. Afin de remédier à
cette situation, le leader populiste propose des solutions simplistes,
ignorant les réalités de la décision politique (notamment le fait
qu'elles doivent être inscrites dans un agenda, qu'elles doivent tenir
compte des avis parfois contradictoires de la société civile) comme la
complexité des situations décrites. Ces solutions sont présentées comme
applicables tout de suite et émanant d'une opinion publique présentée
comme monolithique.
Les populistes critiquent généralement les
milieux d'argent ou une minorité quelconque (ethnique, politique,
administrative etc.), censée avoir accaparé le pouvoir. Ils leur
opposent une majorité postulée, qu'ils courtisent. S'ils accèdent au
pouvoir, il peut leur arriver de supprimer les formes traditionnelles
de la démocratie, au profit d'institutions autoritaires, présentées
comme servant plus authentiquement "le peuple" et résolvant les
conflits de la lutte des classes.
idéologique critiquant l'élite ou des petits groupes d'intérêt
particulier de la société, qui trahiraient les intérêts de la plus
grande partie de la population, et qu'il y aurait donc lieu de retirer
l'appareil d'État des mains de cette élite égoïste voire criminelle
pour le « mettre au service du peuple » tout entier. Afin de remédier à
cette situation, le leader populiste propose des solutions simplistes,
ignorant les réalités de la décision politique (notamment le fait
qu'elles doivent être inscrites dans un agenda, qu'elles doivent tenir
compte des avis parfois contradictoires de la société civile) comme la
complexité des situations décrites. Ces solutions sont présentées comme
applicables tout de suite et émanant d'une opinion publique présentée
comme monolithique.
Les populistes critiquent généralement les
milieux d'argent ou une minorité quelconque (ethnique, politique,
administrative etc.), censée avoir accaparé le pouvoir. Ils leur
opposent une majorité postulée, qu'ils courtisent. S'ils accèdent au
pouvoir, il peut leur arriver de supprimer les formes traditionnelles
de la démocratie, au profit d'institutions autoritaires, présentées
comme servant plus authentiquement "le peuple" et résolvant les
conflits de la lutte des classes.
Jude- Super Star
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Re: Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Si le populisme n'est pas la panacée de tous nos maux, le pouvoir de l'elite repugnante ou de la bourgeoisie des grands dons ne l'est pas non plus.Oui parfois il faut supprimer les formes et les institutions traditionnelles de la democratie pour donner à manger à ceux qui ont faim ,à boire à ceux qui ont soif et le pain de l'instruction aux damnés de la terre.
Ce n'est pas le populisme en soi qui soit mauvais ,ce sont plutot parfois les dirigeants du mouvement populaire qui faillent d'eriger des remparts pour empecher aux mercenaires de destabiliser leur pays.Comment peut-on defendre la gouvernance de cette elite quand on constate cette misère affreuse des 95% de la population haitienne.
Ce n'est pas le populisme en soi qui soit mauvais ,ce sont plutot parfois les dirigeants du mouvement populaire qui faillent d'eriger des remparts pour empecher aux mercenaires de destabiliser leur pays.Comment peut-on defendre la gouvernance de cette elite quand on constate cette misère affreuse des 95% de la population haitienne.
Rodlam Sans Malice- Super Star
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Re: Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Ki sa k fè "populisme" ap vale teren nan tout Amerik Latin lan.
Kelkelanswa kote w pase,pèp yo ,se pa dirijan yo non,di kareman ke yo pa vle sòt de politik tradisyonèl yo ankò.
Gade kijan pèp Venezuela ap apiye "power grab" ke CHAVEZ fè an?
Mwen pa di se yon byen ou byen se yon mal,men se yon konsta.
Moun k ap kritike popilism lan,se bounda yo ki twò pre nen yo.
Popilis lan ap vin popilè konsa,se akòz de fayit elit yo ak asosye yo nan klas politik tradisyonèl yo!
Kelkelanswa kote w pase,pèp yo ,se pa dirijan yo non,di kareman ke yo pa vle sòt de politik tradisyonèl yo ankò.
Gade kijan pèp Venezuela ap apiye "power grab" ke CHAVEZ fè an?
Mwen pa di se yon byen ou byen se yon mal,men se yon konsta.
Moun k ap kritike popilism lan,se bounda yo ki twò pre nen yo.
Popilis lan ap vin popilè konsa,se akòz de fayit elit yo ak asosye yo nan klas politik tradisyonèl yo!
Joel- Super Star
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Jeu de rôle: Le patriote
Re: Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Sòt de opinyon ke Dr Larry Birns bay chenn televizyon PBS nan emisyon ON THE MEDIA dwe bay moun ann Ayiti matyè pou yo reflechi.
LARRY BIRNS se prezidan yon "think tank" ke Pati Democrat lan ize anpil sou bagay ki konsène Amerik Latin lan.
Nan yon kesyon yo mande Larry Birns sou sa l panse de Chavez ki refize bay yon estasyon televizyon pouchis yon lisans ,Larry Birns reponn ke se nan dwa Chavez pou l refize lisans.paske estasyon televizyon an ,se manti,se destabilizasyon sèlman li konn fè.
Allo Metropole ak Kiskeya?
Li entèviou enteresan sa a:
http://www.onthemedia.org/transcripts/2007/01/26/05
LARRY BIRNS se prezidan yon "think tank" ke Pati Democrat lan ize anpil sou bagay ki konsène Amerik Latin lan.
Nan yon kesyon yo mande Larry Birns sou sa l panse de Chavez ki refize bay yon estasyon televizyon pouchis yon lisans ,Larry Birns reponn ke se nan dwa Chavez pou l refize lisans.paske estasyon televizyon an ,se manti,se destabilizasyon sèlman li konn fè.
Allo Metropole ak Kiskeya?
Li entèviou enteresan sa a:
http://www.onthemedia.org/transcripts/2007/01/26/05
Joel- Super Star
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Feuille de personnage
Jeu de rôle: Le patriote
Re: Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Le gouvernement du président vénézuelien Hugo Chávez a décidé de ne pas renouveler la licence du groupe audiovisuel Radio Caracas Televisión (RCTV) qui expirera le 28 mai 2007. Cette décision, tout à fait légale, a suscité une vive polémique au sein de la presse internationale qui s’est faite porte-parole de l’opposition vénézuelienne et a aussitôt dénoncé un cas de « censure [1] ».
RCVT est un groupe privé qui a fait du dénigrement de la politique du gouvernement bolivarien sa principale activité. Hugo Chávez a maintes fois accusé, non sans fondement, les quatre principales chaînes télévisées du pays, Globovisión, Televen, Venevisión et RCTV – qui contrôlent près de 90% du marché et disposent d’un monopole médiatique de facto – de mener une « guerre psychologique » contre son administration. Ces médias ont d’ailleurs ouvertement fait montre d’une hostilité à la limite du fanatisme à l’égard du président vénézuelien dès son arrivée au pouvoir en 1999. Ils n’ont eu de cesse de saper la légitimité du gouvernement et de remettre en cause le soutien populaire dont il bénéficie indéniablement. Les médias privés ont invité de manière constante dans leurs programmes des opposants de l’oligarchie et des militaires insurgés qui prônent la subversion et le renversement de l’ordre constitutionnel [2].
Marcel Granier, président du groupe 1BC qui contrôle une quarantaine de chaînes de radio et de télévision à travers le pays et propriétaire de RCTV, a dénoncé une violation des droits de la chaîne. « Cette position est illégale, viole les droits et porte atteinte à la liberté d’expression et aux droits de l’homme », s’est-il plaint. Pourtant, la loi vénézuelienne stipule que les fréquences d’émission appartiennent à l’Etat, qui dispose du droit de concession, alors que les infrastructures, le matériel et le siège des chaînes sont de propriété privée [3].
Marcel Granier
Président de RCTV.
Le gouvernement vénézuelien a immédiatement répliqué aux accusations du président de RCTV : « Marcel Granier s’est consacré à bafouer les droits des usagers […] se croyant au-dessus de l’Etat de droit et c’est la raison pour laquelle il ne remplit pas les conditions pour opérer une télévision de fréquence ouverte ». Selon ses termes, la deuxième chaîne sera désormais le patrimoine de tout le peuple et non pas seulement de petits groupes de « l’oligarchie médiatique [4] ».
Mais ce n’est pas l’opposition affirmée de RCTV qui a conduit les autorités du pays à prendre la décision de ne pas renouveler la concession à la plus ancienne chaîne de la nation. La principale raison est la suivante : RCVT a participé au coup d’Etat contre le président Hugo Chávez le 11 avril 2002 [5]. « Le rôle déterminant de RCTV durant [le] coup d’Etat de 2002 doit être rappelé », a souligné William Lara, le ministre de la Communication et de l’Information qui a ajouté que « cette attitude irresponsable n’a pas changé à RCTV [6] ».
La participation de RCVT à la rupture constitutionnelle d’avril 2002 [7] avait été telle que son responsable de production, Andrés Izarra, opposé au putsch, avait aussitôt démissionné pour ne pas se rendre complice du coup de force. Lors d’un témoignage à l’Assemblée nationale, Izarra avait indiqué que le jour du coup d’État et les jours suivants il avait reçu l’ordre formel de Granier de « ne transmettre aucune information sur Chávez, ses partisans, ses ministres ou n’importe quelle autre personne qui pourrait être en relation avec lui [8] ».
William Lara a signalé que la décision prise par le gouvernement s’agissait « d’un fait irréversible dont le fondement constitutionnel, légal et réglementaire est tout à fait indiscutable ». Le ministre a tenu à affirmer qu’aucun danger ne pesait sur la liberté de la presse : « La croissance du nombre de stations de radio, de télévision, de journaux, de revues, de pages Internet et leur diversité d’orientation politique, est la garantie la plus sure que les Vénézueliens continueront à bénéficier d’une information plurielle [9] ».
Le président Chávez a souligné que RCTV ne remplissait pas les conditions pour « recevoir de nouveau la concession d’un Etat sérieux, responsable et engagé avec un peuple ». Selon lui, « le bon journalisme et la liberté d’expression » étaient menacés par des médias tels que RCVT. La fréquence de la chaîne pourrait bénéficier à un groupe de médias communautaires ce qui permettra de démocratiser le spectre télévisuel et surtout, selon Chávez, de « donner du pouvoir au peuple, du pouvoir communicationnel à ceux qui n’ont quasiment jamais la parole [10] ».
La population vénézuelienne a accueilli positivement la nouvelle. Elle n’a jamais vraiment pardonné aux médias privés leur tentative de renverser le président qu’elle avait démocratiquement porté au pouvoir et à qui elle a renouvelé sa confiance lors de 12 processus électoraux consécutifs. La majorité avait unanimement condamné le comportement des télévisions privées qui, au lieu d’informer du retour de Chávez le 14 avril 2002, avaient passé en boucle des films et des dessins animés. Selon Bárbara Vecci du Comité des utilisateurs des moyens de communication (Cumeco), la fréquence « doit s’ouvrir à des coopératives de journalistes et de producteurs nationaux indépendants ». Pour elle, ce sont les médias privés « qui bâillonnent la liberté d’expression », exprimant ainsi un sentiment largement partagé par les citoyens du pays [11].
Suite aux fortes pressions émises par Washington, l’Organisation des États américains (OEA) s’est rangé du côté du conglomérat médiatique. Elle a fustigé la décision du gouvernement vénézuelien par le biais de son secrétaire général, José Miguel Insulza, intervenant ainsi dans les affaires internes du Venezuela et violant, par la même occasion, l’Article 2 de la Charte de l’OEA. « L’adoption d’une mesure administrative pour fermer une chaîne d’information donne l’impression d’une forme de censure contre la liberté d’expression », a affirmé la déclaration officielle [12].
Le ministère des Affaires étrangères a condamné les propos du secrétaire général Insulza, l’accusant de céder à des demandes et pressions de secteurs nationaux et internationaux opposés au président Chávez. Il a exigé de sa part de montrer plus de respect envers les décisions légitimes du gouvernement et a reproché à Insulza de « falsifier la réalité » sur le cas RCTV :
« Le secrétaire général critique indûment le fait qu’un pays membre de l’Organisation des États américains exerce pleinement ses attributions et refuse de céder au chantage des vrais ennemis de la liberté d’expression, du droit du peuple à être vraiment informé et de la démocratie elle-même, parmi lesquels se trouvent les propriétaires de cette entreprise, qui ont été les promoteurs de vaines tentatives de renverser un gouvernement légitime, incitant à la haine et à la violence et promouvant le sabotage économique.
Il est inquiétant que le secrétaire général de la OEA, au lieu de défendre un gouvernement légitime et démocratique, comme celui du Venezuela, se fasse l’écho d’accusations infondées qui proviennent des médias qui de toute évidence ont dénaturé leur fonction sociale, brisant ainsi l’éthique journalistique et qui ont attenté de manière permanente contre les institutions démocratiques vénézueliennes [13] ».
Le président Chávez a également dénoncé cette ingérence. « Maintenant, il vient nous dire que le gouvernement vénézuelien ne devrait pas exécuter la décision de ne pas renouveler la concession à RCTV », a-t-il remarqué en référence à Insulza. Il a regretté les menaces voilées de l’OEA qui avait affirmé que la décision aurait des « implications politiques ». « Un secrétaire général qui s’abaisse à ce niveau devrait abandonner son poste par dignité […]. J’espère le croiser à Managua [lors de l’investiture officielle du président du Nicaragua, Daniel Ortega]. Je lui dirai ce que je pense devant les présidents et le monde », a-t-il ajouté en rappelant que le Venezuela était une nation libre et souveraine [14].
Un secteur de la hiérarchie ecclésiastique lié à l’opposition a également critiqué la décision gouvernementale. Chávez a une nouvelle fois répondu à ces critiques : « L’État respecte l’Église, l’Église doit respecter l’État. Je ne veux pas revenir aux temps de la confrontation avec les évêques vénézueliens, mais ce n’est pas mon choix, c’est celui des évêques vénézueliens [15] ». Le président vénézuelien en a profité pour souligner les contradictions de l’Église : « Comment comprendre cette hiérarchie catholique qui est incapable de critiquer le coup d’État d’avril 2002 ? Ils ne l’ont jamais critiqué et n’ont pas non plus critiqué ce qu’ont fait ces chaînes. Ils ne l’ont jamais critiqué. Je n’ai pas vu un seul évêque vénézuelien critiquer le coup d’État [16] ».
Accuser le gouvernement bolivarien de porter atteinte à la liberté de la presse ferait sourire n’importe quel connaisseur de la réalité vénézuelienne et du rôle pernicieux des médias privés du pays. Depuis l’élection de Hugo Chávez au pouvoir, une seule chaîne de télévision a été temporairement fermée pour des raisons politiques. Il s’agit du Canal 8 qui a été clos entre le 11 et le 13 avril 2002 par… la junte fasciste responsable du fameux coup d’État de 47 heures, action qui avait été chaleureusement applaudie à l’époque par… RCTV.
Durant la campagne électorale de 2006, Hugo Chávez avait lancé l’idée de soumettre le renouvellement des concessions des chaînes privées à un référendum populaire. Au lieu d’être saluée, cette initiative démocratique semble inquiéter les propriétaires des médias commerciaux, la presse internationale et Washington. Craindraient-ils la volonté populaire ? Dans toute démocratie digne de ce nom, le peuple n’est-il pas souverain ?
La véritable question n’est pas de se demander si l’affaire RCTV constitue ou non un cas de censure car, au vu des faits, une telle accusation est dénuée de tout fondement. L’interrogation qui aurait dû faire la une de tous les médias internationaux est la suivante : Comment est-il possible que Globovisión, Televen, Venevisión et RCTV, qui ont toutes participé activement au coup d’Etat contre le président Chávez soient toujours sous le contrôle des putschistes ? Qu’adviendrait-il de leur sort si les chaînes françaises TF1, Canal + et M6, par exemple, soutenaient ouvertement le renversement du président Jacques Chirac ?
Salim Lamrani
Profesor de espanol y joven investigador en la Universidad Denis-Diderot de Paris
Les articles de cet auteur
[1] Simón Romero, « Se abre el debate sobre la censura en Venezuela », El Nuevo Herald / New York Times, 4 janvier 2007.
[2] Ibid.
[3] Fabiola Sánchez, « Piden a gobierno atender llamado de OEA en caso de canal », Associated Press, 5 janvier 2007.
[4] Agencia Bolivariana de Noticias, « Ministro Lara : Granier patea los derechos de los usuarios », 6 janvier 2007.
[5] « La télé peut-elle prendre le pouvoir ? » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 1er décembre 2003.
[6] Simón Romero, op. cit.
[7] « Opération manquée au Venezuela » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2002.
[8] Eva Golinger, El código Chávez (La Havane : Editorial de Ciencias Sociales, 2005), p. 125.
[9] Agencia Bolivariana de Noticias, « Decisión de no renovar concesión a RCTV es irreversible », 2 janvier 2007.
[10] Associated Press, « Presidente Chávez descarta renovarle concesión a televisora », 4 janvier 2007.
[11] Agencia Bolivariana de Noticias, « Usuarios proponen televisión pública para el espectro que ocupa RCTV », 4 janvier 2007.
[12] Chris Kraul, « Chavez Denounced for Canceling TV License », Los Angeles Times, 6 janvier 2007.
[13] Agencia Bolivariana de Noticias, « Gobierno exhortó a Insulza a retractarse por falsear la realidad en caso RCTV », 6 janvier 2007.
[14] Agencia Bolivariana de Noticias, « Chávez anunció que denunciará ante el mundo injerencia de Insulza », 8 janvier 2007.
[15] Associated Press, « Chávez pide a la Iglesia venezolana respetar al Estado », 10 janvier 2007.
[16] Agencia Bolivariana de Noticias, « Chávez instó a funcionarios de la Iglesia Católica venezolana a ocupar su lugar », 8 janvier 2007.
RCVT est un groupe privé qui a fait du dénigrement de la politique du gouvernement bolivarien sa principale activité. Hugo Chávez a maintes fois accusé, non sans fondement, les quatre principales chaînes télévisées du pays, Globovisión, Televen, Venevisión et RCTV – qui contrôlent près de 90% du marché et disposent d’un monopole médiatique de facto – de mener une « guerre psychologique » contre son administration. Ces médias ont d’ailleurs ouvertement fait montre d’une hostilité à la limite du fanatisme à l’égard du président vénézuelien dès son arrivée au pouvoir en 1999. Ils n’ont eu de cesse de saper la légitimité du gouvernement et de remettre en cause le soutien populaire dont il bénéficie indéniablement. Les médias privés ont invité de manière constante dans leurs programmes des opposants de l’oligarchie et des militaires insurgés qui prônent la subversion et le renversement de l’ordre constitutionnel [2].
Marcel Granier, président du groupe 1BC qui contrôle une quarantaine de chaînes de radio et de télévision à travers le pays et propriétaire de RCTV, a dénoncé une violation des droits de la chaîne. « Cette position est illégale, viole les droits et porte atteinte à la liberté d’expression et aux droits de l’homme », s’est-il plaint. Pourtant, la loi vénézuelienne stipule que les fréquences d’émission appartiennent à l’Etat, qui dispose du droit de concession, alors que les infrastructures, le matériel et le siège des chaînes sont de propriété privée [3].
Marcel Granier
Président de RCTV.
Le gouvernement vénézuelien a immédiatement répliqué aux accusations du président de RCTV : « Marcel Granier s’est consacré à bafouer les droits des usagers […] se croyant au-dessus de l’Etat de droit et c’est la raison pour laquelle il ne remplit pas les conditions pour opérer une télévision de fréquence ouverte ». Selon ses termes, la deuxième chaîne sera désormais le patrimoine de tout le peuple et non pas seulement de petits groupes de « l’oligarchie médiatique [4] ».
Mais ce n’est pas l’opposition affirmée de RCTV qui a conduit les autorités du pays à prendre la décision de ne pas renouveler la concession à la plus ancienne chaîne de la nation. La principale raison est la suivante : RCVT a participé au coup d’Etat contre le président Hugo Chávez le 11 avril 2002 [5]. « Le rôle déterminant de RCTV durant [le] coup d’Etat de 2002 doit être rappelé », a souligné William Lara, le ministre de la Communication et de l’Information qui a ajouté que « cette attitude irresponsable n’a pas changé à RCTV [6] ».
La participation de RCVT à la rupture constitutionnelle d’avril 2002 [7] avait été telle que son responsable de production, Andrés Izarra, opposé au putsch, avait aussitôt démissionné pour ne pas se rendre complice du coup de force. Lors d’un témoignage à l’Assemblée nationale, Izarra avait indiqué que le jour du coup d’État et les jours suivants il avait reçu l’ordre formel de Granier de « ne transmettre aucune information sur Chávez, ses partisans, ses ministres ou n’importe quelle autre personne qui pourrait être en relation avec lui [8] ».
William Lara a signalé que la décision prise par le gouvernement s’agissait « d’un fait irréversible dont le fondement constitutionnel, légal et réglementaire est tout à fait indiscutable ». Le ministre a tenu à affirmer qu’aucun danger ne pesait sur la liberté de la presse : « La croissance du nombre de stations de radio, de télévision, de journaux, de revues, de pages Internet et leur diversité d’orientation politique, est la garantie la plus sure que les Vénézueliens continueront à bénéficier d’une information plurielle [9] ».
Le président Chávez a souligné que RCTV ne remplissait pas les conditions pour « recevoir de nouveau la concession d’un Etat sérieux, responsable et engagé avec un peuple ». Selon lui, « le bon journalisme et la liberté d’expression » étaient menacés par des médias tels que RCVT. La fréquence de la chaîne pourrait bénéficier à un groupe de médias communautaires ce qui permettra de démocratiser le spectre télévisuel et surtout, selon Chávez, de « donner du pouvoir au peuple, du pouvoir communicationnel à ceux qui n’ont quasiment jamais la parole [10] ».
La population vénézuelienne a accueilli positivement la nouvelle. Elle n’a jamais vraiment pardonné aux médias privés leur tentative de renverser le président qu’elle avait démocratiquement porté au pouvoir et à qui elle a renouvelé sa confiance lors de 12 processus électoraux consécutifs. La majorité avait unanimement condamné le comportement des télévisions privées qui, au lieu d’informer du retour de Chávez le 14 avril 2002, avaient passé en boucle des films et des dessins animés. Selon Bárbara Vecci du Comité des utilisateurs des moyens de communication (Cumeco), la fréquence « doit s’ouvrir à des coopératives de journalistes et de producteurs nationaux indépendants ». Pour elle, ce sont les médias privés « qui bâillonnent la liberté d’expression », exprimant ainsi un sentiment largement partagé par les citoyens du pays [11].
Suite aux fortes pressions émises par Washington, l’Organisation des États américains (OEA) s’est rangé du côté du conglomérat médiatique. Elle a fustigé la décision du gouvernement vénézuelien par le biais de son secrétaire général, José Miguel Insulza, intervenant ainsi dans les affaires internes du Venezuela et violant, par la même occasion, l’Article 2 de la Charte de l’OEA. « L’adoption d’une mesure administrative pour fermer une chaîne d’information donne l’impression d’une forme de censure contre la liberté d’expression », a affirmé la déclaration officielle [12].
Le ministère des Affaires étrangères a condamné les propos du secrétaire général Insulza, l’accusant de céder à des demandes et pressions de secteurs nationaux et internationaux opposés au président Chávez. Il a exigé de sa part de montrer plus de respect envers les décisions légitimes du gouvernement et a reproché à Insulza de « falsifier la réalité » sur le cas RCTV :
« Le secrétaire général critique indûment le fait qu’un pays membre de l’Organisation des États américains exerce pleinement ses attributions et refuse de céder au chantage des vrais ennemis de la liberté d’expression, du droit du peuple à être vraiment informé et de la démocratie elle-même, parmi lesquels se trouvent les propriétaires de cette entreprise, qui ont été les promoteurs de vaines tentatives de renverser un gouvernement légitime, incitant à la haine et à la violence et promouvant le sabotage économique.
Il est inquiétant que le secrétaire général de la OEA, au lieu de défendre un gouvernement légitime et démocratique, comme celui du Venezuela, se fasse l’écho d’accusations infondées qui proviennent des médias qui de toute évidence ont dénaturé leur fonction sociale, brisant ainsi l’éthique journalistique et qui ont attenté de manière permanente contre les institutions démocratiques vénézueliennes [13] ».
Le président Chávez a également dénoncé cette ingérence. « Maintenant, il vient nous dire que le gouvernement vénézuelien ne devrait pas exécuter la décision de ne pas renouveler la concession à RCTV », a-t-il remarqué en référence à Insulza. Il a regretté les menaces voilées de l’OEA qui avait affirmé que la décision aurait des « implications politiques ». « Un secrétaire général qui s’abaisse à ce niveau devrait abandonner son poste par dignité […]. J’espère le croiser à Managua [lors de l’investiture officielle du président du Nicaragua, Daniel Ortega]. Je lui dirai ce que je pense devant les présidents et le monde », a-t-il ajouté en rappelant que le Venezuela était une nation libre et souveraine [14].
Un secteur de la hiérarchie ecclésiastique lié à l’opposition a également critiqué la décision gouvernementale. Chávez a une nouvelle fois répondu à ces critiques : « L’État respecte l’Église, l’Église doit respecter l’État. Je ne veux pas revenir aux temps de la confrontation avec les évêques vénézueliens, mais ce n’est pas mon choix, c’est celui des évêques vénézueliens [15] ». Le président vénézuelien en a profité pour souligner les contradictions de l’Église : « Comment comprendre cette hiérarchie catholique qui est incapable de critiquer le coup d’État d’avril 2002 ? Ils ne l’ont jamais critiqué et n’ont pas non plus critiqué ce qu’ont fait ces chaînes. Ils ne l’ont jamais critiqué. Je n’ai pas vu un seul évêque vénézuelien critiquer le coup d’État [16] ».
Accuser le gouvernement bolivarien de porter atteinte à la liberté de la presse ferait sourire n’importe quel connaisseur de la réalité vénézuelienne et du rôle pernicieux des médias privés du pays. Depuis l’élection de Hugo Chávez au pouvoir, une seule chaîne de télévision a été temporairement fermée pour des raisons politiques. Il s’agit du Canal 8 qui a été clos entre le 11 et le 13 avril 2002 par… la junte fasciste responsable du fameux coup d’État de 47 heures, action qui avait été chaleureusement applaudie à l’époque par… RCTV.
Durant la campagne électorale de 2006, Hugo Chávez avait lancé l’idée de soumettre le renouvellement des concessions des chaînes privées à un référendum populaire. Au lieu d’être saluée, cette initiative démocratique semble inquiéter les propriétaires des médias commerciaux, la presse internationale et Washington. Craindraient-ils la volonté populaire ? Dans toute démocratie digne de ce nom, le peuple n’est-il pas souverain ?
La véritable question n’est pas de se demander si l’affaire RCTV constitue ou non un cas de censure car, au vu des faits, une telle accusation est dénuée de tout fondement. L’interrogation qui aurait dû faire la une de tous les médias internationaux est la suivante : Comment est-il possible que Globovisión, Televen, Venevisión et RCTV, qui ont toutes participé activement au coup d’Etat contre le président Chávez soient toujours sous le contrôle des putschistes ? Qu’adviendrait-il de leur sort si les chaînes françaises TF1, Canal + et M6, par exemple, soutenaient ouvertement le renversement du président Jacques Chirac ?
Salim Lamrani
Profesor de espanol y joven investigador en la Universidad Denis-Diderot de Paris
Les articles de cet auteur
[1] Simón Romero, « Se abre el debate sobre la censura en Venezuela », El Nuevo Herald / New York Times, 4 janvier 2007.
[2] Ibid.
[3] Fabiola Sánchez, « Piden a gobierno atender llamado de OEA en caso de canal », Associated Press, 5 janvier 2007.
[4] Agencia Bolivariana de Noticias, « Ministro Lara : Granier patea los derechos de los usuarios », 6 janvier 2007.
[5] « La télé peut-elle prendre le pouvoir ? » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 1er décembre 2003.
[6] Simón Romero, op. cit.
[7] « Opération manquée au Venezuela » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2002.
[8] Eva Golinger, El código Chávez (La Havane : Editorial de Ciencias Sociales, 2005), p. 125.
[9] Agencia Bolivariana de Noticias, « Decisión de no renovar concesión a RCTV es irreversible », 2 janvier 2007.
[10] Associated Press, « Presidente Chávez descarta renovarle concesión a televisora », 4 janvier 2007.
[11] Agencia Bolivariana de Noticias, « Usuarios proponen televisión pública para el espectro que ocupa RCTV », 4 janvier 2007.
[12] Chris Kraul, « Chavez Denounced for Canceling TV License », Los Angeles Times, 6 janvier 2007.
[13] Agencia Bolivariana de Noticias, « Gobierno exhortó a Insulza a retractarse por falsear la realidad en caso RCTV », 6 janvier 2007.
[14] Agencia Bolivariana de Noticias, « Chávez anunció que denunciará ante el mundo injerencia de Insulza », 8 janvier 2007.
[15] Associated Press, « Chávez pide a la Iglesia venezolana respetar al Estado », 10 janvier 2007.
[16] Agencia Bolivariana de Noticias, « Chávez instó a funcionarios de la Iglesia Católica venezolana a ocupar su lugar », 8 janvier 2007.
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a lire
Depuis l’élection de Hugo Chávez à la présidence de la République en 1998, Reporters sans frontières (RSF) a multiplié les attaques contre le gouvernement vénézuelien, l’accusant notamment de porter atteinte à la liberté de la presse. Pourtant, depuis 1999, près de 500 nouveaux organes de presse locaux et nationaux (journaux, radios et chaînes de télévision) ont vu le jour dans ce pays. Dernièrement, l’organisation parisienne s’est offusquée de la décision des autorités de ne pas renouveler la licence au groupe audiovisuel privé Radio Caracas Televisión (RCVT), qui expirera le 28 mai 2007 [1]. RSF a transformé ce choix tout à fait légal, car le spectre des ondes hertziennes appartient à l’État, en une « atteinte à la pluralité éditoriale [2] ».
RSF confesse qu’elle n’ignore pas « l’attitude de RCTV durant le coup d’État d’avril 2002 » qui n’avait pas « caché [son] soutien » au renversement de l’ordre constitutionnel [3]. Mais, selon l’entité française, le fait ne pas renouveler la licence d’une chaîne qui a ouvertement participé à un coup d’État – qui a coûté la vie à de nombreuses personnes – constitue une violation de la liberté de la presse. Le fait de ne pas renouveler la licence d’une chaîne qui a également pris part de manière active au sabotage pétrolier de décembre 2002, en lançant des appels au blocage général de l’entreprise PDVSA, – ce qui a failli conduire le pays à la banqueroute – n’est pas une décision légitime, sage et indispensable mais une « grave atteinte au pluralisme des médias » qui doit être condamnée [4].
Dans une situation similaire, n’importe quel autre gouvernement du monde aurait immédiatement pris des mesures draconiennes contre RCTV. Le président Chávez, lui, a préféré patienter jusqu’à l’échéance légale de la concession malgré la pression populaire. En effet, cette décision avait suscité la réprobation générale de la part de la majorité des citoyens vénézueliens qui ne comprenaient pas pourquoi une chaîne de télévision putschiste était encore autorisée à fonctionner. En outre, il ne s’agit nullement d’un cas de censure comme l’affirme RSF puisque RCTV pourra toujours continuer à fonctionner par câble et par satellite sans aucun problème. Elle n’utilisera pas simplement la fréquence qui appartient à l’Etat.
L’organisation parisienne feint d’ignorer la réalité médiatique du Venezuela. Elle ose parler de « pluralité éditoriale » alors que RCTV, Globovisión, Venevisión et Televen – qui contrôle près de 90 % du marché télévisuel et disposent donc d’un monopole médiatique indéniable – sont, selon RSF, « clairement situés dans l’opposition au gouvernement ». Cette exclusivité médiatique n’a évidemment jamais été dénoncée par RSF. Elle omet également de signaler que depuis l’accession de Hugo Chávez à la présidence, la principale activité de RCVT a consisté à diffuser de fausses informations au sujet de la politique du gouvernement et à inciter à l’altération de l’ordre constitutionnel, en se faisant le porte-parole des militaires insurgés prônant un coup de force [5].
Dans une lettre ouverte destinée au président Chávez, Robert Ménard, secrétaire général de RSF depuis plus de vingt ans, fait semblant d’ignorer les activités subversives et malveillantes de RCTV, sans aucun respect pour la déontologie journalistique. Pour RSF, diffuser de fausses informations, dénigrer constamment l’action du gouvernement, inciter la population à la désobéissance et à la violence, inviter régulièrement des généraux putschistes à déverser leur haine contre le président de la République n’est en rien condamnable car il s’agit simplement du rôle de « contre-pouvoir des médias ». Après tout, « l’exercice de l’autorité dans une démocratie s’expose par nature à la critique des médias [6] ».
Parfois, RSF, tellement obsédée par le fait de présenter le gouvernement bolivarien comme une menace pour la liberté de la presse, tombe dans l’absurde ne sachant plus quoi inventer. L’attribution de la publicité officielle, qui est une prérogative de l’État, devrait être confiée prochainement au Ministère de la Communication et de l’Information (MINCI). L’organisation parisienne s’inquiète de cette décision car « cette manne représente un gage de survie important pour un certain nombre de médias ». Il est fort probable – et logique – que le gouvernement ne financera pas les médias hostiles à son égard en signant des contrats publicitaires avec eux. Mais pour RSF, si le gouvernement refuse de faire appel à la presse privée pour sa publicité, il « porte atteinte aux médias et à leur indépendance [7] ».
Le 15 novembre 2006, RSF accusait également Numa Rojas, le maire de Maturín, de censurer « quatre médias critiques à son égard ». Rojas, membre du parti du président Chávez, dont la politique est constamment dénigrée par deux journaux et deux radios, a tout simplement décidé qu’il ne ferait plus appel à eux pour diffuser la publicité de la municipalité. Les quotidiens La Prensa et El Periódico de Monagas ainsi que les radios Órbita et 93.5 La Gran FM, tous affiliés à l’opposition, mènent depuis un certain temps une campagne acharnée à son égard. Pour RSF, « sanctionner financièrement [ces médias] en les privant de ressources publicitaires relève purement et simplement de la censure [8] ».
Dans son rapport 2006 sur la « liberté d’expression » à travers le monde, RSF accumule les accusations contre le Venezuela. « La loi sur la responsabilité sociale des médias et la réforme du code pénal, très restrictives en matière de liberté d’expression, sont autant d’incitations à la censure », affirme l’organisation parisienne, même si elle reconnaît que le gouvernement n’y a pas recouru. La loi en question adoptée le 7 décembre 2004 autorise la Commission nationale des télécommunications à suspendre les stations de radio et les chaînes de télévision qui « promeuvent, font l’apologie ou incitent à la guerre, à l’altération de l’ordre public et au délit [9] ».
Ainsi, pour RSF, interdire aux médias de lancer des appels à la guerre civile, au soulèvement armé, à l’assassinat du président de la République et des hauts dirigeants politiques ou à la violence, comme cela est le cas dans n’importe quel pays du monde, est une « incitation à la censure » au Venezuela. RSF remarque avec regret que « la législation semble cependant avoir eu un effet dissuasif sur les médias, quitte à priver la presse de son rôle de contre-pouvoir ». Que suggère RSF ? Autoriser les médias à lancer des appels à la haine, à la violence, à la subversion et à l’assassinat de Hugo Chávez au nom de la liberté d’expression [10]. ?
RSF fustige également l’article 297A du code pénal qui prévoit des peines de deux à cinq ans d’emprisonnement pour la diffusion de fausses informations de nature à « semer la panique » par voie de presse. Pour RSF, les médias vénézuéliens ont évidemment le droit de semer le trouble au sein du pays, cela faisant partie de la « liberté d’expression ». De la même manière, RSF dénonce l’article 444 qui punit d’un à trois ans d’emprisonnement les propos pouvant « exposer autrui au mépris ou à la haine publique ». Pour RSF, au Venezuela, la presse doit avoir le droit d’inciter à la haine [11].
Enfin, RSF a également condamné le fait que des fonctionnaires de la Conatel aient « saisi le matériel émetteur de la station [Radio Alternativa 94.9 FM de Caracas] au motif que celle-ci n’avait pas l’autorisation d’émettre ». RSF reconnaît pourtant que « la fréquence avait, en effet, été attribuée à une autre station en septembre 2004 ». Ainsi, selon RSF, le fait que les autorités vénézueliennes fassent respecter la loi, comme cela se fait dans n’importe quel pays du monde (en France, aucune radio ne peut émettre sans autorisation officielle), constitue une « violation de la liberté de la presse [12]. ».
RSF affirme être une organisation apolitique uniquement intéressée par la défense de la liberté de la presse. Elle déclare que son rôle n’est pas de s’immiscer dans les affaires internes du Venezuela. Mais la réalité est bien différente. RSF n’a jamais condamné la participation des médias privés dans la rupture constitutionnelle de 2002, se bornant seulement à reconnaître que « certains patrons de presse sont allés jusqu’à cautionner le coup d’Etat [13] ».
En réalité, plus de 90 % de la presse privée dont les quatre principales chaînes de télévision avaient ouvertement et activement soutenu la junte putschiste. Les principaux directeurs des médias privés s’étaient même réunis avec le dictateur de 47 heures, Pedro Carmona Estanga, le 13 avril 2002, pour recevoir les directives. Pour RSF, la participation au coup de force de la part des médias ne constituait pas un crime monstrueux. Il s’agit simplement d’« un manquement aux règles élémentaires de déontologie », rien de plus. Dans son rapport annuel de 2003, à aucun moment RSF ne condamne le rôle des médias dans le renversement du président Chávez [14].
septembre 1991
RSF confesse qu’elle n’ignore pas « l’attitude de RCTV durant le coup d’État d’avril 2002 » qui n’avait pas « caché [son] soutien » au renversement de l’ordre constitutionnel [3]. Mais, selon l’entité française, le fait ne pas renouveler la licence d’une chaîne qui a ouvertement participé à un coup d’État – qui a coûté la vie à de nombreuses personnes – constitue une violation de la liberté de la presse. Le fait de ne pas renouveler la licence d’une chaîne qui a également pris part de manière active au sabotage pétrolier de décembre 2002, en lançant des appels au blocage général de l’entreprise PDVSA, – ce qui a failli conduire le pays à la banqueroute – n’est pas une décision légitime, sage et indispensable mais une « grave atteinte au pluralisme des médias » qui doit être condamnée [4].
Dans une situation similaire, n’importe quel autre gouvernement du monde aurait immédiatement pris des mesures draconiennes contre RCTV. Le président Chávez, lui, a préféré patienter jusqu’à l’échéance légale de la concession malgré la pression populaire. En effet, cette décision avait suscité la réprobation générale de la part de la majorité des citoyens vénézueliens qui ne comprenaient pas pourquoi une chaîne de télévision putschiste était encore autorisée à fonctionner. En outre, il ne s’agit nullement d’un cas de censure comme l’affirme RSF puisque RCTV pourra toujours continuer à fonctionner par câble et par satellite sans aucun problème. Elle n’utilisera pas simplement la fréquence qui appartient à l’Etat.
L’organisation parisienne feint d’ignorer la réalité médiatique du Venezuela. Elle ose parler de « pluralité éditoriale » alors que RCTV, Globovisión, Venevisión et Televen – qui contrôle près de 90 % du marché télévisuel et disposent donc d’un monopole médiatique indéniable – sont, selon RSF, « clairement situés dans l’opposition au gouvernement ». Cette exclusivité médiatique n’a évidemment jamais été dénoncée par RSF. Elle omet également de signaler que depuis l’accession de Hugo Chávez à la présidence, la principale activité de RCVT a consisté à diffuser de fausses informations au sujet de la politique du gouvernement et à inciter à l’altération de l’ordre constitutionnel, en se faisant le porte-parole des militaires insurgés prônant un coup de force [5].
Dans une lettre ouverte destinée au président Chávez, Robert Ménard, secrétaire général de RSF depuis plus de vingt ans, fait semblant d’ignorer les activités subversives et malveillantes de RCTV, sans aucun respect pour la déontologie journalistique. Pour RSF, diffuser de fausses informations, dénigrer constamment l’action du gouvernement, inciter la population à la désobéissance et à la violence, inviter régulièrement des généraux putschistes à déverser leur haine contre le président de la République n’est en rien condamnable car il s’agit simplement du rôle de « contre-pouvoir des médias ». Après tout, « l’exercice de l’autorité dans une démocratie s’expose par nature à la critique des médias [6] ».
Parfois, RSF, tellement obsédée par le fait de présenter le gouvernement bolivarien comme une menace pour la liberté de la presse, tombe dans l’absurde ne sachant plus quoi inventer. L’attribution de la publicité officielle, qui est une prérogative de l’État, devrait être confiée prochainement au Ministère de la Communication et de l’Information (MINCI). L’organisation parisienne s’inquiète de cette décision car « cette manne représente un gage de survie important pour un certain nombre de médias ». Il est fort probable – et logique – que le gouvernement ne financera pas les médias hostiles à son égard en signant des contrats publicitaires avec eux. Mais pour RSF, si le gouvernement refuse de faire appel à la presse privée pour sa publicité, il « porte atteinte aux médias et à leur indépendance [7] ».
Le 15 novembre 2006, RSF accusait également Numa Rojas, le maire de Maturín, de censurer « quatre médias critiques à son égard ». Rojas, membre du parti du président Chávez, dont la politique est constamment dénigrée par deux journaux et deux radios, a tout simplement décidé qu’il ne ferait plus appel à eux pour diffuser la publicité de la municipalité. Les quotidiens La Prensa et El Periódico de Monagas ainsi que les radios Órbita et 93.5 La Gran FM, tous affiliés à l’opposition, mènent depuis un certain temps une campagne acharnée à son égard. Pour RSF, « sanctionner financièrement [ces médias] en les privant de ressources publicitaires relève purement et simplement de la censure [8] ».
Dans son rapport 2006 sur la « liberté d’expression » à travers le monde, RSF accumule les accusations contre le Venezuela. « La loi sur la responsabilité sociale des médias et la réforme du code pénal, très restrictives en matière de liberté d’expression, sont autant d’incitations à la censure », affirme l’organisation parisienne, même si elle reconnaît que le gouvernement n’y a pas recouru. La loi en question adoptée le 7 décembre 2004 autorise la Commission nationale des télécommunications à suspendre les stations de radio et les chaînes de télévision qui « promeuvent, font l’apologie ou incitent à la guerre, à l’altération de l’ordre public et au délit [9] ».
Ainsi, pour RSF, interdire aux médias de lancer des appels à la guerre civile, au soulèvement armé, à l’assassinat du président de la République et des hauts dirigeants politiques ou à la violence, comme cela est le cas dans n’importe quel pays du monde, est une « incitation à la censure » au Venezuela. RSF remarque avec regret que « la législation semble cependant avoir eu un effet dissuasif sur les médias, quitte à priver la presse de son rôle de contre-pouvoir ». Que suggère RSF ? Autoriser les médias à lancer des appels à la haine, à la violence, à la subversion et à l’assassinat de Hugo Chávez au nom de la liberté d’expression [10]. ?
RSF fustige également l’article 297A du code pénal qui prévoit des peines de deux à cinq ans d’emprisonnement pour la diffusion de fausses informations de nature à « semer la panique » par voie de presse. Pour RSF, les médias vénézuéliens ont évidemment le droit de semer le trouble au sein du pays, cela faisant partie de la « liberté d’expression ». De la même manière, RSF dénonce l’article 444 qui punit d’un à trois ans d’emprisonnement les propos pouvant « exposer autrui au mépris ou à la haine publique ». Pour RSF, au Venezuela, la presse doit avoir le droit d’inciter à la haine [11].
Enfin, RSF a également condamné le fait que des fonctionnaires de la Conatel aient « saisi le matériel émetteur de la station [Radio Alternativa 94.9 FM de Caracas] au motif que celle-ci n’avait pas l’autorisation d’émettre ». RSF reconnaît pourtant que « la fréquence avait, en effet, été attribuée à une autre station en septembre 2004 ». Ainsi, selon RSF, le fait que les autorités vénézueliennes fassent respecter la loi, comme cela se fait dans n’importe quel pays du monde (en France, aucune radio ne peut émettre sans autorisation officielle), constitue une « violation de la liberté de la presse [12]. ».
RSF affirme être une organisation apolitique uniquement intéressée par la défense de la liberté de la presse. Elle déclare que son rôle n’est pas de s’immiscer dans les affaires internes du Venezuela. Mais la réalité est bien différente. RSF n’a jamais condamné la participation des médias privés dans la rupture constitutionnelle de 2002, se bornant seulement à reconnaître que « certains patrons de presse sont allés jusqu’à cautionner le coup d’Etat [13] ».
En réalité, plus de 90 % de la presse privée dont les quatre principales chaînes de télévision avaient ouvertement et activement soutenu la junte putschiste. Les principaux directeurs des médias privés s’étaient même réunis avec le dictateur de 47 heures, Pedro Carmona Estanga, le 13 avril 2002, pour recevoir les directives. Pour RSF, la participation au coup de force de la part des médias ne constituait pas un crime monstrueux. Il s’agit simplement d’« un manquement aux règles élémentaires de déontologie », rien de plus. Dans son rapport annuel de 2003, à aucun moment RSF ne condamne le rôle des médias dans le renversement du président Chávez [14].
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Re: Politique: Un gouvernement de coalition(s)
Pis encore, le 12 avril 2002, RSF avait publié un article reprenant sans aucune réserve la version des putschistes et avait essayé de convaincre l’opinion publique internationale que Chávez avait démissionné :
« Reclus dans le palais présidentiel, Hugo Chávez a signé sa démission dans la nuit, sous la pression de l’armée. Il a ensuite été conduit au fort de Tiuna, la principale base militaire de Caracas, où il est détenu. Immédiatement après, Pedro Carmona, le président de Fedecámaras, a annoncé qu’il dirigerait un nouveau gouvernement de transition. Il a affirmé que son nom faisait l’objet d’un "consensus" de la société civile vénézuélienne et du commandement des forces armées [15] ».
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce communiqué n’a pas été émis par Washington, qui avait orchestré le coup d’État, mais par RSF.
« Les alters[mondialistes] ont toutes les indulgences pour l’ex-putschiste Hugo Chávez, ce caudillo d’opérette qui ruine son pays mais se contente – pour l’instant ? – de discours à la Castro sans trop de conséquences réelles pour les libertés de ses concitoyens ». Encore une fois, ces propos n’ont pas été tenus par le président George W. Bush. Ils ne sont pas non plus le fait des auteurs du sanglant coup d’Etat contre le président Chávez. Cette phrase n’est rien d’autre que l’œuvre de…Robert Ménard, le secrétaire général de RSF et a été publiée dans Médias, la revue officielle de l’organisation [16].
« Le gouvernement de Hugo Chávez est un échec, une catastrophe économique de promesses non tenues ». Ces propos ne viennent pas de l’oligarchie vénézuelienne, dont l’aversion à l’égard de celui qui vient de sortir victorieux de 12 processus électoraux consécutifs est sans limite, mais de… Robert Ménard encore une fois. Ils ont été prononcés à Miami (ville de Floride qui est devenue le fief des putschistes qui ont fuit la justice de leur pays) lors de la visite du secrétaire général de RSF à l’extrême droite cubaine et vénézuelienne en janvier 2004 [17].
Mais tout cela est-il étonnant quand l’on sait que la principale correspondante de RSF au Venezuela est la politologue María Sol Pérez Schael, éminent membre de l’opposition qui avait soutenu le coup d’État. Dans le journal El Universal, elle avait exprimé son soutien aux militaires putschistes qui occupaient la Plaza Francia et les avait qualifiés « d’hommes dignes qui ont su dominer leurs impulsions [et d’hommes] vertueux qui envoient un message de civisme au pays et au continent ». Leur message « de civisme » consistait en fait à lancer des appels à la grève générale et au sabotage pour renverser Hugo Chávez [18].
Est-ce surprenant quand l’on sait que RSF est financé par la National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie-NED), une entité créée par Ronald Reagan et financée par le Congrès étasunien dans le but de promouvoir la politique étrangère des Etats-Unis à travers le monde ? Que reste-t-il de la crédibilité de RSF ? Qui peut encore croire que cette organisation ne défend pas un agenda politique bien précis [19] ?
En mars 1997, le New York Times notait à ce sujet : « La National Endowment for Democracy a été créée il y a 15 ans pour réaliser publiquement ce que la Central Intelligence Agency (CIA) a fait subrepticement durant des décennies [20]. Elle dépense 30 millions de dollars par an pour appuyer des partis politiques, des syndicats, des mouvements dissidents et des médias d’information dans des dizaines de pays [21] ». En septembre 1991, Allen Weinstein, qui avait contribué à faire adopter la législation donnant naissance à la NED, déclarait au Washington Post : « Beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui a été fait par la CIA il y a 25 ans de manière clandestine ». RSF, financée par une officine écran de la CIA, selon Weinstein et le New York Times, pourra-t-elle encore tromper longtemps l’opinion publique [22] ?
RSF ne défend pas la liberté de la presse au Venezuela. Elle y défend les intérêts élitistes et mesquins des États-Unis et de l’oligarchie. Son traitement partisan et idéologique de la réalité vénézuelienne et le financement qu’elle reçoit de Washington ne laissent guère place au doute. Son objectif est de faire passer un gouvernement démocratique et populaire pour un prédateur de la liberté de presse à la conduite autoritaire, de le discréditer ainsi aux yeux de l’opinion publique internationale, pour justifier un éventuel coup d’État à son encontre ou une intervention militaire étasunienne.
Salim Lamrani
Profesor de espanol y joven investigador en la Universidad Denis-Diderot de Paris
Les articles de cet auteur
Sur le même sujet voir :
« Reporters sans scrupules » par Michel Sitbon (20 septembre 1995)
« Venezuela : médias au-dessus de tout soupçon » par Thierry Deronne et Benjamin Durand (18 juin 2004)
« Quand Reporters Sans Frontières couvre la CIA », par Thierry Meyssan (25 avril 2005)
« Les mensonges de Reporters sans frontières » par Salim Lamrani (2 septembre 2005)
« Le silence de Reporters Sans Frontières sur le journaliste torturé à Guantanamo » par Salim Lamrani (30 janvier 2006)
« Le financement de Reporters sans frontières par la NED/CIA » par Diana Barahona et Jeb Sprague (7 août 2006).
« Reporters sans frontières et ses contradictions » par Salim Lamrani (27 septembre 2006).
Dans la librairie du Réseau Voltaire
Pour en savoir plus, lire Le Dossier Robert Ménard. Pourquoi Reporters sans frontières s’acharne sur Cuba par Jean-Guy Allard et Marie-Dominique Bertuccioli, Lanctôt éditeur (Québec), 12 euros.
[1] « Hugo Chávez et RCTV : censure ou décision légitime ? » par Salim Lamrani, Réseau Voltaire, 1er février 2007.
[2] Reporters sans frontières, « Le groupe RCTV pourrait perdre sa licence : Reporters sans frontières appelle le gouvernement à revoir sa position », 19 décembre 2006 (site consulté le 15 janvier 2007).
[3] « Opération manquée au Venezuela » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2002.
[4] Ibid. ;Reporters sans frontières, « Le président Hugo Chávez annonce la fin de la licence de RCTV », 31 décembre 2006 (site consulté le 15 janvier 2007).
[5] Ibid.
[6] Reporters sans frontières, « Au nom du pluralisme des médias, Reporters sans frontières en appelle au président Hugo Chávez », 25 janvier 2007 (site consulté le 25 janvier 2007).
[7] Ibid.
[8] Reporters sans frontières, « Un maire censure quatre médias critiques à son égard », 11 novembre 2006. (site consulté le 13 novembre 2006).
[9] Reporters sans frontières, « Venezuela – Rapport annuel 2006 », 2006 (site consulté le 13 novembre 2006).
[10] Ibid
[11] Ibid
[12] Ibid
[13] Reporters sans frontières, « Venezuela – Rapport annuel 2003 », 2003 (site consulté le 13 novembre 2006).
[14] Ibid.
[15] Reporters sans frontières, « Un journaliste a été tué, trois autres ont été blessés et cinq chaînes de télévision brièvement suspendues », 12 avril 2002 (site consulté le 13 novembre 2006).
[16] Robert Ménard & Pierre Veuilletet, « La guérilla des altermondialistes contre l’info », Médias, n°1, 2004 (site consulté le 28 janvier 2007).
[17] Wilfredo Cancio Isla, « Reporteros sin Fronteras abre nuevas sedes en EEUU », El Nuevo Herald, 21 janvier 2004.
[18] El Universal, 22 novembre 2002.
[19] Robert Ménard, « Forum de discussion avec Robert Ménard », Le Nouvel Observateur, 18 avril 2005 (site consulté le 22 avril 2005).
[20] « La NED, nébuleuse de l’ingérence "démocratique" » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 janvier 2004.
[21] John M. Broder, « Political Meddling by Outsiders : Not New for U.S. », The New York Times, 31 mars 1997, p. 1.
[22] Allen Weinstein, Washington Post, 22 septembre 1991
« Reclus dans le palais présidentiel, Hugo Chávez a signé sa démission dans la nuit, sous la pression de l’armée. Il a ensuite été conduit au fort de Tiuna, la principale base militaire de Caracas, où il est détenu. Immédiatement après, Pedro Carmona, le président de Fedecámaras, a annoncé qu’il dirigerait un nouveau gouvernement de transition. Il a affirmé que son nom faisait l’objet d’un "consensus" de la société civile vénézuélienne et du commandement des forces armées [15] ».
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce communiqué n’a pas été émis par Washington, qui avait orchestré le coup d’État, mais par RSF.
« Les alters[mondialistes] ont toutes les indulgences pour l’ex-putschiste Hugo Chávez, ce caudillo d’opérette qui ruine son pays mais se contente – pour l’instant ? – de discours à la Castro sans trop de conséquences réelles pour les libertés de ses concitoyens ». Encore une fois, ces propos n’ont pas été tenus par le président George W. Bush. Ils ne sont pas non plus le fait des auteurs du sanglant coup d’Etat contre le président Chávez. Cette phrase n’est rien d’autre que l’œuvre de…Robert Ménard, le secrétaire général de RSF et a été publiée dans Médias, la revue officielle de l’organisation [16].
« Le gouvernement de Hugo Chávez est un échec, une catastrophe économique de promesses non tenues ». Ces propos ne viennent pas de l’oligarchie vénézuelienne, dont l’aversion à l’égard de celui qui vient de sortir victorieux de 12 processus électoraux consécutifs est sans limite, mais de… Robert Ménard encore une fois. Ils ont été prononcés à Miami (ville de Floride qui est devenue le fief des putschistes qui ont fuit la justice de leur pays) lors de la visite du secrétaire général de RSF à l’extrême droite cubaine et vénézuelienne en janvier 2004 [17].
Mais tout cela est-il étonnant quand l’on sait que la principale correspondante de RSF au Venezuela est la politologue María Sol Pérez Schael, éminent membre de l’opposition qui avait soutenu le coup d’État. Dans le journal El Universal, elle avait exprimé son soutien aux militaires putschistes qui occupaient la Plaza Francia et les avait qualifiés « d’hommes dignes qui ont su dominer leurs impulsions [et d’hommes] vertueux qui envoient un message de civisme au pays et au continent ». Leur message « de civisme » consistait en fait à lancer des appels à la grève générale et au sabotage pour renverser Hugo Chávez [18].
Est-ce surprenant quand l’on sait que RSF est financé par la National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie-NED), une entité créée par Ronald Reagan et financée par le Congrès étasunien dans le but de promouvoir la politique étrangère des Etats-Unis à travers le monde ? Que reste-t-il de la crédibilité de RSF ? Qui peut encore croire que cette organisation ne défend pas un agenda politique bien précis [19] ?
En mars 1997, le New York Times notait à ce sujet : « La National Endowment for Democracy a été créée il y a 15 ans pour réaliser publiquement ce que la Central Intelligence Agency (CIA) a fait subrepticement durant des décennies [20]. Elle dépense 30 millions de dollars par an pour appuyer des partis politiques, des syndicats, des mouvements dissidents et des médias d’information dans des dizaines de pays [21] ». En septembre 1991, Allen Weinstein, qui avait contribué à faire adopter la législation donnant naissance à la NED, déclarait au Washington Post : « Beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui a été fait par la CIA il y a 25 ans de manière clandestine ». RSF, financée par une officine écran de la CIA, selon Weinstein et le New York Times, pourra-t-elle encore tromper longtemps l’opinion publique [22] ?
RSF ne défend pas la liberté de la presse au Venezuela. Elle y défend les intérêts élitistes et mesquins des États-Unis et de l’oligarchie. Son traitement partisan et idéologique de la réalité vénézuelienne et le financement qu’elle reçoit de Washington ne laissent guère place au doute. Son objectif est de faire passer un gouvernement démocratique et populaire pour un prédateur de la liberté de presse à la conduite autoritaire, de le discréditer ainsi aux yeux de l’opinion publique internationale, pour justifier un éventuel coup d’État à son encontre ou une intervention militaire étasunienne.
Salim Lamrani
Profesor de espanol y joven investigador en la Universidad Denis-Diderot de Paris
Les articles de cet auteur
Sur le même sujet voir :
« Reporters sans scrupules » par Michel Sitbon (20 septembre 1995)
« Venezuela : médias au-dessus de tout soupçon » par Thierry Deronne et Benjamin Durand (18 juin 2004)
« Quand Reporters Sans Frontières couvre la CIA », par Thierry Meyssan (25 avril 2005)
« Les mensonges de Reporters sans frontières » par Salim Lamrani (2 septembre 2005)
« Le silence de Reporters Sans Frontières sur le journaliste torturé à Guantanamo » par Salim Lamrani (30 janvier 2006)
« Le financement de Reporters sans frontières par la NED/CIA » par Diana Barahona et Jeb Sprague (7 août 2006).
« Reporters sans frontières et ses contradictions » par Salim Lamrani (27 septembre 2006).
Dans la librairie du Réseau Voltaire
Pour en savoir plus, lire Le Dossier Robert Ménard. Pourquoi Reporters sans frontières s’acharne sur Cuba par Jean-Guy Allard et Marie-Dominique Bertuccioli, Lanctôt éditeur (Québec), 12 euros.
[1] « Hugo Chávez et RCTV : censure ou décision légitime ? » par Salim Lamrani, Réseau Voltaire, 1er février 2007.
[2] Reporters sans frontières, « Le groupe RCTV pourrait perdre sa licence : Reporters sans frontières appelle le gouvernement à revoir sa position », 19 décembre 2006 (site consulté le 15 janvier 2007).
[3] « Opération manquée au Venezuela » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2002.
[4] Ibid. ;Reporters sans frontières, « Le président Hugo Chávez annonce la fin de la licence de RCTV », 31 décembre 2006 (site consulté le 15 janvier 2007).
[5] Ibid.
[6] Reporters sans frontières, « Au nom du pluralisme des médias, Reporters sans frontières en appelle au président Hugo Chávez », 25 janvier 2007 (site consulté le 25 janvier 2007).
[7] Ibid.
[8] Reporters sans frontières, « Un maire censure quatre médias critiques à son égard », 11 novembre 2006. (site consulté le 13 novembre 2006).
[9] Reporters sans frontières, « Venezuela – Rapport annuel 2006 », 2006 (site consulté le 13 novembre 2006).
[10] Ibid
[11] Ibid
[12] Ibid
[13] Reporters sans frontières, « Venezuela – Rapport annuel 2003 », 2003 (site consulté le 13 novembre 2006).
[14] Ibid.
[15] Reporters sans frontières, « Un journaliste a été tué, trois autres ont été blessés et cinq chaînes de télévision brièvement suspendues », 12 avril 2002 (site consulté le 13 novembre 2006).
[16] Robert Ménard & Pierre Veuilletet, « La guérilla des altermondialistes contre l’info », Médias, n°1, 2004 (site consulté le 28 janvier 2007).
[17] Wilfredo Cancio Isla, « Reporteros sin Fronteras abre nuevas sedes en EEUU », El Nuevo Herald, 21 janvier 2004.
[18] El Universal, 22 novembre 2002.
[19] Robert Ménard, « Forum de discussion avec Robert Ménard », Le Nouvel Observateur, 18 avril 2005 (site consulté le 22 avril 2005).
[20] « La NED, nébuleuse de l’ingérence "démocratique" » par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 janvier 2004.
[21] John M. Broder, « Political Meddling by Outsiders : Not New for U.S. », The New York Times, 31 mars 1997, p. 1.
[22] Allen Weinstein, Washington Post, 22 septembre 1991
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